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Si les ossements étaient dérangés de leur position naturelle, ce déplacement s'accorde parfaitement avec une inhumation superficielle, après (1) ou sans décharnement, suivie de l'habitation de la grotte par les survivants.

Ce mode d'ensevelissement et cette cohabitation ne devaient assurément pas être sans avoir quelquefois des inconvénients pour les morts. Je crois avoir montré des exemples de ces conséquences fâcheuses; mais elles ne me paraissent nullement incompatibles avec un certain respect, et avec un véritable rite funéraire. D'ailleurs, je ne vois pas, en réalité, d'autre moyen d'expliquer les faits.

Des phalanges étaient auprès du crâne de Sordes (2). Leur présence, à cette place, se comprend mal, dans l'hypothèse d'une mort violente, d'un éboulement ou d'un meurtre. Elle semble tout à fait, au contraire, indiquer la position repliée des bras, si caractéristique des inhumations quaternaires, soit à Menton, soit ailleurs, comme nous allons le voir; et les pierres qui étaient sur la tête du mort ont très bien pu être disposées dans un but de protection, de même que les trois grosses qui recouvraient le dernier squelette découvert par M. Abbo, dans la cinquième grotte des Baoussé-Roussé (3).

L'ensevelissement de l'homme de Sordes me paraît donc aussi certain que le moment pendant lequel il a vécu.

J'en dirai autant de celui du Troglodyte de LaugerieBasse, bien qu'il ait été nié par les auteurs mêmes de la découverte. MM. Massénat et Lalande pensent que cet homme a été victime de l'éboulement des rochers qui étaient au-dessus de son squelette, et dont un bloc écrasait la colonne vertébrale (4).

Mais, d'abord, la posture complètement repliée, avec les

(1) Cartailhac, loc. cit., pp. 115 et 116.

(2) L. Lartet et Chaplain Duparc, ibid., p. 136.

(3) L'ANTHROPOLOGIE, t. V, 1894, p. 124.

(4) E. Massénat, Ph. Lalande et Cartailhac, Découverte d'un squelette

une charmante brochure, imprimée par la Société avec un très grand luxe, illustrée à chaque page de phototypies parfaites et d'une gravure d'après un fusain de Constantin Meunier, le grand maître des scènes ouvrières.

Au Val, comme à la Vieille-Montagne, on a cru ne pas avoir tout fait en payant à l'ouvrier son salaire. On a érigé pour lui et pour sa famille des écoles et des maisons, toutes avec jardin il y en a cent-onze dans l'enceinte même de l'établissement, seize dans la campagne d'Yvoz; des caisses d'épargne et d'économie et des caisses de secours ; celles-ci sont, il est vrai, alimentées par une retenue prélevée sur les salaires.

Les ouvriers ont d'ailleurs formé entre eux deux sociétés de secours mutuels reconnues par le gouvernement.

La Société avait créé un magasin alimentaire qui fonctionna douze ans, qui avait vendu pour 4 452 473 francs, et réparti aux ouvriers 172 056 francs de bénéfices. Mais, créé pour eux, il n'était pas administré par eux, et l'on sait la défiance de nos populations ouvrières. Ils ont donc établi entre eux, il y a dix ans, une société coopérative d'alimentation qu'ils administrent eux-mêmes. Elle a fait jusqu'ici un chiffre total de 4449662 francs d'affaires et distribué un bénéfice de 440 948 francs.

Une coopérative analogue a été fondée en 1885 pour les usines d'Herbatte et de Jambes.

Signalons enfin parmi les ouvriers une société de tempérance luttant contre l'horrible plaie de l'alcoolisme et comptant actuellement plus de 250 membres.

Appuyons sur la droite et continuons à remonter la galerie d'entrée... Des meubles, des bronzes, une corbeille de roses tenant au cœur de petites lampes à incandescence qu'est-ce que ces lampes sont allées se nicher là! - l'orfèvrerie de Bourdon à Gand, l'imagerie et les reliures de la Société Saint-Augustin, l'armurerie de Liége, des dentelles, encore des dentelles ... et l'exposition d'éclairage du système Auer.

