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Voici en effet quelques chiffres qui le démontrent (1).

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Cette constatation déplaît aux militaristes allemands qui, par l'organe de M. Basserman, se sont plaints au Reichstag qu'en 1910 plus de 90 000 jeunes gens, en age de milice et propres au service, n'aient pu être incorporés. (Ersatzreserve et excédent.)

La pauvreté relative de l'Allemagne l'oblige donc à se contenter de l'incorporation de 41 p. c. à peine des jeunes gens ayant atteint l'âge de milice; ce qui n'empêche pas nos voisins de l'Est de pouvoir mettre sur pied 25 corps d'armée de première ligne : 18 corps prussiens, 3 corps bavarois, 2 saxons, 1 wurtembourgeois et la Garde.

Il n'y a pas, en temps de paix, d'unités de cavalerie plus élevées que la brigade, mais certains indices font admettre généralement qu'à la mobilisation il serait créé, par groupement sous un même commandement, onze divisions de cavalerie à 3 brigades de 2 régiments, et un groupe de 3 batteries à cheval, à 4 pièces chacune.

Si on compte 42 000 hommes (1) par corps d'armée, 6000 hommes (2) par division de cavalerie, on trouve que ces troupes de campagne de première ligne se chiffreraient par 1 160 000 hommes avec moins de sept classes de milice..

On n'a pas d'indication précise sur les formations de troupes de seconde ligne, mais on est d'accord pour affirmer que des divisions de cette catégorie participeraient à une campagne, vraisemblablement sur les théâtres secondaires, devant les forteresses que les péripéties de la guerre conduiraient à assiéger, ou au cœur de celles qu'à la suite de revers en rase campagne on serait obligé de défendre (3).

(1) Dont 25 000 fusiliers, 1200 lanciers et les servants de 160 pièces de divers calibres.

(2) Dont 3600 lanciers et les servants de 12 canons à tir rapide.

(3) Le lieutenant-colonel Rosentreter, dans son ouvrage Duplice contre

Si on fait abstraction de la répartition de miliciens, qui n'est pas connue d'une manière positive, on peut calculer comme suit le chiffre des hommes instruits disponibles au moment de la mobilisation: basons-nous sur un contingent annuel moyen de 265 000 hommes pouvant être appelés sous les armes pendant 25 ans, et supposons que le déchet soit de 4 p. c. la première année, 3 p. c. la deuxième et 2 p. c. chacune des années suivantes.

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Il est bien entendu que ces chiffres ne seront atteints qu'en 1933, à moins que l'Empereur n'exige d'ici là, de son peuple, des efforts nouveaux ; ce qui n'est guère douteux (1).

Il résulte de statistiques sérieuses que les ressources actuelles seraient environ de 4 620 000 hommes instruits. La réserve de recrutement, et les hommes sans instruction militaire du landsturm, jeunes gens de 17 à 20 ans compris, seraient de 5 000 000 de têtes.

triplice estime que les Allemands pourraient former 340 bataillons de réserve, 450 bataillons de landwehr fer ban, 340 bataillons de dépôt, 400 bataillons de landwehr 2 ban et 300 bataillons de landsturm 2e ban.

(1) On prétend déjà que, eu égard à la situation politique, de nouveaux crédits seront demandés au printemps prochain.

FRANCE

Si la France est plus riche que sa rivale au point de vue financier, elle lui est manifestement inférieure au point de vue des ressources du contingent.

Le nombre de jeunes gens inscrits pour l'incorporation oscille aux environs de 317 000; ce qui représente moins de 60 p. c. du chiffre correspondant de l'Allemagne.

Aussi, pour avoir une armée comparable à celle de leurs voisins, les Français ont-ils été contraints d'adopter des solutions radicales qui, parfois, ont fait crier à l'utopie.

A l'heure actuelle, leurs ressources militaires sont groupées en deux grandes catégories : troupes et services de l'armée active, troupes et services de l'armée territoriale.

De par la loi du 21 mars 1905, le service est imposé, personnellement, à tout citoyen français. Seuls sont exempts d'une manière définitive les jeunes gens inaptes au service pour cause d'infirmité ou défaut de taille.

Après un terme de 2 ans sous les drapeaux à partir de la 20° année, les militaires passent dans la réserve de l'armée active, pour une période de 11 ans. Ces réservistes constituent trois catégories distinctes la première comprend 4 classes destinées à porter les unités de l'armée active à l'effectif de guerre; la seconde comprend 5 classes constituant des régiments de réserve. Les dixième et onzième classes sont dites de dépôt, et servent à alimenter les troupes engagées.

Les militaires sont ensuite versés dans l'armée territoriale pour une période de six années; après quoi ils font partie de la réserve de l'armée territoriale jusqu'à ce qu'ils aient atteint l'âge de 45 ans.

Par exception, les réservistes pères de 4 enfants vivants passent de droit dans l'armée territoriale, et les pères de 6 enfants vivants dans la réserve de l'armée territoriale.

Il semble, à première vue, que l'armée française de première ligne, réunissant six classes de milice seulement, soit plus jeune que l'armée allemande correspondante; mais il ne faut pas perdre de vue qu'elle comprend moins de corps d'armée, en sorte que les troupes de seconde ligne auront vraisemblablement à remplir un rôle plus actif que les troupes de landwehr allemandes. D'ailleurs, les bataillons de réserve allemands sont puisés, dit-on, dans les contingents des 7 premières classes.

D'autre part, au point de vue absolu, c'est-à-dire dans l'hypothèse où les soldats allemands et français se valent à égalité d'aptitude physique, l'ensemble des premiers est supérieur à celui des seconds parce que la population allemande permet une sélection rigoureuse au moment de l'incorporation, tandis que les Français se voient obligés de prendre au service tous ceux qui ne sont pas réellement inaptes. C'est ainsi que, s'il faut en croire M. Waddington, rapporteur du budget de la guerre en 1910, la France incorporerait dans le service armé 77,6 p. c. et dans le service auxiliaire 6,4 p. c. des jeunes gens à l'âge de milice (1).

Sur 317 000 inscrits, il n'y aurait que 50 500 exemptions définitives, auxquelles s'ajoute la défection de 15000 déserteurs et insoumis (2). Les jeunes gens qui

(1) On désigne en France par hommes des services auxiliaires, les jeunes gens du contingent qui, tout en ne convenant pas pour le service armé, peuvent être affectés à certains emplois, commis, ouvriers, etc.

(2) L'effectif d'une division d'armée. M. Messimy a déclaré à la Chambre, le 29 novembre dernier, que le nombre total de déserteurs et d'insoumis était de 80 000 en 1911.

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