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continuent jusqu'au lendemain, annoncent que la vie ne s'est pas encore totalement retirée. Puis tout cesse le Xylocope est un cadavre. .

» L'ordre des Orthoptères m'a fourni une seconde série de patients des Sauterelles vertes de la longueur du doigt, des Dectiques à grosse tête, des Éphippigères. Même résultat pour la morsure à la nuque la mort est foudroyante. Atteint autre part, notamment au ventre, l'expérimenté résiste assez longtemps. J'ai vu une Éphippigère, mordue à l'abdomen, se maintenir pendant une quinzaine d'heures solidement cramponnée à la paroi lisse et verticale de la cloche lui servant de prison. Enfin elle est tombée pour mourir. Là où l'Hyménoptère, fine nature, succombe en moins d'une demi-heure, l'Orthoptère, grossier ruminant, résiste un jour entier.

» Je fais mordre à la jambe un jeune Moineau bien emplumé, prêt à quitter le nid. Une goutte de sang coule; le point atteint s'entoure d'une aréole rougeâtre, puis violacée. Presque immédiatement l'oiseau ne peut se servir de sa patte, qui est traînante, avec les doigts recroquevillés; il sautille sur l'autre. Du reste, le patient n'a pas l'air de bien se préoccuper de son mal; il a l'appétit bon. Mes filles le nourrissent de mouches, de mie de pain, de pulpe d'abricot. Il se rétablira, il prendra des forces; la pauvre victime des curiosités de la science sera rendue à la liberté. C'est notre souhait à tous, notre projet. Douze heures après, l'espoir de guérison s'accroît; l'infirme accepte très volontiers la nourriture; il la réclame si l'on tarde trop. Mais la patte est toujours traînante. Je crois à une paralysie temporaire, qui se dissipera bientôt. Le surlendemain, la nourriture est refusée. S'enveloppant de son stoïcisme et de ses plumes ébouriffées, l'oisillon fait la boule, tantôt immobile, tantôt pris de soubresauts. Mes filles le réchauffent de l'haleine dans le creux de la main. Les convulsions deviennent

plus fréquentes. Un bâillement annonce que c'est fini. L'oiseau est mort. »

Une dernière expérience fut faite sur une Taupe, prise ravageant un carré de laitues du jardin de Sérignan......

Il était à craindre que ma captive, avec son famélique estomac, donnât lieu à des doutes, s'il fallait la garder quelques jours. Elle pouvait périr, non de sa blessure, mais d'inanition, si je ne parvenais à lui donner une nourriture convenable, assez abondante, assez fréquemment distribuée. Je m'exposais ainsi à mettre sur le compte du venin ce qui pouvait bien n'être que le résultat de la famine. J'avais donc à reconnaître d'abord s'il m'était possible de conserver la Taupe en captivité. Installée au fond d'un large récipient d'où elle ne pouvait sortir, la bête reçut pour aliments des insectes variés, Scarabées, Sauterelles, Cigales surtout, qu'elle grugeait d'un excellent appétit. Vingt-quatre heures de ce régime me convainquirent que l'animal s'accommodait de ce menu et prenait très bien sa captivité en patience.

"

Je la fis mordre par la Tarentule au bout du groin. Remise dans sa cage, la bête, à tout instant, se gratte le museau avec ses larges pattes. Cela cuit, paraît-il, cela démange. Désormais, la provision de Cigales est de moins en moins consommée; le lendemain au soir, elle est même refusée. Trente-six heures après la morsure, la Taupe meurt pendant la nuit, et ce n'est certes pas d'inanition, car il y avait encore dans le récipient une demi-douzaine de Cigales vivantes et quelques Scarabées.

Ainsi la morsure de la Tarentule à ventre noir est redoutable pour des animaux autres que des animaux autres que des insectes; elle est mortelle pour le Moineau, elle est mortelle pour la Taupe. Jusqu'à quel point faut-il généraliser? Je l'ignore, mes recherches ne s'étant pas étendues plus loin. Il me semble, néanmoins, d'après le peu que j'ai vu, que la morsure de cette Aranéide ne serait pas chez l'homme un

continuent jusqu'au lendemain, annoncent que la vie ne s'est pas encore totalement retirée. Puis tout cesse le Xylocope est un cadavre..

» L'ordre des Orthoptères m'a fourni une seconde série de patients des Sauterelles vertes de la longueur du doigt, des Dectiques à grosse tête, des Éphippigères. Même résultat pour la morsure à la nuque la mort est foudroyante. Atteint autre part, notamment au ventre, l'expérimenté résiste assez longtemps. J'ai vu une Éphippigère, mordue à l'abdomen, se maintenir pendant une quinzaine d'heures solidement cramponnée à la paroi lisse et verticale de la cloche lui servant de prison. Enfin elle est tombée pour mourir. Là où l'Hyménoptère, fine nature, succombe en moins d'une demi-heure, l'Orthoptère, grossier ruminant, résiste un jour entier.

