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C'est ainsi que toujours constante avec elle-même, toujours Catholique, toujours soumise à l'autorité légitime du Saint-Siége, toujours respectueuse et filiale, même au moment où une résistance passagère devient pour elle un devoir indispensable, l'Eglise Gallicane conservoit, au seizième Siècle, les Maximes que l'Eglise Universelle avoit proclamécs à Constance au commencement du quinzième, les mettoit en pratique lorsque les circonstances du temps le requéroient, et préparoit les voies à la Déclaration plus explicite que fit l'Assemblée du Clergé en 1682.

VI. Celle Déclaration n'est pas contredite par l'Avis de l'Assemblée du Clergé de France, adressé, en 1626, aux Evêques du Royaume. Dans l'impossibilité où nous sommes de recourir aux Mémoires du Clergé, pour en extraire l'Article CXXXVII objecté par l'Anonyme, nous allons le transcrire d'après sa propre citation.

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« C'est donner une grande preuve de notre amour pour Dieu, que << d'honorer ceux qu'il a établis ses Vicaires sur la terre, et qu'il a << revêtus du pouvoir de nous tracer des Règles certaines dans ce qui << intéresse notre Salut. Comme cette prérogative n'a été donnée sur << tous qu'au Souverain Pontife, cùm super omnes soli data sit Summo « Pontifici, il est bien juste qu'eux-mêmes (les Archevêques et Evê« ques), reconnoissant qu'ils sont ses sujets, lui rendent avec humilité << toutes sortes d'honneurs et de respects d'où il arrivera que le reste <«< des Fidèles suivra sans difficulté le grand exemple du Corps Epis« copal. C'est pourquoi nous exhortons les Evêques à honorer le « Saint-Siege Apostolique et l'Eglise Romaine, appuyée sur les pro<< messes infaillibles de Dieu, et fécondée par le sang des Apôtres et « des Martyrs; laquelle, pour nous servir des termes de Saint Atha« nase, est la tête sacrée d'où toutes les autres Eglises, qui sont ses << Membres, tirent leur vigueur et leur vie.

« Nous les exhortons aussi à honorer le Souverain Pontife Notre « Père, Chef visible de toute l'Eglise, Vicaire de Dieu sur la terre, «Evêque des Evêques et des Patriarches; en un mot, Successeur de << Saint-Pierre, en qui l'Apostolat et l'Episcopat a commencé, sur qui « Jésus Christ a fondé son Eglise, lui donnant les Clefs du Royaume « des Cieux et l'indélectibilité dans la Foi, laquelle est restée jusqu'à

« ce jour, par la vertu divine, ferme et inébranlable dans ses Succes<< seurs ce qui a fait que tous les Orthodoxes ont cru devoir leur << rendre, et aux saintes Constitutions émanées d'eux, toutes sortes « d'obéissance. Et encore une fois, nous exhortons les Evêques à con«tinuer de faire de même, à réprimer les Réfractaires qui oseut révo« quer en doute une autorité aussi sacrée, affermie par tant de Lois « divines et humaines, et à marcher dans la route qu'ils auront tracée << aux Fidèles qui ne manqueront pas de les y suivre (1). »

Tel est le passage qu'on cite avec emphase, quoique sans fondement, pour essayer de mettre le Clergé de France en contradiction avec luimême. Mais, quand il seroit vrai que dans le cours de quinze Siècles une seule phrase eût échappé au Clergé de France en faveur de l'infaillibilité du Pape, je ne vois pas trop l'usage qu'il seroit possible d'en faire pour établir la vérité de cette opinion; jamais, en effet, ce Clergé vénérable ne s'est arrogé le privilége de sa propre infaillibilité. Je conçois encore moins de quel avantage la découverte d'une phrase de ce genre seroit pour les Ultramontains, eux dont les Ecrits, à différentes époques, fourmillent de contradictions, et qui, s'agitant depuis trois Siècles pour élever la structure d'un édifice pompeux, n'ont pas encore fixé, d'un commun accord, les bases, la forme et les dimensions qu'il doit avoir.

