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la plupart d'entre elles ont été établies en dehors des règles de la méthode d'observation.

Or, le socialisme, lorsqu'il passe de la critique négative aux concepts positifs, abandonne absolument cette méthode. Il imagine une société collectiviste parce que l'homme, tel qu'il se le figure, est une créature d'une autre nature que la nôtre à la fois charnelle et spirituelle, connue par des siècles d'observation et mieux observée encore à la lumière d'une conscience sincère et instruite. Dans le domaine de la conscience où s'impose la subjectivité. celle-ci est négligée par le socialisme; au contraire, il s'en imprègne jusqu'à l'aveuglement dans le domaine des faits. où c'est l'objectivité qui règne. Contre-sens fondamental! Il n'est pas étonnant que des théories classiques de l'économie politique, soustraites aux règles de la méthode d'observation, aient engendré le socialisme. Celui-ci n'est pas, comme on le dit souvent, une réaction contre le classicisme en économie politique et sociale. Il est au contraire la conséquence logique de raisonnements habiles, fondés par des économistes sur des suppositions en apparence savantes, qui ne résistent point à l'observation et à la vérification. Le même défaut de méthode scientifique, qui est à l'origine de certaines conceptions fausses de l'école classique en économie politique, se retrouve, aggravé, à la base des doctrines du socialisme.

II

RÈGLES DE LA MÉTHODE SCIENTIFIQUE EN ÉCONOMIE

POLITIQUE.

Après avoir prouvé que la méthode scientifique, en économie politique comme en économie sociale, est la méthode d'observation à l'exclusion de la méthode expérimentale, nous indiquerons les règles de la première.

Auparavant, nous nous arrêterons à une objection que soulève l'expression à l'exclusion de la méthode expérimentale.

Est-ce à dire que nous répudions, en science économique, les essais dont la voie du progrès est parfois jalonnée ?

La réalisation plus sincèrement chrétienne de la justice sociale, l'évolution en ce sens du Droit public appellent des solutions qui peut-être n'ont pas été essayées. Allonsnous, parce que nous croyons inopérante ici la méthode expérimentale, rejeter des essais sérieux ?

S'agit-il, par exemple, de l'assurance obligatoire en matière de maladies, d'accidents, de vieillesse, l'on peut soutenir, sans rompre avec notre thèse, que l'Allemagne et l'Autriche ont eu raison de l'introduire dans leur législation. Elles l'ont fait en vertu d'une conception. moderne du Droit public, basée sur la loi chrétienne de justice. Cela n'a pas été dans le but de passer le principe de l'assurance au creuset de l'expérience proprement dite, mais afin de le soumettre à l'observation méthodique.

Telle est bien l'exacte portée de la proposition que nous avons démontrée d'une façon générale, avec l'intention de la mettre spécialement en lumière à mesure que se développeront les diverses parties de ce travail.

Cela posé, les principales règles de la méthode d'observation en économie politique se ramènent à ceci : l'observation économique doit être étendue, répétée, et chaque fois suffisamment prolongée.

Elle ne peut être restreinte, nous l'avons vu, à quelque petit champ d'expérience, à peine d'être viciée dans son origine et dans ses conséquences. Le laboratoire social ne saurait être assez vaste, puisque la société humaine, objet de l'observation, embrasse l'univers habité.

L'observation doit, ici plus qu'ailleurs, être renouvelée, reprise; les résultats en doivent être mis et remis sur le métier. On ne saurait trop multiplier les moyens de contrôle.

Il y a lieu enfin de consacrer à l'observation économique un temps long, en rapport avec la durée quelquefois séculaire du développement des faits sociaux.

La méthode d'observation, subordonnée à ces trois règles fondamentales, recourt en outre à des instruments de choix.

Elle exprimerait utilement ses résultats en un langage universel, aussi précis que possible.

Quant aux instruments, l'un des plus puissants est la statistique avec ses multiples et ses savantes investigations. Nous n'avons pas à insister ici sur les perfectionnements apportés chaque jour à la statistique sociale. Les monographies de famille, d'atelier, d'industrie, de ville, de pays, y jouent un rôle de plus en plus prépondérant.

