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chement à la cause royale, s'est plu à offrir en ce jour des prières plus spéciales pour le monarque qui nous gouverne et pour son auguste famille. Puissions-nous célèbrer long-temps cette heureuse fête, et en payant un tribut d'hommages à un saint Roi, voir ses enfans recueillir tranquillement sur son trône nos vœux et nos remercîmens !

Le jour de la fête il a été fait dans les différens quartiers des distributions aux pauvres, qui ont appris à bénir ainsi les soins du père commun de ses sujets. Des dons particuliers se sont étendus à diverses classes de malheureux. Ainsi une Princesse auguste a donné une somme pour les jeunes prisonniers détenus à SaintePélagie, et qui sont visités, comme nous l'avons vu, par des consolateurs charitables. Ces victimes d'une mauvaise éducation ont appris ce jour-là à bénir de plus en plus la piété qui s'intéresse à leur sort, el pour rendre la fête plus complète et les leçons qu'on leur donne plus persuasives, un d'eux, dont la conduite étoit plus satisfaisante, a été ce jour-là mis en liberté par ordre supérieur.

La Société de Missionnaires, formée rue NotreDame des Champs, avoit obtenu, l'année dernière, le Mont-Valérien pour s'y établir. Les dépenses à faire pour le logement ont empêché les missionnaires d'y résider. Mais on dit qu'ils se proposent d'aller y passer l'octave de l'Exaltation de la sainte Croix, et d'y rétablir les pélérinages qui s'y faisoient par le passé, et qui avoient encore lieu en ces derniers temps, jusqu'au mo ment où un despote violent fit tout abattre dans une nuit. On croit que les paroisses de Paris seront invitées à s'y rendre le mois prochain à des jours marqués, et qu'on y fera les stations suivant l'ancien usage.

L'association paternelle des chevaliers de SaintLouis fera célébrer, le jeudi 29 août, à Saint-Roch, la messe solennelle qu'elle a fondée pour la fête de çe saint, Roi. M. l'abbé de Bombelles officiera.

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Le tribunal de police correctionnelle s'est occupé à huit clos, le samedi 24, de la cause de MM. Vinson et Fleury. La première a été rémise au 3 septembre, et la seconde au 24 du même mois.

Le sieur Leblanc, ce curé de Cosne qui s'étoit signalé si malheureusement dans cette ville après le 20 mars, et dont nous avons fait connoître le discours et les sentimens, vient d'écrire au Roi pour protester de son repentir et de son dévouement. Il expose qu'il n'a rien omis depuis pour réparer ses torts, et il espère que S. M. voudra bien avoir égard à la vivacité de ses regrets et au désir sincère qu'il témoigne d'expier sa faute. Sa lettre annonce tout-à-fait un pécheur contrit et humilié.

TROYES. Nous avons eu ici plusieurs cérémonies intéressantes qui se sont succédées. En vertu du Mandement de Me. notre évêque, une procession générale de toutes les paroisses de la ville a eu lieu le dimanche 4 de ce mois: on y voyoit d'abord le séminaire, composé de près de deux cents élèves; à la suite du chapitre marchoient les prêtres et les diacres qui portoient les reliques de la cathédrale, parmi lesquelles on remarquoit le chef de saint Bernard, et une partie de celui de saint Loup, qui jadis sauva notre ville des fureurs d'Attila ; et l'on peut dire que cette procession a été un vrai spectacle de religion et d'édification, tant par l'affluence et le grand concours des fidèles, que par les marques singulières de vénération qu'ils ont données aux restes précieux de ces illustres tecteurs de la ville.

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Le vendredi suivant, se fit, dans la cathédrale, la bénédiction solennelle de deux drapeaux de la légion de l'Aube. Cette brillante cérémonie s'est faite par Msr. l'évêque.

Après l'Evangile, l'éloquent prélat, placé sur une estrade au milieu du sanctuaire, a adressé aux autorités et à la légion qui l'entouroient, un discours plein de force, dans lequel on a surtout remarqué ce passage, où il montre que, dans tous les temps, les plus célèbres héros.

ont su sè distinguer par le noble concours des vertus religieuses et des vertus guerrières: «Tels furent (ce sont » à peu près ses paroles), tels furent dans l'ancien peuple, » les Matathias et les Machabées, défendant leurs foyers » avec la même intrépidité qu'ils défendoient leur tem»ple, et attestant ainsi à l'univers, que cette même reli»gion, qui sait donner des martyrs à la vérité, en don»nera, s'il le faut, à l'Etat et à la patrie. Tels encore, >> au sein des ténèbres du paganisme même, les Thémis» tocle et les Scipion, ces favoris de la victoire, que l'on >> voyoit monter aux autels de leurs dieux pour y déposer >> leurs palmes et leurs lauriers. Tel ce grand Alexandre, >> devant lequel s'inclinoit l'univers, et qui lui-même s'in>> clinoit devant le grand-prêtre du vrai Dieu, et de ces >> mêmes mains qui forçoient les camps et renversoient les » forteresses, relevoit les autels et protégeoit les temples: » et sans remonter à des siècles si reculés, tels, parmi nous, » les Bayard, les Duguesclin, les Godefroi, et tous ces » héroïques chevaliers, l'ornement de l'humanité et l'or» gueil de la France, plus sensibles encore à l'honneur » qu'à la gloire: aussi doux et aimables dans la paix que >> redoutables dans la guerre, l'appui du foible et des » vaincus, et l'effroi des méchans. Tels furent les plus » illustres capitaines du grand siècle, tels les Turenne » et les Condé, grands génies et grands cœurs, non >> moins religieux qu'invincibles; tels aujourd'hui même, » voyons-nous les Princes, dignes enfans de saint Louis, » qui entourent le trône; de saint Louis, qui porta le » courage et la vertu aussi loin qu'ils peuvent aller; de >> saint Louis, que les barbares appeloient le plus fier des » chrétiens et le plus brave des François ».

