Sayfadaki görseller
PDF
ePub

n'eût eu que les officiers d'existants; les sousofficiers et soldats n'eussent été réunis que le dimanche àu chef-lieu de leur commune. Les 400,000 hommes de l'armée de réserve n'eussent existé que sur le papier; ils eussent seulement été soumis à une revue tous les trois mois, pour certifier leur existence, et rectifier les signalements. Ces 1,200,000 n'eussent aussi soustrait à l'agriculture que 280,000 hommes.

2o Les Romains, les Grecs, les Espagnols, sont des nations méridionales; dans leurs siècles de gloire, leurs armées furent patientes, disciplinées, infatigables, jamais découragées. Les Suédois, sous Gustave Adolphe et sous Charles XII; les Russes, sous Souwarow, étaient agiles, intelligents, impétueux. Les circonstances territoriales du pays, le séjour des plaines ou des montagnes, l'éducation ou la discipline, a plus d'influence que le climat sur le caractère des troupes.

3° Les institutions militaires des Anglais sont vicieuses: 1° ils n'opèrent leur recrutement qu'à prix d'argent, si ce n'est que fréquemment ils vident leurs prisons dans leurs régiments; 2° leur discipline est cruelle; 3° l'espèce de leurs soldats est telle, qu'ils ne peuvent en tirer que des sous-officiers médiocres; ce qui les oblige à multiplier les officiers hors de toute proportion; 4° chacun de leurs bataillons traîne à sa suite des centaines de femmes et d'enfants: aucune armée n'a autant de bagages; 5° les places d'officiers sont vénales: les lieutenances, les compagnies, les bataillons s'achètent; 6° un officier est à la fois major

dans

dans l'armée et capitaine dans son régiment: bizarrerie fort contraire à tout esprit militaire.

IIe NOTE.

Infanterie.

(Page 93.)

,,1° Mais le plus grand vice de nos bataillons, c'est de n'avoir qu'une seule espèce d'infanterie. Autrefois nous en avions de deux espèces; les piquiers qui combattaient de pied ferme, et les arquebusiers destinés à tirailler......

(Page 96.)

,,Voici de quelle manière je compose mon bataillon, que je nomme cohorte, pour rappeler que j'ai en vue l'organisation romaine. La cohorte, en bataille, n'a d'autre division naturelle que celle des rangs: j'adopte donc cette division consacrée par l'exemple de l'ancienne légion romaine, et je fais, de chaque rang, une compagnie de ligne, ce qui me donne trois compagnies de ligne par cohorte, puisque nous nous formons en bataille sur trois rangs. La première compagnie, formée de soldats choisis, non pas à la taille, mais parmi les plus braves, les plus instruits et les plus aguerris, formera le premier rang, qui est le plus exposé, et qui doit servir d'exemple aux autres: je lui conserve le beau nom de grenadiers, illustré par tant d'exploits, et qui rappele des souvenirs si glorieux. La seconde compagnie, formée par un deuxième choix, sera placée au troisième rang, et enfin la troisième compagnie, composée de soldats les plus novices et les moins braves, encadrée au deuxième rang, entre deux rangs d'élite, sera contrainte de faire son devoir......

[ocr errors]

(Page 99.)

,, Oatre ces trois compagnies de ligne, nous organiserons une quatrième compagnie de troupe légère, à laquelle nous conN. Tome I.

13

serverons le titre de voltigeurs, qui désigne fort bien le genre de leur service; car il est certain qu'il faut créer deux espèces d'infanterie : l'une formant des masses ou des lignes, pour sou̟tenir le choc et l'effort de la bataille, et renverser l'ennemi; et l'autre, pour le reconnaître, le harceler et le poursuivre; c'est une vérité incontestable pour quiconque a fait la guerre......

(Page 166.)

,, L'éducation des troupes légères et celle des troupes de ligne ne doivent pas plus se ressembler que leurs services. A quoi bon enseigner aux voltigeurs des mouvements graves es réguliers, et des mouvements de ligne, s'ils ne doivent jamais être en ligne, ni en faire usage? exerçons les plutôt à courir, à sauter, à nager, à franchir tous les obstacles, à se couvrir de tous les accidents du terrain, à se disperser en avant des lignes; à se rallier, à toutes jambes, pour se pelotonner contre la cavalerie; à se mêler et à combattre avec nos cavaliers légionnaires; à sauter en croupe derrière eux, et surtout à tirer, avec beaucoup d'adresse, dans toutes sortes de positions: voilà l'éducation qui convient à la nature de leur service,..............

(Page 168.).

