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« lique et Apostolique, comme la Mère et la Maîtresse de toutes les « Eglises; et je promets et jure une véritable obéissance au Pontife << Romain, Successeur de Saint Pierre, Prince des Apôtres, et Vi<«< caire de Jésus Christ. (1) »

En réduisant ainsi le Dogme Catholique à sa simplicité, qui exclut tout mélange des opinions humaines, on ne reprochera pas au Clergé de France de l'avoir atténué par la Déclaration de 1682, puisqu'au contraire jamais il ne fut énoncé d'une manière plus claire et plus affirmative que dans cette Déclaration. Le Préambule établit « la Primauté <«< de Saint Pierre et de ses Successeurs comme instituée par Jésus<< Christ lui même, fait un devoir à tous les Chrétiens de l'obéissance << envers le Saint-Siege qui annonce la Foi et conserve l'Unité de « l'Eglise, et représente la Majesté de ce Siége principal comme de<< vant être vénérée par toutes les Nations. » Les deux premiers Articles attribuent << au Siége Apostolique et aux Successeurs de Saint Pierre « la pleine puissance des choses spirituelles, et qui concernent le « salut. » Eufin, le quatrième Article, dont il s'agit surtout ici, place dans le Souverain Pontife « la principale autorité pour la Décision des « Questions de Foi, et le droit juridictionnel d'adresser ses Décrets <«< à toutes les Eglises. (2) » Voilà bien le Dogme Catholique dans toute son intégrité, et l'on ne sauroit justement critiquer la clause additionnelle du quatrième Article, à moins qu'on ne prouve de deux choses l'une ou bien que l'infaillibilité est une prérogative attribuée au Pape par la Sainte-Ecriture, ou bien que la clause additionnelle renverse les vérités ci-devant établies, en y mettant une restriction déraisonnable et contraire à l'enseignement de l'Eglise. Or, les Ultramontains ne prouvent ni l'un ni l'autre.

II. Chacun voit, au premier coup d'œil, qu'il n'est pas question de cette sorte d'infaillibilité personnelle qui fut commune à Saint Pierre

(1) Sanctam Catholicam et Apostolicam Romanam Ecclesiam, omnium Ecclesiarum Matrem et Magistram agnosco; Romanoque Pontifici, Beati Petri Apostolorum Principis Successori, ac Jesu Christi Vicario, veram obedientiam spondeo, ac juro. Bulla Pii IV sup. form. juram. Prof. Fid.)

(2) Déclaration de 1682 sur la Puissance Ecclésiastique.

et aux autres Apôtres, lorsqu'ayant reçu visiblement le Saint-Esprit en forme de langues de feu, ils préchèrent l'Evangile à toutes les Créatures, selon l'ordre qu'ils en avoient reçu de Jésus-Christ (1). Il s'agit donc d'une prérogative particulière à Saint Pierre, comme Chef du College Apostolique; prérogative qu'il a, selon les Ultramontains, transmise à ses Successeurs en qualité de Chefs du College Episcopal, et dont tout le monde convient que les Evêques, Successeurs des autres Apôtres, sont privés individuellement.

Voyons maintenant quels sont les témoignages de l'Ecriture sur les quels s'appuient les Ultramontains, pour montrer qu'une prérogative si belle et si extraordinaire appartient au Pape, c'est-à-dire à un homme que sa dignité suprême n'exemple ni du péché, ni des égaremens ou des fragilités de la nature humaine.

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III. Le premier est celui qu'on a déjà rapporté : « Tu es Pierre, « et sur cette pierre j'édifierai mon Eglise, etc. » Dans ces paroles je vois la Primauté de Saint Pierre et de ses Successeurs, et l'institution du ministère suprême qui leur est confié; mais il est impossible d'y apercevoir l'infaillibilité du Pape. Elles renferment, à la vérité, une promesse solennelle de protection contre les atteintes de l'Enfer; mais pas à Pierre que s'adresse la promesse : c'est à l'Eglise Universelle de Jésus-Christ; à l'Eglise dont il se réserve d'élever la structure immortelle; à l'Eglise qui doit un jour enclore dans son sein le Juif et le Samaritain, le Grec et le Barbare, les Brebis qui sont sous la houlette du pasteur, et celles qui se fourvoient dans un autre bercail; ceux qui sont près, et ceux qui semblent les plus éloignés. C'est contre cette Eglise que les portes de l'Enfer se déchaîneront en vain. C'est en sa faveur, c'est en faveur de la Congrégation des Apôtres que JésusChrist, avant de retourner à son Père, veut déployer le pouvoir qui lui fut donné dans le Ciel et sur la terre. « Voici ! Je suis avec vous <«< tous les jours jusqu'à la consommation du Siècle (2). » Mais pour

(1) Euntes in mundum universum, prædicate Evangelium omni Creaturæ. Marc., XVI, 15.)

