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pouvoient légitimement proscrire à Rome, par des lois de police tenporelle, les opinions de l'Ecole de Paris et de l'Eglise Gallicane, Clergé pouvoit légitimement demander et les Rois de France émettre des lois de police pour proscrire l'enseignement des opinions Ultramontaines.

4° L'Anonyme se saisit d'une expression de M. Bercastel, lequel dit, en poursuivant sa narration, que les maximes contenues dans les quatre Articles furent nouvelles pour Rome; ce qui prouve, selon lui, qu'elles n'étoient pas celles de l'ancien Clergé de France, ni en vogue ailleurs (1). L'Ecrivain qui raisonne ainsi ne s'attend probablement pas qu'un homme sensé prenne la peine de lui répondre.

(1) Dissert. Hist., p. 31.

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TROISIÈME PARTIE.

Défense des quatre Articles de la Déclaration de 1682 sur la Puissance Ecclésiastique.

CHAPITRE PREMIER.

Premier Article de la Déclaration de 1682.

Indépendance de la Puissance temporelle.

SAINT PIERRE et ses Successeurs, Vicaires de Jésus-Christ, et l'Eglise << elle-même n'ont reçu de puissance de Dieu que sur les choses Spiri<«<<tuelles, et qui concernent le salut, et non point sur les choses tem<< porelles et civiles; Jésus-Christ nous apprenant que son Royaume « n'est point de ce monde; qu'il faut rendre à César ce qui appartient « à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. D'où il suit que ce précepte « de l'Apôtre Saint Paul ne peut être ébranlé : que toute personne soit "soumise aux puissances supérieures; car il n'y a point de puissance « qui ne vienne de Dieu, et c'est lui qui ordonne celles qui sont sur « la terre celui donc qui s'oppose aux puissances, résiste à l'ordre de « Dieu. Nous déclarons en conséquence que les Rois et les Souverains << ne sont soumis à aucune puissance Ecclésiastique par l'ordre de << Dieu, dans les choses temporelles; qu'ils ne peuvent être déposés << ni directement, ni indirectement par l'autorité des clefs de l'Eglise; « que leurs Sujets ne peuvent être dispensés de la soumission et de <«<l'obéissance qu'ils leur doivent, ou absous du serment de fidélité; et « que cette doctrine nécessaire pour la tranquillité publique, non <«< moins avantageuse à l'Eglise qu'à l'Etat, doit être inviolablement

«

<< suivie comme conforme à la parole de Dieu, à la tradition des Pères, << et aux exemples des Saints. » (Déclar. de 1682, Art. 1.)

I. « N'y avoit-il pas, demande l'Anonyme, d'indiscrétion de parler << d'un pouvoir auquel sûrement Innocent XI n'avoit jamais pensé? (1)» On diroit, à entendre le Dissertateur, que l'Assemblée de 1682 ne pouvoit avoir en vue que le Pape Innocent XI dans toutes ses délibérations. Qu'importe qu'il eût pensé ou non à l'exercice d'un pouvoir direct ou indirect sur le temporel des Rois? D'autres y avoient pensé pour lui, et y pensoient encore. L'Assemblée se proposa, comme on le voit par la teneur de l'Article premier, de proclamer «un senti«ment nécessaire à la tranquillité publique, utile à l'empire, utile à << l'Eglise elle-même, conforme à la parole de Dieu, à la tradition des « Pères, et aux exemples des Saints. » Tout cela est absolument indépendant des opinions publiques ou particulières d'Innocent XI. II étoit nécessaire de publier, par un consentement unanime, des maximes saines et pacifiques dans un royaume long-temps agité par les maximes opposées, et où d'aveugles Emissaires de la Cour de Rome faisoient circuler des opinions dangereuses, que toute l'autorité des Rois et des Parlemens pouvoit à peine réprimer. Nous en avons donné des preuves dans cet Ecrit, et il seroit facile de les multiplier à l'infini.

Mais, poursuit l'Anonyme, cette parole du Maître, mon Royaume « n'est pas de ce monde, étoit pour tous les Souverains de la terre un << bouclier contre lequel s'émousseront toujours les argumens d'un faux << zèle pour l'extension du pouvoir de ses disciples (2). » Oui, sans doute, la parole du Maître auroit dû suffire; mais une triste expérience avoit prouvé qu'elle ne suffisoit pas, puisque, pendant plusieurs siècles, nombre de disciples du Maître avoient éludé sa parole, et troublé le monde par leurs fausses interprétations. La parole du Maître avoit-elle suffi pour arrêter les entreprises de Gregoire VII et de Boniface VIII, ou pour éclairer l'âme droite et pieuse du savant Cardinal Bellarmin?

