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vision dans les familles, la discorde dans la société; qui ont causé lant de malheurs, provoqué tant de crimes, fait couler tant de

sang. Au moment ou Le Coz traçait ces lignes si coupables, il s'occupait aussi, avec quelques autres évêques intrus, des moyens à prendre pour convoquer un concile national. Ils espéraient donner, de cette manière, quelque importance à l'Église constitutionnelle, et la tirer ainsi de son obscurité. Déjà dans une encyclique qu'ils avaient publiée , ils annonçaient leur projet touchant la tenue de ce futur concile. Le 22 juin 1797, ils adressèrent une circulaire à leurs collègues dans l'intrusion, afin de les engager à convoquer les diocèses de leur arrondissement métropolitain, pour le concile national, à Paris, au commencement du mois d'août. Ils disaient que presque tous les membres de leur Clergé étant plongés dans une affreuse indigence, ils doutaient

que les évêques eussent pu amener au concile un ou plusieurs théologiens, mais qu'ils en avaient le droit. Ce n'étaient pas seulement les évêques intrus qui étaient convoqués, on y appelait aussi les presbytères. Nous parlerons bientôt des opérations de ce faux concile, qui parait avoir été réuni dans le but d'affermir dans l'erreur les schismatiques chancelants , en leur montrant un corps de pasteurs occupés des besoins de l'Église; et, certes, la précaution n'était pas inutile,

à cette époque, il y avait bien des retours à l'unité. Une grande partie du Clergé constitutionnel de Paris rentra alors dans le sein de l'Église, et reconnut de nouveau l'autorité de M. de Juigné, archevêque de la capitale. Il y eut des rétractations d'ecclésiastiques en

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car,

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Bretagne, surtout à Nantes, ou l'évêque intrus Minée, après avoir, en 1793, abjuré son sacerdoce, n'avait pas repris ses fonctions (1). Ce fut peut-être pour réchauffer l'attachement des partisans du schisme à l'Église constitutionnelle, que le régicide Audrein fit paraitre, à cette époque, une Apologie de la religion contre les prétendus philosophes. Cet homme, teint du sang de son roi, n'était guère propre à défendre la plus sainte des causes, et à parler le langage de la foi, après avoir prononcé la condamnation de l'innocence et de la vertu; aussi doutons-nous que son livre ait eu du succès.

On a vu que Bonaparte, alors général des armées de la république, faisait avec succès la guerre en Italie, et qu'il était entré dans les Étais romains. Pie VI, qui n'avait pas de forces suffisantes pour résister à cette armée victorieuse, se vit obligé de traiter avec la république française, et de signer avec elle un traité de paix qui lui imposait les conditions les plus onéreuses. Un des plénipotentiaires qui s'occupèrent de ce traité étail Breton, natif de la ville de Nantes, et se nommait François Cacault. Ancien professeur de mathématiques à l'École Militaire, à Paris, il était devenu, par l'effet de la révolution, chargé des affaires de France à Rome, ou

(1) Ce malheureux, oubliant entièrement les engagements sacrés qu'il avait pris à la face des saints autels, contracta une union sacrilége avec une femme nommée Marie-Marthe-Félicité Martinet. Il paraît qu'il se fixa à Paris, et qu'il y devint épicier. Il mourut dans cette ville, rue de l'Arbalète, à l'âge de soixante-neuf ans, le 25 février 1808. Cetie date est très-certaine, car nous l'avons prise sur l'acte de son décès, qui nous a été communiqué. On lui donne, dans cet acte, les titres de propriétaire et de pensionnaire ecclésiastique. Sa prétendue épouse lui survécut.

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Il..

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il se montra assez modéré. Ce traité de paix, conclu le 19 février 1797, avait été précédé d'une déclaration de Bonaparte en faveur des prêtres déportés qui se trouvaient dans les États romains. Une partie de ces États

