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salutaire, en agitant l'Ecuménicité du septième Concile, puisque ce même Concile la consacre et l'érige en Maxime fondamentale, lorsqu'il décide que « la Foi commune doit être établie par le consen

<< tement commun »; Communem Fidem communi consensu stabiliendam (1)?

XXIII. L'Histoire des Hérésies, comme celle des Conciles, montre que le respect de l'Univers pour la Chaire indéfectible de Pierre n'étoit pas fondée sur l'irréformabilité absolue des Jugemens qui en émanent. Le détail des preuves seroit immense, et d'ailleurs elles sont, pour la plupart, liées avec l'examen que nous avons déjà fait des Conciles: ainsi, nous ne saisirons que quelques résultats.

Malgré le Jugement du Pape Saint Victor, auquel Saint Polycrate d'Ephèse, d'autres Saints Evêques et de nombreuses Eglises refusent de se soumettre, les Quarto-Décimans ne sont rangés parmi les Hérétiques, qu'après la Décision du Concile de Nicée (2),

Le Pape Melchiade prononce ex Cathedrá dans la cause de Cécilien, Evêque de Carthage; et cette cause, liée au Schisme de Donat des Cases-Noires, renfermoit un point de dogme aussi-bien qu'un fait de discipline générale. Saint Augustin reconnoît le Jugement du SaintSiége. « O l'excellent homme! s'écrie-t-il en parlant de Melchiade, ô

le véritable enfant de la Paix le vrai Père de tout le Peuple « Chrétien ! » Le Saint Docteur n'en avoue pas moins que les Donatistes auroient pu se pourvoir à un Tribunal supérieur à celui du Pape et de son Concile: Restabat adhuc plenarium Universæ Ecclesiæ Concilium. Ce qui prouve qu'il ne regardoit pas le Jugement de Melchiade comme irrefragable par la seule force qu'il dérivoit de l'Autorité du Saint-Siége. Les Donatistes n'eurent pas recours à ce Tribunal supérieur; mais le consentement commun en tint lieu, l'Univers Catholique s'étant irrévocablement uni à Cécilien: Experti sunt cum Cæciliano permanere consensionem Orbis terrarum (3).

(1) Conc. Gen. VII. Act. VIII.
(2) S. Epiph. Hær. XXX. Al. L.
(3) Aug. Ep. ad Glor. Eleus, XLIII.

XXIV. Au sixième Siècle, de nouveaux Nestoriens doutent si le Christ, Fils de Dieu, est « un de la Sainte et Indivisible Trinité » : Unus ex Sanctá atque Individuá Trinitate. Le Diacre Ferrand, Disciple de Saint Fulgence, pense qu'il faut « interroger plusieurs « Evêques révérés dans les différentes parties du Monde, comme ayant, << par l'Inspiration divine, la science des choses célestes; il veut sur<< tout qu'on interroge l'Evêque du Siége Apostolique, dont la saine << Doctrine, fondée sur le Jugement de la Vérité, se trouve munie << d'une grande autorité (1). » Voilà sans doute de puissans motifs pour s'en tenir au Jugement du Saint-Siége. Remarquez toutefois qu'une partie de ces motifs s'applique avec une force égale à d'autres Evêques dispersés dans l'Univers Catholique, puisque, d'un commun accord, on les croit divinement inspire's; mais, comme l'Inspiration divine que les Fidèles supposent dans ces Evêques particuliers n'est pas une preuve de leur infaillibilité personnelle, de même le Jugement de la Vérité, qui distingue le Saint-Siége, ne peut être qu'une présomption de la Doctrine saine qu'enseignera l'Evêque du Siége Apostolique. Il a sur les autres l'avantage d'occuper la Chaire principale, la Chaire éminente, la Chaire qui est munie d'une plus grande autorité; et voilà pourquoi c'est lui principalement, principaliter, qu'on doit interroger dans les Questions qui intéressent la Foi. « Le meilleur parti, ajoute le <«< Diacre célèbre de Carthage, est de s'abstenir des disputes ulté«rieures, d'attendre, de supporter les doutes patiemment et en es<< prit de paix jusqu'à ce qu'ils soient résolus par l'autorité de l'Eglise « Universelle (2). » Tel est, en effet, le pur langage de l'Antiquité; telle est la Doctrine constante de la Sainte Eglise d'Afrique, dont

(1) Interroga principaliter Apostolicæ Sedis Antistitem, cujus sana Doctrina constat judicio veritatis, et fulcitur munimine autoritatis. Interroga plurimos per diversa terrarum loca Pontifices, quibus scientia cœlestium præceptorum divinitùs inspirata, famam grandem sui cum veneratione collegit. (Ferr. Epist. ad Sev. T. IX, Bibl. Patr.)

