Sayfadaki görseller
PDF
ePub

très-loin dans cette voie. Les uns nient le Christianisme tout entier, les autres l'admettent à demi. D'autres nient, toute vie future et quelques-uns seulement l'immortalité de l'âme; d'autres enfin nient Dieu lui-même et n'admettent pour toute divinité que les objets de leurs convoitises. En cela, ils usent de leur libre penser; ils sont donc aussi des vôtres!

Mais il en est qui vont encore bien au-delà, et qui, plongeant plus profondément dans votre principe fondamental, prétendent que le droit de tout penser amène le droit de tout faire, puisque l'acte extérieur n'est que le résultat de la conviction intime; que conséquemment tout ce qui s'oppose à leurs libres désirs est une tyrannie, que les lois sont des abus de la force, et que la société qui les consacre est un désordre contre nature. Vous savez bien que cela s'est dit assez récemment encore et que ces effroyables conséquences sortaient irrésistiblement de cette émancipation entière de la pensée, qui est votre suprême devise, la seule écrite sur votre drapeau. Vous avez beau ne pas le vouloir, ceux-là encore sont des vôtres!

Sans doute, Dieu qui veut le salut des nations, a permis qu'une main puissante ait comprimé ces instincts sauvages, mais ce n'est là qu'une répression matérielle. Dans l'ordre moral, le seul dont nous parlons, vous, libres penseurs, vous qui prônez si haut le progrès de vos lumières, qu'avez

vous eu à dire pour redresser ces horribles égarements d'esprit?

Il vous eût fallu dans ces crises redoutables, pouvoir affirmer quelques-uns de ces principes sous lesquels autrefois toutes les intelligences se tenaient soumises mais ne vous êtes-vous pas ôté tout moyen de le faire? Aujourd'hui que pouvez-vous affirmer, sinon vos opinions particulières dans lesquelles le plus souvent on verra ou l'on croira voir vos intérêts personnels. Et qu'est-ce que cela, sinon une paille devant un torrent?

Ouvrez donc les yeux et voyez; pendant que vous chancelez dans votre impuissance, il y a encore dans le monde une Autorité qui possède et qui exerce ce droit surhumain de commander aux intelligences, et il n'y en a qu'une, c'est la sainte Église catholique. Ce droit, ce pouvoir, c'est sa force, c'est sa gloire, c'est son caractère inaliénable, c'est surtout la révélation continuelle de sa vie divine. Elle affirme, et tous adhèrent, et tous dans le monde entier, malgré les différences innombrables de climats et de dispositions, de mœurs et d'habitudes, tous à l'instant même la croient sur parole.

Si une telle puissance ne vient pas de Dieu, dites-nous donc d'où elle vient, et si vous l'attribuez à une certaine organisation, dites-nous comment cette organisation merveilleuse qu'on a si sou

vent voulu imiter, n'a produit nulle part ailleurs aucun résultat semblable.

Au reste, afin que ce siècle raisonneur fût bien convaincu de la permanence de cette puissance incomparable dans sa sainte Église, Dieu a voulu que tout récemment Elle en fit usage de nouveau avec toutes les circonstances les plus capables de déconcerter toute la sagesse humaine et de mettre au défi tout l'orgueil de la libre pensée.

Il s'agissait d'un dogme dont le seul énoncé présente quelque chose de délicat et de subtil; on disait que ce serait offrir une pâture aux risées des impies et aux objections des hérétiques; on trouvait qu'il n'y avait urgence ni pour la foi ni pour les mœurs à donner une définition dogmatique sur ce qui était de plus en plus vénéré comme une pieuse croyance; enfin l'on ajoutait que dans l'état présent du monde, il faudrait au moins pour établir un dogme catholique un Concile général avec tout son appareil, et que, sa réunion paraissant difficile, il était au moins plus opportun d'attendre.

Voilà ce que disaient même les hommes sages selon le monde pendant que d'autres en faisaient le sujet de leurs sacriléges bouffonneries.

Et cependant, au jour marqué, le Pontife qui résume en lui toute l'Eglise se leva sur la chaire de l'inaltérable vérité, au milieu de ses Frères réunis qu'il avait librement consultés, mais sans leur demander ni leur adhésion ni leur jugement. Il so

7

leva donc et il parla seul, et il affirma comme article de foi pour toujours et pour tous que Marie était conçue sans péché.

Plusieurs, dans la faiblesse de leur âme, craignaient; d'autres, dans la malice de leur cœur, espéraient que cet acte hardi et presqu'insolite depuis les Apôtres susciterait des réclamations, des résistances, peut-être de nouvelles divisions dans l'Eglise. Rien de semblable ne s'en est suivi. Dieu avait parlé par la bouche de Pierre, le monde catholique tout entier s'est incliné avec une soumission entière, et, pour le plus grand nombre, avec une pieuse joie, devant cette simple affirmation sortie d'une seule bouche. A peine quelques bruissements éphémères ont été entendus dans les lointaines contrées de l'hérésie. Mais bientôt le silence s'est fait partout, et aujourd'hui de l'Orient à l'Occident, du Septentrion au Midi, l'univers adore le Privilége divin dans la Vierge très-pure.

En présence de ce seul fait qui vient de se passer sous vos yeux, libres penseurs, qu'êtes-vous donc sinon des grains de poussière agités par le vent autour d'un édifice immortel (1)?

(1) Non sic impii, non sic, sed tanquam pulvis quem projicit ventus à facie terræ. (Ps. I,

4.)

CONCLUSION.

On a dit parfois aux incroyants : « Lors même qu'il y aurait doute, vous devriez prendre le parti de la Religion puisque dans tous les cas c'est le plus sûr. En le suivant vous ne craignez rien; en ne le suivant pas vous avez tout à craindre. » -Nul ne peut nier que ce raisonnement soit juste et que ce conseil soit sage, cependant pour notre part nous ne le regardons que comme un expédient timide et nous n'y avons pas recours.

Non, nous n'admettons pas le doute et nous répétons que pour tout homme de bon sens et de bonne foi ce doute est impossible.

Nous prétendons comme Chrétiens Catholiques avoir avec nous toute lumière et toute certitude, et nous soutenons que nos adversaires ont avec eux toutes les incertitudes et toutes les obscurités.

Nous venons de le démontrer dans cet écrit avec une simplicité qui nous paraît ne pas devoir nuire à l'évidence, puisqu'aucun artifice de langage n'y déguise ou n'y exagère la pensée.

En terminant nous vous invitons, libres penseurs, à réfléchir seulement sur les points qui suivent, qui ne résument que très-imparfaitement cet ouvrage et qui suffiront néanmoins pour vous éclairer.

« ÖncekiDevam »