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de la conférence de

le ministre

Claude.

* Ibid.

sentement du ministre Claude, elle chargea le duc de Richelieu d'inviter Bossuet à se rendre chez elle, le mardi 28 février 1678. Il la trouva seule, et elle lui annonça que le ministre Claude étoit convenu de se réunir avec lui le lendemain mer

credi 1er mars pour la conférence qu'elle leur *Relation avoit demandée. Elle luidit en même temps « * que » le point sur lequel elle désiroit d'être éclaircie, Bossuet avec » étoit l'autorité de l'Eglise; Bossuet lui répon>> dit que ce n'étoit pas sans raison qu'elle s'at» tachoit principalement et même uniquement à » ce point qui renfermoit la décision de tout le >> reste ». Il lui donna en même temps quelques instructions préliminaires pour fixer le véritable état de la question qui alloit les occuper. * M.me de Roye vint le lendemain matin annoncer «< que » Claude, qui avoit promis de venir le même jour, >> avoit reçu défense de le faire, et qu'il ne le pou» voit plus. Mademoiselle de Duras parut mé» contente de ce procédé ». ». Mais peu de temps après, on apprit que M. Claude consentoit à se trouver avec Bossuet; et on convint de se réunir le même jour 1er mars (1678), à trois heures après midi, chez la comtesse de Roye.

Cette conférence dura cinq heures; et comme on désiroit également des deux côtés de discuter sans aigreur, sans éclat et sans ostentation, on n'y

admit qu'un très-petit nombre de personnes; presque toutes étoient de la religion protestante, excepté la maréchale de Lorges.

Toute la conférence roula principalement, comme on en étoit convenu, sur la matière de l'Eglise.

Bossuet déclare lui-même dans la relation qu'il a donnée de cette conférence, « que le ministre » Claude défendit sa cause avec toute l'habileté

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possible et si subtilement, qu'il craignit pour » ceux qui l'écoutoient. »

Il y eut surtout deux articles sur lesquels le ministre Claude déploya avec beaucoup d'art et de force tous les moyens que lui fournirent la subtilité de son esprit et une longue habitude de la

controverse.

*

Bossuet avoit établi en principe contre le schisme des protestans, «< que jamais des particu»liers n'ont droit de se séparer de l'Eglise

Claude lui objecta aussitôt « * le jugement de la » synagogue, lorsqu'elle condamna JÉSUS-CHRIST, » et déclara par conséquent qu'il n'étoit pas le » Messie promis par les prophètes. Dites-moi, » Monsieur, reprenoit Claude, en s'adressant à » Bossuet, un particulier qui eût cru alors que » JÉSUS étoit le vrai CHRIST, n'eut-il pas mieux » jugé que tout le reste de la synagogue? »

* Ibid.

* Ibid.

* Relation

de la confé

rence de

le ministre

Claude.

Bossuet crut remarquer que cette objection faisoit impression sur ceux qui l'écoutoient; mais il en montra bientôt toute la foiblesse, quelque spécieuse qu'elle parût d'abord.

>>

*

«< Pour peu qu'un pareil argument pût avoir

quelque force, reprit Bossuet, il auroit fallu Bossuet avec » qu'au moment, où JÉSUS-CHRIST fut condamné >> par la synagogue, il n'y eût eu aucun moyen ex» térieur, aucune autorité certaine à laquelle on >> dût nécessairement céder; mais qui oseroit le » dire, puisque JÉSUS-CHRIST étoit lui-même sur » la terre et paroissoit visiblement au milieu des >> hommes pour confirmer sa mission? Jésus>> CHRIST ressuscitoit les morts, guérissoit les aveu>> gles-nés et faisoit tant de miracles, que les Juifs >> confessoient eux-mêmes que jamais homme » n'en avoit tant fait. Il y avoit donc un moyen » extérieur pour connoître la vérité, une auto» rité visible pour la confirmer. Mais cette au>> torité étoit contestée. - Il est vrai, mais elle » étoit infaillible. Je ne prétends pas que l'autorité » de l'Eglise ne soit jamais contestée. Je vous » écoute, vous, Monsieur, qui la contestez. Mais je dis qu'elle ne doit pas l'être par les chrétiens; » je dis qu'elle est infaillible..... Je dis qu'il n'y » eut jamais aucun temps où il n'y ait eu sur la » terre une autorité visible et parlante, à qui il

>>

» faille céder. Avant JÉSUS-CHRIST, nous avions la » synagogue; au moment où la synagogue tombe, » JÉSUS-CHRIST paroît lui-même; quand Jésus>> CHRIST abandonne la terre et monte au ciel, il » laisse son esprit à son Eglise. Faites revenir Jé» SUS-CHRIST enseignant, préchant, faisant des » miracles, je n'ai plus besoin de l'Eglise; mais » aussi ôtez-moi l'Eglise, il me faut JÉSUS-CHRIST » en personne, parlant, préchant, décidant avec » des miracles et une autorité infaillible. Nous » avons l'Ecriture, dites-vous'; oui, sans doute, » nous avons cette parole divine; mais qui se laisse » expliquer et manier comme on veut, et qui ne » réplique rien à ceux qui l'entendent mal. Or, il » faut un moyen extérieur de se résoudre sur les » doutes, et que ce moyen soit certain; et il ne » peut se trouver que dans une Eglise infaillible».

Le second article, ou le ministre Claude ne montra pas moins de talent et de subtilité, fut celui où Bossuet avoit établi, que par le baptême et la profession du symbole commun à tous les chrétiens, ils étoient excités et s'engageoient à croire à l'autorité de l'Eglise, que c'étoit ensuite par l'Eglise qu'ils recevoient les Ecritures avec les interprétations qu'il appartenoit à l'Eglise seule de donner aux livres sacrés.

<< Mais, reprit le ministre Claude *,

par ce rai

* Ibid.

» sonnement, vous feriez conclure à chacun en >> faveur de son Eglise. Les Grecs, les Arméniens, >> les Ethiopiens, nous-mêmes que vous croyez » dans l'erreur, chacun de nous a reçu l'Ecriture » sainte de l'Eglise où il a été baptisé. Chacun la » croit la vraie Eglise énoncée dans le symbole, et >> dans les commencemens on n'en connoît pas » même d'autre. Si, ayant reçu sans examen >> l'Ecriture de cette Eglise où nous avons été bap>>tisés, il faut aussi en recevoir aveuglément tou»tes les interprétations, c'est un argument pour >> conclure que chacun doit rester dans sa reli» gion. >>

C'étoit en vérité, dit Bossuet dans sa relation, tout ce qui se pouvoit objecter de plus fort; et quoique la solution de ce doute me parút claire, j'étois en peine comment je pourrois la rendre claire à ceux qui m'écoutoient; je ne parlois qu'en tremblant, voyant qu'il s'agissoit du salut d'une ame; et je priois Dieu qui me faisoit voir si clairement la vérité, qu'il me donnát des paroles pour la mettre dans tout son jour; car j'avois affaire à un homme qui écoutoit patiemment, qui parloit avec force et netteté, et qui enfin poussoit les de la confé- difficultés aux dernières précisions.

*Relation

rence de

Bossuet avec le ministre Claude.

Bossuet répondit «< * que premièrement il falloit distinguer la cause des Grecs, des Arméniens

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