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Pays-Bas pour éloigner les exilés compris dans l'ordonnance du 24 juillet : en conséquence, Pommereul et Garau ont été arrêtés; le premier est hors d'état d'être transporté; le second s'est soustrait à la surveillance des gendarmes, et se trouve actuellement à Aix-la-Chapelle. M. Arnault s'est également enfui. Merlin (de Douai) a obtenu un délai pour cause de maladie bien constatée. Il habite le Grand-Bigard, campagne à trois lieues de Bruxelles.

» Le général Hullm étoit ici sous un faux nom; il a échappé aux recherches de la police. Depuis, il a sollicité un délai de huit jours pour vendre un bien de campagne dont il avoit fait l'acquisition. On prétend qu'il étoit sur le point d'acheter une terre de plus de trois cent mille francs, forsqu'il a reçu l'ordre de quitter le pays. On recherche le néral Mélinet, qui s'est montré, il y a quelques jours, à Bruxelles. Le général Lamarque a été arrêté un instant; il a été remis ensuite en liberté sous caution, et il a reçu l'ordre de se rendre, sous huit jours, dans les provinces mé→ ridionales du royaume.

>> Courtin et le général Lobau n'ont pas encore reçu l'ordre de leur départ. Le général Vandamme, qui étoit à Gand, a reçu l'ordre de s'éloigner. Barrère, que l'on croit dans les environs de Bruxelles, sous un nom supposé, sera arrêté s'il est découvert. On pense que Lepelletier est dans les environs de Liége: c'étoit chez lui, dans un faubourg de Namur que se réunissoient les exilés les plus marquans. Brice, Després, Sarrazin et quelques autres sont encore dans ce pays; mais nous croyons qu'ils n'y resteront pas long-temps. On attribue à Bory-Saint-Vincent une grande partie des articles du Nain jaune ».

Le 11 août, il y a eu à Mayence une rixe entre les soldats autrichiens et prussiens. Ils en sont venus aux mains, et il y a eu de part et d'autre plusieurs tués et blessés. L'alarme étoit extrême dans la ville. Ce n'est qu'avec beaucoup de peine que les gouverneurs sont parvenus à rétablir le calme, et à faire rentrer les soldats dans le devoir.

Que les gens de la révolution soient incorrigibles, et que ceux qui ont le plus à rougir de leurs méfaits, affectent encore d'être contens d'eux-mêrnes, et tirent vanité du passé, c'est déjà une chose assez humiliante pour eux et pour l'espèce humaine en

pas

général; nais qu'ils trouvent des avocats empressés à faire leur apologie, c'est ce qui est moins aisé à concevoir. M. Bertrand de Molleville, ancien ministre de Louis XVI, vient de publier deux volumes de Mémoires particuliers pour servir à l'histoire de la fin du règne de ce prince. Il nous y apprend qu'au commencement de 1792 le ministère du Roi résolut de se concilier à prix d'argent les principaux journalistes. M. de Narbonne gagna Brissot et Condorcet, qui le louerent dans leurs feuilles. On traita aussi avec Isnard, Vergniaud, Guadet et Fauchet. Ils demandoient 6000 francs par mois; mais M. de Lessart trouva que c'étoit trop cher. Danton reçut plus de 100,000 écus sous le ministère de M. de Montmorin. M. de Molleville parle de la faction des Noirs, et des moyens qu'elle employoit pour assurer ses succès. On envoyoit de SaintDomingue des fonds considérables sur lesquels étoient soudoyés le vertueux Péthion, l'incorruptible Brissot et le désintéressé Condorcet. Celui-ci consentit à recevoir environ 150,000 fr., qui ne corroborèrent pas médiocrement sa philosophie. M. Grégoire est aussi cité comme un des salariés de cette faction; il reçut 80,000 fr. Son zèle n'en méritoit moins, Telles sont les révélations de M. Bertrand de Molleville. Un de nos meilleurs journaux les a consignées dernièrement dans une de ses feuilles. Aussitôt les amis de ces grands patriotes ont pris leur défense, et ont crié à l'injustice. Attaquer des hommes si purs, quel affreux procédé! Un M. M. a fait insérer dans le Constitutionnel une lettre où il se plaint qu'on outrage la mémoire de quelques-unes des plus nobles victimes de la révolution. Ces nobles victimes sont Brissot, Danton, Isnard, etc., qui avoient tous contribué à la mort de leur Roi. C'est outrager leur mémoire que de révéler les turpitudes de ces artisans de nos maux. En vérité on ne conçoit guere ce tendre intérêt et cette admiration opiniâtre que de la part d'un complice ou d'un insensé. M. M. est surtout touché de ce qu'on dit de M. Grégoire, qu'il appelle l'ancien évéque de Blois, quoique M. Grégoire n'ait jamais été évêque de Blois. Il reproche à la Gazette de le calomnier, et suppose qu'elle l'accuse d'avoir reçu 80,000 fr. d'un ministre qui vouloit l'acheter. Mais la Gazette n'a point dit cela. On sait bien que M. Grégoire n'est pas homme à se vendre à un ministre il a des sentimens trop élevés pour faire un pareil marché. Mais un ami des Noirs avoit bien droit de recevoir d'eux quelque indemnité pour ses peines. Il ne les proté

