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bientôt ajouter au sol les éléments soustraits constamment par les plantes et qui lui manquaient. On commença d'abord par épandre simplement le fumier de ferme, résidu de la nutrition des animaux domestiques. C'était déjà un engrais, contenant, mais en trop petite quantité, les principaux éléments manquant au sol; aussi devint-il bientôt insuffisant. On conçoit en effet qu'ainsi on ne rapportait à la terre qu'une partie des substances enlevées par la récolte. Par exemple, pour le blé, le grain étant en général exporté, les éléments spéciaux qu'il contient ne sont pas restitués au sol dont il provient.

Les agriculteurs durent donc avoir recours à l'industrie pour se procurer les substances fertilisantes qui leur manquaient spécialement. Quelles sont ces substances? Sous quelle forme faut-il les donner au sol? Pour résoudre cette question, il faut avant tout analyser la plante, reconnaître pour chacune les éléments qui lui sont indispensables pour sa nutrition, puis analyser chaque terre en particulier et voir ce qui lui manque.

Les plantes sont en rapport avec l'air par leurs feuilles et avec le sol par leurs racines: c'est donc à ces deux sources qu'elles peuvent emprunter les matières qui doivent les alimenter. Par leurs feuilles, qui sont leurs organes respiratoires, elles absorbent les gaz atmosphériques et s'emparent à leur profit des éléments utiles qu'ils contiennent. Fort heureusement, c'est par cette voie que le végétal se procure la plus grande partie de sa substance. Une autre partie, bien moins abondante mais tout aussi indispensable, est puisée dans le sol par les racines. C'est uniquement par ce dernier intermédiaire que l'on peut procurer à la plante ce qui lui manque; car tous les efforts de l'industrie humaine ne sauraient parvenir à modifier la composition de l'atmosphère. La nature a d'ailleurs, sous ce rapport, pourvu pour des temps illimités aux besoins de la végétation, en maintenant, par une de ses plus remarquables harmonies, la composition

de l'air toujours la même malgré l'immense consommation que font les végétaux de quelques-uns de ses éléments. Malheureusement, l'atmosphère ne contient pas tous les éléments indispensables à la plante. Si l'on analyse en effet depuis l'humble mousse jusqu'aux arbres les plus gigantesques, on y trouve jusque quatorze éléments, qui sont :

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Parmi ces quatorze éléments, quatre seulement, l'Azote, le Phosphore, le Calcium et le Potassium ont pour l'agriculture une importance capitale, parce que les récoltes en font une consommation considérable et qu'ils sont très souvent exposés à faire défaut. C'est à leur recherche que doit surtout s'appliquer le cultivateur dans ses achats d'engrais.

Deux autres, le magnésium et le sodium, n'ont qu'une importance secondaire, bien qu'ils se rencontrent en quantités assez considérables dans la plupart des récoltes. Ils sont tellement répandus dans la nature que la grande généralité des terres en est abondamment pourvue. Cependant, dans quelques cas, fort peu nombreux du reste, les sels de magnésie peuvent rendre à l'agriculture d'utiles services.

Quant aux sels de soude, l'immense consommation qui en est faite sous toutes les formes, et particulièrement

sous celle de sel marin, en ramène toujours assez aux terres cultivées pour que l'agriculture n'ait guère à s'en préoccuper, si ce n'est pour les plantes dans lesquelles elle peut avantageusement remplacer la potasse.

Parmi les autres éléments, les trois premiers, carbone, hydrogène, oxygène, sont surabondamment fournis par l'air et par l'eau. Le silicium, le soufre et le chlore sont tellement communs qu'il y en a partout. Enfin, le fer et le manganèse sont aussi très répandus et n'entrent du reste dans les végétaux qu'en très minimes proportions.

L'agriculteur n'a donc à s'occuper que de quatre éléments principaux l'Azote, le Phosphore, la Potasse, la Chaux, les seuls qu'il soit généralement nécessaire de ramener à la ferme, et les seuls qu'il y ait lieu par conséquent de rechercher dans les engrais. Un engrais quelconque n'a de valeur pour l'agriculture qu'à la condition expresse de contenir un ou plusieurs de ces quatre éléments; et, toutes choses égales d'ailleurs, sa valeur est proportionnelle à la quantité qu'il en renferme.

