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pairie ni le conseil-d'Etat, ces deux succursalistes du gouvernement, qui empêcheront Timon de dire la vérité å qui il faut la dire.

Il est temps, enfin, qu'on sache si nous ne pourrons pas mourir comme nous voulons, sans que le gouvernement s'en mêle, si les citoyens l'ont constitué le vengeur orthodoxe de leur conscience et de leurs funérailles, et si la liberté des cultes n'est qu'un mot!

E..

DÉFENSE

DE L'ÉVÊQUE DE CLERMONT.

(29 décembre 1838).

MES BÉVÉRENDS PÈRES,

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Je vous demande un million de pardons si j'entre un peu trop brusquement en matière ; mais il m'avait été dit voyez comme on est méchant! qu'il y avait parmi vous des gens qui ne croyaient pas à ce que nous croyons, d'autres qui croyaient à tout, et d'autres, en plus grand nombre, qui ne croyaient à rien du tout; que vous seriez tout-à-fait hors

d'état de distinguer la grâce efficace de la grâce concomitante; que vous aviez pour la plupart fait votre cours de théologie au balcon de l'Opéra, et que si vous n'étiez pas très-forts sur les mystères de la Sainte-Eucharistie, vous saviez au juste, en revanche, de combien de doigts il faudrait raccourcir les jupes des danseuses. J'allais d'après cela, vous comprenez-bien, vous décliner mon exception d'incompétence, ratione personarum; mais l'on m'avait trompé, et ce n'est pas une illusion. Je vois son Eminence monseigneur le ministre des cultes qui s'asseoit dans son fauteuil pontifical; les Conseillers d'État lui servent de grands-vicaires; les Maîtres des requêtes portent l'étole des diacres, et les Auditeurs, enfants-de-choeur, font fumer l'encens, dans leurs cassolettes, devant le trône de Monseigneur. J'assiste à un

véritable Concile, à un concile œcuménique, et je vous tiens, vénérables et saints docteurs, pour ce que vous êtes.

Je pourrais peut-être, en commençant, me plaindre avec quelque raison, mes Révérends pères, de ce que vous ne m'avez guère laissé le temps de me repentir ou de me justifier. Entre nous, vous avez mené un peu vite mon affaire, et je vois bien que vous êtes pressés d'en finir. J'ai hâte aussi de vous dire votre fait.

Il n'y a d'absolu, mes Révérends pères, que la religion, parce qu'elle est une, éternelle, révélée. Nous sommes ou nous ne sommes pas; nous disons vrai ou nous disons faux; nous valons pour tous les temps, pour tous les lieux, pour tous les hommes, ou nous ne va

lons pour aucun temps, pour aucun lieu, pour aucun homme.

Il en est de même de la morale religieuse.

Il n'en serait pas de même de la morale humaine, sujette aux vicissitudes. des siècles, des gouvernements et de l'opinion.

Il n'en est pas non plus de même des législations qui se formulent et se moulent sur le tempérament civil et politique de chaque peuple.

C'est parce que les législations n'ont qu'une application transitoire qu'elles n'ont qu'une sagesse relative.

Elles figurent l'homme, elles doivent mourir comme l'homme. Elles figurent

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