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plus par acclamation, mais après une délibération réfléchie, et en motivant leur Jugement. « La Lettre du très-Saint Léon, dit Anatole, << s'accorde avec les Symboles de Nicée et de Constantinople ; elle est << conforme à ce qui fut défini sous le très-Saint Cyrille à Ephèse : «< c'est pourquoi j'y adhère, et j'ai souscrit volontiers (1). » Beaucoup d'autres s'exprimèrent de même. - Concordat, et ideò subscripsi. Concordare certò scio. Cùm esset consona et eumdem haberet

Cùm

scopum, amplexi sumus et subscripsimus. In hac Fide baptisati sumus et baptisamus. Cùm viderem. Cùm sentirem. deprehenderem? Cùm invenirem consentire, subscripsi (2). Telles sont les formules d'adhésion du plus grand nombre des Pères de Calcédoine, de ceux qui avoient manifesté, avant l'ouverture du Concile, leur acceptation de la Lettre de Saint Léon; formules néanmoins qui caractérisent l'examen préalable d'un Juge de la Foi, et non la soumission aveugle qui seroit due à un Décret irréformable de sa nature, indépendamment de l'accession du consentement de l'Eglise.

Mais tous les Evêques n'étoient pas convaincus en arrivant au Concile. Ceux d'Illyrie et de Palestine proposèrent des difficultés, comme nous l'avons observé d'après Fleury et Tillemont (3); et, malgré les solutions momentanées qu'on leur donna en présence du Concile, ils portèrent encore des doutes aux conférences qui se tinrent chez Anatolius. Là, Paschasin et Lucence achevèrent de convaincre les Evêques d'Epire, de Macédoine, de Thessalie, de Grèce et de Crète; là, « ils << leur expliquèrent ce que les expressions de Saint Léon sembloient <<< avoir de différent des sentimens des anciens Pères; là, pour mieux » rassurer ces Evêques encore incertains, les Légats furent eux-mêmes « << obligés d'anathématiser ceux qui n'attribuent pas à Jésus-Christ ce

Reverendi Episcopi doceant si expositio CCCXVIII Patrum, et post hæc CL Patrum, consonant Epistolæ Reverendi Papæ Leonis. (Conc. Calc. Act. IV.)

(1) Anatolius..... dixit : Epistola Sanctissimi Leonis consonat Symbolo CCCXVIII Patrum et CL...sed et iis quæ in Epheso sub Sanctissimo Cyrillo gesta sunt: quapropter consensi et..... libenter subscripsi. ( Ibid.)

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(3) Fleury, 1. XXVIII, n. XI. — Tillem., t. XV, p. 657.

« qui lui convient comme Dieu et comme homme, sans confusion << ni changement, ni division; là, enfin, les Evêques de Palestine << avouèrent qu'ils avoient cru trouver dans la Lettre de Saint Léon « quelques mots qui marquoient division et séparation, mais que les <<< Légats les avoient satisfaits. » Tout ce qu'on vient de dire est constaté par les Actes du Concile, et surtout par la Déclaration écrite que donnèrent à la quatrième Session les Evêques de ces différentes contrées (1). Par où l'on voit combien est infidèle le tableau que trace l'Anonyme, lorsqu'il prête aux Légats de Saint Léon un langage impératif, lorsqu'il les représente comme arinés d'une autorité sous laquelle tout plie à Calcédoine, et réalisant à chaque occasion les maximes despotiques, mais alors inconnues, qui résulteroient de l'infaillibilité du Pape et de sa supériorité sur les Conciles Généraux.

XXXVI. Ce n'est pas tout encore. Les Evêques d'Egypte demandèrent quelques délais pour accepter et souscrire, comme le Concile, la Lettre de Saint Léon. Ils alléguoient que, selon la coutume immémoriale de l'Egypte, les Evêques du Patriarchat d'Alexandrie suivent en tout l'avis de leur Patriarche, et que leur devoir étoit d'attendre que Dioscore, déposé par le Concile, fût remplacé, afin de joindre leur propre adhésion à celle de son successeur. Du reste, ils dirent franchement anathème à Eutychès et aux autres hérétiques. Pressés par les Pères de signer la Lettre de l'Archevêque de Rome : « On nous << tuera, répondent-ils, si nous le faisons sans l'aveu de notre Pa<< triarche. Ayez de l'humanité. Epargnez notre vieillesse. « Ayez pitié de nos cheveux blancs (2). » Or, maintenant, de quel argument s'est-on servi au Concile pour vaincre leur résistance? Est-ce l'autorité du Siége Apostolique qu'on a mise en avant? Parle-t-on.

