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>> et des autres communions chrétiennes, de celle >> des protestans; que dans ces communions, ils » errent à la vérité en prenant une fausse église » pour l'Eglise véritable; mais que du moins elles » établissent en principe qu'il faut croire à la vé» ritable Eglise quelle qu'elle soit, et qu'elle ne >> trompe jamais ses enfans; au lieu que les pro» testans établissent en principe, qu'on n'est pas » obligé de soumettre son jugement particulier » à celui de l'Eglise qu'on reconnoît être la vé>> ritable >>.

Ainsi, lorsque les catholiques ont à discuter avec des Grecs et des Arméniens, c'est aux premiers à prouver qu'ils sont dans la véritable Eglise, et que les autres l'ont abandonnée. Mais les protestans sont entièrement étrangers à cette discussion, puisqu'ils refusent à toute église quelconque une autorité de décision.

« De cette différence dont vous ne pouvez pas >> contester la justesse, reprit Bossuet*, voici l'a» bîme où va vous jeter l'opinion où vous êtes, qu'on ne doit pas même croire à la véritable

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Eglise. Car il s'ensuit de votre principe que le

fidèle ne peut pas même croire sur la Foi de » l'Eglise que l'ECRITURE est la parole de DIEU.

» Il le peut d'une foi humaine, et non d'une

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*Ibid.

>> foi divine.

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Qui dit une foi humaine, dit une

>> foi douteuse. » doute, mais dans l'ignorance. - Et moi je dis » qu'il est dans le doute. Douter, c'est ne savoir >> pas si une chose est ou non. M. Claude répon» doit toujours que c'est là ignorer, et non dou» ter. - Eh bien, laissons là les mots. Il ne doute пе sait » pas, mais il si l'ECRITURE SAINTE est pas » une vérité ou une fable. Il ne sait pas si l'Evan»gile est une histoire inspirée de Dieu, ou un » conte inventé par les hommes. Il ne peut donc » pas faire sur ce point un acte de foi divine; il » n'a donc qu'une foi humaine à la parole même » de Dieu ».

Je ne dis pas qu'il soit dans le

M. Claude en convint; Eh bien! Monsieur, c'est assez, lui dit Bossuet. Il y a donc dans votre religion un point où un chrétien ne sait pas même si l'Evangile est une fable ou une vérité.

lle

M. Claude ne répondit rien, tout le monde se leva, et il n'y eut plus que quelques légères discussions sur des points moins importans. Bossuet avoit dès la veille annoncé à M. de Duras qu'il ameneroit bon gré malgré le ministre Claude à cet étrange aveu, et elle n'avoit jamais pu le croire.

Bossuet revit le lendemain M.lle de Duras, et

* Relation de la confé

rence de

Bossuet avec

le ministre

il la trouva dans les dispositions qu'il en avoit es-
pérées. «< *Il eut encore peu de temps après un
>> entretien avec elle à Saint-Germain, dans l'ap-
»partement de la duchesse de Richelieu. Ce fut
» alors qu'elle lui déclara qu'elle se croyoit en Claude.
» état de prendre sa résolution. En effet, le 22
» mars suivant (1678), Bossuet revint à Paris
» pour recevoir son abjuration dans l'église des
» Pères de la Doctrine chrétienne. »

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Le soir même du jour où la conférence avec le ministre Claude avoit eu lieu, «* Bossuet l'avoit >> racontée toute entière au duc et à la duchesse » de Richelieu, en présence de l'abbé Testu.... » Le lendemain il fit le même récit à quelques » amis particuliers, du nombre desquels étoit » l'évêque de Mirepoix (M. de la Broue). Il étoit plein de la chose, et il la raconta naturellement. >> Ils l'exhortèrent à la mettre par écrit, pendant » qu'il en avoit la mémoire fraîche, et le convin» quirent par plusieurs raisons que ce soin ne se>>roit pas inutile. Il les crut, et on le vit écrire avec » la rapidité qui paroît lorsqu'on écrit des faits » qu'on a présents, sans se mettre en peine du » style; et tous ceux qui lui en avoient entendu » faire le récit, reconnurent dans la narration » écrite la même simplicité qu'ils avoient ressen>> tie dans le récit de vive voix ». M. de Duras,

>>

* Ibid.

* Relation de la conférence de

Bossuet avec

le ministre Claude.

y retrouva l'exposé fidèle de tout ce qu'elle avoit vu et entendu.

Cet écrit circula quelque temps manuscrit; et comme il arrive presque toujours, les copies qu'on en avoit prises furent altérées en beaucoup de points. « Une de ces copies manuscrites tomba » entre les mains du ministre Claude; et il répan>> dit de son côté une relation manuscrite fort dif» férente de celle de Bossuet.

» Aussi, écrit Bossuet *, à dire franchement » ce que je pense, cette relation ne fait honneur » ni à lui, ni à moi. Nous y tenons tour à tour des >> discours assez languissans, assez traînans, assez » peu suivis. Dans la relation de M. Claude, on >> revient souvent d'où on est parti, sans qu'on » voye par où on y rentre. Ce n'est pas ainsi que >> nous agîmes; notre dispute fut suivie et assez » serrée. Dans ces sortes de disputes, on s'échauffe » naturellement comme dans une espèce de lutte. » Ainsi la suite est plus animée que ne sont les >> commencemens. On se tâte, pour ainsi dire, >> l'un l'autre, dans les premiers coups qu'on se >> porte; quand on s'est un peu expliqué, quand » on croit avoir, pour ainsi parler, senti le foi» ble, tout ce qui suit est plus vif et plus pres» sant (1) ».

(1) Bossuet eut communication de la relation manuscrite du

Bossuet se crut alors d'autant plus obligé de publier une relation fidèle et authentique de sa conférence avec le ministre Claude, qu'on en avoit imprimé une à Toulouse très- imparfaite et très-inexacte sur l'une des copies manuscrites qui avoient circulé dans le public.

Mais il ne jugea ni nécessaire, ni convenable d'accuser le ministre de mauvaise foi ou d'infidélité dans son récit, ni de s'épuiser en raisonnemens pour constater la vérité de sa propre relation. Il savoit que ces discussions accessoires, qui n'intéressoient en rien le fond des questions qu'ils avoient agitées, sont toujours fort indifférentes au public, et n'offrent jamais aucun résultat utile. «< Quand nous nous mettrions, dit Bossuet, » M. Claude et moi à soutenir chacun notre ré» cit, il n'en résulteroit qu'une dispute dont le public n'a faire. »

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que

Bossuet prit une voie plus courte et plus propre à arriver au but.

1.0 Il prit l'engagement formel d'obliger le ministre Claude à avouer lui-même dans une nouvelle conférence tout ce qu'il prétendoit n'avoir pas avoué dans la première : «< * Ainsi, partout

ministre Claude par le duc de Chevreuse. On devoit ajouter d'autant plus de foi à la fidélité de cette copie, que le duc de Chevreuse s'étoit procuré une lettre signée de Claude lui-même, qui en reconnoissoit l'exactitude.

* Ibid.

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