Sayfadaki görseller
PDF
ePub

n'avoir pas fait entrer en ligne de compte cette main puissante qui protége son ouvrage jusqu'à la consommation des Siècles.

Le Chrétien, animé par la Foi, sait éviter ces méprises; il ne voit dans la persécution Révolutionnaire qu'un présage des triomphes inattendus de la Religion : touché du scandale de la défection partielle, la possibilité idéale d'une défection universelle n'est pour lui qu'une chimère de sa vaine raison, et il croit, sans l'ombre d'un doute, à l'indéfectibilité de cette Eglise qui reçut en naissant la promesse de son immortalité.

Forcé de reconnoître, dirai-je maintenant à tout Catholique, l'indéfectibilité de l'Eglise en général, malgré la défectibilité des Eglises particulières, pouvez-vous regarder l'indéfectibilité du Saint-Siége comme inconciliable avec la faillibilité personnelle des Papes? Envisagez l'ensemble de la succession! Souvenez-vous des bases sur lesquelles repose la stabilité de la Chaire de Pierre! Souvenez-vous de ces paroles du grand Evêque de Meaux : « Ce qui doit servir de fon«< dement à une Eglise éternelle ne doit jamais avoir de fin. » C'est, en effet, sur la stabilité, sur l'indéfectibilité de l'Eglise Universelle que se fonde l'indéfectibilité, la stabilité de la Chaire de Pierre. « Le Pape « passe, dit Gerson d'après le Cardinal d'Ailly, mais la Papauté sub<«<siste toujours » Papa fluit; Papatus stabilis est.

Le Ministère de la Papauté, comme on l'a expliqué ci-dessus, est, dans un sens rigoureux, par l'institution divine et en vertu du pouvoir des Clefs, le fondement immuable du Gouvernement Ecclésiastique, el nous voyons que, dès les premiers Siècles, il a été reconnu comme le Centre de la Communion de l'Eglise. Sous ce rapport, il en est une partie essentielle; il est la tête de sa hiérarchie, le Centre de son Unité; et, tant que les Frères auront besoin d'être confirmés dans la Foi, «< on <«< exigera du Successeur de Pierre, dit Saint Bernard, l'accomplisse«ment de ce devoir (1). »

On exigera, ou plutôt Dieu exigera du Successeur de Pierre, l'ac

(1) Ergo quod sequitur, à Petri Successore exigitur : « Et tu aliquandò conversus, confirma Fratres tuos. » (Bern. Ep. CXC.)

complissement de ce devoir! Mais si par négligence, par foiblesse ou par infidélité, il fait péricliter la Foi, Dieu lui-même viendra au secours de son Eglise; car il a mis en elle, et elle trouve en lui tout ce qui est nécessaire à sa conservation. Jésus Christ regardera Pierre, et Pierre va pleurer amèrement sa faute, ou, s'il est insensible à ce regard miséricordieux, l'Eglise entière accourra pour soutenir la Chaire chancelante. En un mot, le Pape passe, et la Papauté subsiste toujours. « Qu'a servi, dit Bossuet, à l'hérésie des Monothélites d'avoir « pu surprendre un Pape? L'anathème qui lui a donné le premier <<coup n'en est pas moins sorti de cette Chaire qu'elle tenta vainement << d'occuper, et le sixième Concile ne s'en est pas écrié avec moins de « force: Pierre a parlé par Agathon! Toutes les autres hérésies ont << reçu du même endroit le coup mortel. Ainsi, l'Eglise Romaine est « toujours vierge; la Foi Romaine est toujours la Foi de l'Eglise ; << on croit toujours ce qu'on a cru; la même voix retentit partout, et << Pierre demeure dans ses Successeurs le fondement des Fidèles. C'est « Dieu qui l'a dit, et le Ciel et la Terre passeront plutôt que sa << parole (1). >>

De ce langage, plein de chaleur et de lumière, descendons à la froide critique que fait l'Anonyme, du quatrième Article de la Déclaration de 1682.

(1) Sermon sur l'Unité de l'Eglise.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Objections particulières des Dissertateurs contre le Quatrième Article de la Déclaration de 1682.

I. L'AUTEUR anonyme de la Dissertation Historique suppose que l'Assemblée a dit, dans la première partie du quatrième Article, , que les Décrets du Souverain Pontife, en matière Dogmatique, obligent toutes les Eglises. C'est ainsi qu'il lui plaît de rendre ce membre de phrase, ad omnes et singulas Ecclesias pertinere ; puis, donnant au mot obligent toute son énergie grammaticale, il ne lui est pas malaisé de faire voir que ce mot est en contradiction avec la clause par laquelle le consentement de l'Eglise est requis pour que les Décrets du Pape

soient irréformables.

Le reste de sa critique n'est pas mieux fondé. « L'addition de la « dernière clause, rend, dit-il, la Foi iudécise. Et qu'est-ce qu'une << Foi qui n'est pas ferme? Qu'est-ce que la Foi d'un homme qui croit, « tout en pensant qu'il pourroit arriver qu'il ne fallût pas croire? Sa Foi « peut-elle être plus forte que son motif qui la tient en suspens, « pour ainsi dire, en l'air, jusqu'à ce que l'acceptation de l'Eglise soit «< constatée (1) ? »

A toutes ces phrases équivoques, il est une réponse bien simple. Avant l'accession du consentement de l'Eglise, le Décret Pontifical porte avec lui, comme on l'a déjà remarqué, une très-forte présomption de la vérité du point Doctrinal sur lequel le Saint-Siége a prononcé; mais la plus forte présomption n'étant pas une certitude, il s'ensuit que les Décrets du Saint-Siége ne sont pas un fondement assuré de la Foi indépendamment de l'acceptation de l'Eglise.

