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subir, n'avoit aucune décision à donner. Les discussions ne pouvoient concerner que les tristes incidens nés de la Régale, comme on l'a prouvé sans réplique; et les entreprises de la Cour de Rome contre la juridiction des Ordinaires, contre les droits imprescriptibles de l'Eglise Gallicane, étoient bien autrement importantes pour le Clergé de France, que la Collation de quelques Prébendes.

Cependant il est faux de dire que, dans les Actes de l'Assemblée de 1682, on ne trouve pas un mot de décision sur la Régale. Quand l'Anonyme parle ainsi, je voudrois pouvoir l'excuser de mauvaise foi en le taxant simplement d'ignorance. Je cherche des expressions plus douces; mais le langage s'y refuse. Puisqu'il faut lui apprendre ce que le Clergé a décidé sur la Régale, le voici en peu de mots :

En premier lieu, que partout où la loi de Dieu ne défend pas d'obéir au Souverain, il faut se soumettre à ses commandemens; et c'est pour cela que le Clergé a décidé qu'il devoit obéir.

En second lieu, qu'un droit tel que celui de la Collation de quelques Prébendes, lorsqu'il est en litige, à plus forte raison quand le procès est perdu, peut devenir l'objet d'un compromis ou d'un abandon volontaire, surtout si l'Eglise reçoit un équivalent, ou recouvre l'exercice d'un droit encore plus avantageux pour elle. C'est pour cela que le Clergé a donné son consentement à l'extension de la Régale.

Troisièmement, le Clergé a décidé que cet abandon peut être aussi méritoire devant Dieu qu'il est utile à l'Eglise, lorsqu'il lui assure la paix et la protection du Souverain, et consolide l'union si désirable entre le Sacerdoce et l'Empire. Tel a été le principal motif qui détermina l'Assemblée de 1682 à consentir volontairement à l'extension de la Régale.

Quatrièmement enfin, le Clergé a décidé qu'une grande Eglise Nationale a certainement le pouvoir de faire un tel abandon sans le concours de Rome, quand les circonstances l'exigent; mais qu'elle montre mieux son union avec le Saint-Siége, et le respect inaltérable qu'elle lui porte, en priant humblement le Pape d'accorder la sanction de son autorité à l'ouvrage de paix qu'elle a consommé autant qu'il étoit en elle. C'est pour cela que l'Assemblée écrivit à Innocent XI une

Lettre respectueuse, pleine de doctrine et de piété, qui eût obtenu les éloges de la saine antiquité.

Au lieu d'éloges, l'Anonyme rapporte d'une manière outrageante les quatre Articles de la Déclaration sur la Puissance Ecclésiastique. Puis il continue en ces termes : « Et voilà, Messieurs, les Conclusions sor<< ties de la discussion faite bien à fond du droit de Régale... L'Assem<< blée, qui avoit pour objet l'éclaircissement de cette grande question, << ne jugea point nécessaire, après quatre mois de séances, d'en dire <«<< un seul mot, au moins que je sache (1). » Discoureur importun! vous ne le savez pas ? Il falloit l'apprendre, ou ne pas écrire. Quant au ton d'ironie indécente contre l'Assemblée de 1682, qui règne dans cet article et dans d'autres, l'homme sage, au lieu d'y répondre, se souvient de la leçon de la Sagesse : « Celui qui reprend un moqueur, « se dégrade lui-même. » Qui erudit derisorem, ipse injuriam sibi facit (2).

(1) Diss. Hist., p. 28. (2) Proverb. IX, 7.

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Suites qu'eut l'Affaire de la Régale dans le Diocèse de Pamiers.

I. L'EVÊQUE de Pamiers commença par publier un Mandement contre deux Ecclésiastiques pourvus en Régale de Prébendes dans la Cathédrale de Pamiers. Il excommunia un troisième ; il défendit aux Chanoines d'en recevoir un quatrième, sous peine d'être excommuniés euxmêmes; et comme la désobeissance aux ordres du Roi entraînoit la saisie de son temporel, il fulmina des Censures contre ceux qui saisiroient les biens de l'Eglise. Assigné pour comparoître au Parlement, il refusa d'obéir, et publia un Traité pour montrer l'injustice du Roi et de ses Officiers. Après tant d'actes qu'un zèle ardent ne suffit pas sans doute pour justifier, l'Evêque de Pamiers mourut.

Le Chapitre de la Cathédrale élut des Grands-Vicaires, sans appeler les Chanoines pourvus en Régale. Le Parlement de Toulouse ordonna que le Chapitre entier s'assembleroit sous trois jours, pour élire d'autres Grands-Vicaires, faute de quoi le Métropolitain y pourvoiroit. Le Père d'Aubarède, un des Grands-Vicaires élus par une section du Chapitre, excommunia dans la Chaire de Vérité, et livra à Satan les Chanoines Régalistes, sur le simple refus qu'ils firent de sortir de l'Eglise. Une sédition fut la suite de cet acte de violence, et la présence des troupes qu'on fit marcher put seule contenir les rebelles. Le Père Cerle, substitué au Père d'Aubarède, exilé par la Cour, cassa plusieurs sentences du Métropolitain, excommunia les Grands-Vicaires qu'il avoit nommés; et, forcé de se cacher pour se soustraire au châtiment, il publia des libelles incendiaires où il insultoit sans retenue l'autorité Ecclésiastique et l'autorité Civile. Son audace alla si loin que le Parlement de Toulouse le condamna enfin par contumace à avoir la tête tranchée, comme perturbateur et criminel de lèse-Majesté. L'arrêt fut exécuté en effigie.

