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tageusement remplaçable par celle que Margules proposa en 1913; peu importe même que la nomenclature des nuages employée par Brillouin puisse dérouter l'observateur astreint au vocabulaire officiel (d'ailleurs encore bien hésitant lui-même !); le professeur s'est contenté de jeter un pont entre la théorie et la pratique : les disciples pourront s'en servir pour suivre d'un peu plus près les évolutions hardies des pilotes de carrière; et nous, nous arrivons à mieux saisir le sens de la formule prononcée par M. Vincent en 1905, quand il demandait que l'on employât ses efforts à « rechercher la cause même des variations de pression, etc., marquées chaque jour sur nos cartes synoptiques ». C'était vers les surfaces de séparation du courant polaire et du courant équatorial que devait désormais se porter l'attention aussi bien des météorologistes que des mathématiciens.

Il n'y eut

20. L'école norvégienne et le front polaire. pas chose très surprenante dans le fait que le directeur d'un grand Institut de Météorologie fût un mathématicien et en particulier un géomètre. Mais c'est une bonne fortune pour la science, qu'il existe encore des dynasties, en météorologie comme en astronomie !

M. V. Bjerknes a raconté comment il a été conduit, dès 1893, à s'occuper de la théorie la plus générale des fluides, tandis qu'il travaillait à la rédaction des écrits. de son père C. A. Bjerknes (sur les corps à volume variable mobiles dans un fluide homogène et incompressible, 1863-1879). On trouve donc assez naturel que lui, et son fils, soient chez eux, at home, dans les champs hydrodynamiques, aussi bien pour y étudier les lois des transformations cycloniques que pour nous en dire les réactions contre les aéroplanes.

Il a déjà été rappelé au début de cet article en quelles circonstances le dernier branle fut imprimé par le chef de l'école de Bergen à ces récents travaux. D'autre part,

la revue qui a été faite, dans les pages précédentes, des lents progrès de la Météorologie dispense ici d'un complet exposé des théories norvégiennes elles se donnent, elles-mêmes, comme une vaste synthèse contrôlant, simplifiant, coordonnant, les acquisitions d'Espy, Ferrel, Dove, Brillouin et des autres pionniers de la Géophysique. Contentons-nous d'en recueillir quelques résultats approximatifs et globaux en expliquant le croquis ci-après emprunté au Mémoire de M. J. Bjerknes sur la Structure des cyclones en mouvement (1) et pour lequel nous avons à reconnaître la très gracieuse obligeance de la Rédaction de Ciel et Terre. Il sera bien convenu que c'est une figure schématique, idéalisée, de dépression de l'hémisphère boréal, au sujet de laquelle nous donnons quelques éclaircissements, et que les altitudes comme les distances sont plutôt indiquées pour aider l'imagination que pour fournir des évaluations précises. (Voir fig. p. 362).

Le haut et le bas du dessin sont des coupes en élévation, prises, normalement au croquis central, selon les lignes discontinues menées à environ 150 km. de part et d'autre de la trajectoire les inscriptions Section nord et Section sud aideront à les repérer.

Occupons-nous d'abord de la partie centrale du cliché, et supposons l'image exécutée sur un papier transparent de manière à laisser voir au travers une carte géographique dressée avec la même échelle kilométrique : admettons aussi, provisoirement, que l'on connaisse à peu près la direction actuellement suivie par la dépression et sa vitesse approximative; le schéma pourra nous avertir des autres particularités à attendre successivement dans la région visible. Voici comment il suffit de faire coïncider la ligne centrale désignée comme Trajectoire du centre avec la direction qui a été indiquée; puis, parallèlement à cette direction, de déplacer le transparent sur

:

(1) Cf. J. Bjerknes, On the Structure of the moving cyclones (Kristiania, Grondhal, 1921).

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300 Km.

