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Telle est l'incurie extrême, pour ne pas dire la mauvaise foi, l'Ecrivain qui prétend avoir des droits à la confiance des Ecclésiastiques François.

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Il cite un autre passage comme faisant partie de la Lettre du Cardinal de Noailles, et conçu en ces termes : « Le Clergé n'a point eu « la présomption de vouloir soumettre à son Jugement et examen les « Ordonnances des Souverains Pontifes. »> Comparez encore ce passage avec l'Explication de 1710, et vous verrez que le quatrième Article dit simplement que l'Assemblée de 1705 «n'a point prétendu que « les Assemblées du Clergé aient droit d'examiner les Jugemens Dog<< matiques des Papes pour s'en rendre les Juges, et s'élever un Tri« bunal supérieur. » Ces deux dernières clauses changent à tel point le sens de la Proposition, qu'en les supprimant, comme l'a fait l'Anonyme, elle devient susceptible d'un sens favorable à l'infaillibilité du Pape; au lieu que leur addition exprime la vraie Doctrine de l'Eglise Gallicane, sa pratique et sa théorie depuis son origine jusqu'au moment actuel. Comparez enfin le passage cité par l'Anonyme avec la Lettre du Cardinal de Noailles, telle qu'elle est rapportée par le Père d'Avrigny et M. Bercastel, et vous verrez que ces deux Historiens ont soin de citer la phrase, en y joignant les deux clauses qu'a supprimées l'Anonyme.

Je sens que je m'occupe trop long-temps de ses réticences, et je crains qu'il ne soit aussi fastidieux de lire, qu'il l'est pour moi d'écrire, la preuve de tant d'inexactitudes. Ce travail n'est pourtant pas sans utilité, et il est bon que ces hommes à la plume légère, qui égarent le Lecteur en écrivant au hasard, sachent que leurs erreurs sont aperçues, et que le jour de la rétribution peut arriver pour eux à chaque instant. Il me lira, cet Anonyme! et je l'assure, en présence de Dieu, que je n'ai pas contre lui le moindre fiel. Mais j'ai cru son Ouvrage dangereux dans cet âge, où on est porté à croire sur parole celui qui montre le plus d'assurance, et cette persuasion seule a pu me déterminer à exposer au grand jour ses fautes nombreuses. Je désire qu'il puisse se justifier des altérations que je lui reproche d'avoir faites à la Lettre du Cardinal de Noailles. Mes reproches à cet égard ne sont fondés que sur des milliers de probabilités; car j'ai déclaré n'avoir pas

lù la Lettre elle-même. S'il peut en produire une copie authentique, où se trouvent les extraits qu'il en a donnés, alors je ne l'accuserai que d'avoir pris la peine de les transcrire dans sa Dissertation; car cette Lettre ne pourra plus être considérée comme l'ouvrage des Evêques de France, du moment où il sera prouvé qu'elle n'est pas conforme à l'Explication qu'ils chargèrent leur Président de transmettre au Pape en leur nom.

Venons-en à l'Explication elle-même, dont l'Anonyme cite enfin le quatrième Article, tel à peu près que nous l'avons rapporté tout à l'heure. Il n'en tire aucune induction favorable à sa cause; mais il prend soudain le ton magistral pour quereller les Assemblées de 1682 et de 1705, d'avoir employé des expressions dont les Novateurs pouvoient abuser (1). Que ne reproche-t-il aussi aux Apôtres d'avoir loué la diligence avec laquelle les Béroens confrontoient les Ecritures, quotidiè scrutantes Scripturas, parce qu'on s'est servi de ce passage pour attribuer aux Fidèles le droit de préférer l'interprétation privée à celle qui est appuyée sur l'autorité de l'Eglise (2)?

Au surplus, nous avons déjà montré que les Evêqués peuvent examiner les Décrets Dogmatiques du Saint-Siége, et rendre témoignage à la Foi de leurs Eglises, sans pour cela se constituer Juges du Pape ou de son Décret, ni s'ériger un Tribunal supérieur à celui du Siége Apostolique. Tel est le sens exact et naturel du quatrième Article de l'Explication donnée par les Evêques en 1710.