(2) Data est mihi omnis potestas in Cœlo et in Terrâ... Ecce ego vobiscum sum omnibus diebus usque ad consummationem Sæculi. (Math. XXVIH, 18, 20.)

quoi Jésus-Christ promet-il son assistance et sa présence journalière à ses Apôtres ? Pour qu'ils remplissent, de concert avec Pierre, le ministère qui est solidairement confié à tous: « Allez, enseignez toutes <«<les Nations. Conservez en commun le dépôt de la Foi, et trans<< mettez-le fidèlement aux Nations que je vous charge d'instruire, <«< afin qu'elles obéissent à ma voix. Enseignez-leur de garder tout ce << que je vous ai commandé. (1) »

Pour que ce dépôt se perpétue et soit transmis dans son intégrité, le Saint-Esprit viendra lui-même apprendre toute vérité à ceux qui ont ordre de la propager dans le monde. « Le Saint-Esprit Paraclet, que le << Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous « suggérera tout ce que je vous ai dit jusqu'à présent. (2) » Or, à qui est maintenant adressée cette promesse de l'envoi de l'Esprit Illuminateur? Est ce à Pierre exclusivement? Non. C'est encore au Collège Apostolique le Père vous l'enverra en mon nom, et tous les Apôtres le reçoivent ensemble le jour de la Pentecôte.

Aussi voyons-nous que la première controverse entre les Fidèles n'est pas décidée par le seul Jugement de Pierre, mais par le suffrage des Apôtres présidés par Pierre. Le premier il se lève; et annonçant la Foi commune, il dit : « Nous croyons que ces Disciples sont sauvés « comme nous par la grâce de Jésus-Christ. » Il annonce la Foi commune, et la multitude se tait. Barnabas et Paul confirment le Jugement de Pierre, << en racontant les prodiges que Dieu avoit opérés << par eux au milieu des Nations.» Jacques parle à son tour, et montre que le discours de Pierre « s'accorde avec les paroles des Prophètes. » Tous, comme Pierre, inspirés par le Saint-Esprit, écrivent en commun ces paroles mémorables qui ont donné la forme aux Décisions futures de l'Eglise : « Il a semblé bon au Saint-Esprit et à « nous. (3) »

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(1) Euntes ergo docete omnes Gentes.... docentes eos servare omnia quæcumque mandavi vobis. (Ibid, 19, 20.)

(2) Paracletus autem Spiritus Sanctus, quem mittet Pater in nomine meo, ille vos docebit omnia et suggeret vobis omnia quæcumque dixero vobis. (Joan. XIV, 26.)

(3) Surgens Petrus dixit.... Per gratiam Domini Jesu-Christi credimus salvari,

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De là vient que le Symbole de la Foi, après avoir indiqué sa source, nous en montre l'organe extérieur, non dans la personne du Souverain Pontife, mais dans l'universalité de l'Eglise Catholique. Credo in Spiritum Sanctum, Sanctam Ecclesiam Catholicam. Tant il est vrai que l'Eglise seule doit être appelée la Colonne immobile et l'Appui certain de la vérité, comme le dit l'Apôtre: Columna et Firmamentum · veritatis. (1) Tant il est vrai qu'elle seule a reçu la promesse de l'assistance infaillible de Jésus-Christ, et de l'éternelle stabilité contre laquelle les portes de l'Enfer ne prévaudront jamais.

