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vicaires, ou des archidiacres qui l'accompagnoient; et lorsqu'il s'élevoit quelque difficulté, on venoit lui en faire le rapport, il écoutoit les parties, et tranchoit ensuite d'autorité toutes ces discussions.

XI.

Des hôpi

Il apportoit cependant une attention particulière à l'administration des hôpitaux de son dio- taux. cèse. C'étoit alors qu'il se croyoit obligé d'entrer dans les recherches les plus minutieuses pour tout ce qui concernoit le traitement des malades et la nourriture des pauvres. Il s'attacha, autant qu'il le put, à en confier le soin aux sœurs de la charité.

L'hôpital général de Meaux recevoit de lui chaque année des aumônes abondantes; et, dans une année de disette, il les augmenta avec une telle profusion, que son intendant, inquiet et effrayé, crut devoir l'exhorter à les modérer. La réponse de Bossuet fut: « Pour les diminuer, je » n'en ferai rien; et pour faire de l'argent en » cette occasion, je vendrai tout ce que j'ai ».

C'est ce que rapporte l'abbé Ledieu présent à cet entretien. Il continua donc à répandre ses aumônes avec la même abondance, et, pour mieux assurer l'exécution de ses ordres, il voulut assister lui-même à la distribution des secours

XII.

Des Syno

des.

de tous les genres qu'il avoit destinés aux malheureux.

Pendant les vingt-deux années de son épiscopat, Bossuet n'en laissa écouler aucune sans tenir un synode. Il ne dérogea qu'une seule fois à cette règle invariable, et ce fut l'année (1703), qui précéda sa mort. Il conserva même jusqu'au dernier moment l'espérance de remplir un devoir si cher à son zèle. Presque mourant sur un lit de douleur, il ne céda qu'à regret à la violence des maux qui le retenoient à Paris.

Plusieurs de ces synodes furent remarquables par des ouvrages importans qu'il y publia.

Ce fut dans le synode de 1686, qu'il publia son Catéchisme; dans ceux de 1688 et 1691 différentes ordonnances; en 1695, les trente-quatre articles d'Issy; en 1699, le bref d'Innocent XII portant condamnation du livre des Maximes des saints; en 1700, la Censure du clergé de France contre la morale relâchée, et sa première instruction sur les promesses de l'Eglise.

Après dix ans d'expérience et d'observation, Bossuet rédigea des Statuts synodaux. Jusqu'alors, c'est-à-dire, jusqu'en 1691, on ne trouve de lui que deux ordonnances synodales, l'une sur la résidence des curés, qu'il publia au synode de 1688,

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et l'autre touchant l'habit des ecclésiastiques publiée au synode de 1690. Elles se trouvent comprises dans le recueil des Statuts synodaux qu'il promulgua en 1691.

Ces Statuts renferment trente-trois articles, dont les dispositions embrassent tout ce qui est le plus propre à maintenir la régularité du clergé, et à assurer l'instruction du peuple.

Les curés peu fidèles à leurs devoirs, et qui n'avoient point profité des avis charitables que Bossuet leur avoit donnés en particulier, recevoient en plein synode les reproches que leur indocilité avoit rendus nécessaires.

Il n'est personne qui ne sente l'impression profonde que devoit laisser dans tous les esprits cette espèce de monition canonique prononcée par Bossuet devant tout son clergé assemblé. La censure d'un tel évêque avoit bien plus de force dans l'opinion que toutes les procédures et tous les jugemens des tribunaux.

Il paroît même que Bossuet s'étoit fait de cette règle de conduite une maxime de gouvernement ecclésiastique. L'abbé Fleury, dans des notes manuscrites qu'on nous a conservées, rapporte lui avoir souvent entendu dire: Il faut qu'un évéque instruise plutôt que de faire des procédures. On n'appelle point de la parole de Dieu.

XIII. Il évitoit de recourir à l'autorité pour ramener Sagesse et modération à leur devoir les ecclésiastiques qui osoient s'en de Bossuet. écarter par quelque éclat scandaleux; le poids

Ledieu.

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de ses paroles suffisoit le plus souvent pour chan*Mts. de ger les cœurs et prévenir de nouveaux scandales *. Ce ne fut qu'à la fin de sa vie, peu de mois avant sa mort (juillet 1703), qu'il se vit dans la nécessité de demander une lettre de cachet pour éloigner de sa paroisse un curé, dont la présence y étoit un sujet continuel de trouble et de division. Nous devons ajouter que ce curé étoit déjà condamné à donner sa démission par deux sentences des officialités de Meaux et de Paris, dont il éludoit depuis long-temps l'exécution par des appels interminables à la primatie de Lyon, et à la grand'chambre du parlement de Paris : et nous voyons par les manuscrits de l'abbé Ledieu, que ce ne fut pas sans peine qu'il crut devoir en cette occasion déroger à ses principes.

XIV.

Nous ne croyons pas avoir besoin de dire que Dignité et impartialité Bossuet avoit un sentiment trop juste et trop de Bossuet, éclairé de la dignité de son caractère et de sa su

périorité personnelle, pour subordonner ses prin

cipes de gouvernement à des préventions de corps ou de parti. Ce genre de mérite, qui n'auroit pas dû en être un pour un évêque, étoit cependant remarquable dans un temps où des considérations

nuscrites de

Winslou.

plus ou moins raisonnables déterminoient à une sorte de préférence, lors même qu'elles ne conduisoient pas à une opposition plus ou moins déclarée. Bossuet s'est exprimé lui-même à cet égard avec une franchise que sa conduite habituelle n'a jamais démentie *. Il se promenoit un jour sur la *Notes materrasse de Germigny avec le Père de Riberolles, de la congrégation de Sainte-Geneviève, et supérieur de son séminaire. « On parloit de cer>> tains évêques qui étoient déclarés pour les jé» suites, et d'autres pour les Pères de l'Oratoire. » Les uns et les autres se dégradent par là, dit » Bossuet. La foi est-elle attachée à des sociétés » particulières ? N'est-elle pas dans l'épiscopat? » On peut bien dire que j'ai des amis parmi les jésuites, que j'en ai parmi les Pères dé l'Ora» toire; mais on ne dira jamais de moi en général, » comme on le dit de quelques évêques : Il est ami ̧ » des Pères de l'Oratoire; il est ami des jésuites. » Le génie de Bossuet, quelque élevé qu'il fût, savoit s'abaisser quand il le falloit, pour se met- de Bossuet. tre à la portée de toutes les classes, de toutes les conditions, de tous les âges, et parler aux enfans mêmes une langue accessible à leur foible intel¬ ligence. C'est ce qu'on peut observer dans le catéchisme qu'il donna au diocèse de Meaux.

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Un catéchisme est peut-être dans la science de

XV. Catéchisme

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