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Le préfet du Bas-Rhin vient d'écrire une circulaire aux maires de son département, par laquelle il leur prescrit des mesures à l'égard des militaires rappelés, tant pour faire partie de la légion, que pour être incorporés dans les autres régimens qui s'organisent à Strasbourg, qui ne se rendent pas à leur destination, et ne rejoignent communément qu'après y avoir été contraints par la gendarmerie. M. le préfet dit que cette répugnance ne peut être attribuée qu'aux nouvelles absurdes que répandent quelques journaux. étrangers, et au bruit sené dans les campagues par quelques ennemis vils et obscurs de la tranquillité publique, que de nouveaux troubles vont éclater en Europe, et que la France ne lève des troupes que pour les mettre à la disposition d'une puissance étrangère, etc. etc. Ce magistrat charge les maires de ne rien négliger pour détruire, dans l'esprit de leurs administrés, des im¡. essions aussi déraisonnables que fâcheuses. Lecture de cette lettre sera faite deux dimanches de suite au sortir de l'office.

On dit que le sort de l'ordre de Malte a été décidé à Vienne. Cet ordre restera dans l'état où il se trouve jusqu'à son entière extinction, c'est-à-dire, que les dignitaires continueront à jouir, leur vie durant, des revenus et des bénéfices de l'ordre. Les commanderies vacantes seront données aux chevaliers profes; les simples chevaliers déjà reçus pourront suivre leur carrière, mais on n'en recevra plus, et à la mort des titulaires il sera disposé de la masse des biens. On ne peut s'empêcher de donner des regrets à la suppression d'un ordre célebre par ses services, et auquel se rattachent tant de souvenirs.

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Le tribunal de Maestricht a condamné à la prison le nommé Charlier, qui avoit crié en public: Vive Napoléon! L'état d'ivresse où étoit l'individu a été pris en considération pour atténuer la peine. Simons, réfugié françois, a été arrêté à Luxembourg, à la réquisition de la France, et a présenté sa réclamation à la chambre des représentans des PaysBas. On assure que Lamarque, Pommereul et Arnault, autres réfugiés, sont gardés à vue, dans leurs maisons, auprès de Bruxelles.

— On dit que l'évêque de Cuença, en Espagne, a fait don à son souverain d'une somme de 250,000 fr. pour les besoins

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de l'Etat. Le clergé a donné dans ce pays bien des de zèle et de dévouement.

marques

AU RÉDACTEUR.

Monsieur, quoique fort maltraité par des fripons, dans votre capitale, au centre du goût et des lumières, cependant ce n'est pas de ces pirates civilisés que je veux vous entretenir. Mon malheur particulier n'a pas droit d'intéresser vos lecteurs, et le larcin dont j'ai à me plaindre doit vous occuper un peu moins que le brigandage dont gémit la chrétienté. Vous connoissez les vexations et les ravages qu'exercent chaque jour les Barbaresques dans la Méditerranée. La Sardaigne, la Sicile, l'Italie sont en proie à leurs excursions et à leurs violences. On avoit espéré que les dernières négociations de 'Angleterre y mettroient fin, et voilà que ces corsaires recommencent à infester les mers, et à faire trembler les habitans des côtes. Pouvoil-on se flatter en effet d'avoir une paix duble avec des gouvernemens militaires où les révolutions sont si fréquentes, et où les soldats font et défont les deys suivant leur caprice? Quelle garantie peut-on avoir avec des chefs qui ne font que paroître, et qui sont asservis aux intérêts d'un peuple accoutumé à vivre de pillage? On pourra effrayer pour quelques temps les Barbaresques, on ne les changera pas. N'est-ce pas une honte pour l'Europe de voir à ses portes ces ennemis du droit des gens et de l'humanité? Les puissances chrétiennes qui bordent la Méditerranée ne devroient-elles pas s'unir pour faire cesser ce désastreux voisinage? Quelques troupes fournies par chacune de ces puissances suffiroient pour conquérir la côte, et pour délivrer les habitans dont la plupart gémissent sous la tyrannie de leurs maîtres. Qui empêcheroit de diviser tout le pays en quatre Etats indépendans, et de faire revivre les noms et les royaumes de Cyrène, de Carthage, de Numidic et de Mauritanie? Cette belle partie de l'Afrique recouvreroit alors son lustre, sa civilisation, sa population si nombreuse, son commerce si florissant. La religion n'y gagneroit pas moins l'humanité, et nous verrions peut-être refleurir cette église d'Afrique, si célèbre par le nombre de ses enfans, par les écrits de ses docteurs, par le courage de ses martyrs. Alors l'Europe seroit tranquille. Je suppose que les souverains, qui auroient fait la conquête, la partageroient entre des princes chrétiens de leur sang. Vous direz que je prêche la croisade. Mais s'il en est de justes, c'est sans doute celle-là; elle importe, ce me semble, à l'honneur et au repos du monde, et notre Italie y est plus intéressée qu'aucun autre pays, puisqu'elle est la plus voisine de ces brigands, dont l'existence accuse la négligence ou l'indifférence de tant de souverains puissans. N'est-il pas temps de mettre fin à tant de siècles de rapines et de dévastations?

