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tion de la paralysie flasque; sur le phénomène de Babinski dans les affections organiques et dans l'hystérie; sur la syringomyélie, sur l'aphasie, sur le réflexe pendulaire de la jambe, etc.

Grâce à sa connaissance approfondie du système nerveux, M. le Prof. Van Gehuchten s'est non seulement révélé un clinicien hors ligne, déterminant avec une précision quasi mathématique le siège des lésions atteignant le système nerveux central, mais il s'est signalé aussi comme un innovateur hardi dans le domaine souvent si ingrat de la thérapeutique, et surtout dans la chirurgie nerveuse. Il guide la main du chirurgien dans les cas de tumeur cérébrale ou médullaire et obtient des résultats inespérés. Dans les cas de névralgie rebelle du trijumeau, se basant sur ses expériences de laboratoire, il propose l'arrachement des branches du nerf pour amener l'atrophie des cellules d'origine et ainsi la disparition du nerf lui-même et de toute douleur. Il modifie l'opération de Foerster et propose avec succès, non la résection toujours difficile des racines postérieures, mais celle bien moins compliquée et plus certaine des filets radiculaires postérieurs.

Ces triomphes cliniques et thérapeutiques sont la récompense et le couronnement des travaux scientifiques purs sortis du laboratoire de l'Institut Vésale. Ils prouvent à ceux qui en douteraient encore que les recherches scientifiques les plus exclusives et les plus désintéressées aboutissent finalement à éclairer les plus obscurs problèmes de la pathologie et deviennent ainsi le fondement indispensable de l'art médical.

Il ne me paraît pas sans intérêt de dire quelques mots sur le mode de publication de cette quantité imposante de travaux d'histologie, d'anatomie et de pathologie nerveuses que nous venons d'analyser succinctement. Avant 1900, ces études paraissent dans des

revues variées et spécialement dans la CELLULE, le JOURNAL DE NEUROLOGIE, le BULLETIN DE L'ACADÉMIE ROYALE DE BELGIQUE et les Comptes rendus des Congrès. En 1900, l'illustre Maître de Louvain fonde la revue LE NÉVRAXE, recueil de neurologie normale et pathologique, et il forme ainsi une véritable École. Douze volumes ont paru depuis lors et, dans le monde scientifique, LE NÉVRAXE s'est imposé à l'attention soutenue des neurologistes, grâce à son caractère objectif et à la grande valeur des recherches originales qui y sont exposées. Des savants étrangers de haut renom collaborent au NÉVRAXE et viennent même travailler dans ce modeste laboratoire de l'Institut Vésale dont l'activité intelligente de M. le Prof. Van Gehuchten a su faire un centre de rayonnement scientifique, digne des plus célèbres institutions.

Abordons enfin, avec le quatrième groupe de publications qu'il nous reste à examiner, la carrière professorale de M. Van Gehuchten et celles de ses publications qui se rapportent spécialement à son enseigne

ment universitaire.

C'est en 1887 que M. Van Gehuchten fut chargé d'une partie du cours d'anatomie descriptive, cours qu'il enseigna bientôt dans son ensemble et auquel il joignit plus tard la pathologie et la clinique nerveuses. Il ne lui fallut pas longtemps pour s'affirmer comme un professeur de très grande valeur, aussi estimé de ses élèves pour la haute conception qu'il a de ses devoirs professionnels que pour la sympathie communicative qui se dégage de tout son enseignement et qui rend ses leçons sur l'anatomie descriptive moins arides et plus agréables à suivre. Ses cours sont des modèles du genre par leur caractère intuitif et leur méthode. A mesure qu'il explique, il dessine au tableau, puis il montre sur le cadavre l'organe qu'il décrit ; il avance ainsi pas à

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pas inculquant aux élèves, par les yeux et par l'oreille,
les différents détails de la structure du
corps humain.
Un des premiers, sinon le premier en Belgique, il intro-
duit les projections cinématographiques dans son ensei-
gnement, et il les utilise notamment pour démontrer à
ses élèves certaines particularités des mouvements
dans les affections nerveuses et musculaires.

Mais bientôt la parole et les démonstrations ne lui suffisent plus; il prend la plume et publie une admirable Anatomie du système nerveux. D'autres publications suivent. Il produit ainsi toute une bibliothèque de livres classiques, véritable monument élevé à l'honneur de son enseignement et qui montre avec quelle largeur de vues et quelle passion il s'est dévoué, depuis vingtcinq ans, à cette obscure et parfois fastidieuse besogne de répéter. d'année en année, aux générations d'étudiants qui se succèdent, les éléments d'une science dont il connaît les moindres détails.

