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s'être battu toute la journée coucha a Franne, ayant des vedettes sur les Quatre-Bras. Il était impossible d'occuper Sombref, puisque déjà, indépendamment du corps du général Zieten, le 2 corps prussien, celui du général Thielman, y étaient arrivé de Namur. L'armée fit dix lieues dans cette prémière journée, par des chemins de traverse dans un pays coupé. L'intention de l'empereur était que son avant-garde occupât Fleurus en cachant ses troupes derrière les bois près de cette ville; il se fût bien garde de laisser voir son armée et surtout d'occuper Sombref. Cela seul eût fait manquer toutes ses manœuvres; car alors le maréchal Blucher eût été obligé de donner Wavre pour point de rassemblement à ses troupes: la bataille de Ligny n'eût pas eu lieu, l'armée prussienne n'eût pas été obligée de livrer bataille, sans être rassemblée, et sans être soutenue par l'armée anglaise. La victoire de Ligny aététellement décisive qu'elle a affaibli l'armée prussienne de 60,000 h.; elle avait décidé la question. Par où fallait-il attaquer les Prussiens? En débordant leur droite par St-Amand, ou bien en débordant leur gauche par Sombref; ou enfin perçant leur centre, s'emparant des hauteurs de Bry et rejetant toute leur aile du côté de Charleroi, et en arrivant avant la droite sur le chemin des Quatre-Bras? Il n'était pas question dans cette bataille de séparer les Anglais des Prussiens; on savait que les Anglais ne pouvaient être en mesure que le lendemain; inais il était question d'empêcher la partie du 3e corps de Blucher qui n'était pas encore réunie a 11 heures du matin et qui venait par Namur

et le 4 corps qui arrivait à Ligny par Gembloux, de joindre sur le champ de bataille. En coupant la ligne ennemie à Ligny, toute la droite de l'ennemi à St.-Amand fut tournée et compromise, tandis que, maître de St.-Amand on n'eût rien eu. Il faut donc conclure de ceci que la raison de Napoléon n'est pas la raison de l'aristarque, et il voudra bien nous permettre de croire de préférence au coup d'oeil militaire du premier.

S'il était vrai que le général anglais eût étudié son champ de bataille de Mont St.-Jean, il n'aurait pas donné preuve de talent dans cette occasion. Ce champ de bataille était mauvais, son armée était perdue sans l'arrivée de 60,000 hommes de Blucher.

Le duc de Wellington était surpris dans ses cantonnements; l'armée française manœuvrait depuis trois jours à portée de ses avant-postes; elle avait commencé les hostilités, repoussé l'armée prussienne, qu'il ignorait encore à son quartier-général que l'empereur eût quitté Paris. Tous les cantonnements de son armée étaient en pleine sécurité, occupant une étendue de plus de vingt lieues. Son infanterie, sa cavalerie et son artillerie, étaient cantonnées séparément. Son infanterie seule fut engagée aux Quatre-Bras une partie de la journée; elle y perdit énormement, parce qu'elle fut obligée de résister en colonnes serrées ou formée en carrés aux charges répétées de nos intrepides cuirassiers, soutenus par cinquante bouches à feu; c'était une grande faute. Les trois armes ne peuvent pas se passer l'une de l'autre, elies doivent être cantonnées et placées de manière

à pouvoir toujours s'assister. Le duc de Wellington commit une autre faute: il donna pour point de réunion à son armée les Quatre-Bras, déjà au pouvoir des Français ; il l'exposait ainsi à être défaite partiellement. Son point de rassemblement devait être Waterloo; il aurait eu alors quarante-huit heures pour réunir son armée, infanterie, cavalerie, artillerie, et lorsque les Erançais se seraient présentés devant lui, ils eussent trouvé toutes ses forces réunies et en position. Mais le parti de livrer bataille était-il conforme aux intéréts de l'Angleterre et de ses alliés? Non: le plan de guèrre des alliés aurait dû consister à agir en masse et à ne s'engager dans aucune affaire partielle. Rien n'était plus contraire à leur intérét, que de commettre le succès de l'invasion de la France dans une bataille. Si l'armée anglaise eût été battue à Waterloo, à quoi eussent servi ces armées nombreuses de Russes, d'Autrichiens, d'Allemands, d'Espagnols, qui arrivaient à marches forcées sur le Rhin, les Alpes, et les Pyrenées?