IV. Je sais que les Ultramontains pressent avec une incroyable subtilité la comparaison du fondement et de l'édifice, et veulent que Saint Pierre, étant la pierre sur laquelle Jésus-Christ a édifié son Eglise, la Foi de ses Successeurs soit aussi inébranlable que l'Eglise elle-même. Mais, sans pénétrer toute l'étendue de la métaphore employée par notre divin Maître, j'observe qu'on la réduit à une allusion puérile et forcée, en disant que la personne de Saint Pierre étoit la pierre même que Jésus-Christ a voulu désigner. Or, le plus grand nombre des Pères de l'Eglise n'a pas cru devoir rabaisser ainsi la majesté de son langage; et, par la pierre sur laquelle l'Eglise est fondée, ils entendent ou Jésus-Christ lui-même, ou la Foi et la confession de sa Divinité, parce que, comme le remarque Saint Jean Chrysostôme, l'Eglise n'est pas fondée sur un homme, mais sur la Foi : Non dixit super Petrum; non enim super hominem, sed super Fidem fundata est Ecclesia. Rien ne seroit plus aisé que de citer, à l'appui d'une de ces deux interprétations, les textes d'Origène, de Saint Basile, Saint Cyprien, Saint Grégoire de Nysse, Saint Cyrille d'Alexandrie, Théodoret, Saint Jérôme, Saint Ambroise, Saint Augustin, Saint Hilaire, Saint Anselme de Cantorbéry, du vénérable Bède, des Papes Célestin III, Inno

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quemadmodùm et illi. Tacuit autem omnis multitudo; et audiebant Barnabam et Paulum narrantes quanta Deus fecisset signa et prodigia in Gentibus per eos.... Huic concordant verba Prophetarum.... visum est enim Spiritui Sancto et nobis. — (Act. Apost. XV.)

(1) Ecclesia Dei vivi, Columna et Firmamentum veritatis. (I. Timoth. III, 15.)

cent III, Pie II, et d'une foule d'autres Ecrivains Ecclésiastiques; mais je pense qu'il suffit d'avoir nommé les principaux, et que personne ne contestera l'autorité ou la réalité de leurs témoignages.

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Cela posé, j'avoue sans peine que, dans un sens secondaire, la sonne de Saint Pierre et celle de ses Successeurs peuvent être justement appelées le fondement de l'édifice de l'Eglise ; j'avoue encore que, dans un sens rigoureux, et plutôt en vertu du pouvoir des Clefs qu'à raison de la métaphore, le Ministère confié aux Successeurs de Saint Pierre est le fondement de l'Eglise Catholique, pourvu toutefois qu'on ne presse pas la comparaison au point de dire que, si l'exercice de ce Ministère venoit à cesser momentanément, l'Eglise seroit par là même renversée; car alors on ne devroit pas, comme le remarque Bossuet, se contenter d'attribuer au Pape l'infaillibilité : il faudroit soutenir qu'il est immortel. De même donc qu'aucune force humaine n'a pu instituer le Ministère divin de la Papauté, de même aucune force humaine ne sauroit le renverser; et il demeure, par l'ordre de Dieu, le fondement immuable du Gouvernement Ecclésiastique. Que si un des Successeurs de Saint Pierre vient à trahir son Ministère, soit en dissimulant la Foi, soit même en la combattant; si quelque autre cause en suspend ou en contrarie l'exercice, le fondement n'en subsiste pas moins, quoique endommagé, et l'Eglise, soutenue par JésusChrist, trouve en elle-même des forces suffisantes pour le réparer. C'est ce qui arriva au quatrième Siècle, lorsque le Pape Libère eut signé la formule de Sirmium, et condamné Saint Athanase; au septième, lorsque Honorius se fut laissé surprendre par les Chefs du Monothélisme; et au quinzième, lors de l'extinction du grand Schisme d'Occident. A cette désastreuse époque, le fondement ministériel de l'Eglise fut long-temps ébranlé; les méchans l'attaquèrent; les gens de bien le méconnurent. Le Pontife Romain est ici, disoit une section de l'Eglise Catholique. Le Pontife Romain est là, disoit une autre section. L'Eglise Romaine n'est nulle part, s'écria l'hérésie triomphante. Mais l'Eglise, agitée par ces terribles secousses, se prévalut enfin de sa vigueur native, consolida son vivant édifice en réunissant les matériaux vivans, mais divisés ; et par le seul renouvellement des Maximes antiques, enseigna, au Chef comme aux Membres, que la force prin

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