Sans doute le Lecteur ne s'attendoit pas que l'Assemblée de 1626, en exhortant les Fidèles et les Pasteurs à respecter l'autorité du SaintSiége, fit une mention expresse de la nécessité du consentement de l'Eglise, pour que les Décrets Dogmatiques des Papes soient censés irréformables. Son but unique étoit de porter les Fidèles à l'obéissance qu'ils doivent au Chef visible de l'Eglise. La Déclaration de 1682 avoit pour objet de recommander la même obéissance, et d'en fixer les bornes légitimes. Pourvu donc que les Assemblées de 1626 et de 1682 aient tenu un langage uniforme, en recommandant l'obéis

(1) Convent. Cler. Gall. ad Regn. Arch. et Episc. 20 Janu. 1626, art. 137. — Dise, Hist., p. 50 et 51.

sance au Chef visible de l'Eglise, ce qui étoit l'objet commun des deux Assemblées, on ne pourra pas dire que la seconde ait contredit la première, à moins toutefois qu'on ne soutienne que la soumission due au Pape n'admet aucunes bornes légitimes: ce qui n'est encore venu dans l'esprit de personne depuis l'institution de la Papauté. Comparons maintenant le langage des deux Assemblées, sous le rapport du respect et de la soumission que les Fidèles doivent au SaintSiége.

VII. Celle de 1626 présente, comme principal motif d'obéissance, la Primauté, divinement instituée, de Saint Pierre et de ses Successeurs les Pontifes Romains. C'est ce qu'a fait après elle l'Eglise Gallicane de 1682 Primatum Beati Petri ejusque Successorum Romanorum Pontificum à Christo institutum.

L'Assemblée de 1626 étend à tous les Chrétiens le devoir de l'obéissance. Celle de 1682 impose à tous les Chrétiens, sans exception, le même devoir : Iisque debitam ab omnibus Christianis obedientiam.

Le respect dŷ au Siége Apostolique est fortement inculqué par l'Assemblée de 1626, et celle de 1682 semble encore enchérir sur la première par l'énergie de ses expressions: Sedis Apostolicæ reverendam omnibus Gentibus majestatem.

Le pouvoir donné sur tous au Souverain Pontife de tracer des Règles certaines dans les choses qui intéressent le Salut, est un motif que font valoir les Evêques de 1626 pour exiger le respect et la soumission de tous. Ceux de 1682 ne négligent pas de faire valoir ce motif prédominant: Beato Petro ejusque Successoribus Christi Vicariis ipsique Ecclesiæ rerum spiritualium et ad æternam salutem pertinentium.... à Deo traditam potestatem..... In Fidei Quæstionibus præcipuas Summi Pontificis esse partes, ejusque Decreta ad omnes et singulas Ecclesias pertinere. L'Assemblée de 1682 ajoute même à ce motif d'obéissance d'autres motifs qui lui donnent une nouvelle force, et que n'a pas explicitement énoncés l'Assemblée de 1626; savoir, que c'est principalement dans le Siége Apostoliene que la Foi de l'Eglise est annoncée; que son Office suprême tend a consolider l'Unité de l'Eglise, et à y maintenir la paix : In quá Fides prædicatur, et Unitas servatur Ec

clesiæ...... Quá pax Ecclesiæ continetur. (Decl. Cl. Gall. de Eccl. pot.)

Par ces rapprochemens simples et faciles, on aperçoit l'identité de la Doctrine qu'enseignèrent les Assemblées de 1626 et de 1682, touchant l'obéissance et le respect qui sont dus au Saint-Siége par l'universalité des Fidèles, et je ne comprends pas la difficulté que trouve l'Anonyme à les concilier l'une avec l'autre.

