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le temps, elles doivent passer comme

le temps.

Lorsqu'un peuple change la forme de son gouvernement, l'office du législateur consiste non-seulement à faire des lois nouvelles qui s'adaptent à cette forme nouvelle, mais encore à abroger les lois anciennes qui ne s'y adaptent plus. Au lieu d'en agir de la sorte, vous avez entassé pêle-mêle dans votre législation, les édits de l'ancienne Monarchie, les lois de la République, les décrets de l'Empire, les ordonnances de la Restauration et les rubriques de Juillet, et vous mettez la main au hasard sur les uns ou sur les autres, sans commencer par vous demander si vous êtes encore sous Louis XIV, sous Robespierre, sous Napoléon, sous Charles X, ou sous Louis-Philippe.

Vous n'êtes pas les hommes de votre temps, parce que vous voulez être les hommes de tous les temps; vous n'avez pas de tenue dans vos actions, VOS mœurs et vos jugements, parce que vous n'en avez pas dans vos lois, et vous n'appliquez ici les anciennes règles à des cas nouveaux, que parce que vous confondez la vieille société de nos pères et la nôtre.

Sous Louis XIV et depuis, l'être humain ne pouvait entrer dans la vie, se reproduire et retourner à la terre, sans que la religion ne présidât à sa naissance, à son mariage, à sa mort. La religion était tout l'homme, la religion était tout l'Etat. Spirituelle par ses sacrements, civile par ses registres, politique par ses empêchements. On était catholique ou l'on n'était rien, pas mê

me époux légitime. Sans la participation orthodoxe du catholicisme, point de place au foyer de l'État, point de liens matrimoniaux, point de fosse au cimetière commun. Dans cet arrangement de la société, l'Appel comme d'abus avait été déféré aux parlements pour faire équilibre, et les coactions de l'autorité séculière qui obligeaient le prêtre à donner la communion et à dire des prières, n'étaient que la compensation des prédominances de l'autorité ecclésiastique.

Sous Napoléon, on ne se piquait pas de liberté comme vous. Citoyen, soldat, prêtre, tout pliait sous son bras de fer. Il avait réglé militairement la société, le sanctuaire et la caserne. Vous ne me faites pas l'effet d'être très-militaires vous autres, quoique vous m'ayez dépêché un

général pour disserter avec moi d'orthodoxie. Napoléon employait ses généraux à d'autres querelles. Despote, il faisait des lois despotiques; il était injuste, mais il était conséquent.

Vous ne l'êtes pas, conséquents, vous! car la Charte a proclamé la liberté des cultes, et vous nous ôtez la liberté du nôtre. Vous nous contraignez par la menace de vos appels, à confesser des moribonds, à absoudre des impénitents et à psalmodier des prières. Si nous refusons, vous commettez un prêtre étranger, à la place du propre pasteur, et si vous ne rencontrez pas de prêtre pour faire cet honnête métier-là, vous souffrez que le maire brise les gonds du porche, et qu'il s'installe dans l'église avec son mort, ses chapes et sa liturgie! Un clerc jongleur, un laïque scandaleux, voilà vos

aides de force dans des obsèques toutes spirituelles et toutes volontaires! L'ordinaire méprisé, le curé en fuite, les parvis déserts, un cadavre sans absolution, un autel sans Dieu, des prières sans foi, voilà vos cérémonies, votre culte et vos libertés !

Non-seulement la religion, la Charte et la philosophie, condamnent la comédie de ces railleuses funérailles, mais encore on peut dire que les lois que vous invoquez, que vos propres lois ne son pas même pour vous.

En effet, si votre maire-prêtre se met à chanter, il peut donc chanter toutes sortes de chants sur toutes sortes d'airs. Alors il viole l'art. 46 de la loi du 18 germinal an x, qui veut que les églises ne soient consacrées qu'à un seul culte.

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