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Arras, Typ. et Lith. d'Alph. BRISSY, rue des Capucins, 22.

LES

IMPOSSIBILITÉS

OU LES

LIBRES PENSEURS

DÉSAVOUÉS

PAR LE SIMPLE BON SENS

PRÉLIMINAIRES.

1o. POURQUOI CET ÉCRIT ET QU'EST-IL ?

Il y a parmi plusieurs autres un mot mis en vogue pour égarer les peuples, et dont il importe de préciser le sens, de mesurer la portée et d'estimer la valeur, ce mot, c'est la Liberté de penser.

S'il ne signifiait que la faculté de laisser libre. cours aux opinions humaines sur ce que Dieu

déclare avoir livré à la dispute des hommes (1), évidemment il n'exprimerait rien que de trèslégitime.

Mais si, comme il arrive souvent, on lui donne une extension sans limite, tellement qu'il comprenne le droit de tout soumettre aux investigations de notre raison privée, et par là de tout remettre perpétuellement en question, voici ce que nous trouvons dans ce mot considéré comme règle de conduite :

D'abord un orgueil insensé, puisqu'il y a dans ce monde même visible bien des lois qui dépassent de beaucoup la raison humaine et que conséquemment on ne peut lui subordonner;

Ensuite un désordre social et un danger public, puisque la liberté de toujours tout mettre en doute amène naturellement l'anarchie en principe et la révolution en permanence;

Enfin et surtout un système impossible, puisqu'il y a dans la société humaine des vérités fondamentales sur lesquelles les libres penseurs sont obligés, quoi qu'ils fassent, de penser comme tout le monde, ce qui est dans toute hypothèse un sérieux échec à leur liberté.

C'est à ce dernier point de vue que nous nous attachons exclusivement dans cet écrit, où marchant d'un pas calme et ferme du plus connu au

(1) Eccl. ch. 3. v. II.

moins connu, nous arrivons par des déductions. rigoureuses et inflexibles à ne pouvoir nous fixer que dans l'unité du dogme catholique.

Nous ne nous engagerons pas dans les détails; nous ne prendrons à part aucun des écrivains que nous allons combattre, on nous dirait que nous nous attaquons à des opinions particulières; nous traiterons les questions en elles-mêmes, nous les saisirons dans ce qu'elles ont de plus universel, de plus intrinsèque, de plus inévitable.

Puisque c'est le témoignage de la raison qu'on invoque surtout aujourd'hui, puisque ce sont ses droits que l'on réclame, nous ne ferons parler que la raison, nous ne parlerons qu'à la raison, nous lui demandons seulement d'écouter.

2o.

COMMENT POSONS-NOUS LA QUESTION?

Depuis dix-huit cent cinquante ans que la religion catholique est, selon la prédiction formelle de son divin auteur (1), en butte à la guerre que lui livrent toutes les passions issues de l'orgueil de l'esprit et de la dépravation du cœur, cette guerre s'est presque toujours faite sur son domaine, puisque c'est elle-même qu'on attaquait dans ses enseignements ou dans ses droits position

(1) S. Mathieu, ch. x, v. 18 et suivants. Ch. XXIV, v. 9.
S. Marc, ch. XIII, v. 9 et suivants.
S. Luc, ch. XXI, v. 12 et suivants.

de défensive très-désavantageuse et dans laquelle pourtant on voit que toujours l'Église a triomphé, puisqu'elle est debout.

Quelquefois néanmoins ses défenseurs eux-mêmes ont porté le combat dans le camp ennemi. C'est ainsi que Tertullien et saint Augustin signalaient aux païens la ridicule impuissance de leurs Dieux et les honteuses infamies de leur culte (1). C'est ainsi que Bossuet en décrivant les Variations perpétuelles des protestants, leur prouvait qu'ils avaient quitté la vérité divine, essentiellement immuable. C'est quelque chose de semblable que selon nos humbles forces nous voudrions tenter dans cet ouvrage, à l'égard des libres penseurs ces nouveaux et derniers adversaires de l'Église de Dieu.

Eux qui parlent si haut, qui se montrent si tranchants et si fiers, que sont-ils, que possèdentils? Ils nient, c'est chose facile; mais l'humanité ne peut pas vivre de négation. Qu'affirment-ils ? Par eux-mêmes directement ils affirment peu, très-peu, et nous dirons pourquoi; mais indirectement et implicitement ils affirment toujours d'une certaine manière. Ainsi quand ils nient la création, il faut bien qu'ils affirment ou l'éternité du monde ou le pantheisme, ou l'un et l'autre,

(1) Tertullien, Apologet. nos 10 et suivants, nos 28, 29. Ad nationes. Liv. 1er, no 10. De idolatriâ.

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S. Augustin, De la Cité de Dieu, Liv 1, 2, 3, 4.

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