Je fais mordre à la jambe un jeune Moineau bien emplumé, prêt à quitter le nid. Une goutte de sang coule; le point atteint s'entoure d'une aréole rougeâtre, puis violacée. Presque immédiatement l'oiseau ne peut se servir de sa patte, qui est trainante, avec les doigts. recroquevillés; il sautille sur l'autre. Du reste, le patient n'a pas l'air de bien se préoccuper de son mal; il a l'appétit bon. Mes filles le nourrissent de mouches, de mie de pain, de pulpe d'abricot. Il se rétablira, il prendra des forces; la pauvre victime des curiosités de la science sera rendue à la liberté. C'est notre souhait à tous, notre projet. Douze heures après, l'espoir de guérison s'accroît; l'infirme accepte très volontiers la nourriture; il la réclame si l'on tarde trop. Mais la patte est toujours traînante. Je crois à une paralysie teinporaire, qui se dissipera bientôt. Le surlendemain, la nourriture est refusée. S'enveloppant de son stoïcisme et de ses plumes ébouriffées, l'oisillon fait la boule, tantôt immobile, tantôt pris de soubresauts. Mes filles le réchauffent de l'haleine dans le creux de la main. Les convulsions deviennent

plus fréquentes. Un bâillement annonce que c'est fini. L'oiseau est mort. »

Une dernière expérience fut faite sur une Taupe, prise ravageant un carré de laitues du jardin de Sérignan......

Il était à craindre que ma captive, avec son famélique estomac, donnât lieu à des doutes, s'il fallait la garder quelques jours. Elle pouvait périr, non de sa blessure, mais d'inanition, si je ne parvenais à lui donner une nourriture convenable, assez abondante, assez fréquemment distribuée. Je m'exposais ainsi à mettre sur le compte du venin ce qui pouvait bien n'être que le résultat de la famine. J'avais donc à reconnaître d'abord s'il m'était possible de conserver la Taupe en captivité. Installée au fond d'un large récipient d'où elle ne pouvait sortir, la bête reçut pour aliments des insectes variés, Scarabées, Sauterelles, Cigales surtout, qu'elle grugeait d'un excellent appétit. Vingt-quatre heures de ce régime me convainquirent que l'animal s'accommodait de ce menu et prenait très bien sa captivité en patience.

Je la fis mordre par la Tarentule au bout du groin. Remise dans sa cage, la bête, à tout instant, se gratte le museau avec ses larges pattes. Cela cuit, paraît-il, cela démange. Désormais, la provision de Cigales est de moins en moins consommée; le lendemain au soir, elle est même refusée. Trente-six heures après la morsure, la Taupe meurt pendant la nuit, et ce n'est certes pas d'inanition, car il y avait encore dans le récipient une demi-douzaine de Cigales vivantes et quelques Scarabées.

Ainsi la morsure de la Tarentule à ventre noir est redoutable pour des animaux autres que des insectes; elle est mortelle pour le Moineau, elle est mortelle pour la Taupe. Jusqu'à quel point faut-il généraliser? Je l'ignore, mes recherches ne s'étant pas étendues plus loin. Il me semble, néanmoins, d'après le peu que j'ai vu, que la morsure de cette Aranéide ne serait pas chez l'homme un

accident négligeable. C'est tout ce que j'ai à dire à la médecine (1) ».

Même partage d'opinions au sujet de la nocuité de la morsure ou piqûre de la Malmignatta, Aranéide appartenant au genre Lathrodectus.

D'après le Dr J. Chatin, la morsure de cette Araignée, longtemps regardée comme mortelle, ne semblerait en réalité avoir quelque action que sur les très petits ani

maux.

Lucas, qui a étudié l'Araignée en Algérie, et qui en aurait été mordu lui-même plusieurs fois, n'a pas observé les dangereux effets imputés à sa morsure.

Blackwal pense que les conséquences fatales attribuées à la morsure de la Malmignatte doivent être, comme celles mises sur le compte de la Tarentule, rangées parmi les amusantes fictions de l'histoire naturelle des Aranéides.

D'autre part, Keysler, Boocone, Luigi Toti, Marmocchi, Cauro auraient établi par des observations régulières que la morsure de la Malmignatte est venimeuse; et d'après le dernier de ces observateurs, elle produirait des accidents analogues à ceux de la morsure de la Vipère, mais moins douloureux et moins graves: engourdisse-. ment, tremblement général, nausées, vomissements, sueurs froides, syncopes ou convulsions, délire, pouls fréquent, irrégulier; puis, cardialgie, douleurs précordiales, douleurs dans toutes les jointures, jaunisse universelle, retour long à la santé. Les douleurs articulaires persisteraient quelquefois plusieurs années.

Le D' Graells, chargé par l'Académie de médecine de Barcelone de faire une enquête sur les accidents déterminés par la morsure ou piqûre de la Malmignatte, aurait observé, en Espagne, plusieurs cas où cette morsure aurait amené chez les sujets lésés une sensation de chaleur brûlante, la forte constriction de la gorge, ténesme et

(1) Nouveaux souvenirs entomologiques, par J. H. Fabre. Paris, 1882.

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