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SITUATION ÉCONOMIQUE DU ROYAUME-UNI

COMPARÉE A CELLE DE L'ALLEMAGNE (1)

(Suite)

INDUSTRIE.

COMMERCE

Après avoir examiné dans la première partie les signes de prospérité des deux pays rivaux, nous avons à en analyser les trois facteurs, l'Agriculture, l'Industrie et le Commerce.

Pour le premier d'entre eux c'est chose faite abordons le second qui dans chacun des deux pays l'emporte sur les deux autres facteurs.

Industrie. Les éléments qui permettent de juger de l'importance de la production industrielle d'un pays sont divers; les plus importants sont le capital engagé dans l'industrie, la force motrice employée et le nombre d'ouvriers occupés.

Le capital engagé est inconnu aussi bien pour l'ensemble de toutes les industries que pour une industrie particulière, sauf pour les entreprises existant sous forme de sociétés; mais celles-ci ne constituent évidemment pas l'ensemble de toutes les entreprises d'un

même genre.

Pour la force motrice au contraire, les statistiques nous renseignent exactement.

(1) Voir REVUE DES QUEST. SCIENT., 3a série, t. XXIII, 20 janvier 1913, pp. 85-127.

En 1907, d'après le CENSUS OF PRODUCTION OF THE UNITED KINGDOM (Final Report Cd 6320, p. 21), le nombre de chevaux vapeur du Royaume-Uni (locomotives exceptées) était de 10 646 000 HP. En 1906, en Allemagne (locomotives exceptées), ce total ne s'élevait qu'à 4 995 000 HP. soit 47% du total anglais (Dipl. and Consular Report, Trade of Germany in 1906, p. 52).

En ce qui concerne le nombre de personnes occupées, les statistiques existent également, mais leurs données sont plus difficilement comparables pour le bon motif qu'elles se basent sur des conventions légèrement différentes de pays à pays, ce qui n'est pas le cas pour

la force motrice.

C'est ainsi qu'en Allemagne les restaurateurs sont classés sous la rubrique « Industrie de l'Alimentation» l'armée des garçons de café figurera donc parmi les personnes occupées par cette industrie. Dans le Royaume-Uni au contraire, les restaurateurs sont considérés comme commerçants, de sorte que les garçons de café ne figurent pas dans le personnel industriel c'est donc bien une convention différente sur ce qui est commerce et ce qui est industrie.

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D'autre part, les statistiques allemandes, à l'opposé des statistiques anglaises, ne mentionnent pas, comme employés par l'Industrie, les ouvriers des industries publiques (usines à gaz, water works, centrales électriques, travaux publics etc.). Sous ces réserves, voici les chiffres des personnes employées dans les diverses industries (pour l'Allemagne voir STATISTISCHE JAHRBUCH 1909, p. 76; pour l'année 1907 et pour le Royaume-Uni, CENSUS OF PRODUCTION, Final Report, p. 21).

IIIe SÉRIE. T. XXIII.

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Ces chiffres globaux nous permettent déjà de tirer une conclusion très intéressante. Rappelons-nous d'abord que le total du capital versé par les sociétés anglaises dépasse de loin celui des sociétés allemandes. Ajoutons à ce premier fait celui de la force motrice double dans le Royaume-Uni. Enfin, dernier trait, la main-d'oeuvre beaucoup plus abondante en Allemagne. Or nous savons également que la grande industrie, par opposition à la petite industrie, ayant besoin de grands capitaux, existe généralement sous la

forme de société anonyme; qu'elle tend à réduire la main-d'œuvre par l'emploi d'un outillage perfectionné et de la force motrice.

La conclusion s'impose : l'industrie anglaise dans son ensemble est beaucoup mieux outillée que sa rivale, et dans l'évolution économique qui tend vers la diminution de la petite industrie au profit de la grande industrie, elle est à un stade beaucoup plus avancé que l'industrie allemande.

Cette conclusion ne laissera pas que de surprendre celui qui pense aux industries métallurgiques et chimiques en Allemagne. L'examen particulier de ces deux industries nous apprendra ce qu'il faut en croire, mais à côté de ces industries il y en a d'autres, comme celles du bois, du vêtement, du bâtiment, qui illustrent excellemment la conclusion à laquelle nous sommes arrivés.

Ces industries, en effet, ne fournissent pour ainsi dire que le pays même, et leur marché peut être représenté par la population des deux pays; on peut même dire que, grâce au bien être plus grand régnant dans le Royaume-Uni, ces industries, qui ont avant tout en vue le confort, ont des marchés se valant comme importance.

Néanmoins, ces trois groupes n'occupent dans le Royaume-Uni que 1720000 personnes contre 4 407000 en Allemagne !

Remarquons que même en supposant que les statistiques allemandes comptent comme appartenant à ces industries des personnes qui ne seraient pas considérées comme en faisant partie dans les statistiques anglaises, on n'arriverait pas à expliquer cette différence énorme. La seule explication est donc bien celle que nous avons donnée pour ces groupes d'industries-là en particulier, la main-d'oeuvre joue en Allemagne le rôle des machines dans le Royaume-Uni.

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L'examen de la force motrice employée le prouve également les trois groupes industriels considérés utilisent 6% de la force motrice totale employée dans le Royaume-Uni, tandis qu'elle représente 14 % des chevaux vapeur de l'Allemagne : en d'autres termes, ces groupes industriels sont au moins deux fois aussi bien outilles dans le premier de ces pays que dans

le second.

Qu'on ne dise pas que pour faire ce raisonnement nous partons d'une supposition fausse, notamment que les divers groupes d'industries utilisent proportionnellement la même force motrice dans les deux pays : nous faisons, il est vrai, cette supposition, mais elle est toute en faveur des trois groupes industriels allemands. En effet, c'est dans ces trois groupes que nous trouvons le plus grand excès relatif de main-d'oeuvre sur les groupes correspondants anglais. Il faudrait done supposer au contraire qu'en Allemagne les trois industries considérées emploient relativement encore moins de force motrice que les autres industries; ce qui reviendrait à dire que les groupes industriels en question ne sont pas deux fois, mais trois ou quatre fois plus mal outillés que les groupes correspondants anglais.

Ce qui précède ne nous permet pas encore de connaître la production industrielle des deux pays : nous prévoyons bien que celle du pays le mieux outillé dépassera celle du moins bien outillé, mais ceci n'est qu'une donnée relative.

Heureusement, le gouvernement anglais ordonnat-il, en 1906, un Census of Production, pour l'année 1907. Ce Census, qui est ce qui a été fait de plus parfait en ce genre, était conçu sur les bases suivantes : toutes les entreprises industrielles, quelles qu'elles soient, avaient à fournir deux données : la valeur de leur production durant l'année 1907, et la valeur des

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