Après la bataille de Ligny, le duc da Wellington aurait dû rassembler son armée derrière la forêt de Soignes, appeler à lui le maréchal Blucher, défendre les approches de la forêt par des arrière-gardes, se couvrir par des abattis et des ouvrages de campagne, appeler à lui toutes les garnisons de la Belgique, notamment les quatorze régiments qui venaient de débarquer à Ostende. L'empereur aurait-il avec une armée ee 100,000 hommes, osé traverser la forêt de Soignes, pour attaquer au débouché les d "mées anglaise et prussienne, fortes

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de plus de 200,000 hommes et en position? Certes, c'eût été manœuvrer comme son ennemi devait le souhaiter, et c'était certainement ce qui pouvait arriver de plus heureux dans l'intérét des alliés. Si, au contraire, il eût pris lui-même position, manœuvrant pour attirer l'armée anglo-prussienne, son inaction lui devenait fatale. 300,000 milles Russes Autrichiens, Bavarois, arriveraient dans ce temps sur le Rhin, et il serait obligé de revenir a tire d'aile ou secours de sa capitale. C'est alors seulement que le duc de Wellington et le maréchal Blucher devaient marcher à lui. Ils ne couraient plus aucune chance, ils agissaient conformément aux vrais principes de la guèrre, et au plan général de la coalition.

L'armée française ne perdit pas la matinée du 18 à se préparer à la bataille; elle y était prête dès la pointe du jour; mais il lui fallait attendre que les terres fussent assez étanchées pour que l'artillerie et la cavalerie pussent manœuvrer. Il avait plu par torrent toute la nuit. Le détachement de 35,000 hommes du maréchal Grouchy sur Wavre était conforme aux vrais principes de la guèrre; car s'il se fût rapproché à une lieue de l'armée en passant la Dyle, il n'eût donc pas marché à la suite de l'armée prussienne, qui venait d'étre jointe depuis sa défaite de Ligny par les 30,000 hommes du général Bulow, et qui, si elle n'eût pas été suivie, pouvait, après cette jonction, se reporter de Gembloux aux Quatre-Bras, sur les derrières de l'armée française. Ce n'était pas trop que de destiner 35,000 hommes à poursuivre et empêcher de se rallier, une armée qui la N. Tome II.

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veille avait été de 120,000 hommes, et qni était encore de 70,000 dont 30,000 de troupes fraiches. Sile maréchal Grouchy eût exécuté ses ordres, qu'il fût arrivé devant Wavre le 17 au soir, la bataille de Mont St.-Jean eût été gagnée par Napoléon le 18 avant trois heures aprèsmidi; si même le 18 il fut arrivé devant Wavre à huit heures du matin, la victoire était encore à nous; l'armée anglaise eût été détruite, repoussée en désordre sur Bruxelles, elle ne pouvait pas soutenir le choc de 68,000 Français pendant quatre heures; elle ne le pouvait pas davantage, après que l'attaque du général Bulow sur notre droite fut épuisée, alors encore la victoire était à nous.

Les charges de cavalerie sont bonnes également au commencement, au milieu ou à la fin d'une bataille; elles doivent être exécutées toutes les fois qu'elles peuvent se faire sur les flancs de l'infanterie, surtout lorsque celle-ci est engagée de front. Le général anglais fit trèsbien de faire exécuter une charge sur le flanc de l'infanterie française, puisque les escadrons de cuirassiers qui la devaient soutenir étaient encore en arrière. Le général Milhaud fit encore mieux de faire charger cette cavalerie anglaise par ses cuirassiers, et de la détruire. Toutes les batailles d'Annibal furent gagnées par sa cavalerie; s'il eût attendu pour la faire donner la fin de ses batailles, il n'aurait jamais pu l'employer qu'à couvrir sa retraite. C'est avoir les notions les plus fausses de la guerre, et n'avoir aucune idée de la puissance des charges combinées de l'infanterie et de la

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