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immortelle qui pense, aime et commande, et après avoir béni cette union dont les ressorts dépassent, il est vrai, notre entendement, mais que même les princes de la science combattront toujours en vain, nous prononcerions ces paroles dictées à la fois par notre raison, notre cœur et notre ferme volonté : « Aimons par-dessus tout le divin dispensateur de tant de bienfaits! Adorons celui qui, dans un humble grain de poussière, comme dans ces globes immenses circulant dans les cieux, fait éclater sa puissance et sa majesté!»

G. VAN DER MENSBRUGGHE.

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La région dite du Popo s'étend sur le littoral africain à l'ouest du Dahomey, auquel plusieurs géographes ont eu le tort de la rattacher. Elle est habitée par les Minas, peuplades barbares qui s'étendent au loin au nord jusque dans l'intérieur des terres.

Les principales localités qu'on rencontre sur cette côte sont, de l'ouest à l'est: Porto-Seguro, Petit-Popo, Agoué, Agbanankein et Grand-Popo. Ces trois dernières villes, qu'on pourrait plus justement appeler de gros villages, sont depuis 1886 sous le protectorat de la France. Les autres sont sous la domination allemande, bien qu'elles aient demandé le protectorat français. Toutes sont reliées entre elles par une lagune, longue flaque d'eau saumâtre

(1) Ces Notes, relatives à des populations moins connues encore que celles du Dahomey qu'elles avoisinent, nous ont été obligeamment communiquées par notre ancien collaborateur, M. le Chanoine Hamard, qui les a détachées presque textuellement d'un manuscrit du R. P. Ménager, ex-préfet apostolique de ces régions.

qui côtoie la mer à une distance d'un à trois kilomètres. La lagunes sont dans cette contrée ce que sont en Europe les rivières et les canaux, de véritables voies commerciales, d'autant plus importantes qu'elles sont les seules sur lesquelles puisse s'effectuer le transport des marchandises. Quelques mots seulement sur chacune des localités dont les noms précèdent.

Grand-Popo, Gpla dans la langue du pays, doit sa fondation à des Minas chassés de l'intérieur par les Achantis il y a plusieurs siècles. Cette ville est bâtie sur une île, ce qui en fait une véritable forteresse; car, dans ces contrées, les guerres en pirogues ne peuvent être que funestes aux assaillants, un rien, la chute d'un blessé par exemple, suffisant pour faire chavirer l'embarcation. Les habitants de Grand-Popo connaissent bien l'avantage de leur position et se croient invincibles, surtout depuis qu'ils ont repoussé les attaques du Dahomey qui, en septembre 1869, fit de vains efforts pour les surprendre et dut battre en retraite sur Wydah avec de nombreux blessés. C'est sans doute à cette assurance qu'ils doivent l'audace dont ils ont maintes fois fait preuve. Il n'est pas un point sur la côte où les Européens aient eu davantage à souffrir. Ils durent, en 1873, abandonner le pays après avoir vu leurs habitations et leurs magasins incendiés. Ils n'y sont revenus que plusieurs années plus tard, rappelés par les noirs et attirés par le commerce; encore se sontils refusés à reprendre dans l'ile leur ancienne position: c'est sur la plage qu'ils ont établi leurs factoreries, malgré les protestations des indigènes. Au point de vue commercial comme au point de vue sanitaire, cette dernière situation est préférable.

Grand-Popo n'est séparé de la plage que par une lagune de 300 à 400 mètres de large. Cette lagune, qui communique avec deux autres lagunes intérieures, est très fréquentée et s'étend jusqu'au Dahomey. Parfois, lors des inondations, elle conduit jusqu'au Lagos et a une étendue de plus de 400 kilomètres.

Sur ce point de la côte, la religion joint au fétichisme le plus abject le culte des serpents, comme au Dahomey. Pour ce motif, les reptiles y sont nombreux, et il est difficile d'en préserver les moutons et la volaille. Comme il est sévèrement interdit de les tuer, les Européens se trouvent dans la nécessité de renfermer leur basse-cour dans des cages aux barreaux très rapprochés. Heureusement les serpents sont assez rares sur la plage pour qu'on n'ait pas besoin d'y prendre cette précaution.