II. Ce fut cet Evêque, ce furent ces Grands-Vicaires qu'Innocent XI entreprit de soutenir par une multitude de Brefs. Déjà nous avons parlé de ceux qu'il adressa à l'Evêque de Pamiers, bien moins pour lui enjoindre la modération, toujours si nécessaire et si analogue au caractère Episcopal, que pour lui prescrire une résistance éclatante à des Jugemens contraires, est-il dit dans un des Brefs, aux lois divines et humaines; les mêmes expressions sont répétées avec encore plus de chaleur dans un premier Bref de reproches à l'Archevêque de Toulouse, pour avoir infirmé, en qualité de Métropolitain, une Ordonnance de son Suffragant, sur l'appel régulièrement interjeté devant lui.

Sans s'arrêter à d'autres Brefs qui ne contiennent que de simples. exhortations ou des menaces, on doit remarquer celui du 2 Octobre 1680, adressé au Chapitre de Pamiers, par lequel le Pape confirme les Grands-Vicaires élus par le Chapitre, déclare nul ce qui sera fait par d'autres, et s'engage à confirmer tous ceux que le Chapitre élira par la suite; comme si ces Chanoines ne pouvoient plus pécher ni quant au fond, ni quant à la forme Canonique: d'où il suit que l'Archevêque de Toulouse, sans être appelé, sans être entendu, sans examen de procédures faites ou à faire, se trouva privé du droit de pourvoir, en certains cas, au gouvernement d'une Eglise vacante dans sa Métropole ; comme si les choses justes que cet Archevêque ordonneroit à l'avenir, pouvoient être ainsi condamnées d'avance et sans connoissance de

cause.

Le Bref du 1er Janvier 1681, au Frère Cerle et au Chapitre de Pamiers, est encore plus extraordinaire. Le Pape y confirme de nouveau les Grands - Vicaires élus par une section du Chapitre, et promet, de confirmer tous ceux qu'elle élira; et, par une latitude immense donnée au pouvoir de l'excommunication, les Grands - Vicaires élus par le Métropolitain, s'ils font usage de leur autorité, sont frappés de l'excommunication majeure encourue ipso facto, laquelle s'étend sur tous ceux qui leur obéiront, Cleres ou Laïcs, Séculiers ou Réguliers, de quelque dignité ou condition qu'ils soient, sur tous ceux qui les secourront par conseil, faveur ou autorité, et sur l'Arches vêque lui-même, sans qu'il soit besoin, est-il dit, d'une déclaration

ultérieure ; contre ceux qui ne se conformeroient pas aux dispositions du Bref. Enfin, ce Bref prononce la nullité des Confessions reçues et des Mariages célébrés par des Prêtres que n'auroient pas approuvés les Grands-Vicaires du Chapitre.

Telles sont les dispositions du fameux Bref, dont la publication fut prescrite aux Jésuites de France, comme on l'a vu ci-dessus, avec ordre de rendre compte à l'Inquisition de Rome du succès d'une tentative inouïe jusqu'alors dans un Royaume Catholique.

Les troubles qu'il excita en France sont faciles à imaginer; mais ceux qu'il causa dans le Diocèse de Pamiers furent les plus sensibles, puisqu'un Schisme manifeste s'ensuivit immédiatement, et qu'un Autel fut soudainement élevé contre un Autel. L'état de scrupule et d'anxiété où furent alors réduits les Fidèles de ce malheureux Diocèse, est impossible à décrire. « On doute, dit l'Archevêque d'Albi dans son << Rapport, de l'institution et de l'autorité des Vicaires-Généraux ; on « doute de la validité des Sacremens; on doute de la Communion << Catholique et de l'excommunication........... Enfin, tout est douteux, << tout est incertain, tout est en suspens. >>

Et tant de malheurs n'avoient pour cause qu'un Canon du second Concile de Lyon, dont le sens est douteux, dont les gloses sont contradictoires, et qui n'eut pas son exécution dans le Siècle même où il fut porté, comme on l'apprend par le témoignage irrécusable de Guillaume Durand, Evêque de Mende. De cette source unique et abondante sortirent les excommunications et les anathèmes.

III. Ces malheurs même n'auroient pu avoir qu'une courte durée, si le Pape eût accordé des Bulles à M. de Bourlemont, que le Roi, en exécution du Concordat, nomma sur-le-champ à l'Evêché de Pamiers. Le droit de nomination du Roi étoit évident; la bonté du choix n'étoit pas contestée. Aucune raison canonique ne fut alléguée par le Pape pour se refuser à l'exécution du Concordat, contrat synallagmatique, également obligatoire pour les deux Puissances qui en avoient juré l'observation, et formellement ratifié par le Concile de Latran, en 1512.

Sur quoi l'on ne peut s'empêcher d'observer que, quelle que soit l'étendue de la Puissance Apostolique, elle ne va pas jusqu'à dispenser

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