Les voltigeurs sont destinés à combattre et à marcher isolément; il est donc inutile de leur donner un pas uniforme, et de leur enseigner à manoeuvrer avec régularité et ensemble, comme les troupes de ligne. Il suffit de les habituer à se réunir rapidement, en cercle, contre la cavalerie, et à se rallier derrière les lignes. Ils doivent, dans le premier cas, se rassembler au pas de course, se pelotonner tumultuairement autour de leurs officiers, et former un cercle plein, qui présente des feux et des baïonnettes de tous côtés: c'est la manière la plus prompte et peut-être la meilleure de former une petite troupe contre la cavalerie......

"

(Page 200.)

Une partie des voltigeurs de la première ligne sera dispersée en avant du front des cohortes. Le nombre de ces tirail

leurs doit être proportionné à l'étendue de la ligne, à raison de trois ou quatre pieds par homme, espace nécessaire pour qu'ils puissent agir librement. Ce service n'emploiera guère qu'une demi-compagnie par cohorte, les autres voltigeurs se pelotonneront derrière la cohorte, ou resteront en reserve, prêts à succéder aux premiers tirailleurs, auxquels le repos devient nécessaire après deux ou trois heures de ce métier fatigant et périlleux. C'est cette réserve de voltigeurs qu'on emploiera à ramasser les blessés de la ligne, pour les transporter aux ambulances; à aller shercher des suppléments de cartouches, au parc, et enfin à tous les offices qui forcent à quitter les drapeaux: de sorte que les soldats de ligne, n'ayant plus aucun prétexte de quitter leurs rangs, s'habitueront à ne jamais les abandonner, et à rester inébranlables à leur poste: ce sera le moyen de conserver les lignes garnies et sans brèche. Les voltigeurs de la deuxième ligne se pelotonneront, à droite et à gauche de leurs cohortes en colonne; ou bien, lorsque les colonnes formeront des carrés, on les placera aux quatre angles, dans les positions que les faces laissent dégarnies de feu......

(Page 212.):

„Les tirailleurs peuvent être de la plus grande utilité pour favoriser les approches des lignes ennemies, et détourner ou troubler leur feu: ils ne doivent pas craindre de courir à deux ou trois cents toises, en avant, pour s'établir à leur portée, et les désoler à coups de fusils, d'autant plus sûrement, qu'elles ne pourent pas se venger; car, avec un peu d'intelligence et d'habitude, ils se mettent tous à couvert: les uns se tapissent au fond d'un fossé, les autres se couchent dans un sillon; ceux-ci se cachent derrière les arbres, ceux-là s'embusquent au milieu des haies et des bouquets de bois......

(Page 214.)

„Et l'ennemi lancera sans doute sa cavalerie, pour éloigner et châtier ces tirailleurs importuns: mais nos voltigeurs savent s'en garantir: ils se rallient à toutes jambes, se pelotonnent et forment différents petits globes de feu, d'autant plus diffici

les à aborder, que chaque soldat, armé d'un fusil double, a deux coups à tirer......

(Page 123.)

,,Notre tactique subdivise, de plus, les rangs en compagnies d'une cohorte, en huit et en seize parties; ce qui fixe à huit et à seize, le nombre des sergents et des caporaux nécessaires pour commander ces sections: les mêmes sous-officiers seront toujours chargés du commandement des mêmes sections, afin d'intéresser leur amour-propre à soigner l'instruction et la discipline des soldats, sous leurs ordres.

(Page 193.)

, 2o D'après mon organisation légionnaire, que je prie le lecteur de se rappeler: les grenadiers forment le premier rang; la troisième compagnie, le second; et la deuxième compagnie, le troisième. Les trois capitaines se placeront chacun à la droite de leurs compagnies ou de leurs rangs; les trois lieutenants occuperont des places semblables à la gauche: la cohorte se trouvera ainsi encadrée entre ces six officiers qui préviendront et empêcheront, par leur présence immédiate, les flottements et le désordre qui, dans les moments critiques, commencent ordinairement par les flancs, les parties faibles de tout ordre de bataille. Ils se trouveront placés sur la méme ligne que leurs soldats, qu'ils animeront et encourageront par leur exemple. Les six sous-lieutenants se placeront, à égale distance, derrière la cohorte, pour maintenir l'ordre, et empêcher 'qu'aucun soldat ne quitte son poste. Les sergents et les caporaux prendront place, chacun à la droite de leur section......

(Page 169.)

,,On exercera les voltigeurs à se mêler à la cavalerie légère, et à combattre avec elle. Nous formerons nos voltigeurs en pelotons de la force de nos escadrons légionnaires, de soixanteseize hommes; chaque poloton sera attaché à un escadron qu'il accompagnera, au pas de course, dans tous ses mouvements

de forcer ou de défendre les défilés. Ces deux armes se

« ÖncekiDevam »