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sur le ventre, par le fait du chloroforme, le cœur cessait parfois de battre. Alors, des chirurgiens avisés avaient attaqué le cœur par en dessous, à travers le diaphragme (voir plus haut) l'avaient massé et parfois ranimé. Mais il n'entre pas dans la pratique d'aller ouvrir le ventre, ce qui est d'ailleurs facile et rapide, et, par cette ouverture, masser le cœur. Le syncopé reviendrait peut-être à recouvrer une vie qu'il perdrait le lendemain par une péritonite suraiguë.

On a ouvert le thorax pour aller ainsi directement masser le cœur. Opération plus difficile, nécessitant un appareil instrumental, grave d'ailleurs par elle-même, donc inutilisable dans la pratique journalière et ordinaire. Mais est-il bien nécessaire de tenir le cœur dans la main pour agir sur lui? Nullement. Il a été démontré qu'il faut surtout agir sur l'intérieur de ce cœur, sur ce que l'on appelle l'endocarde. Le problème se limite, et du coup se simplifie.

Comment arriver à cet endocarde ? La première idée qui se présente à l'esprit, c'est de suivre la voie des vaisseaux qui y vont, c'est-à-dire des veines, et je puis citer à cette occasion un fait qui date de vingt-cinq ans. J'assistais un de mes amis dans une opération sur le ventre. Survient une syncope qui, vu l'état de la malade, est jugée grave aussitôt.

Pâleur, plus de pouls, plus de battements à l'auscultation, bref l'image de la mort. Quittant mon poste, je fais, dans une veine du bras, une injection de sérum salé. La main sur le pouls, j'attends. Quinze à vingt secondes plus tard, un siècle! brusquement, le pouls se met à battre à l'allure de 140 au moins. La malade fut sauvée et par surcroît guérit de l'opération double succès. Le liquide injecté était parvenu au cœur, avait excité l'endocarde et rappelé les contractions.

Donc la voie des vaisseaux peut être adoptée et conduire à un bon résultat. Mais encore faut-il découvrir la

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veine; donc incision, recherche du vaisseau, piqûre, tout cela peut être assez délicat à exécuter, sans qu'il faille rien exagérer. Mais partout et toujours, le plus court. chemin d'un point à un autre c'est la ligne droite. Elle existe, elle est libre, elle est facile, sans obstacle; pour quoi ne pas l'adopter ?

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Le cœur, l'endocarde est là, à quelques centimètres de la peau allons-y. Prenons une seringue stérilisée, contenant le liquide à injecter, armée d'une aiguille longue et fine tous les médecins en ont de pareilles. Nous savons que le cœur dépasse le sternum à gauche jusqu'au niveau du mamelon : il y a donc de la marge. Dans le 4o espace intercostal facile à repérer et iodé tout contre le sternum, enfonçons notre aiguille. Rien ne l'arrête. A 4 centim. environ, voici une légère résistance c'est la paroi du cœur. Enfonçons encore un peu, aspirons avec la seringue : voici quelques gouttes de sang. Nous sommes dans la cavité. Poussons le piston et les deux ou trois centimètres de liquide préparé. Retirons l'aiguille et attendons.

J'avoue que le moment est angoissant. Nous allons peut-être assister à la résurrection, non pas d'un mort, mais d'un homme qui allait fatalement mourir. Et le fait s'est vu non pas une fois mais plusieurs fois et il se verra de plus en plus quand ces notions, confirmées par l'expérience, seront plus répandues et dans le corps médical et surtout dans le public, qui ne se contentera plus de prononcer le mot fatal: Embolie, rien à faire !

Ainsi va la Chirurgie, de progrès en progrès, de conquête en conquête. Il est banal de dire, mais il est juste de répéter, à quel degré de sécurité elle est arrivée par les méthodes pastoriennes, d'où est sortie l'asepsie moderne. Mais ceci n'est qu'une partie du problème, certes non la moindre. Il ne faudrait pourtant pas oublier que c'est l'expérimentation, c'est-à-dire le laboratoire et ses savants, qui a précisé l'action chirurgicale, indiqué la

route à suivre et les techniques à adopter. C'est à leur effort que plus d'un blessé du cœur a dû la vie. Il n'est que juste de le dire ici et de remercier ces bienfaiteurs dont la foule ignore le nom.

Dr A. DELASSUS, Professeur à la Faculté catholique de Médecine de Lille.

Le crédit extérieur de la Roumanie

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INTRODUCTION

Il y a quelques années, un revirement important s'est produit dans l'opinion publique européenne concernant la Roumanie économique. L'espoir qu'on avait fondé de voir promptement rétabli ce pays, s'est écroulé, laissant place à une méfiance grandissante.

Les faits qui avaient provoqué ce changement fâcheux, étaient de nature à nous impressionner aussi. C'était pour nous une grande désillusion d'apprendre que l'État roumain refusait de payer ses dettes et que les commerçants de ce pays répudiaient l'accomplissement de leurs obligations. Entendre dire que les fonctionnaires roumains reçoivent leur traitement avec un retard parfois désespérant, que les légations et les attachés militaires ont dû contracter des emprunts dans les banques à l'étranger pour subvenir à leurs besoins journaliers, et que ceux-là précisément qui étaient appelés à parler au nom de l'État roumain, en étaient réduits à voir leurs traites protestées parce que leurs appointements n'étaient pas envoyés à temps (1) - tout cela était de nature à nous émouvoir profondément, d'autant plus que les éléments que nous possédions sur la Roumanie en général, nous permettaient d'entrevoir une autre situation, tout à fait différente.

En effet, occupant une situation géographique très

(1) Discours de M. V. Bratiana, à la Chambre des Députés, le 1er février 1923. (Bucarest.)

favorable à son développement économique, possédant des richesses naturelles très variées et très importantes, ayant à sa disposition cet instrument puissant de lutte économique qu'est actuellement le pétrole, la Roumanie sortie victorieuse de la grande guerre et agrandie deux fois, ne pouvait que nous inspirer une confiance en rapport avec sa situation générale.

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D'ailleurs, toutes les publications officielles, il est

vrai, nous présentaient cette situation comme plus que satisfaisante; elles criaient l'injustice du change déprécié et le mal-fondé de la méfiance en l'avenir de la Roumanie. La presse roumaine s'était soulevée avec véhémence contre l'appellation de « colonie africaine >> donnée à la Roumanie par quelques journaux étrangers. Nous-mêmes, nous étions opposés à l'idée d'une Roumanie en faillite; cette idée ne s'accommodait guère avec ce que nos connaissances et les renseignements officiels nous donnaient sur le Royaume Danubien.

Et c'est alors que nous avons décidé de faire sur place une étude minutieuse de la question. Notre récent séjour en Roumanie nous a permis d'établir un jugement précis et, nous semble-t-il, fondé sur la situation économique de la Roumanie actuelle, situation qui détermine le crédit extérieur du pays.

Avant la guerre, la Roumanie à l'étranger intéressait beaucoup le monde des affaires. On suivait avec sympathie son émancipation économique, qui avait été précédée de son émancipation politique.

Le développement de ses forces productrices, l'accroissement de son organisme étaient l'objet d'une admiration générale. D'ailleurs, les conditions dans lesquelles cette transformation s'opérait, étaient extrêmement favorables: la situation politique stable, la main-d'œuvre abondante et bon marché, les richesses naturelles variées et importantes lui permettaient de suivre tranquillement et sûrement la voie des grands progrès. L'unique obstacle, le

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