La statistique graphique est le langage universel dont les économistes usent journellement avec Marshall, de Foville, Cheysson, Hector Denis, le Dr Janssens et d'autres.

Cependant, tels sont les progrès de la science économique que les résultats de la méthode d'observation auraient besoin, pour s'exprimer, d'une langue plus déliée que le dessin graphique, plus adéquate aux nuances des choses observées. On se prend à regretter que l'économie politique manque encore d'un formulaire précis s'approchant, comme l'a fait remarquer M. le professeur Dupriez, de celui du Droit privé, voire même des formules mathématiques.

Le Play l'avait compris pour l'économie sociale. On ne saurait trop relire, au tome I des Ouvriers européens, "les résultats concernant le choix du langage,, dont le sous-titre est: "Les 300 mots constitutifs du langage propre à la science sociale (1).

"

(1) Les Ouvriers européens, 2o éd., tome I. F. Le Play, 1879, liv. III, pp. 444-479.

- La Méthode d'observation, par

isolés, soit surtout par essaims, ont aussi leur part d'action, et M. H. de Parville a constaté que les aurores polaires se produisent aux points lunaires, comme apogée, périgée, lunistices, etc..

Ne nous arrêtons pas au Courant tellurique, objet du deuxième chapitre l'existence de ce courant électrique," de direction et d'intensité variables „, est jusqu'ici fort incertaine. Et si, appuyés sur quelques observations des télégraphistes, les uns soupçonnent son existence, d'autres, après expériences, la nient résolu

ment.

Les Bruits souterrains, téléphoniques, microphoniques, ont été peu observés jusqu'ici. L'article qui les mentionne est, par suite, très sommaire et ne donne guère que les premières indications pouvant en faciliter l'étude.

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Tout autre est l'importance du chapitre quatrième où l'auteur s'occupe du Magnétisme terrestre. Il remplit à lui seul près des deux cinquièmes du volume. C'est un véritable traité de la matière avec figures géométriques, dessins des instruments d'observation, diagrammes et mappemondes donnant la distribution géographique sur le globe, ici de la circulation électrique diurne pour montrer la direction opposée des courants (p. 109), là des lignes d'égale déclinaison (p. 120), ou d'égale intensité magnétique (lignes isodynamiques) (p. 123). Parmi les causes des nombreuses variations du magnétisme terrestre, citons celle à laquelle l'auteur attribue la variation séculaire : elle serait dans les lois du mouvement de translation de la terre et dans celles de la précession des équinoxes et des nutations; en un mot, elle serait la même que celle de la gravitation universelle (p. 128),. La partie du travail qui nous a paru la plus particulièrement digne d'attention est celle qui a rapport aux phénomènes sismiques. Elle occupe deux chapitres, l'un relatif aux tremblements de terre proprement dits, l'autre aux microséismes ou agitations imperceptibles de la surface du sol. Dans le paragraphe sur la sismogénie, l'auteur cherche à établir les rapports des séismes avec l'électricité atmosphérique et terrestre, le magnétisme terrestre, le (problématique) courant tellurique, les aurores polaires, le soleil, la lune et les étoiles... filantes. Il expose ensuite les théories sismiques de MM. Berthollon, Chapel, Stanislas Meunier. On est surpris que le nom du célèbre géologue viennois Suess, qui a émis sur les tremblements de terre des considérations si remarquables, ne soit pas même nommé dans cet ouvrage où sont cités tant d'autres noms d'auteurs dont plusieurs sont bien moins connus. Il y a lieu de s'étonner également que, dans les

emprunts que M. Canu fait au Traité de Géologie de M. de Lapparent, il se soit servi de l'édition de 1885, de préférence à celle de 1893, plus récente, plus complète et plus au courant de l'état actuel de la science.

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Quelques rapides exposés sur le Grisou et l'Atmosphère interne, (gaz et vapeurs divers enfermés dans l'intérieur du globe), complètent ce modeste quoique substantiel volume.

JEAN D'ESTIENNE.

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