Ce n'est cependant pas la seule considération dont on doit tenir compte lorsqu'il s'agit de fixer la valeur agricole d'un engrais. Il faut encore se préoccuper au moins autant du degré d'assimilabilité de chacun de ses éléments utiles.

Il importe peu, en effet, que la terre soit abondamment pourvue des éléments nécessaires, s'ils y existent sous des formes inaccessibles à la végétation. Pour qu'un corps puisse concourir à la nutrition des végétaux, il faut évidemment qu'il puisse être absorbé par leurs racines. Or ces dernières, munies de filtres excessivement délicats en forme de petites éponges visibles seulement au microscope, ne peuvent absorber que des liquides parfaits et ne laissent passer dans l'intérieur du végétal aucune particule solide, quelque infime qu'on la suppose. Il n'y a donc que les corps qui peuvent se dissoudre qui sont capables de pénétrer dans les plantes et par conséquent de les alimenter. Du

verre pilé, par exemple, serait complètement impropre à servir d'engrais, alors même qu'il contiendrait une grande quantité de potasse, par cette seule raison qu'il n'en cède pas sensiblement à l'eau dont on l'imprègne.

La solubilité est donc un des caractères les plus importants des engrais, et les éléments utiles contenus sous une forme soluble ou à un état qui leur permette de devenir promptement solubles ont seuls une valeur agricole, parce que seuls ils peuvent pénétrer dans les végétaux par les racines et, une fois absorbés par eux, s'assimiler à leur substance, c'est-à-dire se confondre avec elle et en déterminer par suite l'accroissement.

L'industrie ne délivre à l'agriculture les éléments qu'elle lui demande qu'à l'état de sels. Nous allons les passer rapidement en revue, en indiquant leur richesse en matières premières, leur degré d'assimilabilité, et enfin les prix (1) auxquels on peut se les procurer; c'est un point des plus importants, car l'agriculture, ne réalisant que de très petits bénéfices, est fort limitée pour les dépenses d'amélioration qu'elle peut faire. Nous examinerons ensuite ce que demande spécialement chaque famille de céréales et de plantes fourragères pour donner les meilleurs résultats possibles. Enfin, prenant spécialement le Bourbonnais pour exemple, nous étudierons les différentes natures du sol au point de vue agricole et donnerons les résultats de nombreuses expériences faites avec les principaux engrais sur diverses terres dont la nature du sol est complètement différente.

(1) Les prix des engrais chimiques varient dans de larges proportions, suivant l'époque et suivant leurs lieux d'origine, grands centres industriels ou ports de débarquement.

Dans tout ce qui suit, nous ne pouvons évidemment donner que des prix moyens.

L'AZOTE.

L'azote est le plus important et le plus cher des quatre éléments essentiels des engrais. Les matières azotées que le commerce peut offrir à l'agriculture sont :

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matières azotées commerciales. A l'état de pureté, il con

Sulfate d'ammoniaque.

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Il est préparé par saturation directe de l'acide sulfurique au moyen des vapeurs ammoniacales que l'on obtient par la distillation soit des eaux vannes, soit des eaux ammoniacales des usines à gaz. Lorsqu'il est bien fabriqué, les matières étrangères ne dépassent guère trois à quatre pour cent. La richesse en azote ne doit pas descendre audessous de vingt pour cent. Cet engrais est surtout employé depuis 1886, depuis les travaux importants de M. Ville. Nous verrons plus loin dans quel cas il doit être surtout employé. Contentons-nous d'ajouter que c'est un des sels les plus assimilables.

Dans les premiers temps de son emploi, il ne valait que 35 francs les cent kilos, ce qui donnait l'azote assimilable à 1 fr. 75 le kilo. Mais la consommation croissant beaucoup plus rapidement que la production, ce prix a rapiII SÉRIE. T. v.

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