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susceptá Actis vestris intererunt; quæque à vobis sunt constituta suo calculo denuò confirmabunt. Non dubitamus autem quin Sanctitas Vestra illos ad communem consensum sententiæque dictionem sit admissura. Quæ verò decreveritis, ea pro omnium Ecclesiarum tranquillitate habeantur definita decretaque (1).

Je ne sais si je me fais illusion, mais il semble qu'en lisant ces expressions modestes et paternelles, on respire le doux parfum de l'antiquité Ecclésiastique, au lieu de la vapeur enivrante du faste des temps modernes, qui s'exhale de la Lettre de Célestin, telle qu'elle est rapportée dans l'Edition Romaine. Ce ton impératif forme un contraste déplaisant dans la bouche d'un Disciple de Jésus-Christ, d'un Disciple de ce Maître qui unissoit au plus haut degré le pouvoir et l'humilité ; et puisque la Variante laisse le choix des deux textes, est-il besoin des règles d'une critique subtile pour discerner celui qui porte l'empreinte de la vérité?

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Au surplus, Antoine Leconte, dans son Edition du Concile d'Ephèse, donne à la Lettre du Pape le même sens que le Jésuite Pettan, quoiqu'avec de légères différences dans l'expression, et Binius l'a textuellement adopté. L'Edition Romaine s'est grandement écartée, comme on le voit, de celles qui furent faites trente ans auparavant; je n'accuse pas les auteurs de cette compilation, et je sais que l'Edition Grecque de Jérôme Commelin, publiée en 1591, est absolument d'accord avec eux. Mais encore une fois, que chacun juge si le langage qu'ils prêtent à Saint Célestin est celui qui sied le mieux au Serviteur des Serviteurs de Dieu, écrivant à deux cent soixante-quatorze de ses vénérables Frères ! Qu'on juge encore si ce langage est en harmonie avec la discipline des premiers Siècles, avec les Canons du Concile de Nicée, avec la Lettre Synodale des Pères de ce Concile que Socrate et Théodoret nous ont transmise, et dans laquelle l'anathème est prononcé contre l'hérésie d'Arius par les communs suffrages des Evêques Juges de la Foi: Placuit Concilio communibus suffragiis anathema denunciare huic nefaria opinioni (1).

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Mais pourquoi recourir à des témoignages étrangers, puisque la Lettre même de Saint Célestin seroit un tissu de contradictions, si le texte dont se prévaut l'Anonyme étoit tel qu'il l'a trouvé dans le Père Labbe, d'après l'Edition Romaine? En effet, ce Saint Pape y reconnoît expressément que le droit de juger de la Doctrine de Nestorius et de tout autre, a été donné en commun à tous les Evêques par un droit héréditaire que leur ont transmis les Apôtres. » Hæc ad omnes in commune Domini Sacerdotes mandatæ prædicationis cura pervenit; hæreditario in hanc sollicitudinem jure constringimur quicumque per diversa terrarum, eorum vice, nomen Domini prædicamus, dum illis dicitur: Ite, docete omnes gentes (1). Après un tel aveu, n'est-il pas absurde de supposer que Saint Célestin s'est cru en droit de dicter des lois irrévocables au Concile cuménique d'Ephèse, sans permettre à ses Collègues le doute, l'examen et la délibération?

XV. Loin de nous néanmoins toute idée d'affoiblir les droits incontestables et la prérogative du Siége Apostolique. Le Clergé de France applaudit au magnifique langage du Prêtre Philippe, Légat de Saint Célestin, quand il exalte la Chaire de Pierre au-dessus de toutes les autres. Ainsi que lui, l'Eglise Gallicane proclame Pierre comme le Chef des Apôtres, Apostolorum Caput. Avec lui, elle reconnoît que « Pierre vit dans ses Successeurs, et que c'est par eux qu'il exerce son jugement: » In suis Successoribus vivit, et judicium exercet. Elle adhère au jugement du Saint - Siége, « non par une déférence de simple honnêteté, mais de devoir, » comme le dit l'Anonyme, lorsque le Pape annonce en effet la Foi de l'Eglise, et condamne l'erreur. Mais cette adhésion n'est pas une déférence aveugle; elle est toujours accompagnée d'un mûr examen, et d'une délibération libre, parce que l'Eglise Gallicane n'oublie pas que les Evêques sont juges de la Foi, et non les exécuteurs serviles des jugemens du Souverain Pontife. En un mot, cette Eglise exalte comme à l'envi, avec les Pères et Bossuet, «< la Principauté de la Chaire Apostolique, la source de l'Unité, et l'éminent degré de la Chaire Sacerdotale (2.)» Avec