(2) Undè desistendum à contentionibus reor; expectandum potiùs persuadens, patienterque hanc dubitationem ferendam, donec Universalis Ecclesiæ autoritate, vel pronuncietur suscipienda, vel probetur abjicienda. (Ibid.)

nous retrouvons ici un nouveau témoignage. Et ne semble-t-il pas que le Disciple de Saint Fulgence ait tracé d'avance les expressions énergiques dont se servit l'Eglise Gallicane en 1682, soit pour exalter la prééminence du Saint-Siege et la principale part qui lui appartient dans la Décision des Questions de Foi, soit pour exalter par-dessus tout l'autorité de l'Eglise Universelle, comme pouvant seule nous conduire avec certitude à la vérité? Cette grande autorité de l'Eglise Universelle termine enfin la Controverse Doctrinale dont nous venons de parler. On consulte d'abord le Pape Hormisdas sur le choix des expressions les plus propres à raffermir la Foi Catholique. Il écrit à l'Evêque Africain Possessor, maltraite les Moines Orthodoxes de Scythie, exhorte le Peuple fidèle à les éviter, comme opiniátres et novateurs: Pertinaces, novarum quæstionum cupidos... hos ergo esse vitandos (1). Alors les craintes, pour ne pas dire l'indignation, succèdent à la confiance. On a peine à se persuader, mais on reste comme convaincu, malgré soi, qu'Hormisdas a écrit cette lettre fatale. « A « Dieu ne plaise, dit Jean Maxence, que l'Evêque de Rome con<<<< tredise sur aucun point la Profession de Foi Catholique. Si pour<< tant ce malheur extrême arrivoit aujourd'hui, je suis certain que << l'Eglise de Dieu ne lui donneroit aucun assentiment; elle cesseroit « même de le vénérer comme un Evêque Catholique; elle l'auroit << en exécration comme un Hérétique (2). » Ainsi s'exprime Jean Maxence, un des plus zélés Disciples de Saint Augustin. L'Orient soupçonne long-temps, ou même accuse le Pape d'hérésie, malgré le respect qu'on y conserve pour le Saint-Siége. Enfin, la vérité se fait jour à travers mille obstacles, et triomphe par la seule force du consentement universel: un des Successeurs d'Hormisdas approuve la Foi

(1) Hormisd. Epist. ad Possess. T. IV, Conc.

(2) Confidenter dicere audeo, non quòd si per Epistolam, sed si vivâ voce in præsenti hic positus, idem Romanus prohiberet Episcopus, Christum Filium Dei unum confiteri ex Sanctâ atque Individuâ Trinitate, nunquam eidem Dei Ecclesia acquiesceret, nunquam ut Episcopum Catholicum veneraretur, sed omninò ut Hæreticum penitùs execraretur.... Sed absit ut ex quâlibet parte Catholicæ professioni Romanus Episcopus contradicat. (Resp. Maxent. ad Epist. Horm. T. IX. Bibl. Patr.)

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de Justinien et des Moines de Scythie; et, se servant des mêmes preuves que ceux-ci avoient employées, le Pape Jean II confirme la Foi Orthodoxe par l'autorité de la Chaire de Pierre (1).