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la carte de façon à réaliser la vitesse admise (par exemple 500 km. en 24 heures, ce qui revient à estimer qu'une tempête abordant aujourd'hui à Brest, à 7 h., arriverait demain, à 7 h., vers Alençon). Et désormais commence l'interprétation des prédictions de vents, de nébulosité, de pluie.

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Les spirales logarithmiques, reconnaissables à leurs flèches, indiquent les directions de vents dans les différents secteurs de la dépression : froids, à la droite (1) de la Steering line venant du pôle, et descendant des hautes régions de l'atmosphère; chauds, à gauche, dans les secteurs compris entre la Steering line et la Squall line : les thermomètres des stations manifestent une hausse sensible dans ce secteur qu'on appelle le secteur chaud de la dépression ou du cyclone. On voit que si ce qui, en soi, n'est aucunement nécessaire une tempête (isolée, sans segmentation) se propageait de l'Ouest vers l'Est, les vents relatifs à cette dépression pour un point de la carte restant au sud de la trajectoire tourneraient successivement du S. E. vers le Sud, puis le S.-O. puis le N.-O.; tandis que, si la trajectoire de la tempête la maintient au Sud de la localité à laquelle on s'intéresse, la girouette de cette station devra tourner du S. E. vers l'Est, puis le N. E., le N. etc. La pression baissera à l'approche du centre, puis remontera (s'il n'y a pas deux centres successifs, sans quoi, pour la pression comme pour le vent, les apparences devront être combinées de manière plus ou moins compliquée, mais d'après des principes semblables).

Quant aux nuages et à la pluie, M. Bjerknes a établi par le calcul des mouvements, ascendants et descendants de l'air chaud et de l'air froid, surtout le long des lignes de séparation (d'arrière et d'avant de la dépression) comment la répartition des ensembles doit être prévue. Il suffit de se référer au même croquis pour se rendre

(1) A droite, c'est-à-dire : d'abord, entre elle, la Steering line et la trajectoire ; puis sur la gauche de cette trajectoire.

compte des successions nuageuses de leur étude approximative, des éclaircies, précipitations, etc.; le dessin central, et en haut ou en bas la partie correspondante de la section nord ou sud indiquent où les condensations sont à prévoir. On s'en rend compte d'ailleurs, dans la coupe en élévation de la section nord comme de la section sud, la ligne courbe pointillée représente la surface de séparation, qui, d'un côté, est comme l'avant, et, de l'autre côté, l'arrière du mouvement cyclonique. Bien entendu, tous les détails de ce schéma mériteraient une étude, car ils sont justifiés par de longs travaux. Ils formulent en abrégé des connexions de phénomènes soumises aux lois physiques, et importantes pour la prévision (1). Ainsi, en avant de la steering line, on voit les spirales diverger et par conséquent les girouettes de pays voisins accuser un trouble qui est en avance d'une cinquantaine de kilomètres sur une brusque hausse thermométrique ce n'est pas un signe à négliger : il est coordonné à l'ascension d'air froid entraîné vers le haut par l'afflux de l'air chaud contigu : il peut servir de symptôme avant-coureur... et ainsi, des moindres particularités sur lesquelles il est impossible d'insister. C'est plusieurs Mémoires du professeur qu'il faut lire et étudier en détail pour se rendre compte comment la théorie et l'expérience collaborent ici efficacement pour faire davantage maîtriser la complication des phénomènes.

Remarquons avec insistance que les explications et évaluations précédentes ne sont que des aperçus grossiers, proposés comme des généralites schématiques, et donnant seulement l'allure des phénomènes qu'un calcul sérieux préciserait.

Ajoutons que si les apparences nuageuses successives, cirrus (altitude, environ 9 km.) puis cirro-stratus, puis alto-stratus, fracto-cumulus, fracto-nimbus, cumu

‹1› Cf. J. Bjerknes et H. Solberg Metrorological conditions for the formation of rain, (Kristiania, Grondhal, 1921).

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