Π

Toutes ces publications sont suffisamment connues. Il y a d'abord l'Anatomie du système nerveux de l'homme, parue en 1893 et qui en est à sa 4o édition, avec 1000 pages de texte et une abondance extraordinaire de figures. Ce traité se compose d'un exposé doctrinal de toutes les connaissances actuelles sur le système nerveux; il est l'oeuvre capitale de M. le Prof. Van Gehuchten qui y a dépensé le meilleur de son érudition et de son expérience scientifiques. Une édition. réduite a paru en 1908 sous ce titre : Les centres nerveux cérébro-spinaux. Cette édition a spécialement pour but de préparer l'étudiant et le médecin à l'étude de la pathologie nerveuse. De 1906 à 1909, paraît, en trois gros volumes, le Cours d'anatomie humaine systématique. Cette édition n'est pas illustrée de gravures, mais il y a des pages blanches intercalées dans le texte et sur lesquelles l'étudiant copie les dessins faits au cours par le professeur. Ceci est un excellent exercice,

IIIe SÉRIE. T. XXIII.

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l'étudiant se rappelant mieux les détails abstraits de l'anatomie systématique lorsqu'il en a lui-même dessiné les lignes et les reliefs. Enfin M. le Prof. Van Gehuchten m'a communiqué les premières bonnes feuilles d'un Manuel de pathologie nerveuse, abondamment illustré, qui paraîtra sous peu et qui promet d'être une œuvre magistrale, digne pendant du traité d'anatomie nerveuse.

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Nous savons d'expérience avouons-le franchement combien, lors de nos études universitaires, les mille détails de l'anatomie descriptive nous paraissent oiseux, superflus, inutiles, bons tout au plus à hérisser le chemin du doctorat de quelques pièges à loups où devaient se faire pincer les plus faibles. Débarrassée de toute application physiologique ou pathologique immédiate, l'étude de l'anatomie systématique exige une formidable dose de mémoire, et trop souvent l'étudiant, tout en l'apprenant, s'en désintéresse. Plus tard

trop tard souvent - il s'aperçoit que pour être bon clinicien, il faut penser anatomiquement et pouvoir se représenter vivement la structure et la topographie de l'organe qu'on explore. Dans la neurologie, des connaissances anatomiques précises sont absolument indispensables, et on pourrait connaître jusqu'en ses moindres détails toute la séméiologie nerveuse, que cette science serait vaine et sans objet pour celui qui ignorerait les grandes voies nerveuses.

Convaincu de l'importance de la branche qu'il enseigne et qui constitue véritablement la base des études médicales, M. le Prof. Van Gehuchten réserve à son cours une sollicitude extrême, et la grande expérience que lui assurent des années de travail personnel et la réputation dont il jouit dans le monde scientifique, donnent à son enseignement une autorité et un éclat sans pareils.

Heureuse Université, qui possédez un tel savant!

Heureux étudiants, qui vous formez sous l'impulsion scientifique d'un tel Maître!

M. le Professeur, je viens de parcourir, à vol d'oiseau, l'immense terrain où depuis vingt-cinq ans vous avez semé avec enthousiasme et récolté, dans sa pleine maturité, la plus belle et la plus riche des moissons. De cette moisson, j'ai pris au hasard quelques épis pour en faire le bouquet de mon discours, regrettant seulement que la ficelle dont je l'ai lié, soit de si médiocre qualité.

Votre admirable carrière de savant et de professeur se prêterait aux plus beaux élans d'une pompeuse éloquence, mais je me suis souvenu que les plus belles paroles ne valent pas le moindre geste et que votre vie elle-même est une vie sans phrases, donnée tout entière au travail et aux choses les plus positives. De flatteuses distinctions honorifiques ont rehaussé l'éclat de votre carrière: Vous avez remporté des prix nombreux, entre autres, le prix quinquennal des sciences médicales; vous êtes chevalier de l'Ordre de Léopold, membre effectif de l'Académie royale de médecine, et membre de nombreuses sociétés scientifiques du pays et de l'étranger. Mais je suis encore trop sous l'impression de vos admirables travaux, de votre carrière si exceptionnellement méritante, et je connais d'autre part trop bien la valeur relative des distinctions, quelque rares qu'elles soient, pour y chercher une mesure, même approximative, de vos qualités personnelles. Je préfère ne pas y insister et je voudrais simplement ajouter qu'à vous, M. le Professeur, s'applique à juste titre cette fière devise d'une des plus nobles familles belges Plus d'honneur que d'honneurs! :

Dans son éloquent discours de réponse, que nous

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