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tional des catholiques une question qui devrait plutôt être discutée dans une assemblée d'évêques réunis en concile provincial ou plénier.

Je l'accorde; mais il y a une multitude d'autres questions qui, à notre époque de doute et d'agitation, appellent impérieusement l'attention de la hiérarchie ecclésiastique. Et loin de regarder comme chose déplacée que nous discutions ce sujet dans une assemblée telle que celle à laquelle j'ai l'honneur de parler en ce moment, les prélats de l'Église, qui se réjouissent de toute bonne œuvre, quels que soient ceux qui l'inaugurent ou l'accomplissent, ne penseront qu'à se féliciter lorsqu'ils sauront que ce Congrès s'est intéressé à cette matière, et a manifesté qu'il avait à cœur ce qu'eux-mêmes estiment plus que toute autre chose, l'éducation et le perfectionnement de ceux qui sont destinés à devenir les futurs bergers du troupeau du Christ. Ils seront heureux d'apprendre que, pour une œuvre si importante, ils peuvent compter sur la sympathie et le concours d'un corps aussi distingué que celui-ci, et qu'ils ont l'appui de sa sagesse et de sa science.

On dit que l'union fait la force. Si donc chacun de vous réalisait pleinement tout ce qu'il peut dans le sens que j'indique, que ne résulterait-il pas de l'action combinée de tous ces membres qui constituent une assemblée telle que ce Congrès scientifique international des catholiques? En voyant ce qui a été accompli par des réunions bien inférieures en nombre à la nôtre, mais qui étaient animées de zèle et d'un insatiable amour pour la science, nous comprendrons qu'il serait presque téméraire d'assigner des limites à ce que pourraient réaliser les efforts réunis des membres de ce Congrès s'ils veulent mettre la main à une entreprise avec la dernière énergie. L'école d'Alexandrie, dont Origène et Clément furent de si éclatantes lumières; les écoles de Syrie, d'Antioche et de Césarée, si fameuses par les travaux de saint Éphrem, des Chrysostome, des Basile, des Grégoire de Nysse et de leurs collaborateurs,

sont là pour attester, s'il en était besoin, ce que peuvent la foi et la science dirigées par le zèle pour la vérité et l'amour de l'Église.

Il est loin de ma pensée, bien entendu, de vouloir attribuer à ce Congrès la toute-puissance. Je n'attends pas de lui l'impossible, mais j'en espère de grandes choses pour la science et la religion. Cet espoir, je suis convaincu qu'il est partagé par tous ceux qui savent ce que le Congrès a déjà accompli durant sa courte existence. Tout le monde est unanime pour le reconnaître. A cette époque où la vapeur et l'électricité ont pratiquement anéanti le temps et l'espace; où la presse met à la portée de tous, même des plus pauvres, les plus récentes conquêtes de la science, et rend possible dans les masses une diffusion de connaissances telle qu'on n'aurait pas osé la rêver il y a quelques dix ans, telle que nos ancêtres l'auraient regardée comme une utopie, sinon une impossibilité, si quelqu'un leur avait prédit ce qui est aujourd'hui une réalité; à cette époque. d'inventions et de merveilles, nous pouvons, et à juste titre, espérer d'achever ce qu'un visionnaire seul aurait osé tenter ou simplement regarder comme possible il y a quelques générations.

En Amérique, nous avons suivi avec attention la marche de cette organisation des congrès catholiques à partir de son origine. Nous nous sommes intéressés à leurs actes, et nous avons lu avec empressement et orgueil les rapports qu'ils publiaient. Nous avons continuellement reconnu leur puissance et leur influence pour le bien, et du fond de nos cœurs nous avons remercié Dieu d'avoir donné à l'Église un instrument si puissant et si universel dans sa sphère d'action. Nous avons noté avec joie et reconnaissance l'intérêt que le Père des fidèles, les princes de l'Église, les membres de l'épiscopat, les représentants les plus distingués de la science ont témoigné aux réunions du Congrès, et nous avons reconnu que l'aurore d'un jour glorieux se lève pour la science et la religion.

En avant donc et à l'œuvre. Développons la puissance de l'instrument que la Providence a remis entre nos mains.

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Nous avons devant nous les traditions des saints et des docteurs, l'enseignement de vertueux et savants pontifes, les appels d'âmes innombrables qui invoquent notre assistance, la crainte manifestée par nos ennemis que nous ne mettions au service de la religion la seule arme dont ils reconnaissent la puissance; pourrions-nous hésiter sur ce que nous avons à faire? Oh! non. La situation est trop critique; l'enjeu est trop important; les résultats ont trop de conséquence, embrassant non pas le temps, mais l'éternité tout entière, pour que nous puissions nous permettre aucun délai, aucune hésitation.

L'œuvre est sans doute difficile, mais, vu la nature des choses, elle est destinée à produire des résultats féconds et étendus. Laïques et prêtres, nous pouvons tous réunir nos efforts pour cette entreprise, et, la main dans la main, tendre vers un but commun: travailler au succès d'une cause à laquelle nous sommes et devons être également intéressés, savoir le salut des âmes et la glorification de l'Église militante. Ceux d'entre nous qui sentent peser sur leurs épaules le fardeau et la responsabilité du ministère sacré doivent croire que c'est à eux individuellement que s'adressent les vers du poète :

"

"God did anoint thee with His odorous oil

To wrestle, not to reign (2).,

(1) La vie est réelle, la vie est sérieuse, et le tombeau n'est pas son terme; ce n'est pas à l'âme qu'il a été dit: Poussière tu es, à la poussière tu

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(2) "Dieu t'a marqué de son huile odoriférante, non pour régner, mais pour lutter., (BROWNING.)

Quant aux laïques, nos confrères, ils ne doivent pas oublier ces vers d'un autre poète, qui leur dit :

"Not a truth has to art or to science been given,

But brows have ached for it, and souls toiled and striven (1).,

De plus et enfin nous devons, tous et chacun d'entre nous, emporter avec nous la pleine signification de ces belles paroles de Longfellow sur l'Echelle de S. Augustin:

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(1) Nulle vérité n'a été donnée à la science ou à l'art; mais, pour l'acquérir, les fronts ont dû souffrir, les âmes peiner et lutter.,

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(2) Les sommets atteints et occupés par les grands hommes n'ont pas été gravis par un essor soudain ; mais, pendant que leurs compagnons dormaient, ces hommes grimpaient avec effort dans la nuit.

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J. A. ZAHM, C. S. C.

L'AGE

DES FORMES TOPOGRAPHIQUES (1)

C'est le propre de la géologie de lancer dans la circulation des idées auxquelles presque personne n'avait encore songé, et qui offrent cependant un intérêt à la fois si universel et si puissant, qu'une fois agitées elles s'imposent à l'attention de tous les esprits réfléchis. Ainsi, dès le début, en reconnaissant, sur presque toute la surface des continents, l'existence d'anciens dépôts marins, la science géologique a fait peser, sur la stabilité jusqu'alors incontestée de la soi-disant terre ferme, un doute qui n'a cessé de se préciser avec le temps. < La mer a donc passé par ici », disent avec étonnement les gens du monde à qui l'on montre les coquilles marines extraites du sable ou de la pierre des carrières; et si, pour la plupart, cette notion demeure encore à l'état d'idée vague, le nombre devient chaque jour plus grand de ceux qui savent y rattacher l'histoire des vicissitudes si compliquées de l'écorce terrestre.

(1) Ce travail est le développement de la conférence faite par l'auteur au Congrès scientifique international des catholiques, à Bruxelles, le 4 septembre 1894.

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