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» vous avertir que le sang et les larmes qu'on » garde, comme étant sortis de Jésus-Christ, ne » sont ordinairement que du sang et des larmes, » qu'on prétend sortir de certains crucifix dans » des occasions particulières, et que quelques Eglises ont conservés en mémoire du miracle; » pensées pieuses, mais que l'Eglise laisse pour » telles qu'elles sont, et qui ne font ni ne peu» vent faire l'objet de la foi. »

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Malheureusement celui à qui cette instruction si sage et si raisonnable étoit adressée, ne persévéra pas dans les sentimens qui lui avoient mérité l'estime de Bossuet, et l'affection de l'abbé de Rancé.

Prêt à se renfermer dans les soins qu'alloit exiger de lui le gouvernement de son diocèse, Bossuet crut devoir rendre publics deux ouvrages qu'il avoit composés avant d'être nommé évêque de Meaux.

Le premier est la Relation de sa conférence avec le ministre Claude. On a vu les raisons qui le forcèrent à faire imprimer cette Relation en 1682, et qu'il ne s'y détermina que pour rétablir la vérité des faits, dont le ministre Claude s'étoit singulièrement écarté dans le récit qu'il en avoit fait de vive voix et par écrit.

V. Traité de

Le second ouvrage, que Bossuet fit imprimer en 1682, est son Traité de la Communion sous nion sous une une espèce. espèce. 1682.

la commu

Jurieu avoit fait paroître en 1681 un écrit sur la matière de l'Eucharistie. Il y attaquoit l'usage qui a prévalu dans l'Eglise catholique de ne donner la communion aux laïques que sous une seule espèce. Bossuet crut devoir réfuter cet ouvrage; le sujet n'étoit pour ainsi dire, que la discussion de quelques faits historiques; par cette raison même elle étoit plus propre à faire impression sur l'esprit de la multitude. On se rappeloit encore l'espèce de fureur avec laquelle les Hussites et les Bohémiens avoient combattu pour la communion sous les deux espèces.

Luther, qui leur succéda, se montra bien éloigné d'attacher la même importance à cette controverse. Lors même qu'il eut levé l'étendard de la révolte contre l'Eglise romaine, il ne parloit jamais qu'avec horreur de Jean Hus et de Jérôme de Prague. Il méprisoit souverainement Carlostad, et tous ceux qui regardoient la communion sous une ou sous deux espèces comme une affaire importante. Il rangeoit cette dispute parmi les choses de néant, et se moquoit de Carlostad qui mettoit la réformation dans ces bagatelles.

Cet homme toujours extrême, porta l'extravagance jusqu'à dire et écrire : « Si un concile par >> hazard, ordonnoit ou permettoit de sa propre » autorité les deux espèces, nous ne les voudrions » pas prendre. Mais alors en dépit du concile et » de son ordonnance, nous n'en prendrions qu'une, ou nous ne prendrions ni l'une ni l'autre, et » maudirions ceux qui prendroient les deux par » l'autorité d'un tel concile et d'un tel décret ».

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Mais il n'en fut pas de même de Calvin, plus profond dans ses combinaisons et plus haîneux dans ses ressentimens. L'exemple des Bohémiens lui rappeloit que cette misérable dispute étoit un moyen puissant d'agiter la multitude, et il ne ́manqua pas de représenter la soustraction du ca. lice comme un des grands crimes de l'Eglise ro

maine.

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A l'exemple de. Calvin, Jurieu venoit de répéter dans son écrit sur l'Eucharistie tout ce qui avoit été dit et réfuté mille et mille fois sur cette matière; et ce fut pour forcer les calvinistes dans ce foible et dernier retranchement, que Bossuet composa son traité de la Communion sous une espèce. C'est alors qu'on vit s'engager pour la première fois ce long combat d'écrits polémiques entre deux hommes, dont l'un étoit assurément bien peu digne de lutter contre l'autre, et où

l'on vit constamment le génie et la raison aux prises avec le délire et la fureur.

De toutes les questions qui séparent les protestans de l'Eglise romaine, il n'en est pas qui souffre moins de difficulté, et qu'il soit plus facile d'éclaircir que celle de la Communion sous une ou sous deux espèces.

Il ne s'agit au fond que d'un point de discipline, sur lequel on ne peut contester à l'Eglise le droit de changer sa pratique, comme de l'aveu même des protestans, elle l'a changée et a pu la changer dans l'usage du baptême.

Mais à l'époque où Bossuet écrivoit, les ministres protestans se voyoient en quelque sorte forcés de donner à la question de la communion sous les deux espèces plus d'importance qu'ils ne lui en accordoient peut-être eux-mêmes. Les instructions d'un grand nombre d'évêques et de théologiens avoient fait connoître les véritables sentimens de l'Eglise romaine sur une multitude d'usages particuliers, qui n'appartiennent point au fond même de la doctrine. On n'osoit plus reproduire toutes ces triviales accusations de superstition et d'idolâtrie, dont les théologiens protestans avoient bercé les peuples du seizième siècle. Plus toutes ces ridicules imputations leur échappoient, plus ils s'attachoient fortement à

maintenir la communion sous les deux espèces. C'étoit là une pratique sensible aux yeux de la multitude; et ils la regardoient comme le seul signe de ralliement qui pût encore leur assurer des disciples.

Bossuet entreprit de leur enlever cette dernièré ressource, et il écrivit son Traité de la communion sous les deux espèces.

Dans ce traité, Bossuet oppose aux protestans: La pratique de l'Eglise, qui, dans tous les temps, en remontant jusqu'aux siècles des martyrs, où de l'aveu général le christianisme étoit encore dans toute sa pureté primitive, a fréquemment administré la communion sous une seule espèce.

Bossuet leur opposoit encore un raisonnement, qui n'admettoit aucune réplique de leur part, puisqu'il étoit fondé sur leurs propres principes et sur leurs propres exemples.

Les protestans conviennent en effet avec les catholiques qu'on n'est point obligé de faire dans l'administration des sacremens tout ce que JésusChrist a fait en les instituant.

C'est par cette raison qu'ils ne plongent pas dans l'eau ceux qu'ils baptisent, quoique JésusChrist ait dit baptisez, c'est-à-dire plongez, et qu'il ait été lui-même baptisé par immersion;

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