(1) Dissert, Hist., p. 33. (2) Ibid.

L'Anonyme regrette qu'on n'ait pas conservé dans le Bréviaire de Paris l'hymne du Bréviaire Romain, où il est dit :

Non eripit mortalia

Qui Regna dat cœlestia.

La raison qu'il en donne est, a qu'on y trouve, bien mieux que « dans le premier des quatre Articles, la règle constante, et la véri<< table intelligence du pouvoir pontifical sur le temporel (1). »

Je n'examine pas ici la force de la preuve qui paroît si concluante à l'Anonyme, et qu'en relisant sa phrase, plus d'un Lecteur trouvera inintelligible. Quoi qu'il en soit, on a chanté de tout temps l'hymne dont il s'agit dans l'Eglise Romaine; mais la règle constante et la véritable intelligence ont échappé à la foule d'Ecrivains Ultramontains qui soutinrent le pouvoir direct ou indirect des Papes sur le temporel des Rois. Ainsi la promulgation du premier des quatre Articles a été fort utile pour fixer à jamais en France tant la règle constante qu'on peut trouver dans l'hymne du jour des Innocens, que la véritable intelligence de la belle parole du Maître, mon Royaume n'est pas de ce monde.

Peut-être même, et rien n'oblige à le dissimuler, est-ce en grande partie à la Déclaration franche et ouverte qu'a faite le Clergé de France de sa Doctrine sur l'indépendance de la puissance temporelle, que nous sommes aujourd'hui redevables de l'adoption universelle des maximes qu'il a proclamées; tellement que les erreurs contraires osent à peine se reproduire, et ne sont plus citées que comme des monumens qui constatent la foiblesse et les égaremens de l'esprit humain.

II. L'Anonyme ne trouve pas autre chose à reprocher au premier des quatre Articles, que son inutilité; et cela, parce qu'il ne se reporte ni au temps, ni aux circonstances qui rendirent sa publication nécessaire. Mais cette bévue historique qui provient de son ani

(1) Diss. Hist., p. 34.

mosité contre l'Assemblée de 1682, ne nuit pas à la pureté de ses principes sur le point important de l'indépendance de la puissance temporelle, et c'est une justice que nous aimons à lui rendre.

Nous nous empressons de rendre le même hommage à M. Plowden, qui, au nom des Catholiques d'Angleterre, s'explique avec encore plus de franchise et de précision. « Nous déclarons ici hautement, dit << cet Ecrivain, que nous croyous fermement l'entière et absolue in« dépendance du pouvoir civil et souverain, comme une vérité in<«< contestable, et hors de toute atteinte; nous croyons que cette indé« pendance n'a pas besoin de la garantie de l'Eglise pour l'affermir; << qu'elle ne sauroit être l'objet des controverses Théologiques, ou de « l'examen des Evêques, ni sujète à la confirmation des Conciles gé« néraux (1). »

III. Mais il ne suffit pas d'avoir montré la sagesse de l'Assemblée de 1682, en publiant sa Doctrine sur l'indépendance du pouvoir temporel; il faut encore que les Détracteurs de cette Assemblée auguste soient forcés d'admirer sa modération, et les sentimens pacifiques qui furent l'âme de ses délibérations. «Si les Evêques de France, dit Bos« suet, n'eussent pas aimé ardemment la paix, rien ne pouvoit les << empêcher de flétrir l'opinion contraire à la leur, qui est proscrite « par l'Ecriture et par la Tradition, et dont une longue suite de mal«< heurs ont été le fruit amer; rien, dis je, ne pouvoit les empêcher « de la condamner avec les mêmes qualifications qu'employa la sacrée « Faculté de Théologie contre la Doctrine de Sanctarel. Mais ils ont « cru qu'une Déclaration Episcopale étant par elle-même d'un plus, grand poids, devoit aussi être caractérisée par une plus grande « modération. Contens d'en dire assez pour faire tomber cette opinion dangereuse, nouvelle, et propre à rendre l'Eglise odieuse, ils se

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(1) We here loadly declare that we firmly admitt the entire and absolute independence of sovereign and civil power, as an incontestable and undisputable truth, which wants not the protection of the Church to ensore it, and is not subject to the disputes of Theologians, to the examination of Bishops, or to the confir mation of general Councils. (Consid. on the Mod. Opin., p. 19.)

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