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à moins qu'ils ne se retranchent dans le doute, ce qui est leur tendance la plus ordinaire.

Nous leur fermerons toutes ces retraites, et nous leur montrerons que partout, en voulant échapper au Dogme catholique, soit qu'ils nient, soit qu'ils affirment, soit qu'ils veuillent douter, ils se réfugient dans l'impossible. On sait que dans le langage de la science, l'impossible c'est l'absurde. Il en résultera une conséquence à laquelle ils s'attendent peu, c'est que l'enseignement catholique est le seul qui n'offre rien d'impossible, et le seul qui satisfasse pleinement à toutes les vraies exigences de la raison humaine.

Que Dieu, source unique de toute vérité pure et infaillible, daigne nous soutenir dans ce combat que nous entreprenons contre l'erreur et agréer ce faible hommage de notre profonde adoration, en reconnaissance des lumières de la vraie foi dont sa Bonté toute gratuite a daigné nous pénétrer.

3o. SUR QUOI NOUS APPUYONS-NOUS ?

Nous appelons impossibilité toute proposition dont les deux termes nous sont clairement démontrés incompatibles.

D'où il suit que nous ne pouvons affirmer l'impossibilité que dans les choses qui nous sont entièrement connues; autrement les propriétés qui nous échappent pourraient rendre possibles cer

taines relations dont maintenant nous n'appercevons que la répugnance.

Ainsi, nous pouvons dire qu'un cercle ne peut être carré, parceque nous avons une idée complète et pour ainsi dire substantielle du cercle et du carré en général. Au contraire, quand les anciens enseignaient qu'il n'y avait dans ce monde que quatre éléments, ils s'exposaient à se tromper, parce qu'ils ne percevaient pas dans toute la compréhension de leur objet, les deux idées ainsi mises en rapport.

Avant donc de constater comme certaines des impossibilités quelconques, nous devons chercher à voir ce que nous connaissons véritablement et pleinement.

Il y a pour nous ici bas deux ordres distincts, l'ordre matériel et l'ordre moral.

Au premier abord il semble que nous devrions connaître surtout l'ordre matériel, puisqu'il frappe nos yeux, nos oreilles et tous nos sens. Cependant nous n'en connaissons que les surfaces, et c'est bien là que nous sommes tous réduits à dire : on ne connaît le tout de rien.

Nous ne discernons dans la nature physique que des faits, et lorsque ces faits se reproduisent toujours de même, nous les appelons des lois; et lors qu'il y a dérogation manifeste à ces lois générales, nous jugeons qu'il y a eu l'intervention d'une puissance supérieure, voilà ce qui est bien à notre portée.

Mais quant au mécanisme matériel qui exécute ces lois, quant aux agents immédiats de ces innombrables phénomènes, nous n'en connaissons absolument rien.

causes,

Nous constatons bien certains effets et certaines mais la relation intime entre la cause et l'effet, mais la nature de l'une et de l'autre, nous échappent entièrement toujours. Comment, par exemple, deux arbres plantés côte à côte, plongeant leurs racines dans le même terrain, y puisent-ils des sucs tellement divers, ou tellement diversifiés dans leur assimilation respective, qu'ils produisent des fruits de deux espèces différentes, sans que jamais il y ait erreur ni pour le fruit lui-même, ni pour la fleur, ni pour la feuille, ni pour le bois; nul assurément ne saurait le dire, et c'est une explication tellement au-dessus de la portée humaine que jamais personne n'a osé la tenter.

Le monde visible tout entier en est là; il opère sans cesse et nous ne nous rendons un compte exact d'aucune de ses opérations. Que dis-je? nous ne comprenons même pas les termes par lesquels nous indiquons ses lois générales. Qu'est-ce que l'espace, qu'est-ce que la durée, qu'est-ce que la naissance, qu'est-ce que la vie? Sans doute, encore une fois, nous en discernons quelques résultats et même quelques propriétés extérieures; mais que signifient exactement et complètement ces termes; mais quelle est l'essence, quelles sont les pro

priétés substantielles des choses qu'elles expriment; qu'est-ce, par exemple, que l'espace dans l'immensité, qu'est-ce que la durée dans l'éternité, nul ne le sait, et les plus savants sont ceux qui reconnaissent le mieux ne pas le savoir.

Il résulte de là que dans l'ordre matériel, nous ne pouvons affirmer que des impossibilités d'expérience et non pas des impossibilités essentielles. Ainsi nous savons par expérience que tous les corps placés à la surface de la terre gravitent vers son centre, et nous pouvons nous promettre généralement qu'il ne nous arrivera rien de contraire à cette loi de la création. C'est un fait, mais s'en suit-il que la pesanteur soit essentielle aux corps, tellement que l'on ne puisse les concevoir sans cette propriété. A celui qui voudrait le soutenir, je demanderais ce que c'est que l'essence d'un corps et ce que c'est que la pesanteur hors la loi de la gravitation. Il serait bien forcé d'avouer que ce sont deux inconnues. Voilà pour l'ordre matériel.

Que se passe-t-il au contraire dans l'ordre moral? tout autre chose: rien n'y parle aux sens, tout s'y dérobe absolument à toutes nos perceptions corporelles, et cependant nous y avons des connaissances certaines et complètes.

Le discernement du bien et du mal moral s'y révèle à nous, non pas seulement à la surface des choses, mais dans leur valeur réelle et pour ainsi dire intrinsèque.

Les idées de vertu et de vice, de conscience et de devoir, de mérite et de responsabilité, sont en nous claires, pleines, distinctes. Elles peuvent être sans aucun doute plus ou moins développées selon les individus, ce qui existe en tout et ne fait rien à la question. Elles peuvent ensuite être plus ou moins exactes dans leurs applications extérieures et spéciales, ce qui tient à des causes étrangères sur lesquelles nous aurons à nous expliquer; mais l'idée même de ces éléments du monde moral n'en est pas moins chez tous les hommes, nette, ferme, précise.

Merveilleux contraste! la vie, la vie matérielle, la vie que je vois tous les jours dans les plantes, dans les animaux, dans l'homme, la vie que j'ai en moi, que je possède, que je sens, qui circule dans tout mon être, qui en fait jouer tous les ressorts, quand je veux me demander ce qu'elle est en elle-même, je n'y vois absolument rien, je ne puis m'en faire aucune idée quelconque.

Au contraire, le devoir, dont l'idée abstraite n'a rien de saisissable et ne peut se représenter par aucune image sensible, le devoir est tellement bien compris, même comme simple idée, par toutes les intelligences humaines, que les plus grossiers esprits, autant que les plus cultivés, sentent de prime-abord et comme invinciblement, que le devoir rempli est un bien, que le devoir trahi est un mal. C'est pour eux tous une double vérité, manifeste, substantielle, absolue.

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