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(1) Ep. S. Cœlest. ad Conc. Ephes., act. II.

(2) Sermon sur l'Unité de l'Eglise.

eux,

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elle voit, dans l'Eglise Romaine, l'Eglise-Mère qui est supérieure de droit divin à toutes les Eglises particulières. Mais de là, ne s'ensuit pas du tout qu'elle doive regarder le Pape comme infaillible, ou comme supérieur aux Conciles Généraux; et les Légats de Saint Célestin à Ephèse ne lui ont attribué cette double prérogative, ni en termes formels, ni en termes équivalens.

Où sont à présent les preuves lumineuses de la supériorité des Papes sur les Conciles Généraux, que l'Anonyme a cherchées dans le Concile d'Ephèse? Toutes ses assertions se sont évanouies l'une après l'autre, et il ne reste pas trace de l'appareil d'érudition théologique que lui a fournie cette époque intéressante de l'histoire de l'Eglise. Comme il n'a fait qu'effleurer cette mine riche et vraiment inépuisable, voyons si, en la creusant un peu plus avant, nous ne trouverons pas des preuves qui renversent invinciblement sa fausse théorie.

il

XVI. Les Conciles Généraux ne sont pas toujours nécessaires pour étouffer une hérésie naissante. Le jugement des Evêques dispersés, et leur adhésion aux Décrets du Saint-Siége, sont les moyens ordinaires que l'Eglise trouve dans sa Constitution Divine, pour terminer les Controverses sur la Foi. Saint Cyrille combattit avec chaleur l'hérésie de Nestorius, qui consistoit à nier l'union hypostatique du Verbe avec la Nature humaine, et supposoit deux Personnes en Jésus-Christ; espéra long-temps que le jugement du Souverain Pontife suffiroit pour faire prévaloir la saine Doctrine, et rendre la paix à l'Eglise. C'est pour cela qu'avant de tenir en Egypte le Concile de son Patriarchat, il crut devoir consulter le Pape Saint Célestin, et attendre sa Décision. Célestin s'acquitta pleinement des obligations que lui imposoit la sollicitude de toutes les Eglises; et, pour juger avec plus de maturité, il assembla un Concile à Rome vers le milieu de l'année 430. On ne sait pas au juste quels furent les Evêques qui y assistèrent; mais leurs Décrets, dit M. de Tillemont, furent regardés comme étant ceux de tout l'Occident. Nestorius lui-même donne à ce Concile le nom du Concile d'Occident. On y lut ses Homélies et ses Lettres, et les Pères s'écrièrent qu'il étoit l'Auteur d'une hérésie nouvelle et très-dangereuse. On y approuva les Lettres de Saint Cyrille, comme entièrement orthodoxes. Les Décrets du Concile de Rome furent en grande partie dictés par

le Pape; et, d'autre part, Saint Cyrille attribue nettement au Concile les Lettres et les Décrets de Saint Célestin tant fut grande l'uniformité de sentimens. Il y est ordonné que les deux Lettres écrites à Nestorius par Saint Cyrille, tiendront lieu de deux Monitions Canoniques; qu'une Lettre que le Pape lui écriroit servira de troisième Monition; qu'enfin, s'il ne rétracte pas ses erreurs dix jours après la réception de la Lettre du Pape, il sera séparé de la Communion de l'Eglise, et privé des honneurs inhérens au Sacerdoce.

