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janvier, à 545 en décembre. Moyenne de mars 1924: 625 (1).

Essaie-t-on d'établir entre les faits des rapports de causalité, il semble bien qu'il n'y a pas eu d'in flation commerciale, c'est-à-dire d'excès de la part de la Banque Nationale dans les crédits accordés. Il semble au contraire que la reprise de l'activité industrielle d'une part très marquée en 1923 la hausse des prix de l'autre, expliquent les faits. Car l'inflation en pareille éventualité porte en soi les germes d'une inflation ultérieure.

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Il reste vrai que l'étranger, qui ne discerne pas toujours le détail des phénomènes économiques, a été défavorablement impressionné par le développement de la circulation. Ainsi s'est créée l'ambiance où s'est déclanchée l'offensive contre le franc.

Les moyens de mettre obstacle à l'accroissement de la circulation des billets ne sont pas nombreux et sont d'application difficile ou délicate.

Il y a d'abord les remises du Gouvernement par lesquelles on peut compenser l'accroissement des besoins du commerce. Mais le remboursement de la dette du Trésor est subordonné à l'équilibre budgétaire. Ce moyen met en cause toute la situation financière. Son action présente ne peut être qu'une indication, l'indication de la volonté de mettre obstacle à toute nouvelle inflation.

La Banque elle-même peut, en théorie, arrêter le flot montant par l'élévation de la barrière dont le jeu est à sa disposition, le taux de l'escompte. Elle peut aussi se montrer plus rigoureuse dans l'accueil des effets à escompter. Les deux remèdes sont amers pour les patients. Le second c'est le massacre des innocents, j'entends les clients de la Banque brusquement privés de son concours contrairement à leur attente!

C'est en somme question de mesure, de tact. Pour juger

(1) REVUE DU TRAVAIL, no du 30 avril 1924, p. 750.

équitablement la politique d'escompte de la Banque depuis l'armistice, il convient de comparer le volume des transactions auxquelles la Banque prête le concours de son crédit jadis et aujourd'hui.

Voyons les chiffres.

Le 30 juillet 1914 le portefeuille des effets figurait au bilan pour 716 millions de francs, chiffre insolite par son importance. La moyenne du 1er semestre de 1914 oscille entre 500 et 600 millions. Au 19 avril 1924, moment où j'établis la comparaison, le portefeuille contient pour 1.350 millions de francs d'effets. Compte tenu de la valeur du franc, ce chiffre, loin d'être excessif, est plutôt faible: il correspond à un volume de transactions inférieur à celui du 1er semestre 1914.

La Banque n'aurait-elle pas dû élever le taux de l'escompte ? C'est le remède classique : il dissuade de recourir à l'escompte ceux qui peuvent se procurer autrement des disponibilités, mais il déclanche une hausse générale du loyer de l'argent. En ce temps d'argent cher, n'eût-il pas fait plus de mal que de bien ? La banque d'émission, ne le perdons pas de vue, est la banque régulatrice du crédit. L'élévation du taux de l'escompte rend les affaires plus difficiles, rend aussi plus difficile le renouvellement des bons du Trésor. Celui-ci a droit à des égards: le Trésor c'est la caisse de la Nation!

II. Le budget et la dette publique.

Au début du xx siècle, bien que le budget belge fût un budget brut ou intégral c'est-à-dire indiquant les les recettes et les dépenses brutes et non le reste d'une soustraction, comme il arrive quand le budget indique la recette nette ou le solde annuel d'une exploitation d'État, il n'était que d'un demi-milliard de francs environ. La moitié des recettes seulement provenait des impôts, l'autre moitié de la recette brute des péages dont celle

des chemins de fer était prépondérante. Le budget ordinaire, celui dont il est ici question, s'était accru sensiblement de 1901 à 1914 : de 500 à 800 millions de francs. Ce dernier chiffre est approximativement celui du budget ordinaire de l'année où la guerre éclata, tant en recettes qu'en dépenses. Accru des dépenses extraordinaires, non couvertes par les revenus, il atteint un milliard de francs.

La fortune du Pays était évaluée pour lors à une cinquantaine de milliards, et le revenu national à six milliards. Le revenu comparé au capital paraît élevé, mais il comprend deux éléments : le revenu du capital et celui du travail. Le rapprochement n'est pas fait pour étonner; on retrouve, avec des variantes, un rapport analogue, lorsqu'on compare pour d'autres pays le capital de la nation au revenu annuel.

