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Louis, etc.

Ordonnance du Ror du 21 août.

Informé qu'il existe encore des biens et rentes appartenans à l'Etat, qui ont échappé jusqu'à ce jour aux recherches des agens de l'administration; considérant qu'il importe de faire rentrer ces biens sous la main du domaine; sur le rapport de notre ministre secrétaire d'Etat des finances, notre conseil d'Etat entendu,

Nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit:

Art. 1. L'administration de l'enregistrement et des domaines continuera ses diligences pour découvrir les biens et rentes provenans du domaine ou des anciens établissemens ecclésiastiques, qui n'auroient été ni aliénés à des particuliers, ni abandonnés à des fabriques et hospices, et qui seroient póssédés par des tiers sans titre de propriété.

2. Les détenteurs de ces biens et rentes seront admis, dans les trois mois qui suivront la publication de la présente or donnance, à en faire la déclaration devant les préfets et souspréfets de leur arrondissement. Au moyen de cette déclaration, ils jouiront de plein droit de la remise totale des intérêts, fruits et fermages qu'ils ont pu percevoir, et seront à l'abri de toute demande d'indemnité ou de dommages-intérêts quelconques, résultant, soit de cas fortuit, soit de démolitions ou dégradations. Ils n'auront pas droit à cette remise lorsque l'action civile en déguerpissement aura été commen

cée contre eux.

3. Toutes personnes pourront, dans les six mois qui suivront l'expiration dudit délai de trois mois, déclarer aux préfels et sous-préfets les biens et rentes de cette nature usurpés par des tiers. Si les révélateurs, au moyen de la remise des titres, ou par d'autres voies, mettent le domaine de l'Etat à portée de se faire réintégrer dans la propriété et posséssion des biens et rentes usurpés, il leur sera accordé une récompense dont le montant sera déterminé par notre minis tre secrétaire d'Etat des finances, selon l'importance des biens et rentes. Cette récompense ne pourra leur être allouée 1o. si les détenteurs ont fait la déclaration volontaire dans le délai à eux accordé, et avant qu'aucune action ait été intentée contre eux, et 2°. si les biens ont été régis ou admi nistrés par les préposés de l'enregistrement et des domaines.

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Extrait d'une lettre d'un missionnaire du Kentuckey, dans les Etats-Unis.

Au séminaire Saint-Thomas, près Bardstown, avril 1816.

Vous n'apprendrez pas sans intérêt des nouvelles de nos travaux et des détails sur notre situation. M. notre évêque continue ses courses. Vous savez qu'il arriva ici, sur la fin de 1810, avec cinq prêtres françois. Dieu a tellement béni son zèle et ses vertus qu'en moins de quatre ans il a bâti vingtsept églises, et forme quarante-trois congrégations. Nous ne sommes que dix ecclésiastiques pour les desservir. Il se propose maintenant de construire une cathédrale, et les protestans même contribueront à la dépense. Sa qualité d'évêque et ses excellentes qualités le rendent l'objet de la vénération générale. On vient de plusieurs lieues pour le voir officier, et toutes les communions semblent le regarder comme le supérieur des divers ministres chrétiens de ce pays. Nous sommes de retour, depuis huit mois, d'une visite pastorale qu'il a faite dans son immense diocèse. Nous avons traversé de vastes solitudes, de grands fleuves, des forêts d'une étendue prodigieuse. Nous avons pénétré jusqu'au centre du pays des Illibois, et suivi le cours du Missouri pendant plus de deux cents lieues. Notre évêque marchoit toujours à pied, se nourrissant comme nous, et passant les nuits au pied des arbres. La plupart des peuplades que nous avons visitées sont incon nues en Europe. Nous avons cependant trouvé en plusieurs lieux des traces de christianisme, et nous nous sommes dit plus d'une fois : Les Jésuites ont passé par-là. En général plus on avance dans les terres, plus on trouve de douceur dans les mœurs des sauvages. Notre petite caravane n'a éprouvé ni mauvais traitement ni insulte. Il sembloit que les Indiens reconnussent dans le pontife de Jésus-Christ l'ambassadeur du Dieu des malheureux, ou qu'ils crussent voir le bon Esprit visitant leurs cabanes. M. Flaget, touché de leur accueil, prioit Dieu d'éclairer ces braves gens, et de leur envoyer des ouvriers pour dissiper leurs ténèbres. Il leur montroit le ciel, et s'efforçoit de leur faire connoître une meilleure patrie.

Notre arrivée à Saint-Louis sur le Mississipi a été un grand

sujet de joie pour les habitans. M. l'évêque y a célebre pontificalement le saint sacrifice pour ses chers Illinois. L'église étoit parée avec toute la magnificence qu'il avoit été possible d'y mettre. Le trône épiscopal étoit couvert de peaux de castor parsemées de pierreries, et l'humble prélat hésitoit à s'asseoir sur un siége si brillant. Les habitans ne savoient comment lui témoigner leur respect. Il y avoit douze ans qu'ils n'avoient vu de missionnaires. Quatre d'entr'eux nous ont escortés jusqu'à Saint-Thomas, où nous sommes arrivés après une absence de sept mois. M. Dubourg, évêque de la Nouvelle-Orléans, se proposoit de suivre le même plan de visites pour les parties de son vaste diocèse, où l'on n'a jamais vu de prêtres. Nous attendons son retour avec impatience, d'autant mieux qu'on espère qu'il amènera des missionnaires dont ce pays a si grand besoin.