(1) In plurimis rectè habentem comperisse...... Aliqua verba obstitisse quæ partitionem aliquam in Christi personâ demonstrare viderentur..... (A Legatis docti) quòd nulla partitio esset, sed unus Christus : ideò consensimus, et subscripsimus....... Per hoc nobis satisfactum est, et per omnia consonare æstimantes Sanctis Patribus, consensimus et subscripsimus. ( Conc. Calcedon., Act. IV.) Hist. Eccl. de Fleury, 1. XXVIII, n. XV.

(2) Ibid, n. XVII.

-

de les envoyer à Rome comme Réfractaires, pour être jugés par le Pape? De tels motifs auroient eu une force invincible dans l'opinion Ultramontaine; mais on n'en trouve pas le moindre vestige dans les Actes du Concile. A la vérité, on les menace d'excommunication, s'ils ne souscrivent pas à la Lettre de Saint Léon; mais on n'exige d'eux cet acte d'obéissance, on ne les menace de punir leur désobéissance, qu'en faisant valoir l'approbation donnée à cette Lettre par le Concile; approbation qui seule, aux yeux des Pères, rend leur refus désormais inexcusable. Diogène de Cyzique dit : « Nous avons tous consenti à << la Lettre de l'Archevêque de Rome.....; qu'ils y consentent aussi. « Il faut, dit Eusebe de Dorylée, qu'ils s'accordent au Concile « CEcuménique. Quiconque ne souscrit pas, s'écrient les Pères tout << d'une voix, à la Lettre que le Concile a approuvée, est hérétique. «I Le Concile Œcuménique, ajoute Cécropius de Sébastopolis, est << plus digne de foi que celui d'Egypte. » Le Légat Lucence, ne pensant plus qu'à l'autorité prépondérante du Concile Général, s'adresse aux Officiers de l'Empereur en ces termes : « Apprenez-leur, s'ils ne <«<le savent pas, que dix hommes ne peuvent faire un préjugé contre << un Concile de six cents Evêques. » Paschasin lui-même, présidant au nom de Saint Léon, mais se souvenant de la dignité de tout Evêque, Juge de la Foi, même après que le Saint-Siége a parlé, représente à ces Evêques pusillanimes l'oubli qu'ils font de leurs plus essentielles prérogatives « Des Evêques de cet âge, dit-il avec chaleur, qui ont << vieilli dans leurs Eglises, ne savent pas encore la créance Catholique, <<<et attendent le sentiment d'un autre (1)! »

En lisant ces paroles et tout ce qui précède, chacun peut observer qu'au moment où le Synode a confirmé par son approbation la Lettre Dogmatique de Saint Léon, pas un des Pères ne fait désormais valoir

(1) Paschasinus et Lucentius Reverendissimi Episcopi, et Bonifacius Præsbyter, Vicarii Sedis Apostolicæ, per Paschasinum Reverendissimum Episcopum dixerunt: Tot annorum Episcopi in Ecclesiâ * senescentes, usque ad hoc tempus Fidem rectam et Catholicam ignorant, et expectant adhuc alienam sententiam! **

Le texte porte Ecclesid, et le mot Ecclesiis est en marge.

**En marge, on lit: Ex aliend sententiâ pendere.

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Conc. Calced. Act. II". (Edit. de Binius.)

:

l'autorité qu'elle a par elle-même tous leurs discours, ceux-mêmes des Légats, se rapportent à l'irréformabilité qu'elle vient d'acquérir par le consentement de l'Eglise Universelle ; et ce Jugement, qui, la veille, étoit encore l'objet des doutes et des discussions Episcopales, non seulement ne peut plus être contredit, mais doit nécessairement être souscrit, sous peine d'encourir l'excommunication et de tomber dans l'hérésie, depuis qu'il est approuvé par le Concile. Que les partisans de l'infaillibilité du Pape, ou de sa supériorité sur les Conciles Généraux, expliquent, s'ils le peuvent, ce changement soudain d'expression! Dans leur hypothèse, il est impossible de n'y pas voir un effet sans cause, à moins qu'on ne le regarde comme un attentat prémédité des Pères de Calcédoine contre l'autorité du Saint-Siége, et une lâche connivence de la part de ses Légats.