J'ai l'honneur d'être, etc.

que

Votre abonné et ami, J. C. GINNASI.

(Mercredi 28 août 1816.)

(No. 214.)

Mémoire présenté au clergé de France, sur la liturgie; par M. l'abbé Poussou de la Rosière (1).

L'auteur de ce Mémoire se flatte d'être le premier qui ait réduit la liturgie à des principes fixes et constans, et à un systême lié et suivi. Il commence par établir plusieurs points qu'il regarde comme fondamentaux: 1o. le Bréviaire est l'exposé liturgique de la religion, quant à l'histoire, au dogme et à la morale; 2°. l'année ecclésiastique, d'un Avent à l'autre, est la représentation de tous les temps de la religion, depuis le commencement du monde jusqu'à la fin; 3°. les dimanches tiennent un rang distingué dans le culte religieux, et remplacent le sabbat de l'ancienne loi.

Il conclut de là, 1°. que le tableau de la religion, objet du Propre du temps, doit avoir pour cadres non les sept jours de la semaine, mais les cinquante-deux semaines de l'année, lesquelles englobent les fêtes particulières qu'il a plu à l'Eglise d'établir; 2°. que les corps d'offices doivent en général être affectés aux dimanches, à cause de leur prééminence sur les autres jours, et servir pour le reste de la semaine (abstraction faite des offices des saints), sauf à varier les lecons et les canons chaque jour; 3°. que chaque office devant avoir un objet spécial auquel toutes les

(1) Brochure in-8°. de 4 pages; prix, 1 fr. 50 cent. franc de port. A Paris, chez Adrien Le Clere, au bureau du Journal.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Ro1.

E

parties se rapportent, autant qu'il est possible, sans en excepter les leçons, ces sujets d'offices, déterminés par l'historique de la religion, doivent suivre dans leur célébration le même ordre que les événemens ont suivi et suivront réellement dans la durée des temps; autrement la représentation des temps de la religion par l'année liturgique seroit violée. De cette manière, le Propre du temps, partie essentielle du Bréviaire, présente une suite non interrompue d'offices hebdomadaires, qui commence par la création, et finit par le jugement dernier. C'est une suite continue d'octaves de sept jours, que l'auteur appelle mineures de là la suppression des suffrages et des prières fériales.

:

Outre ce plan général, qui est certainement nouveau, il y a, suivant M. l'abbé Poussou, grand nombre d'améliorations dans les rites, dans les communs des saints, dans l'harmonie des deux Testamens, dont l'auteur compose une sorte de démonstration évangélique. La ligne de démarcation entre les deux séries du Bréviaire est fixée, et restreint la série accidentelle et supplémentaire aux légendes et hymnes des saints, auxquels l'autorité épiscopale décernera un culte particulier. Par-là douze offices environ, qui se trouvent actuellement dans le propre des saints, sont transportés dans celui du temps, parce qu'ils appartiennent au tableau général de la religion; tels sont les offices de la Croix, de la Transfiguration de Jésus-Christ, des saintes Reliques, de la dévotion aux saints Anges Gardiens, etc. Le Psautier ne contient que les psaumes, et rien n'empêche de les distribuer sur les sept jours de la semaine suivant l'ordre qu'ils ont dans la Vulgate, parce que tout office hebdomadaire s'approprie le Psautier entier. Le

symbole, attribué à saint Athanase, forme deux cantiques qui nous manquoient; l'un pour la fête de la sainte Trinité, l'autre pour l'Incarnation, qui a lieu dans le plan proposé au quatrième dimanche de l'Avent. Chaque jour un canon dogmatique tient lieu de capitule à prime, et un canon de discipline sert de capitule à complies. Jamais on ne réunira plusieurs leçons de l'Ecriture pour en composer une seule. Pour qu'on ne dise pas que ce plan est impossible dans l'exécution, l'auteur du Mémoire assure l'avoir exécuté; il a même composé les hymnes nouveaux qui lui manquoient pour le remplir, et en effet les trois Odes livrées aussi à l'impression prouvent que la poésie latine ne lui est pas étrangère. Il n'est pas possible d'analyser ici les raisons qu'il donne pour prouver la justesse de son plan et les avantages de son Bréviaire sans les affoiblir, et il vaut mieux recourir à l'ouvrage même où son projet est exposé avec tous ses motifs.

On a objecté à l'auteur que ce n'étoit guère le moment de s'occuper d'une liturgie, et que le clergé ne pouvoit, dans les circonstances actuelles, songer à une réforme générale. A cela il répond qu'il ne prétend pas qu'il faille mettre de suite ce projet à exécution; mais il croit qu'il ne faut pas attendre ce moment pour préparer le travail, et il publie ses idées afin qu'on puisse les juger. X.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. L'office de la saint Louis s'est fait dans les eglises avec une pompe et une affluence remarquables, et la piété, qui est le plus sûr garant de l'atta

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