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maîtres et de maîtresses d'école toutes les paroisses qui en manquoient.

A la tête de tous ces établissemens particuliers, il plaça comme directeur général le sieur Chabert, ecclésiastique dont le zèle et les talens étoient éprouvés depuis quatorze ans, et avoient obtenu la confiance générale. Il le chargea d'entretenir des rapports suivis avec tous les nouveaux catholiques, de régler tout ce qui concernoit leurs mariages, et de les exhorter à remplir leurs devoirs de religion.

Il eut recours pour toutes ces institutions à la libéralité du roi, qui avoit annoncé sa disposition à concourir au succès de ce grand ouvrage. On peut se faire une idée de ce genre de secours par un mémoire que Bossuet présenta lui-même.

Il se bornoit à demander, 1.o un honoraire pour quatre prêtres employés spécialement à l'instruction des nouveaux convertis, et il fixoit cet honoraire pour chacun d'eux à quatre cents livres ; 2.o un traitement pour trois maîtres et deux maîtresses d'école pour quelques paroisses qu'il indiquoit; 3.o deux places aux nouvelles catholiques pour deux demoiselles qui se trouvoient sans père, sans mère et sans bien. Enfin, il supplioit le roi de convertir en une pension annuelle la gratification de quatre cents livres qu'il avoit

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la bonté d'accorder à l'ecclésiastique chargé de surveiller tous ces établissemens.

Tels étoient les foibles moyens que Bossuet jugoient suffisans pour opérer de grandes choses. Les gouvernemens n'ont pas toujours paru assez convaincus de tout ce qu'ils pouvoient faire de bon et d'utile avec le seul secours des instrumens de la religion. Le nécessaire suffit à des hommes supérieurs aux besoins du luxe et de la mollesse. Ceux qui n'ont en vue que Dieu et la religion, n'ont pas même besoin de la gloire humaine. Mais les gouvernemens ont besoin de leur assurer pour leur propre intérêt cette espèce de considération publique, sans laquelle leur ministère perd une partie de son influence sur l'opinion des peuples. Les établissemens durables, les monumens immortels sont toujours ceux qui reposent sur la religion. Le christianisme s'est établi sans le secours des hommes, et malgré la résistance des hommes, et Bossuet disoit souvent avec un sentiment profond d'admiration *: « Il semble que » les apôtres et leurs premiers disciples aient tra- l'abbé Fleu» vaillé sous terre, pour établir tant d'Eglises en si peu de temps, sans que l'on sache comment. » Lorsque Bossuet jugea que les nouveaux convertis étoient assez disposés, par tant de conférences et d'instructions, à entendre la voix de leur BOSSUET. Tome 11.

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*Notes m nuscrites de

ry.

XVII. Lettre pas

Bossuet sur la

évêque, il leur adressa une lettre pastorale en date du 24 mars 1686,

L'objet de cette lettre étoit de les préparer à torale de recevoir la communion pascale avec tous les communion sentimens de foi et de piété que l'Eglise depascale. mande pour cet auguste mystère. Mais Bossuet

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ne, se dissimuloit pas qu'on ne devoit pas attendre de ces néophytes, à peine initiés à une doctrine qu'on leur avoit représentée sous les couleurs les plus odieuses, ces dispositions plus ou moins parfaites que l'on exige de ceux que leur éducation, leur profession, et l'expérience des maximes et des règles de l'Eglise ont dû pénétrer de bonne heure de la grandeur et de la dignité d'un tel

sacrement.

Aussi Bossuet leur dit : « * Nous ne vous de» mandons pas des perfections extraordinaires ; » pourvu qu'on apporte à l'Eucharistie une ferme >> foi, une conscience innocente et une sainte fer» veur, nous supporterons les restes de l'infir» mité..... » Et il rappelle l'invitation que le roi Ezéchias avoit adressée aux tribus, même schismatiques, de venir célébrer la pâque dans le temple de Jérusalem.

Sans entrer dans aucune discussion sur les questions difficiles et obscures, que les premiers réformateurs avoient agitées, Bossuet profite de

cette occasion pour les désabuser des imputations ridicules, dont leurs ministres les avoient sans cesse entretenus sur les prétendues idolâtries de l'Eglise romaine. Il ne s'attache même qu'à celles qui étoient de nature par leur effet sensible et extérieur à laisser plus d'impression dans leur esprit.

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Il leur parle d'abord de l'un des principaux caractères de la véritable Eglise, de la succession qui fait remonter les évêques légitimes jusqu'aux apôtres. * Vous n'avez pu vous empêcher, dit » Bossuet, de reconnoître que j'étois à la place » de ceux qui ont planté l'évangile dans ces con»trées. Je ne vous ai point annoncé d'autre doc>> trine que celle que j'ai reçue de mes saints pré» décesseurs; comme chacun d'eux a suivi ceux qui les ont devancés, j'ai fait de même........... Dans » cette succession, on n'a jamais entendu un dou»ble langage. Les évêques séparés de notre unité >> ont manifestement renoncé à la doctrine de ceux qui les avoient consacrés. Il n'en est pas ainsi

>>

>>

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parmi nous; toujours unis à la chaire de saint >> PIERRE, où dès l'origine du christianisme on a >> reconnu la tige de l'unité ecclésiastique, nous » n'avons jamais condamné nos prédécesseurs, >> et nous laissons la foi des Eglises telle que nous

* Ibid.

*Lettre pastorale de Bossuetsurla

>> l'avons trouvée. Nous pouvons dire sans crainte » d'être repris, que jamais on ne montrera dans » l'Eglise catholique aucun changement que dans » des choses de cérémonie et de discipline, qui, >> dès les premiers siècles, ont été tenues pour in» différentes...... >>

Les ministres protestans cherchoient à faire illusion par des textes de saint Cyprien, dont ils dénaturoient le véritable sens; mais Bossuet démontre que saint Cyprien, loin de permettre d'examiner l'Eglise par l'examen de ses dogmes, veut qu'on reconnoisse d'abord l'Eglise, et qu'on tienne pour assuré *; « qu'on n'a ni la loi de Dieu, » ni la foi, ni le salut, ni la vie, quand on n'est communion » pas dans son unité.... Ainsi on a beau se vanter pascale. » de réformer l'Eglise et de la réduire à une doc>> trine plus pure, aussi bien qu'à une discipline » plus régulière; loin d'être admis à prouver qu'on est dans la véritable Eglise à cause de la » vraie doctrine qu'on prétend enseigner, on est » convaincu au contraire qu'on ne peut pas avoir » la vraie doctrine, quand on n'est pas dans l'Eglise, et qu'on veut en dresser une nouvelle. >> Et afin qu'on entende mieux de quelle Eglise »saint Cyprien a voulu parler, c'est de l'Eglise qui reconnoît à Rome le chef de sa communion,

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