C'est donc vainement que l'Anonyme oppose au Clergé de France l'autorité d'Yves de Chartres, qui proteste n'avoir pas droit de juger le Souverain Pontife: Non est nostrum judicare de Summo Pontifice. Ce trait d'érudition n'a pas le moindre rapport avec la Déclaration de 1682, non plus que ses longs extraits de la Lettre de Walon, Evêque de Paris au douzième Siècle, qui refuse également de concourir à la condamnation judiciaire du Pape Paschal au sujet des Investitures (5).

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XIV. M. Plowden, avant l'Anonyme, combattoit la Doctrine du Clergé de France par l'acceptation des Bulles du Souverain Pontife. << Tous les Evêques de France, dit-il, si on en excepte les partisans « notoires du Jansénisme, se sont abstenus depuis cent ans de s'expliquer sur la Déclaration de 1682; mais leur conduite et leurs Ins«tructions Pastorales, en acceptant les Décrets Dogmatiques du SaintSiége, démontrent la persuasion où ils ont été de l'infaillibilité de leur Chef, et leur silence circonspect, qui n'est en lui-même qu'une « marque de neutralité, devient, par cette circonstance, la preuve « énergique d'un désaveu formel de la Déclaration. » Ici M. Plowden se dispense d'exposer la preuve qui résulte, selon lui, de l'acceptation des Bulles Vineam Domini et Unigenitus, parce que cette preuve est «< complétement administrée dans un excellent Ouvrage imprimé « en 1748, et intitulé: De Supremá Summi Pontificis autoritate « hodierna Ecclesiæ Gallicana Doctrina. Le mérite de cet Ouvrage, ajoute-t-il, ne peut être ravalé ni par les critiques de la Gazette <«< Janseniste, connue sous le nom de Nouvelles Ecclésiastiques, ni par «<les Arrêts des Parlemens qui en ont ordonné la suppression (1). »

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Sans discuter le mérite intrinsèque de l'Ouvrage auquel M. Plowden renvoie son Lecteur, j'avoue qu'une censure faite par la Gazette Ecclésiastique, ou même l'Arrêt de suppression, ne sont pas des preuves absolues de sa médiocrité ou de son danger. Voyons toutefois ce qu'en a dit M. d'Ormesson, lorsqu'il porta la parole au Parlement de Paris,

(1) Excepting the notorious adherents to the Jansenist party, the Gallican Prelates during the last hundred years have generally chosen to observe a cautious silence upon this matter, and this might be considered as a mark of neutrality, if their conduct in accepting Dogmatical Decrees of the holy See, and the numerous Pastoral Instructions of the most illustrious among them did not demonstrate their real conviction of the infallibility of their Chief as efficaciously as a formal disavowal of the Declaration could, etc....... We refer the reader for full satisfaction to an excellent work, printed in 1748 De Supremá Summi Pontificis auctoritate hodierna Ecclesiæ Gallicana Doctrina. The merit of which is not depreciated either by the criticisms of the Jansenistical Gazette entitled: Nouvelles Ecclesiastiques, or by the Sentence of suppression passed upon it by the French Courts of Parliament. (Consid. on the Mod. Opin., p. 104 et 105.)

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pour en requérir la suppression : « Contre la certitude des faits, contre « la notoriété publique des sentimens de la France, contre la foi des « monumens les plus authentiques. ...; l'Auteur de cet Ouvrage en