Sur quoi on peut observer que la condamnation de Nestorius étoit juste sans doute; mais que néanmoins il y eut une grande précipitation dans le jugement du Pape et de son Concile, lorsqu'ils condamnèrent, je ne dis pas la Doctrine de Nestorius, mais sa Personne, sans l'avoir ni cité, ni entendu.

N'étoit-ce pas aussi rendre les Monitions Canoniques une formalité illusoire, et en éluder le but, que de donner à des actes déjà consommés, à des Lettres précédemment écrites, l'effet de Monitions rétroactives? Certainement l'Eglise n'en usa pas ainsi, lorsqu'elle crut devoir condamner personnellement Arius et Macedonius.

Quoi qu'il en soit, le Pape et le Concile de Rome commirent Saint Cyrille pour agir au nom du Saint-Siége et avec son autorité, et pour exécuter le jugement rendu contre Nestorius, s'il refusoit d'abjurer son hérésie (1).

XVII. Célestin ne borna pas là son activité. Il écrivit à Nestorius pour lui notifier son jugement, et l'inviter à résipiscence; au Clergé et au Peuple de Constantinople, pour leur inspirer le zèle de la Foi et le courage contre les persécutions de Nestorius; à Jean, Patriarche d'Antioche; à Juvénal de Jérusalem, à Rufe de Thessaloniqué, à plusieurs Evêques de Macédoine, afin de donner une entière publicité à la sentence que lui et le Concile de Rome avoient portée. Il la fit aussi connoître par des Lettres particulières aux Evêques d'Occident qui n'avoient pas assisté à son Concile. Rien ne manqua donc à la solennité du jugement rendu par le Pape, jugement définitif de sa

(1) Tillem., t. XIV, p. 351.

nature, et qui réunit au suprême degré toutes les conditions que les Ultramontains les plus rigoristes exigent, pour qu'un Décret Pontifical soit censé rendu ex Cathedrá.

La suite des événemens fera voir si ce Décret, prononcé ex Cathedrá, a été regardé comme infaillible ou irréformable, indépendamment de l'accession du consentement de l'Eglise.

Saint Cyrille procéda à son exécution; et, pour la rendre plus imposante, il assembla le Concile de toute l'Egypte vers la fin de l'année 430. Ce ne fut pas seulement par Saint Cyrille, mais aussi par le Concile dont il étoit le Chef, que fut souscrite la Lettre à Nestorius qui devoit servir de troisième Monition Canonique, en notifiant judiciairement à cet Hérésiarque le Jugement et la Lettre du Pape celle de Saint Cyrille et du Concile est terminée par les Anathèmes si connus sous le nom des douze Anathèmes de Saint Cyrille.

XVIII. L'affaire de Nestorius alloit être consommée, et il ne restoit plus qu'à prononcer au nom du Pape le Jugement final. Mais cet Evêque de la ville Impériale exerçoit une grande autorité à raison de l'Eminence de son Siége. Il jouissoit de la faveur de Théodose le jeune et des Grands de l'Empire. Il s'étoit concilié nombre de Partisans, même parmi les Evêques d'Orient, qui, sans approuver sa Doctrine dont il déguisoit habilement le venin, favorisoient sa personne. En outre, le zèle ardent du Patriarche d'Alexandrie lui avoit suscité beaucoup d'ennemis; de sorte que l'Orient, malgré le Jugement bien connu du Souverain Pontife, sembloit flotter entre Nestorius et Cyrille, que par dérision on appeloit l'Egyptien. Pour arrêter les poursuites et conjurer l'orage, Nestorius sollicità auprès de Théodose et obtint la convocation d'un Concile Général, et il en fit part sur-le-champ à Saint Célestin, en lui envoyant copie de la Lettre qu'il venoit aussi d'écrire à Saint Cyrille (1). C'est bien là, ce semble, la signification d'un appel juridique du Jugement du Pape, touchant sa Doctrine et sa personne, interjeté en face de l'Eglise, et comme on va le voir, avec sa pleine approbation.

(1) Tillem., t. XIV, p. 362, 365.

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