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laisse la liberté d'user indifféremment d'une seule

espèce, ou des deux ensemble.

Tel est le plan des deux parties qui composent cet ouvrage de Bossuet, et tel est l'état dans lequel il l'a laissé manuscrit, sans le publier.

Après sa mort l'abbé Bossuet son neveu, le fit comprendre au nombre des ouvrages de Bossuet qu'il fut autorisé à faire imprimer par un privilége spécial daté de 1708, et il parut pour la première fois dans l'édition de 1743.

Au reste Bossuet pensoit que l'Eglise pourroit sans inconvénient accorder l'usage du calice aux laïques dans les pays, où cet acte de condescendance deviendroit un moyen de faciliter la réunion des protestans. Inflexible sur tout ce qui intéressoit la pureté du dogme, Bossuet étoit toujours disposé à adopter sur la discipline tous les tempéramens que la sagesse, le bien de la paix et l'intérêt de la religion paroissoient demander. Le concile de Trente avoit déjà suffisamment indiqué le véritable esprit de l'Eglise sur cette matière, en autorisant par un décret formel le pape Pie IV à accorder l'usage du calice pour faire cesser le schisme qui désoloit l'Allemagne.

Appuyé sur une telle autorité, Bossuet écrivoit au Père Mabillon, qui se trouvoit à Rome

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espèces en

certains cas.

*Lettre de

Bossuet au

lon. 12 août

1685.

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*

A ce propos,

il me vient dans l'esprit qu'il y

Pere Mabil-» auroit une chose qui pourroit beaucoup, selon >> toutes les nouvelles que nous recevons, facili» ter le retour de l'Angleterre et de l'Allemagne. » Ce seroit le rétablissement de la coupe. Elle » fut rendue par le pape Pie I dans l'Autriche » et dans la Bavière. Mais le remède n'eut pas grand effet, parce que les esprits étoient en» core trop échauffés. La même chose accordée » dans un temps plus favorable, comme celui-ci, » où tout paroît ébranlé, réussiroit mieux. Ne pourriez-vous pas en jeter quelques paroles, et » sonder un peu les sentimens là-dessus. Je crois, » pour moi, que par cette condescendance, où » il n'y a nul inconvénient qu'on ne puisse espé>> rer de vaincre, après un usage de treize cents » ans, on verroit la ruine entière de l'hérésie. » Déjà la plupart de nos huguenots s'en expli»quent hautement.... >>

VII. Séminaire de Meaux.

Aussitôt que Bossuet eut fait imprimer la relation de sa conférence avec le ministre Claude, et son Traité de la communion sous les deux espèces, il se consacra entièrement à l'administration de son diocèse.

Le séminaire de Meaux fut le premier objet de ses soins et de son intérêt paternel. Il savoit que c'étoit sur ces utiles et estimables institutions,

encore

encore si récentes en France, que reposoient toutes les espérances de l'Eglise ; et que c'étoit de l'esprit de cette éducation première que dépendoit en grande partie le salut des peuples confiés à ses soins.

Ce qu'il recommandoit le plus aux supérieurs de son séminaire, c'étoit d'accoutumer de bonne heure leurs élèves à parler en public, parce que le ministère de la parole est le véritable ministère évangélique que Jésus-Christ a laissé à son Eglise pour l'instruction des peuples.

C'étoit également ce qu'il recommandoit avec encore plus de force aux curés de son diocèse, lorsqu'il les réunissoit tous les ans dans ses synodes. Il les exhortoit à ne point rechercher avec affectation ou avec inquiétude le pénible soin de donner à leurs discours une forme trop élégante et trop étudiée, dont la parole de Dieu n'a pas besoin pour toucher les cœurs. «< * Abandonnez» vous, leur disoit Bossuet, aux seuls mouve

» mens de la charité chrétienne, et l'Esprit saint » vous inspirera les paroles que vous devez dire. >> Ce n'est pas l'homme qui parle, qui agit, mais >> Dieu seul qui se fait entendre par son organe, » et qui agit seul par sa grâce toute-puissante. » Il attachoit une telle importance à former des pasteurs habitués à exercer le ministère de la BOSSUET. Tome 11.

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pa

* Mts. da Ledieu.

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role, que par l'article x11 de l'ordonnance qu'il rendit dans le synode de 1691, il enjoint aux

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curés de son diocèse, « suivant les décrets des >> saints conciles, de faire au moins tous les di>> manches et jours de fêtes solennelles, des ins>>tructions populaires et intelligibles; il les ex>> horte à éviter toute prolixité inutile, pour ne » pas ennuyer et rebuter ceux qu'ils doivent >> consoler et instruire. Il déclare qu'il est ré>> solu de n'accorder de provisions de bénéfices qu'aux curés qui seront capables d'instruire » par eux-mêmes ».

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Bossuet estimoit surtout les ecclésiastiques qui remplissoient les fonctions les plus simples et les plus habituelles de leur ministère avec piété et avec ce recueillement extérieur qui parle aux yeux de la multitude, avant même de toucher les cœurs par l'onction de la grâce que Dieu attache aux paroles de la lithurgie.

Cet homme d'un génie si élevé, et toujours occupé des plus hautes pensées et des plus profondes études, n'avoit rien négligé pour s'instruire des plus petits détails des cérémonies ecclésiastiques.

Nous apprenons par l'abbé Ledieu lui-même * un trait bien naïf et bien touchant de la bonté paternelle de Bossuet, et de l'importance qu'il

t

attachoit à l'accomplissement de toutes les formes prescrites par la lithurgie. Cet ecclésiastique étoit entré chez Bossuet en qualité de secrétaire, avant même d'être prêtre; mais lorsque Bossuet le nomma son aumônier, croira-t-on que ce fut ce grand homme qui prit lui-même la peine de l'instruire de toutes les fonctions qu'il auroit à remplir en cette qualité? Qui osera traiter une pareille attention de minutieuse, lorsque c'est Bossuet qui en donne l'exemple, pour montrer que rien ne peut-être minutieux ni indifférent dans tout ce qui appartient au culte public?

C'étoit par ce sentiment de respect pour la sainteté du ministère ecclésiastique, qu'au móment où il alloit imposer les mains à de nouveaux prêtres, il ne manquoit jamais de joindre une instruction particulière aux avis et aux prières que l'Eglise adresse à ses ministres dans la cérémonie de l'ordination.

Lorsque Bossuet disoit la messe, rien ne lui échappoit; et lorsque son aumônier oublioit de lui présenter la mémoire de quelque saint dont la lithurgie du jour prescrivoit la mention, Bossuet lui disoit : « Vous oubliez telle ou telle >> chose »; et quand il doutoit et qu'on l'assuroit du contraire, il disoit à son aumônier après la

*

* Ibid.

« ÖncekiDevam »