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treprend d'opposer l'Eglise Gallicane à elle-même, et de trouver « des armes contre elle jusque dans les Actes où réside le dépôt des << preuves les plus constantes de sa Doctrine. Parce que cette Eglise « a donné dans tous les temps des marques de son attachement inviolable à la Chaire de Saint Pierre...; parce qu'elle respecte, dans << la personne du Pape, le Vicaire de Jésus-Christ et le Chef visible << de l'Eglise Universelle.... l'Auteur veut en conclure qu'il a pour lui «<les suffrages de l'Eglise Gallicane, et il fait de vains efforts pour persuader à cette Eglise, contre ce qu'elle a dit elle-même, qu'elle « a adopté une opinion conforme à celle qu'il a plu à ce Docteur étranger de soutenir (1). Après ces paroles, qui montrent que M. d'Ormesson connoissoit assez bien la marche des Adversaires anciens et modernes de l'Eglise Gallicane, il reproche à l'Auteur une foule de méprises, d'erreurs de fait, d'équivoques grossières dont il a rempli son Ouvrage, par l'ignorance où il paroît être du style de la France, et même de la véritable valeur des expressions dont il se sert pour donner quelque couleur à ses argumens. Il relève aussi l'infidélité des citations, et en particulier celle des Remontrances du Parlement, de 1461, où l'Auteur restreint « à la seule Eglise de Rome ce qui << n'est dit, dans les Remontrances, que de l'Eglise en général. »

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Faute de pouvoir comparer l'Ouvrage avec la critique sévère qu'en fait M. d'Ormesson, je n'assurerai pas qu'elle soit parfaitement exacte; mais son opinion, mise dans la balance, et surtout les raisons qu'il allègue pour la maintenir, engageront peut-être le Lecteur Anglois à ne pas accorder, sans examen, au Docteur qu'exalte si fort M. Plowden, la confiance illimitée qu'il demande, à son ordinaire, sans la motiver.

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Quiconque lira, dit M. Plowden, les Lettres des Evêques qui gouvernèrent les Eglises de France en 1651, 1653, 1656 et 1661,

(1) Arrêt du Parlement de Paris, du 26 Juin 1748.

« aux Papes Innocent X et Alexandre VII, restera convaincu qu'ils " tenoient pour l'ancienne Doctrine (1); » c'est-à-dire, dans le style de M. Plowden, pour l'infaillibilité du Pape. Après une assertion si péremptoire, on s'attend à trouver quelque échantillon de preuve. Il n'y en a pas une seule, et on ne peut que s'émerveiller de la méthode sommaire qu'emploie cet Ecrivain pour convaincre ses Lecteurs. Déjà. nous avons parcouru la plupart des époques qu'il se contente de rapporter en chiffres. Il se prévaut de l'Avertissement donné par les Evêques de France en 1626, et on a vu que la Doctrine de cette Assemblée ne contredit en rien la Déclaration de 1682. « On défendit l'infaillibilité du Pape, ajoute M. Plowden, dans une thèse soutenue, « en 1661, au Collège de Clermont, régi par les Jésuites, et M. de Marca, alors Archevêque de Paris, dicta à Baluze un petit Com«mentaire en faveur de l'infaillibilité du Pape. Or, l'autorité de M. de Marca, est-il dit dans la phrase précédente, « ne peut être dé« clinée par aucun des Catholiques qui combattent les prétentions du Saint-Siege (2). Que signifie ce langage inconcevable, et comment le mot équivoque de prétentions du Saint-Siége, pretensions of the holy See, a-t-il pu échapper à M. Plowden, lorsqu'il s'agit d'une Doctrine, qui, selon lui, forme un des Préliminaires de la Foi (3)?

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(1) Their successors who governed the Churches of France in 1651, 1653, 1656 and 1661, must be admitted as supporters of the old Doctrine, by whoever reads their several Letters to the Popes Innocent X and Alexandre VII. (Consid. on the Mod. Opin., p. 108.)

(2) In 1661, the infallibility of the Pope in Decisions of Faith having been publickly asserted in a These in Clermont College at Paris, de Marca, then Bishop of the Diocese, dictated to Baluze a short Commentary upon it..... If we produce the famous de Marca as an evidence on our Side, it is merely because his authority can never be refused by Catholic opponents of the pretensions of the holy See. (Ibid, p. 106.)

(3) Pretension. (prætensio, Latin; prétention, French.) I. Claim true or false. II. Fictitious appearance. (Johnson's Dic ionary. )

Le Docteur Johnson cite, pour justifier cette double interprétation, le témoignage de plusieurs Ecrivains, et particulièrement celui du Docteur Swift et du Chancelier

Bacon,

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