ayant été envahie par l'armée française, ils craignaient, avec quelque raison sans doute, d'éprouver des persécutions de la part de leurs compatriotes. Une proclamation de ce général les rassura. Il y disait : « La » loi de la convention défend aux prètres réfractaires » de rentrer sur le territoire de la république française, » mais non pas de rester sur le territoire conquis par » les armées françaises. » ·D'après cette décision les prêtres exilés se rassurèrent, et avec d'autant plus de raison, que Bonaparte se montra même bienveillant à leur égard, en les plaçant dans des couvents d'hommes, et en obligeant les supérieurs de ces maisons à leur fournir les choses nécessaires à la vie. Parmi ces ecclésiastiques, il y avait quelques Bretons, et entre autres le Père Lagain, né dans les environs de Guingamp, religieux dominicain du couvent de Nantes, et zélé prédicateur. Il s'était élevé avec force contre le serment, en 1791, dans la ville qu'il habitait, et avait préféré l'exil à l'apostasie. Il se dévoua au soin spirituel des malades dans les hôpitaux de l'armée française, et, comme il parlait bien l'italien, qu'il avait d'ailleurs, en transposant une lettre, changé son nom en celui de Lagani, on le croyait religieux du pays, et il inspirait ainsi moins de défiance aux républicains.

Les prêtres bretons, réfugiés en Allemagne, ne jouirent pas, à l'approche des armées françaises dans ce pays, de la sécurité que Bonaparle avait assurée à ceux qui se trouvaient en Italie. Commandées par un général breton, le célèbre Moreau, de Morlaix, elles remportaient de fréquentes victoires, et poussaient leurs conquètes assez avant dans cette partie de l'Europe. Ces armées inspiraient une si grande terreur aux Français expatriés, qu'à leur approche ils s'enfuyaient et allaient chercher au loin un nouveau refuge. Déplorable effet des discordes civiles, qui détruit lout le plaisir que l'on goûte ordinairement à relrouver des compa

à triotes sur une terre étrangère, et qui fait qu'on ne les regarde plus que comme des ennemis !

En Angleterre, les prêtres déportés continuaient à jouir de la protectiou que le gouvernement leur avait accordée, dès leur arrivée dans ce pays. Ceux d'entre eux qui avaient obtenu un logement dans le château royal de Winchester, et qui étaient au nombre de sept cents, en furent assez brusquement expulsés en 1797, pour faire place à des troupes qui devaient y être logées. Mais l'autorité prit soin de leur donner d'autres asiles. Ce fut alors qu'elle leur ouvrit le vieux château de Thames près d'Oxford, où se trouvèrent réunis, ainsi que nous l'avons déjà dit, plus de cent prêtres, la plupart Bretons, sous la direction de M. Desponts, ancien principal du collège de Saint-Brieuc. Les autres habitants de Winchester allèrent s'établir, partie à Reading et partie à Padington, où le gouvernement leur assura des logements. Plusieurs se fixèrent à Londres, et un certain nombre rentra en France. Les affaires publiques y prenaient une tournure si favorable qu'on se flattait de voir bientôt la religion, sinon recouvrer son empire sur tous les

cours, au moins n'y être plus persécutée. Parlout les églises étaient ouvertes en Bretagne, et les prêtres ca tholiques y exerçaient publiquement le culte divin sans le moindre obstacle.

Les prêtres constitutionnels profitèrent de cette époque de calme pour réaliser le projet qu'ils avaient révé d'un concile prétendu national. Ils l'ouvrirent à Paris, dans l'église de Notre-Dame, le 15 août 1797. Il était composé de trente-un évêques intrus, faisant partie des quatre-vingt-cinq que l'assemblée nationale avait imposés à l'Eglise de France en 1791 ; des procureurs de onze autres évêques intrus et de la même origine, qui n'avaient pu assister au concile ; de cinq députés de presbytères, c'est-à-dire d'administrations de diocèses, représentant les administrations capitulaires, et de cinquante-deux députés du Clergé des diocèses. La Bretagne avait fourni son contingent à ce conciliabule : Le Coz, intrus de Rennes, et Jacob de Saint-Brieuc figuraient parmi les évêques présents. Le fameux Audrein était le procureur de Le Masle de Vannes. Nantes n'ayant pas de presbytère, n'avait pu choisir de député, el Quimper, qui en possédait un, avait omis d'en envoyer. Mais le Clergé des cinq diocèses constitutionnels de la province était représenté par cinq prétres : un pour chaque diocèse. L'abbé Lanjuinais de Rennes était député d'Ille-et-Vilaine; Lancelot, recteur de Rhétiers, l'était de la Loire-Inférieure; Gautier, du Morbihan ; Serandour, du Finistère; el Bouetard, des

Côtes-du-Nord. Tous les prêtres eurent voix délibéra· tive avec les évêques. Comme cette assemblée n'avait

élé convoquée par aucune autorité ecclésiastique ou

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