XXV. D'autres Abbés, d'autres Moines de l'Orient se réfugient à Rome vers le milieu du septième Siècle, pour se soustraire à la persécution de l'Empereur Constant. Ils vont à Rome comme au Centre de la Catholicité ; ils s'attendent bien que le Saint Pape Martin I° et son Concile de Latran vont proclamer la Foi Romaine, la Foi de l'Eglise Catholique, et condamner le Monothélisme. Mais cette confiance, qui ne fut pas trompée, ne repose pas sur l'opinion de l'infaillibilité du Pape ; ils le croient évidemment faillible, puisque, si par malheur il venoit à faillir, ils refusent d'avance de participer à sa chute : « Sachez, disent-ils dans leur Supplique, que si nos pieuses << demandes n'étoient pas exaucées, si vos résolutions tendoient à cor<< rompre l'intégrité de la Foi, ce qu'à Dieu ne plaise! alors nous n'y << prendrions certainement aucune part, et nous serions innocens << d'une prévarication qu'il nous est comme impossible de pré« voir (2). »

Au huitième Siècle, Elipand, Evêque de Tolède, soutient, avec Félix d'Urgel, que Jésus-Christ n'est que le Fils adoptif de Dieu. Charlemagne consulte le Saint-Siége, et le Pape Adrien frappe Elipand d'un anathème perpétuel, perpetuo anathemate, s'il ne revient à résipiscence (3); mais ni l'Empereur, ni les Evêques de Germanie, de Gaule et d'Aquitaine, ne croient la question irrévocablement terminée par la seule Décision, quoique solennelle, du Saint-Siége. Ce n'est Charleque que postérieurement au Concile nombreux de Francfort magne presse les Hérétiques de se soumettre à ce qui vient d'y être

(1) Epist. Joan. II ad Justin. - Ejusd. ad Senat.- Conc. Rom. T. IV, Conc. (2) Certissimè scientibus Vobis sanctissimis, quòd si aliter quàm à nobis piè postulata sunt, quidquam omninò integritatem Fidei corrumpens à Vestrâ terminetur Beatitudine, quòd absit, abfuturum sit, hoc enim omninò incredulum nobis est; liberi sine dubio atque innocentes ab hoc quod fiet existimus. (Supplic. Abb. et Monach. T. VI. Conc.)

(3) Adrian. Epist. ad Hisp. contr. Elip. T. VII. Conc.

décidé, « après d'exactes recherches, avec la pieuse unanimité des << Evêques et la multitude du Peuple Chrétien (1). »

XXVI. Revenons sur nos pas, et voyons quel fut le sort d'une hérésie encore plus contagieuse et plus universelle que les précédentes. L'autorité du Siége Apostolique, soutenue par l'accord de l'Eglise Universelle, a suffi pour réprimer le Pélagianisme, sans qu'il fût besoin de recourir à la tenue d'un Concile Général. Mais si, dans la condamnation de cette hérésie, on remarque, avec Saint Augustin, l'éclat et la constance de la Foi Romaine; si on aperçoit clairement la principale part que le Clergé de France attribue au Pape dans la Décision des Questions de Foi, on y voit en même temps que les Rescrits de Rome n'auroient pas en par eux-mêmes une autorité suffisante, indépendamment de l'intervention du consentement de l'Eglise. « Tout « l'Univers Catholique, dit le saint Docteur, condamne les Pélagiens, «<et, ne pouvant le pervertir, ils tentent vainement de l'agiter >>: Orbem quippe Catholicum, quoniam pervertere nequeunt, saltem commovere conantur. « Nous vous avons envoyé, écrit-il aux Moines <<< d'Adrumète, ce qui a été écrit à Innocent, Evêque de la Ville de << Rome, touchant le Concile de la Province de Carthage et celui de « Numidie...., ce qu'on a écrit au Pape Zozime du Concile d'Afrique, << et sa Lettre à tous les Evêques du Monde, et enfin ce que nous avons « décidé contre cette erreur dans le dernier Concile Plénier de toute « l'Afrique (2). Leur impiété est si évidemment renversée, ajoute « Saint Augustin, par le témoignage des Saints Pères antérieurs, que << nous avons peine à leur opposer aujourd'hui des choses plus évi<< dentes » : Impia eorum Dogmata tantá manifestatione subvertunt, ut quæ contra eos manifestiora dicamus, vix non invenire possimus. Voilà pourquoi Saint Augustin n'hésite pas à déclarer « qu'après tant

(1) Pia unanimitas et pacifica perscrutatio.... Multitudo populi Christiani, et Sacerdotalis Concilii unanimitas.... Sedis Apostolicæ autoritas et Episcopalis unanimitas.... Plurimorum testimonio roborata Fides, etc. (Epist. Car. Mag. ad Elip. et Hisp. Episc. Ibid.)

(3) August. Epist. CCXV.

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