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Après la messe, on a chanté le Te Deum. Le général, commandant le département, ayant demandé à Mgr. l'évêque de vouloir bien donner sa bénédiction pastorale à la légion qui étoit réunie sous les armes dans la place de la cathédrale, le prélat s'y est rendu, et les soldats et leurs chefs se sont prosternés pour recevoir la bénédiction,

que le pontife appeloit du ciel sur cette troupe de braves. Cette imposante cérémonie n'étoit que le prélude de la fête que les Troyens, attendoient avec impatience. MADAME, duchesse d'Angoulême, arriva le même jour sur les cinq heures du soir. Le lendemain, dès les cinq heures du matin, elle se rendit à la cathédrale pour entendre la messe. Elle fut haranguée à la porte de l'église par Mgr. l'évêque, et parut vivement émue à ces mots : «Fille de deux martyrs, dont vous avez partagé les >> chaînes, et dont tout nous dit que vous partagerez les » couronnes » etc.

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Le prélat se tint auprès d'elle, faisant les fonctions de premier aumônier. Il lui présenta successivement à baiser le livre des Evangiles, la paix, et à la fin de la messe, le corporal, suivant le privilége des princes de France.

MADAME édifia, par sa piété profonde, tous les assistans qui étoient accourus en foule, et qui ne pouvoient se lasser de la contempler. En quittant M. l'évêque, qui l'accompagna jusqu'à sa voiture, elle lui adressa encore la parole avec un air plein de bonté. On avoit remarqué que la veille au diner, où avoient été admises les principales autorités, elle avoit daigué elle-même le faire placer à sa droite.

DRAGUIGNAN. Si la ville de Poitiers a devancé la nôtre dans l'exécution d'un monument et l'établissement d'une fête au sacré Coeur de Jésus, peut-être avons-nous été des premiers à en concevoir l'idée, et nous y avons été portés par les mêmes motifs qui ont ánimé l'autorité ecclésiastique et les habitans de Poitiers. Au premier retour du Roi, nous restaurâmes la chapelle dédiée à saint Louis pour conserver le souvenir de la restauration de ses enfans sur son trône. On y a placé cette inscription: Regiæ pacis non immemor Dracenum hæc edidit. 1814. En 1815, nous avons voulu élever de même un monument de notre reconnoissance pour le second rétablissement de S. M., et nous avons arrêté l'érection d'un autel au sacré Coeur. Le tableau s'en exécute dans

ce moment à Rome par les soins d'un peintre habile. II représentera notre Seigneur, et au bas, d'un côté, le souverain Pontife et le cardinal Della Somaglia, qui a habité quelque temps notre ville, et y a laissé le souvenir de ses vertus, et de l'autre côté, Louis XVI et les personnes de sa famille, qui ont été, comme lui, victimes de la révolution. Quand l'autel sera érigé on s'adressera à l'autorité ecclésiastique pour qu'elle sanctionne notre projet, et qu'elle autorise la fête et quelques exercices religieux. Peut-être jugera-t-on la publicité de ces détails édifiante et utile.

ORANGE. Le retour de l'ordre, et la protection accordée à la religion, ramènent naturellement à des idées plus saines ceux que la foiblesse, la peur ou les passions avoient poussés à des démarches honteuses dans des temps où un esprit de vertige et d'impiété avoit prévalu. Guillaume-Alexis Gerva, prêtre et religieux Dominicain, avoit donné de grands scandales dans ces contrées au commencement de la révolution. Il fut d'abord curé intrus à Roquemaure, puis il s'y maria, et il y vivoit depuis plusieurs années dans l'oubli de tous ses devoirs religieux, quand Dieu l'a frappé d'une maladie longue et douloureuse. Cette épreuve l'a fait rentrer en lui-même. Le 4 mai dernier, il fit et signa, en présence de plusieurs témoins, une déclaration portant. en substance qu'il avoit le plus vif regret de la conduite qu'il avoit tenue, et du scandale qu'il avoit donné en abandonnant son état, et en contractant un mariage réprouvé par l'Eglise; qu'il rétractoit les sermens qu'il avoit prêtés, et reconnoissoit avoir exercé sans titre les fonctions de curé. Il a désiré que cette déclaration fut publiée dans les environs, et surtout à Roquemaure, où il avoit donné des exemples contraires. Ses discours et sa résignation pendant sa maladie ont confirmé la sincérité de son retour à Dieu, et il est mort dans ces sentimens. On ne sauroit trop publier ces réparations éclatantes de scandales qui avoient eu tant d'éclat, et qui

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