A deux ou trois kilomètres seulement au-dessus de Grand-Popo, au bord d'une lagune qui vient de l'intérieur, se trouve Agbanankein, localité que ses fortes chaleurs rendent presque inhabitable aux Européens. Les fièvres y sont particulièrement pernicieuses, et les négociants qui en sont atteints n'ont d'autre ressource que de fuir au plus tôt. — Notons encore que l'accès d'Agbanankein est généralement difficile quand on vient de Grand-Popo, à cause de la rapidité du courant.

D'Agbanankein à Agoué, par la lagune, le trajet se fait ordinairement en quatre ou cinq heures lorsque le courant est favorable; il faut six à sept heures s'il est contraire. En hamac, par la plage, on peut s'y rendre en quatre heures.

Agoué, que les indigènes appellent Agigo, est le village le plus populeux du Popo. Il est situé comme les autres entre la lagune et la mer, sur un banc de sable de deux kilomètres de large. Comme tout le commerce indigène se fait par la lagune, le village est bâti sur l'une de ses rives, couronnée de cocotiers qui inclinent leurs têtes vers l'eau, tandis que leurs pieds, aux racines déchaussées, semblent vouloir se détacher du sol. La lagune n'a ordinairement que deux cents mètres de large, mais, à l'époque des grandes eaux, elle s'étend à près d'un kilomètre dans la plaine qui fait face au village.

Agoué doit son origine à des émigrants de Petit-Popo qui vinrent s'y fixer en 1821. Rien de remarquable à signaler dans son histoire, si ce n'est le fait suivant, qui m'a été attesté par nombre de chrétiens et de païens.

C'était en 1865. Une longue sécheresse désolait le pays, que la famine menaçait. On épuisa, mais en vain, toutes les ressources du fétichisme sacrifices de moutons, de

chèvres et de boeufs pour obtenir de la pluie. Le cabécère (chef du pays) qui avait entendu parler de la puissance du Dieu des blancs, fit appeler les principaux chrétiens pour les consulter sur le moyen de mettre un terme au fléau. Ceux-ci décidèrent qu'ils porteraient en procession dans les rues d'Agoué une statue de Nosso Senhor dos passos (Notre-Seigneur succombant sous sa croix). Cette statue avait été apportée du Brésil en 1844 par un noir libéré du nom d'Almeida, aux descendants duquel elle appartient toujours. Dieu exauça la foi de ces chrétiens: la procession était à peine finie que la pluie se mit à tomber. Les indigènes reconnurent dans la circonstance. la supériorité du Dieu des chrétiens sur leurs fétiches; mais comme il n'y avait point alors de missionnaires à Agoué, ils se contentèrent de lever les mains au ciel pour le remercier et restèrent attachés à leurs superstitions.

En 1873, peu de mois avant notre arrivée à Agoué, la petite vérole fondit sur ce village et y sévit avec une telle violence qu'un chrétien y compta plus de 1360 victimes sur une population qui n'était alors que de 5 à 6000 âmes.

Petit-Popo n'est qu'à deux heures de pirogue d'Agoué. Sa fondation paraît remonter à la seconde moitié du siècle dernier. La position de ce village, que les indigènes appellent Arrérho, est très favorable au commerce, mais l'étroitesse de la plage, qui n'a guère que cent mètres de large, ne permet pas aux commerçants d'étendre leurs factoreries autant qu'ils le désireraient. La France, qui l'avait d'abord pris sous son protectorat en 1886, l'a cédé à l'Allemagne.

Un peu plus loin sur la même côte est Porto-Seguro (port sûr), que les indigènes appellent Agbodranfo. Ce village, beaucoup moins important que les précédents, ne date que de 1834. Il est, comme Petit-Popo, sous la

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