L'issue de la contestation relative aux Evêques d'Egypte ne fait rien à l'objet qui nous occupe. Disons simplement que le Concile, usant d'indulgence, permit qu'ils suspendissent leur adhésion à la Lettre de Saint Léon, moyennant le serment qu'on exigea d'eux de ne pas quitter Constantinople avant la consécration d'un nouvel Evêque d'Alexandrie.

. XXXVII. Le Lecteur se demande sans doute d'où venoit cette excessive dépendance des Evêques d'Egypte par rapport à leur Patriarche, et comment elle a pu être tolérée dans l'Eglise. Le Concile de Nicée, selon la remarque de M. Tillemont, n'autorise, en aucune manière, cet avilissement de l'Episcopat (1), et les Pères de Calcédoine l'ont formellement désapprouvé. Il ne paroît pas que, dans l'Antiquité, aucun autre Métropolitain ait habituellement exercé sur ses Suffragans une influence aussi abusive. On prétend néanmoins, ajoute M. de Tillemont d'après le témoignage du Père Lupus, savant Ultramontain, que les Evêques de la Métropole de Rome vivoient dans une pareille dépendance à l'égard du Pape (2). Or, il est évident que l'absolue dépendance des Evêques Suffragans de Rome n'avoit pas sa

(1) Tillem., t. XV, p. 668.

(2) Ibid. — Christ. Lup. Schol. in Can., p. 939.

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source dans la Primauté qui appartient au Saint-Siége de droit divin, puisqu'alors elle eût été, dès l'origine, étendue sur tous les Evêques du Monde Chrétien, et ne seroit plus une singularité que partageoit seul le Patriarchat d'Egypte. Il faut donc distinguer les droits légitimes de la Primauté que Jésus-Christ a instituée, d'avec ceux que les Papes peuvent exercer sur leurs Suffragans par une possession immémoriale, en qualité de Métropolitains. Bornons là nos réflexions. Le Lecteur éclairé verra d'un coup d'œil, en parcourant l'histoire, que peut-être, sans le Concile de Constance et sans l'Eglise Gallicane, tous les Evêques de l'Univers Catholique seroient depuis long-temps réduits à la condition des anciens Suffragans de Rome et d'Alexandrie. Comme aux Evêques d'Egypte, un nouveau Paschasin pourroit à bon droit leur dire aujourd'hui : « Des Evêques qui ont vieilli dans leurs <«< Eglises ne savent pas encore la créance Catholique, et attendent <<< le sentiment d'un autre. » Expectant adhuc ex aliená sententiá pendere.

XXXVIII. Tout le reste des Actes de Calcédoine ne présente qu'un langage uniforme. Depuis l'approbation donnée à la Lettre de Saint Léon, on n'en parle plus que comme étant devenue la règle de la Foi, non par elle-même, mais en vertu de l'approbation du Concile. L'Archidiacre Aëtius, par ordre des Pères, dit à l'Abbé Barsumas et aux Moines Schismatiques : « Les Saints Pères Cyrille et Célestin, et main- «tenant le très-Saint Père Léon, ont publié des Lettres pour expli<< quer le Symbole, que le Concile Ecuménique reçoit avec respect : << obéissez-vous au Jugement du Concile? >>

Ainsi, les Lettres de Saint Cyrille, celles du Pape Célestin et du Pape Léon, sont mises de niveau ; mais c'est par le Jugement du Concile elles ont une égale autorité, non à raison de la dignité inégale de ceux dont elles sont émanées, mais parce que le Concile Ecuménique les a reçues toutes les trois avec respect.

:

Quelques jours avant, lorsque ces Moines Schismatiques présentèrent requête à l'Empereur, ce Prince religieux, tout dévoué à Saint Leon, leur fit répondre par le Prêtre Alexandre : « Si j'avois voulu << vous entendre moi-même, je n'aurois pas donné au Concile cumé. <«<nique la peine de s'assembler ici. - Tout ce que le Concile ŒEcu

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