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que

que devaient

l'étaient les évêques légitimes de Bretagne, qu'il ose traiter de fanatiques ?

On comprend aisément l'irritation éprouver à celle époque les faux pasteurs de l'Église constitutionnelle. La persécution contre les prêtres catholiques était devenue moins violente, et, en Bretagne, on tolérait dans les campagnes du département d'Ille-et-Vilaine, qu'ils fissent leurs fonctions dans les églises et qu'on sonnât les cloches. Le nouveau pape, dans son encyclique, ne tenait pas, touchant le serment, un autre langage que celui de Pie VI; aussi les auteurs des Annales de la religion eurent-ils l'audace de qualifier de pièce infâme, cet acte authentique du chef visible de l'Église. Le nombre des adhérents des intrus était loin d'augmenter. Il n'y avait donc aucun principe de vie, aucun espoir d'avenir dans celle société schismatique. En vain les évêques constitutionnels assemblaient des synodes et annonçaient comme prochain un nouveau concile national; en vain ils prélendaient représenter l'Église de France, on savait bien qu'ils n'étaient que des sectaires. Le Coz et Audrein étaient ceux qui, en Bretagne, s'agitaient le plus pour le soutien de leur cause. L'un et l'autre, anciens professeurs de littérature, s'étaient crus transformés en savants théologiens depuis la révolution. Le Coz écrivait sans cesse, et Audrein ne lui cédait guère sur ce point. Ce dernier adressa aux catholiques, qu'il appelait dissidents, une lettre dans laquelle il prétendait montrer que les bulles ne sont pas nécessaires aux évêques de France pour gouverner leurs diocèses, et dans laquelle aussi il assurait que les intrus ne s'étaient

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pas séparés volontairement de la communion du Pape; ce qui ne prouvait nullement qu'ils ne le fussent pas néanmoins, altendu que l'Église n'a jamais demandé à ses enfants rebelles leur permission ou leur consentement pour les excommunier et les rejeter de son sein. On voit à quelles misérables raisons étaient réduits les champions de l'Église constitutionnelle pour défendre la mauvaise cause qu'ils avaient à soutenir.

Un des moyens que les évèques intrus croyaient les plus propres à perpétuer leur schisme était de remplir leurs prétendus siéges épiscopaux, quand ils devenaient vacants. Mais en 1800 ils n'ailendirent

pas

la mort de Suzor, faux pasteur de Tours, pour provoquer une nouvelle élection. Il avait été frappé de paralysie au conciliabule de 1797, et depuis ce moment il s'était retiré dans la paroisse dont il était curé lorsqu'il envahit, en 1791, le siége de M. de Conzié. On décida de lui donner un coadjuteur, et l'abbé Lanjuinais, de Rennes, frère du fameux Lanjuinais qui s'était montré si hostile aux prêtres fidèles, obtint les voix du clergé et du peuple constitutionnels de Tours. Cette élection, faite contre les règles, n'eut aucune suite. Lanjuinais ne fut pas sacré, et les catholiques de la Touraine furent préservés de la présence d'un des plus ardents schismatiques que la Bretagne ait fournis.

Un autre prêtre de la ville de Rennes tenait à cette époque une conduite bien différente de celle de Lanjuinais. Au lieu de s'occuper comme celui-ci à soutenir le schisme, enfant soumis de l'Église, il employait son temps à de bonnes æuvres qui le faisaient regarder comme un nouveau Vincent de Paul, et excitaient l'admiration des protestants eux-mêmes. Nous voulons parler du vénérable abbé Carron. Nous avons déjà dit qu'obligé de quitter Jersey et de se rendre en Angleterre au commencement de 1797, il avait formé à Londres, où il se fixa, plusieurs établissements très-utiles, en faveur de diverses classes d'émigrés qui souffraient le plus de leur position. A tous ceux que nous avons déjà énumérés, il faut ajouter une pharmacie pour les malades, commencée d'abord à Jersey. Ils y trouvaient, outre les médicaments, des bouillons et du vin. Il plaça à la tête de l'hospice des femmes françaises une personne d'une haute piété et d'un grand mérite, mademoiselle de Villiers, d'une famille noble de Normandie. Elle s'y faisait admirer par son zèle et sa charité que rien ne rebutait. Le pensionnat des jeunes gens et celui des jeunes personnes, sagement dirigés, prenaient chaque jour de nouveaux accroissements, et ils acquirent une assez grande importance pour mériter une visite du comte d'Artois, depuis Charles X, qui se trouvait alors à Londres. Il la fit le 4 mars 1800, et se montra trèssatisfait de toutes les œuvres que la charité de l'abbé Carron avait produites. En quittant ce vénérable prêtre,. il l'engagea à ménager sa santé, « elle nous est si pré