Le premier essai du Dr Auer von Welsbach date de 1885, mais ce n'est qu'en 1891 qu'il donna au bec qui porte son nom sa forme et sa composition définitive. On sait comment il est constitué : sa lumière est fournie par des sels métalliques portés à l'incandescence par un brûleur Bunsen; le gaz n'y joue pas le moins du monde le rôle éclairant, mais le rôle chauffant. On s'y trompe parfois, comme d'ailleurs on se trompe en attribuant à l'électricité un rôle éclairant dans les lampes à incandescence: la lumière y est donnée par un fil de platine ou de charbon que le courant électrique échauffe; c'est tout il est bon de remettre les choses au point. La construction d'une lampe Auer est d'une simplicité extrême : on lave dans un bain d'ammoniaque diluée un morceau de tulle; on le rince à l'eau acidulée, puis à l'eau pure. On le met tremper ensuite dans une solution d'oxydes métalliques déterminés. Après, on le tourne en cylindre ou en capuchon, on coupe les coins excédants et on le fait sécher sur des baguettes de verre. Quand il sera sec, on le dressera sur un bec de gaz disposé en brûleur Bunsen; le brûleur l'échauffera à blanc et les oxydes métalliques donneront leur lumière. C'est ce petit capuchon de tulle métallisé que les brevets font vendre trois francs et qui vaut à peine trente centimes.

Les oxydes employés sont l'oxyde de zirconium, l'oxyde de lanthane, l'oxyde de thorium, d'erbium et de didyme. On a proposé diverses formules, dont la meilleure jusqu'ici est un mélange d'oxydes de zirconium, de lanthane, de thorium et de cérium avec une très faible quantité d'oxyde d'yttrium.

Quand apparut sur le marché ce nouveau bec Auer, il fut très mal venu de ses voisins. La lampe à incandescence répandit sur son compte des bruits fâcheux qui devaient lui fermer l'entrée du grand monde. Les becs à gaz, les intensifs surtout, l'accablèrent, et l'on vit ces deux irréconciliés, le gaz et l'électricité, faire alliance com

culations coxo-fémorales à l'occiput, la sépulture n'avait que oTM.67; dans le sens transversal, sa largeur n'était que de o".40. "

Si bien que M. Hardy est porté à croire que, si on n'a pas décharné le corps, on l'aura « ligaturé fortement, avec des liens quelconques (1) ».

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Ces faits me semblent n'avoir pas besoin de commentaires.

Ainsi donc, et sans multiplier les exemples, - les sépultures des grottes des Baoussé-Roussé ne sont pas les seules qui remontent à l'époque quaternaire; et nous sommes en droit d'affirmer qu'à l'époque du renne (2) ou, tout au moins, si l'on veut, vers la fin de cette époque, les morts ont été, en divers endroits, l'objet d'une véritable inhumation.

E. D'ACY.

(1) Loc. cit., pp. 401 à 403. Cette façon de disposer, de ligaturer les morts est encore usitée actuellement, sur la côte nord de Céram. L'ANTHROPOLOGIE, t. V, 1894, p. 117.

(2) Les inhumations de Laugerie Basse et de Chancelade sont très probablement quelque peu plus anciennes que celles de Menton et de Sordes. Celle de la terrasse de Spy, dont je me suis occupé ailleurs, remonte encore plus haut.

L'EXPOSITION UNIVERSELLE D'ANVERS

(1)

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Il y a quelque vingt ans, un groupe d'amis avait pris coutume de se réunir chaque semaine pour deviser ensemble des choses de la science... Ils étaient quinze, je crois; beaucoup sont déjà morts!...-Ils s'assemblaient le soir, dans un petit salon du collège Saint-Michel, autour d'un jésuite, qu'ils aimaient à considérer comme leur maître; et chacun d'eux contait aux autres les nouvelles de la province scientifique où il avait élu domicile. Il y avait parmi eux des mathématiciens, des ingénieurs, des médecins, des physiciens, des géologues, des agronomes, même des avocats et d'illustres. Et quand on les écoutait parler l'un après l'autre dans le confiant abandon des cercles intimes, on se faisait sans peine et délicieusement l'idée d'ensemble du mouvement des esprits dans le monde. Partis de points et de pays très divers, ils aboutissaient toujours à se rencontrer au même terme, parce qu'ils servaient tous la même patrie, celle que l'on a appelée la patrie des âmes, l'Église. Il s'étaient abrités sous un nom qui symbolisait bien leurs aspirations intellectuelles ils s'appelaient le Cercle Cauchy ».

:

Ce modeste cercle fut le noyau de la Société scientifique. Le grand arbre est sorti de cette petite graine.

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique de Bruxelles, le 18 octobre 1894, dans l'hôtel du Gouvernement provincial, à Anvers.

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