Les charges publiques pour lors étaient légères, les impôts, assez mal répartis, étaient bénévoles, les charges réelles de la dette publique, légères. La recette nette du chemin de fer couvrait les arrérages des capitaux de premier établissement, bref, c'était l'âge d'or. Et, bien entendu, il fallut la période d'airain de la guerre pour que la comparaison montrât tous les avantages perdus.

Dès le premier budget dressé après l'armistice les dépenses s'accroissent terriblement par l'inflation de toutes les dépenses exprimées en monnaie dépréciée, dépenses normales de l'année et dépenses appelées extraordinaires, mais qui sont nécessaires chaque année et pour lesquelles l'arriéré de la guerre est formidable, premières dépenses de reconstitution et premières avances aux sinistrés sur les réparations attendues de l'Allemagne. En face de ces dépenses, les recettes qu'on peut tirer d'une législation fiscale insuffisante et par certains côtés surannée, d'un pays appauvri et vidé par l'occupation allemande et un long chômage forcé, sont d'une insuffisance lamentable. Malgré les courageuses réformes fiscales, la gestion des premières années qui suivirent

l'armistice fut et devait être

largement déficitaire. Le projet de budget de l'année 1921, tel qu'on l'avait dressé quand M. Theunis prit le portefeuille des Finances, permettait de prévoir 4 milliards de recettes pour couvrir 11 milliards de dépenses. Des compressions le réduisirent d'ailleurs d'un milliard et demi ! (1).

Pour juger du chemin parcouru, peu de chiffres suffiront. Le budget de 1924 amendé par le gouvernement après la crise du franc de janvier dernier, place en regard de 5400 millions de dépenses dont 431 millions de dépenses extraordinaires, près de 5 milliards de recettes en chiffres ronds. Et l'on peut envisager des plus-values par rapport aux évaluations. Dans le chiffre des recettes, celles qui sont normales figurent à concurrence de 3345 millions. Le reste doit être payé par l'Allemagne. Dès à présent, nous couvrirons par les recettes ordinaires les charges de la dette. Les payements attendus de l'Allemagne sont principalement affectés à la réparation des dommages de guerre. Sans doute c'est normal, cela doit être ainsi. Mais il n'a pu en être ainsi aux précédents budgets.

Bref, la Belgique s'achemine vers l'équilibre. La bonne rentrée des impôts est désormais acquise, après la période d'acclimatation de l'impôt sur le revenu.

Ces données sont très succinctes, elles seraient trop succinctes, si je ne m'arrêtais plus longuement à la dette publique.

Il n'est d'ailleurs pas possible d'aborder ici l'étude détaillée des recettes et des dépenses de traiter de l'impôt d'une part et des économies de l'autre. Je dirai seulement que les compressions de dépenses mal entendues réalisées au détriment de la défense nationale contiennent en germe les plus coûteuses des dépenses.

Les données qui suivent sont extraites d'un discours

(1) Exposé de M. Theunis, à la Chambre des Représentants, le 9 avril 1924.

de M. Theunis (Chambre des Représentants, 9 avril 1924). Disons dès l'abord que ces chiffres, si exacts soient-ils, ne peuvent que donner la connaissance approximative de l'endettement de l'État. En ce qui concerne la dette extérieure, le Ministre a tenu compte du cours du change. C'était indispensable, mais celui-ci est variable. Pour la dette intérieure, il s'en est tenu au capital nominal dont l'expression est beaucoup plus élevée que la valeur négociable selon les cours de la Bourse.

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la guerre n'est point pour étonner.

Si l'on tientc ompte des cours de notre dette intérieure, les chiffres sont différents. Au 31 décembre 1923 la dette intérieure proprement dite, augmentée de la dette indirecte, notamment des 3 milliards d'emprunt des coopé ratives pour dommages de guerre, s'exprimait en une valeur nominale de 14.750 millions de francs. Ramenée à sa valeur négociale selon les cours pratiqués à la Bourse de Bruxelles le 31 décembre 1923, cette dette est seulement de 11 milliards environ. L'écart est de 3681 millions de francs!

Ce qui est plus intéressant encore que la consistance de la dette, ce sont les charges annuelles qu'elle impose à la Trésorerie et finalement aux contribuables.

Les charges de la dette, dette de francs-papier dans

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