(1) Dissert. Hist., p. 45.

Ni les temps anciens, ni les Siècles modernes ne fournissent un seul exemple qui prouve que ces Décrets, quoique reçus avec respect au moment où ils furent rendus, aient eu sur-le-champ et par eux-mêmes le caractère d'irréformables ou d'irrétractables, suivant le langage de l'Antiquité, ou d'infaillibles, en se servant du mot que semblent préférer les Ultramontains. Ils n'en peuvent pas citer un seul qui n'ait été mille fois réfuté. Nous en avons surtout examiné deux, sur lesquels ils ont coutume de s'arrêter avec plus de confiance, ceux des Papes Saint Célestin et Saint Léon, tous deux rendus ex Cathedrá, quelque sens qu'on attache à ce mot, tous deux acceptés par l'Eglise, mais qui ne furent regardés par elle comme des fondemens certains de la Foi, qu'après l'examen authentique et l'acceptation qu'en firent les Pères de Calcédoine et d'Ephèse. Dira-t-on qu'avant cet examen solennel et l'acceptation subséquente, la Foi étoit in décise? Dira-t-on que les Fidèles se trouvoient dans l'étrange embarras de croire, « tout en pensant qu'il << pourroit arriver qu'il ne fallût pas croire? » Leur Foi étoit- elle donc en suspens? Non, sans doute. Mais la manière de l'exprimer l'étoit, après comme avant les Jugemens du Saint-Siége; et c'est l'acceptation de l'Eglise qui a fixé pour jamais l'expression de la Foi, en développant avec certitude la forme des enseignemens contenus dans l'Ecriture, ou trausmis par les Traditions Apostoliques.

Ce seroit une insulte à la sagacité des Lecteurs que d'insister plus long-temps sur de telles arguties. Celui qui les propose montre qu'il ignore les distinctions nécessaires de la Foi, en tant que vertu infuse et théologale, de la Foi implicite ou explicite, du fondement de la. Foi, du simple assentiment qui naît de la conviction de l'esprit, de l'opinion et de ses motifs, et des développemens successifs de la Foi par l'enseignement de l'Eglise.

II. Nous ne suivrons pas l'Anonyme dans sa marche désordonnée et parsemée d'anecdotes qui ne prouvent rien du tout. Déjà nous avons rapporté celle qu'il emprunte de Leydecker, concernant l'arrivée des Députés Jansénistes chez le Pasteur de Zurich; elle est précédée, comme on l'a vu, du récit de l'expulsion du Dominicain Malagula, que la Sorbonne chassa de son sein, non pour avoir nié l'infaillibilité du Pape, mais pour avoir soutenu avec opiniâtreté, dans une Thèse

publique, la Doctrine du Jésuite Sanctarel sur la dépendance de la Puissance temporelle, Doctrine fausse et dangereuse, et depuis longtemps proscrite par la Faculté de Théologie de Paris. C'est ce qui est très clairement expliqué dans les Mémoires Chronologiques et Dogmatiques du Père d'Avrigny, et ensuite par M. Bercastel, daus son vingt-troisième volume de l'Histoire de l'Eglise, d'où l'Anonyme emprunte son récit; mais il l'altère en supprimant cette circonstance essentielle, afin de pouvoir censurer à son aise la punition justement infligée au Père Malagula (1). J'ignore sur quel principe un honnête homme et un Prêtre se fonde, pour se permettre une réticence aussi frauduleuse : tout ce que je sais, c'est que la morale qui l'autorise peut mener très loin, soit qu'on écrive un Livre en faveur de l'infaillibilité du Pape, soit qu'on agisse dans la société.

L'article de Malagula est suivi de l'énumération de quelques noms respectés dans l'Eglise, que l'Anonyme cite à l'appui de son opinion; mais comme il se contente d'en donner la liste purement nominale, le plau de cet Ouvrage n'exige pas que nous nous livrions à une discussion dans laquelle lui-même n'a pas cru devoir entrer, d'autant que nous avons apprécié, dans la première Partie, le poids et le nombre des autorités respectives.

A ces témoins muets, il fait succéder le témoignage formel du Docteur Duval, Sénieur de Sorbonne, sur l'enseignement de l'Eglise Gallicane Velint, nolint Adversarii, dit ce Docteur, liquidò constat veteres Ecclesiæ Gallicance Proceres hanc in Summis Pontificibus infaillibilitatem semper agnovisse (2).

C'est ici le grand champ de bataille des Détracteurs de l'Assemblée de 1682. Elle s'est, disent-ils d'un commun accord, écartée, par son quatrième Article, de la Doctrine des anciens Evêques de l'Eglise Gallicane, et les Evèques posterieurs à cette époque sont revenus d'eux-mêmes à l'enseignement de leurs Prédécesseurs.

(1) Dissert. Hist., p. 45.

PEgl, t. XXIII, p. 135.
(2) Dissert. Hist., p.
› P. 46.

Mém. Chron. et Dog, t. III, p. 247, 248, Hist. de

« ÖncekiDevam »