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de son correspondant: „Il y beaucoup dans les Archives de S. M. sur le mariage de la princesse Anglaise en 1641, rien sur la paix de Munster, presque rien sur la jeunesse de Guillaume III. Egalement rien sur les 30 premières années du 18e siècle. Mais beaucoup sur le temps de Guillaume IV et Anne...."

C'est bien cette absence de documents qui explique le défaut de dossiers, destinés à la publication. En effet un examen provisoire n'a produit qu'une seule liasse de copies-déjà signalée dans l'introduction à la troisième série 11. et un certain nombre de lettres de M. Bentinck-Rhoon, d'une date antérieure à 1747.

En tout cas il s'entend que ni la richesse ni l'importance des archives Nassoviennes de ce temps ne sauraient égaler celle des périodes antérieures, et il est probable que les documents dignes d'être insérés dans un volume supplémentaire ne pourraient former qu'une collection modique. La situation politique pendant ces quarantecinq années n'était pas favorable aux intérêts de la famille des Orange-Nassau, déjà si grièvement frappée par la mort du dernier prince de la branche aînée et peu de temps après par celle du valeureux prince Frison, qui périt à l'âge de vingt-quatre ans, laissant son épouse enceinte d'un enfant qui serait le seul représentant mâle de sa glorieuse race dans les Provinces-Unies. Pour assurer autant que possible l'achèvement de la publication des Archives j'avais sollicité de nouveau la collaboration de mon collègue

et ami le professeur Bussemaker, qui à ma grande satisfaction n'hésita pas à se charger de l'examen nécessaire des documents susdits pendant que moi-même je m'occupais de la préparation du présent volume: j'espérais qu'étant de quinze ans plus jeune il pourrait achever la publication, projetée en 1831, dans le cas où le temps de le faire moi-même ne me serait pas accordé. Et voilà qu'une mort imprévue l'arracha subitement à sa famille, à ses amis et à son travail et me priva d'un collaborateur que je regrette profondément.

Me souvenant du système de mon prédécesseur qui n'admit que les documents essentiellement politiques, et pour cette raison exclut ceux de la branche Frisonne, hormis un certain nombre de lettres des comtes Guillaume Louis et Guillaume Frédéric et telles autres, je m'empresserai de me mettre au fait des matériaux de la période susdite et d'en publier un recueil en cas qu'ils se prouvent d'un intérêt assez grand: sinon je considérerai le présent volume comme le dernier de la publication entière, content d'avoir pu mener à fin la grande entreprise, conçue et inaugurée il y a quatre-vingt ans par M. Groen van Prinsterer, sous les auspices du roi Guillaume I.

La période de la vingtaine d'annéesqui clôt le dix-huitième siècle, est la plus déplorable de l'histoire des Pays-Bas. Les désastres de la guerre Anglaise, la paix peu honorable, les réclamations

humiliantes de l'Autriche, l'asservissement de l'état à la France, les troubles intestins, l'intervention Prussienne, l'émigration des chefs du parti vaincu, enfin la crise de 1795, tout cela est bien triste. Mais ce qui affecte plus péniblement que toute autre chose c'est la persécution effrénée du prince d'Orange, qu'on ne se lassait d'accabler d'injures au moyen de résolutions qui, pour être pusillanimes et ridicules, n'en étaient pas moins outrageantes. Que penser d'une assemblée qui discutait une proposition tendant à supprimer les armes du prince, figurant sur les boîtes des huissiers!

Dès le début de l'opposition des colonies Anglaises contre la mère-patrie, les théories démocratiques, que les Américains venaient de formuler, avaient fait leur entrée aux Pays-Bas, où l'on s'était empressé de les propager. De nos jours on a voulu forcément retracer les opinions ou du moins les principes démocratiques jusqu'en 1747 et 1748, voire même jusqu'à une époque antérieure, et il y a des historiens qui soutiennent qu'on peut suivre le fil de la démocratie à travers le dix-huitième siècle. Toutefois ils auraient, ce me semble, de la peine à démontrer que les classes inférieures avaient aspiré à la participation au gouvernement, qu'elles avaient cultivé des prétentions à l'égalité, que la société avait la conscience des principes des droits de l'homme et de la souveraineté du peuple, posés par les Américains et propagés au delà de l'Océan par les Français, principes qui furent et

restaient la base de la démocratie. Quoi qu'il en soit, les protestations des Américains avaient un retentissement énorme, et bientôt elles donnèrent naissance au parti qui se parait du beau nom de patriotes. Mais les adhérents de ce soi-disant patriotisme ne se recrutaient pas exclusivement parmi les enthousiastes, les fauteurs des idées modernes, les idéalistes de bonne foi: leurs rangs furent renforcés par le concours des mécontents, qui s'affligeaient de la confusion et de la faiblesse du gouvernement, des ambitieux, qui se promettaient quelque profit d'un changement, des jaloux, qui enviaient les faveurs d'autrui, des intéressés, dont l'amour du gain dirigeait les convictions politiques. Ce parti, sans programme quelconque, concentrait son action sur un seul but: le renversement du stadhouder. Préparée par l'attaque contre le duc de Brunswic, qu'on réussit à perdre en dévoilant le „secret" de l'acte de consultation secret qui seize ans auparavant avait été le secret de tout le monde la campagne s'ouvrit contre le prince lui-même. D'une part une presse méprisable s'épuisait impunément en invectives et injures, d'autre part les chefs de l'opposition se surpassaient en tracasseries sans nombre. Ils finirent par provoquer la résolution du prince de quitter La Haye; ce n'était que sous la protection d'une armée Prussienne qu'il y rentra.

Le spectacle de cette lutte est peu édifiant. Plus on connaît l'histoire intime de cette période, plus on s'en dégoûte. Tout en se souvenant et se répétant que de tout temps la phrase

l'a emporté sur le bon sens, la passion sur la sagesse, on ne peut s'empêcher de s'étonner que des gens avisés, instruits, bien élevés, ont pu ou voulu s'avilir jusqu'à faire cause commune avec l'ignoble cabale qui, portant elle même sur le front la marque de sa servile Gallomanie, ne se lassait pas de lancer contre le prince l'accusation d'Anglomanie, afin de ruiner son autorité. On a vanté la révolution de 1795, dont les origines remontent à l'époque de la guerre des colonies Américaines, parce qu'elle a fait table rase des institutions surannées de la République: c'est comme qui voudrait vanter quelque effroyable catastrophe, un vaste incendie, une grave épidémie, une guerre sanglante et désastreuse, parce qu'elle débarrasse la société de beaucoup que personne ne saurait regretter. A quelquechose malheur est bon, mais il n'en reste pas moins malheur: si la révolution a frayé le chemin aux meilleures conditions de vie politique, elle n'en reste pas moins odieuse.

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Après la rencontre de Doggersbank le dernier événement considérable commémoré dans le volume précédent le rôle politique du prince d'Orange s'effaça rapidement. Accoutumé dès son enfance à suivre les conseils d'autrui il prêtait l'oreille aux avis les plus divers, sans savoir au juste où placer sa confiance, ou plutôt se méfiant même des personnes bien intentionnées. Jaloux de son autorité, il se fit parfois valoir et se montra inflexible, probablement dans le but de vaincre ou de cacher sa docilité naturelle,

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