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VIII. Il objecte pourtant que « l'Assemblée de 1626 reconnoît que << la prérogative de tracer les Règles certaines dans ce qui intéresse le « Salut, n'a été donnée sur tous qu'au Souverain Pontife (1). » Mais nous venons de voir que celle de 1682 recont oît en lui la même prérogative, puisque, selon elle, les Décrets Dogmatiques du Souverain Pontife s'adressent à toutes les Eglises particulières, et que chacune d'elles doit l'écouter, comme étant le Docteur universel, lorsqu'il annonce la Foi de l'Eglise de sorte que, si les autres Pasteurs entrent avec lui, et par l'ordre de Jésus-Christ, en partage de la prérogative de l'enseignement, lui seul, par sa Primauté divinement instituée et qui s'étend à tous, en possède la plénitude: Inesse Apostolicæ Sedi ac Petri Successoribus Christi Vicariis rerum spiritualium plenam potestatem (2). L'Anonyme oseroit-il contester aux Evêques le pouvoir de tracer à leurs Diocésains « des Règles certaines dans ce qui «< intéresse le Salut? » Veut-il insinuer que ces mots, Règles certaines, ont un rapport quelconque avec l'infaillibilité ? N'est-il pas clair, au contraire, que le devoir indispensable de chaque Evêque est de tracer des Règles certaines dans toutes les choses relatives au Salut? Or, sans doute, le devoir est accompagné du pouvoir, sans quoi il ne seroit plus qu'un fardeau intolérable, que Dieu n'eût pas pu leur imposer avec justice. De ce devoir et du pouvoir qui l'accompagne, dérive l'injonc tion Apostolique que fait Saint Ignace aux Fidèles de Smyrne « d'obéir << à leur Evêque, comme Jésus-Christ obéissoit à son Père » : Omnes

(1) Diss. Hist., p. 52.

(2) Decl. Cl. Gall. de Eccl. potest.

Episcopum sequimini ut Jesus-Christus Patrem. De là vient encore qu'il avertit les Chrétiens de Philadelphie « qu'étant les Enfans de la « Lumière et de la Vérité, ils doivent fuir les mauvaises Doctrines, et << suivre l'Evêque eomme les Brebis suivent le Pasteur » Filii igitur Lucis et Veritatis, fugite partitionem et malas Doctrinas ; ubi autem Pastor est, illic ut Oves sequimini. Eufin, le saint Evêque d'Antioche donne aux Tralliens, comme une preuve certaine, « qu'ils ne vivent << plus selon l'homme, mais selon Jésus-Christ, mort pour eux, s'ils << demeurent soumis à l'Evêque comme à Jésus-Christ lui-même » : Cùm enim Episcopo subjecti estis ut Jesu-Christo, videmini mihi non secundùm homines vivere, sed secundùm Jesum-Christum, propter vos mortuum (1).

« Tous les Maîtres de la vie Spirituelle, dit le Père d'Avrigny, << veulent que les Inférieurs regardent Jésus-Christ comme présent « dans la personne du Supérieur, parce que c'est pour lui qu'ils pra<< tiquent l'obéissance, et qu'il en est le terme aussi-bien que le prin«cipe (2). » Saint Basile, Saint Benoît, Saint Bernard, Saint Ignace de Loyola, ont ainsi ennobli la soumission de l'entendement et de la volonté de l'homme pour l'objet Divin auquel elle se rapporte, et prescrit à leurs Disciples d'écouter avec simplicité leur Supérieur, comme ils écouteroient Jésus-Christ conversant pour eux: In illo Christum velut præsentem agnoscant.

Ces expressions, et d'autres du même genre dont les Ecrits de l'Antiquité abondent, sont encore plus énergiques que celles de l'Assemblée de 1626, pour désigner le pouvoir qu'ont les Evêques de tracer des Règles certaines dans les choses qui intéressent le Salut. Elles ne sont qu'un commentaire des paroles que Jésus-Christ adresse à ses Disciples, en leur ordonnant d'enseigner les Nations : « Celui qui vous « écoute, m'écoute » Qui vos audit, me audit (3). Or, de là on ne

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