à » cieuse, lui répéta-t-il plusieurs fois ; vous n'en avez » pas assez de soin.. » Paroles bien flatteuses, puisqu'elles sortaient d'une bouche si auguste, et très-propres à encourager le digne ecclésiastique à qui elles étaient adressées.

Dans sa visite, l'excellent prínce ne négligea pas l'hospice des prêtres infirmes; il alla les voir, leur témoigna de l'intérêt et leur exprima le, désir qu'ils

sans

pussent rentrer bientôt dans leur patrie, et y exercer les fonctions du saint ministère. Cet hospice de prêtres français infirmes était une des æuvres les plus louables de M. Carron, et elle paraissait d'aulant plus utile que le nombre des ecclésiastiques déportés résidants à Londres alteignait alors un chiffre assez considérable. D'après un recensement fait à cette époque dans la capitale de l'Angleterre, il s'y trouvait cinq mille six cent vingt-un prêtres français pensionnés par

le

gouvernement, sans compter ceux qui, pouvant suffire à leurs besoins par leurs ressources personnelles, ne recevaient

pas

de secours, Parmi ces prêtres il en rentrait quelques-uns en France; mais cette démarche n'était

pas

tout-à-fait danger, car les lois révolutionnaires qui les proscrivaient paraissaient être encore en vigueur, et, quoique le gouvernement se montrât tolérant à leur égard, ils avaient tout à craindre des autorités locales qui souvent prenaient à l'égard de ces pauvres exilés les mesures les plus arbitraires. A celle époque deux prêtres, sans doute du diocèse de Quimper ou de celui de Léon, revinrent dans le département du Finistère et célébraient la messe dans des chambres. Le commandant de ce département, en ayant été informé, le leur défendit et leur proposa de se réunir aux constitutionnels. Ils n'avaient pas quitté leur pays, et supporté huit années d'exil par horreur du schisme pour consentir à y participer ensuite ; ils rejetèrent donc sans hésiter cette proposition ; mais ils se virent obligés d'aller offrir le saint sacrifice dans une église occupée par les intrus; nécessité à laquelle avaient été précédemment réduits par lui

beaucoup de prêtres catholiques, lors de l'invasion des églises par les mêmes intrus en 1791. Nous disions tout à l'heure

que

le

gouvernement consulaire se montrait tolérant à l'égard du Clergé catholique. En effet, il diminuait graduellement la rigueur de ces lois barbares que la haine contre la religion avait enfantées. Ainsi le général Brune, envoyé

pour

faire cesser la guerre civile en Bretagne, traila très-favorablement les prêtres fidèles. Il mit en liberté et sans conditions ceux d'entre eux qui étaient détenus à Rennes et à Vannes. Il leur donna à tous des cartes de sûreté, et la permission d'exercer le culte divin, en les exhortant à prêcher partout la paix, la concorde et la soumission. En vertu de cette seule clause, on reprit l'exercice public de la religion dans les campagnes voisines de Rennes, dans les faubourgs de cette ville, et l'on s'occupa de réparer des églises pour

les catholiques dans la ville mème. A Lorient, les filles de la Sagesse ayant été rappelées, pour desservir de nouveau l'hôpital, elles obtinrent l'ouverture de la chapelle de cet établissement, et la présence d'un prêtre catholique ; condition qu'elles avaient mise à leur rentrée. Celte chapelle fut rouverte le 29 juin 1800, au grand contentement des fidèles, qui s'y portèrent en foule, et qui, depuis long-temps étaient privés des secours de la religion, car il n'y avait que des intrus dans cette ville. Le Masle, comme nous l'avons dit, y tint son synode, avec un très-petit nombre d'adhérents, peu de jours après l'ouverture de la chapelle de l'hôpital. Un des soins de ces schismatiques fut de provoquer une pétition d'ardents révolutionnaires, afin que

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