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Or, tout comme les fonctions physico-chimiques, les fonctions physiologiques sont localisées, depuis les plus simples jusqu'aux plus complexes, depuis celles qui dans chaque individualité cytologique président à l'accomplissement des phénomènes vitaux propres à cette individualité, jusqu'à celles dont l'exercice requiert l'activité d'un certain nombre d'éléments où cette sorte de service social se superpose aux fonctions d'ordre privé. Telles sont toutes les fonctions de nutrition et d'élaboration cellulaire, dans ce qui les caractérise comme fonctions du vivant : telles sont les fonctions de ; reproduction; telles sont encore les fonctions réflexes (1) et, jusque dans l'activité psychique (psycho-motrice et psycho-sensorielle), les fonctions d'innervation pure.

Il est bien évident que les localisations physiologiques, comme d'ailleurs les localisations précédentes, ne sont pas exclusivement cérébrales. Nécessitées par le fait que les fonctions auxquelles elles se rapportent sont des fonctions intrinsèquement organiques, elles sont assujéties à s'exercer là où siègent leurs organes. De ce chef, il n'y a pas un seul élément anatomique, cérébral on autre, du composé humain, qui n'ait son dynamisme physiologique propre, localisé dans cet élément même. Et si l'on observe dans le cerveau, outre ces

puisque l'âme, au sens scolastique, est le principe qui préside à l'exercice de toutes nos fonctions : « Anima rationalis dat corpori humano quidquid dat anima sensibilis brutis, vegetabilis plantis, et ulterius aliquid; et propter hoc ipsa est in homine et vegetabilis et sensibilis et rationalis ». Quaest. disput., De anima, art. XI. (La même doctrine est affirmée dans plusienrs documents ecclésiastiques.) Les divers phénomènes vitaux se présentant à notre observation avec des caractères propres à chacun d'eux, rien ne nous interdit de les distinguer d'après ces caractères : c'est ce que nous faisons.

(1). Un réflexe est un pur phénomène physiologique. Sans doute, si, par exemple, je percute mon ligament rotulien pour déterminer la contraction de mon quadriceps crural, j'ai conscience du coup porté sur le ligament, ainsi que de l'extension de ma jambe, déterminée par la percussion, et ce sont bien là deux sensations, sensation de percussion et sensation de changement dans les rapports squelettiques et musculaires, qui sont du domaine psycho-sensoriel, mais ce sont deux sensations surajoutées et qu'il faut dégager de l'ensemble pour avoir le réflexe pur.

fonctions cyto-physiologiques individualisées communes à tous les éléments, quelle que soit leur place dans l'organisme, des phénomènes physiologiques spéciaux, qui ne s'accomplissent que là, ce n'est point un privilège réservé à l'encéphale; beaucoup d'autres régions sont au même titre le substratum de fonctions physiologiques particulières qui ne s'exercent en aucun autre endroit.

Il n'y a rien d'ailleurs, dans cette conception, qui puisse porter atteinte soit à l'unité de l'âme, soit à son mode d'union avec la substance corporelle totale : la philosophie spiritualiste n'est-elle pas la première à nous dire que les diverses parties du corps sont proportionnées aux diverses opérations de l'âme, celle-ci, considérée du point de vue de ses puissances ou énergies variées, se trouvant, dans chacune des parties de l'organisme, selon celle de ses puissances qui correspond à l'opération que cette partie doit effectuer (1)?

3o Localisations psycho-motrices

Avec les phénomènes de motricité volontaire, nous sortons déjà de la physiologie pure.

Quelle que soit l'opinion que l'on tienne au sujet de la détermination libre, il est certain qu'il existe deux groupes de phénomènes moteurs qui ne sont pas en tous points réductibles l'un à l'autre. Si, par exemple, après avoir mis à nu l'écorce cérébrale, on l'excite en certains points spéciaux de la zone de Rolando, on provoquera la contraction immédiate de muscles déterminés, dans différentes régions du corps. Or ce résultat,

(1) Diversae partes corporis sunt proportionatae ad diversas operationes animae. Unde secundum illam potentiam tantum (anima) est in aliqua parte quae respicit operationem quae per illam partem corporis exercetur. » Quaest. disput. De Anima, art. X. L'auteur a établi précédemment que l'âme, considérée dans son essence, est tout entière dans chaque partie de l'organisme.

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le sujet peut l'obtenir de lui-même, en dehors de toute excitation artificielle de son écorce, par un simple acte de volonté il veut provoquer la contraction de tel muscle, et il la provoque. L'agent excitateur (électricité, substances chimiques, etc.) employé dans l'expérimentation, est, dans ce cas, suppléé par un simple vouloir. Ce vouloir, en faisant intervenir dans le phénomène moteur l'action d'une faculté supérieure, nous permet de distinguer, au-dessus du simple mouvement réflexe, fonction physiologique, un mouvement d'un autre ordre, relevant d'une fonction psycho-motrice.