Tout est si rare ici que nous n'y pouvons rien trouver pour l'ornement de nos chapelles. On fait venir du Canada les objets les plus nécessaires. Nous manquons de chasubles, d'aubes, de linge, de livres. Nos vases sacrés sont dans un état déplorable. Racontez notre indigence à tous les hommes compatissans. Ils seront touchés de la pauvreté d'un évêque assisté de pauvres prêtres, et disant la messe à de pauvres sauvages. Toutes nos églises ont été bâties de nos mains. M, Fla get nous animoit par son exemple encore plus que par ses discours. C'est nous qui avons bâti la plus grande partie du séminaire Saint-Thomas, où il y a déjà dix-huit séminaristes, et où nous espérons en voir quarante quand le bâti ment pourra les contenir. Nous avons aussi élevé une habitation aux filles de Saint-Vincent de Paul, qui prirent possession avec nous de cette terre lointaine. Leur établissement se compose de six professes et de vingt-cinq novices qui instruisent près de quatre-vingts jeunes personnes. Ce n'est pas une chose moins étonnante que tout le reste, que cette réunion de vierges consacrées à Dieu au milieu d'un peuple pour qui la chasteté n'étoit pas moins un mystère que les dogmes les plus incompréhensibles.

Notre principale espérance pour le succès de cette mission est dans le séminaire, où il y a trois prêtres, un diacre, deux sous-diacres, trois minorés qui seront sous-diacres à Pâques, le reste des tonsurés. Ils habitent tous sous le même, toit. On élève en ce moment une église fort petite, puis on songera à avoir un séminaire plus grand. Le terrain a

été cédé à M. l'évêque par un catholique irlandois, et contient en circonférence l'espace d'environ une heure et demie de chemin. Il est à une fieue et démie de Bardstown, qui est la ville épiscopale. Le séminaire est dans un état de pauvreté difficile à décrire. On y manque de beaucoup de choses. Mais comment se plaindre quand on a sous les yeux l'exemple d'un évêque qui supporte les privations avec tant de courage? M. l'évêque a perdu, dans le passage d'une rivière du côté des Illinois, sa chapelle, sa croix pectorale, et d'autres objets qui étoient fort précieux dans la disette où nous sommes. Il loge au séminaire, et dessert une congrégation voisine en même temps qu'il dirige le couvent des Sœurs dont j'ai parlé plus haut. C'est chez elles qu'il se nourrit pour diminuer un peu la dépense du séminaire. Il vient de partir pour le Détroit, où il doit avoir une entrevue avec M. l'évêque de Quebec. On ne sauroit dire combien le caractère humble, doux et aimable de ce prélat lui concilie de respect et d'attachement. Son zèle et sa charité sont sans bornes; rien ne l'arrête, et il est tout entier aux soins de son troupeau. Il espère que quand la cathédrale sera bâtie (et on a déjà plus de la moitié de la somme nécessaire) et que le séminaire, qui doit être auprès, sera construit, le nombre des sujets aug

mentera.

Ce que nous demanderions en ce moment, ce sont du linge et des ornemens d'église, des livres de prières et de théologie, et autres nécessaires pour l'instruction. Nous nous flattons que les bonnes ames en France seront touchées de notre dénuement, et qu'en voyant quel bien on peut faire ici, elles voudront y contribuer. La charité embrasse les intérêts de la religion dans tous les pays; et qu'y a-t-il de plus digne d'elle que de coopérer à faire connoître et aimer Dieu ? Ceux qui viendront après nous, trouveront du moins un logement pour les recevoir, au lieu que nous avons eu à bâtir le séminaire. Nous travaillons encore; nous faisons des briques; chacun met la main à l'ouvrage. On supplée aux moyens par le courage, et on surmonte les privations par la patience. Veuillez prier pour nous, et recevoir les vœux sincères que nous faisons pour le succès de vos travaux. A deux mille lieues l'un de l'autre, établissons une communauté de prières et de bonnes euvres. Nous servons le mênie maître, et nous aspirons à la même couronne.

J'ai l'honneur d'être,

M.

(Mercredi 4 septembre 1816.)

(No. 216.)

OEuvres de J. B. Bossuet, évêque de Meaux, revues sur les manuscrits originaux et les éditions les plus correctes. Tomes IX, X, XI, XII, XIII et XIV (1).

Il y a à peine quatre mois que nous avons rendu compte de la seconde livraison de ces OEuvres, et voilà que la troisième a déjà vu le jour depuis quelque temps. C'est assez prouver que cette édition se continue avec activité, et que l'éditeur a fort à cœur de satisfaire le public, et de répondre et à l'attente des souscripteurs et aux promesses qu'il leur a faites. Six volumes à la fois sont un gage de sa diligence et de son zèle, et on en annonce même encore quelques autres qui ne tarderont pas à paroître. C'est un excellent moyen de dissiper les craintes de ceux qui redoutoient les lenteurs que l'on apporte trop souvent dans de si grandes entreprises.

Ces six volumes appartiennent tous à la troisième classe, qui se compose des ouvrages de piété. Le tome IX, et la plus grande partie du tome X, sout remplis par les Méditations sur l'Evangile, où l'évêque de Meaux explique le sermon sur la montagne, et les autres discours de notre Seigneur sur la fin de sa vie mortelle, depuis son entrée triomphante jusqu'à

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(1) Prix, 30 fr. 45 cent. brochés. A Paris, au bureau du Journal; et à Versailles, chez Le Bel.

* Tome IX. L'Ami de la Religion et du Roi.

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