il

geoit pas pour leur argent, à Dieu ne plaise; il acceptoit seule ment d'eux quelques 80,000 fr. à titre de reconnoissance. Il n'y a rien là qui doive blesser sa délicatesse. M. M. nous apprend que M. Grégoire est éloigné de Paris, et ne peut pas répondre à une telle imputation; mais que tous ceux qui ont l'honneur de le connoitre sont prêts à déclarer que c'est un mensonge. Nous n'avons pas le moindre doute à cet égard, quoique nous n'ayons pas l'honneur de connoître M. Grégoire, et nous dirons à son avocat qu'il peut être tranquille, et qu'on ne sauroit calomnier un homme si vertueux. La réputation de M. Grégoire est désormais à l'abri de la malignité. Il a fait ses preuves à la convention en mainte circonstance. Qui n'a pas lu un éloquent discours, du 15 novembre 1792, sur le procès de Louis XVI, tel qu'il est rapporté dans le Moniteur, et où ce Prince est qualifié de bourreau, et la reine de Jézabel? Qui n'a pas lu une lettre écrite du Mont-Blanc, et qui renferme un vote pour la condamnation de Louis Capet sans appel au peuple? Qui ne connoît un écrit très-précieux, publié en l'an 11, sous le nom de M. Grégoire, intitulé : Essai historique et patriotique sur les arbres de la liberté, où on lit que la mort d'un roi est pour l'humanité un motif d'allégresse; que l'arbre de la liberté ne peut prospérer s'il n'est arrosé du sang des rois, et que le sans-culott Aristogiton tua le Capet d'Athènes, le tyran Pisistrate, qui avoit à peu près l'âge et la scélératesse de celui que nous avons exterminé. On ne sauroit accuser un homme qui a écrit cela de s'être vendu au ministère d'un roi. Mais autant M. Grégoire a les rois en horreur, autant il a une tendre affection pour les Noirs. Il pourroit donc rejeter avec une noble fierté l'or des premiers, et néanmoins ne pas dédaigner l'argent des seconds. Le motif purifie tout, et la sainteté de la cause que défendoit M. Grégoire ennoblit le prix qu'il auroit reçu de ses services. Il est probable que quand il sera revenu de son voyage, il donnera au public quelque explication du fait allégué par M. de Molleville, et nous promettons d'en faire jouir nos lecteurs, qui ne sont pas sûrement moins empressés que nous à accueillir tout ce qui peut justifier un homme célèbre par vingteinq ans de patriotisme, et auquel l'envie la plus acharnée ne peut reprocher au fond que quelques formes acerbes, quelques discours virulens, quelques gestes révolutionnaires, et autres bagatelles qui, comme on sait, n'empêchent pas aujourd'hui qu'on ne soit pur et vertueux.

(Samedi 31 août 1816.)

(No. 215.)

Récit historique sur la restauration de la royauté en France, le 31 mars 1814; par M. de Pradt (1).

« La restauration date déjà de deux ans, dit l'auteur; la vérité et la justice, pas plus l'une que l'autre, ne sont pas encore venues éclairer cette grande époque. La France a changé de face, et personne, ou à peu près personne, ne sait comment. Comme témoin et acteur, je puis dire l'une et rendre l'autre ».

Suivons donc M. de Pradt dans son récit, et voyons les importans mystères dont il nous annonce la révélation d'un ton si solennel. Il nous apprend d'abord, ce dont en effet peu de personnes étoient instruites, que, depuis son retour de Varsovie, il habitoit le diocèse de Malines, où l'avoit relégué une lettre de cachet. Fénélon étoit aussi exilé à Cambrai, quand les armées coalisées d'une partie de l'Europe menaçoient la France d'une invasion. C'étoit un beau modèle à suivre; mais M. de Pradt est bien un autre homme que Fénélon; ses occupations avoient bien une autre importance: il veilloit sur toute l'Europe; avoit-il le loisir de protéger de pauvres prêtres? Les affaires du clergé attiroient à peine ses regards. M. de Pradt nous dit qu'on ne put empêcher le coup d'autorité bizarre, frappé sur les séminaristes de Gand et de Tournai; mais il ne nous apprend pas ce qu'il fit pour s'opposer à cet acte de violence exercé sous ses yeux. Il lui auroit suffi sans doute, s'il eût daigné l'entre

(1) Brochure in-8°.

Tome IX. L'Ami de la Religion et du Roi,

F

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prendre, d'un peu de cet ascendant terrible qui faisoit dire à Buonaparte, en le désignant : Un homme de moins, et l'Europe étoit soumise. M. de Pradt faisoit mieux; il travailloit à la ruine de l'usurpateur. Je voyois, dit-il, je touchois, pour ainsi dire, les signes évidens d'abandon de la raison, et de toutes les qualités qui jusque là avoient distingué Napoléon. Un million, et une frégate à Brest, tel fut dès-lors le partage que je lui assignai pour nous séparer de lui: telle étoit ma réponse à tout ce qu'on me proposoit. La véhémence de mes discours épouvantoit tout ce qui m'approchoit >>.

Tandis que tout le monde trembloit pour M. de Pradt, lui seul intrépide poursuivoit son ouvrage avec une ardeur magnanime. Il ne se bornoit pas à des discours véhémens. Que de peines et de fatigues lui a donnés cette restauration! Comme il parle avec dédain de ceux qui se sont bornés à l'appeler par leurs vœux ! «Les vœux les plus légitimes ne sont pas ceux qui comptent le plus : des milliers d'hommes s'ima ginent avoir rétabli le Roi, parce qu'ils l'ont désiré, ce dont on ne peut assez les louer; mais comme ils n'exerçoient aucun pouvoir, ni aucune influence active, ils restent avec la seule chose qu'on ne peut leur contester, l'honneur de leurs sentimens ». Quant à M. de Pradt, il vint à Paris; et après que les armées alliées eurent préalablement envahi la Champagne, pour donner quelque facilité à l'exécution de ses desseins, il ne laissa pas passer un jour sans miner, sans ébranler cette domination (de Buonaparte). Ici l'auteur déroge à l'usage qu'il avoit adopté de ne parler qu'à la première personne du singulier; il associe quelques compagnons à sa gloire, et va parler

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