Or l'énergie psychique dont la philosophie spiritualiste réclame ici l'intervention est, quant à son application à l'exécution d'un mouvement déterminé, localisée cérébralement. Non pas que nous prétendions que l'âme, pour se déterminer à produire un mouvement, a essentiellement et immédiatement besoin d'un organe spécialement adapté à cette fonction purement spirituelle; mais quand l'âme, indépendamment de tout organe de ce genre, a pris la détermination d'agir sur tel ou tel muscle de l'organisme, il faut bien, de toute nécessité, que son action se localise sur les éléments anatomiques de l'encéphale qui commandent ce muscle.

Il existe donc des localisations cérébrales motrices volontaires. On n'a d'ailleurs aucune raison de croire que les différents territoires sur lesquels la volonté agit pour amener la contraction de muscles déterminés, ne sont pas ceux-là mêmes que l'excitation expérimentale de l'écorce et les données de la pathologie anatomoclinique ont permis d'assigner aux divers groupes musculaires. Les schémas topographiques qu'on en a donnés établissent des lignes de démarcation très nettes pour chaque groupe, sur chacun des hémisphères cérébraux, de part et d'autre de la scissure rolandique, sur les deux circonvolutions frontale ascendante et pariétale ascendante. Les nécessités de la représentation

schématique imposent de pareilles images, mais chacun sait que dans la réalité les limites des zones motrices sont assez indécises, et nul, pensons-nous, n'a jamais. eu la prétention de les localiser à un centième de millimètre près, d'autant que leur situation peut varier d'un individu à l'autre, dans des limites, généralement, il est vrai, assez restreintes, mais cependant appréciables. Que, par exemple, le groupe des cellules corticales qui préside, sous le commandement de la volonté, aux mouvements du gros orteil, au lieu de s'entendre symétriquement du fond de la scissure de Rolando, sur les flancs de la frontale et de la pariétale ascendantes, soit déjeté à droite ou à gauche, pour empiéter un peu plus ou sur celle-ci ou sur celle-là, il n'y a rien, en vérité, dans ce déplacement, qui soit de nature à ruiner la doctrine des localisations cérébrales motrices. On peut même le supposer plus considérable, et concevoir des cas où l'exploration expérimentale de l'écorce, seule ou aidée de l'observation anatomo-clinique, constatera l'absence absolue, dans ses limites classiques, de tel groupe moteur particulier, et son remplacement fonctionnel par une zone différente, chargée déjà d'un autre service; cela prouvera, tout simplement, que des anomalies sont possibles là comme ailleurs, et qu'il peut se constituer des suppléances dynamiques accidentelles dans le domaine de la motricité volontaire comme dans beaucoup d'autres.

Ces réserves faites, nous pouvons accepter, comme suffisamment exacte, la répartition territoriale des centres psycho-moteurs corticaux, telle que l'ont établie les recherches les mieux contrôlées. Celles-ci consistèrent d'abord dans l'excitation artificielle de l'écorce, à la faveur de certaines opérations qui permirent de la mettre à nu. Ainsi furent localisées les régions motrices des membres supérieurs, des membres inférieurs, et de leurs principaux segments, échelonnées tout le

long des circonvolutions centrales: frontale ascendante et pariétale ascendante, séparées par la scissure de Rolando. Les groupes moteurs des membres supérieurs occupent la région moyenne des circonvolutions, de part et d'autre de la scissure; ceux des membres inférieurs, situés au-dessus des précédents, s'étendent jusque sur les bords de la grande fissure médiane interhémisphérique et débordent même sur le lobule paracentral, à l'intérieur de cette fissure.

Les expériences d'excitation corticale permirent aussi de constater que les membres d'un côté du corps sont mis en mouvement par l'action des centres psychomoteurs du côté opposé. Sans doute, ces expériences, en déterminant l'excitation des régions corticales par des procédés artificiels, provoquent des phénomènes moteurs dans lesquels la volonté n'intervient pas, et qui sont, en réalité, de purs réflexes. L'idée peut donc venir de se demander si l'on est en droit de conclure de l'existence de ces phénomènes expérimentaux à point de départ localisé, à l'existence d'une localisation de la psycho-motricité? Nous avons déjà fait remarquer que rien ne prouve que la volonté, quand elle commande un mouvement, agit pour le produire sur des centres encéphaliques autres que ceux qui, expérimentalement, gouvernent ce mouvement. Mais, de plus, des observations d'un autre ordre ne permettent aucun doute sur ce point.

Si l'on pouvait opérer à discrétion sur les hémisphères cérébraux d'un homme normal et y détruire, par exemple, la région dont l'excitation expérimentale provoque les mouvements de la jambe du côté opposé, et si, cette ablation faite, le patient faisait effort pour mouvoir volontairement ce segment de membre et n'y parvenait pas, on serait en droit de conclure que la volonté, pour opérer des déplacements d'organes par contractions ou relâchements musculaires, agit préci

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