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Ils lui fournissent l'explication des mouvements que l'on observe à la surface des bulles de savon; celle des figures de cohésion et des déplacements alternatifs qui se produisent dans certaines lames liquides étalées sur un autre liquide.

Ils lui livrent le secret des cheminements des bulles d'air dans les niveaux sous l'action inégalement répartie de la chaleur (30), et la raison des dégagements de chaleur, souvent considérables, constatés par Pouillet et Melsens dans l'imbibition des matières pulvérulentes au contact des liquides, et de la quantité étonnante de chaleur qu'il faut développer pour chasser un liquide volatil de la surface d'une matière poreuse, telle que le charbon de bois.

Ils le conduisent à une interprétation de ce fait remarquable, signalé par Saussure, de brouillards liquides flottant dans des couches d'air dont la température est très inférieure à 0°, et lui montrent comment l'eau divisée en fines gouttelettes ou logée dans des espaces capillaires peut résister à la congélation.

Ils lui viennent en aide pour interpréter les phénomènes exceptionnels, signalés par Spring, dans certains alliages aux environs de leur maximum de densité, les expériences classiques de Donny sur l'ébullition, etc.

La condensation des vapeurs dans des espaces capillaires étudiée par W. Thomson (1) retient longtemps notre collègue qui confirme, par une foule d'observations, les conclusions théoriques du savant de Glasgow (68). Il étudie l'action des poussières sur la formation des nuages et sur le développement des figures que le givre dessine sur les vitres de nos appartements. La conservation des étoffes imprégnées d'une substance capable de boucher les interstices que laissent entre

(1) PROC. R. Soc. EDINB. 1870, Feb. 7th.

elles les mailles du tissu, l'amène à donner aux peintres ce sage conseil Vernissez le dos de vos tableaux si vous voulez les mettre à l'abri des méfaits de l'humidité.

La perte de charge des jets d'eau reçoit de ses principes une explication de tout point justifiée par l'expérience (32, 101, 103, 127), et il en est de même des particularités que présentent les veines et les lames liquides notamment dans les recherches de Savart, de Magnus et de Plateau.

On sait que trente ans avant les travaux de ce dernier sur les lames liquides minces, Savart avait constaté que la partie continue des veines aqueuses lancées verticalement de haut en bas, par un orifice circulaire, contre la région centrale d'un disque solide de petit diamètre, s'étale et se répand dans tous les sens en formant une nappe circulaire. La partie centrale de cette nappe est mince, unie et transparente; la zone annulaire qui l'entoure est plus épaisse, recouverte de stries rayonnantes et circulaires qui s'entrecroisent et, de ses bords, s'échappe une multitude de fines gouttelettes. La vitesse de l'écoulement vient-elle à diminuer, la lame se recourbe peu à peu sur elle-même en se portant vers la tige qui soutient le disque solide, jusqu'à se fermer entièrement et prendre la forme d'un solide de révolution. Le choc des parties continues de deux veines liquides lancées dans des directions opposées donne naissance à des phénomènes analogues.

C'est au même genre de phénomènes qu'appartient cette singulière génération de bulles d'eau de savon observée par Félix Plateau, le fils du physicien (1). L'expérience consiste à lancer obliquement en l'air le liquide contenu dans une capsule de manière à l'étaler en nappe; celle-ci se déchire, en général, en plusieurs portions dont chacune se referme sur elle-même, à la

(1) BUL. de L'Ac. R. de Belgique, (2), XIII, 286.

IIIe SÉRIE. T. XXI.

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façon des lames de Savart, pour constituer une bulle creuse, complète, dont le diamètre peut atteindre 8 ou 9 centimètres, et qui descend lentement vers le sol. Van der Mensbrugghe généralisa cette curieuse expérience (3) en opérant de la même manière mais d'un lieu plus élevé en lançant de l'eau pure d'une fenêtre d'un étage supérieur il vit se former des bulles complètes et obtint le même résultat avec l'alcool, l'essence de térébenthine, l'huile de pétrole, l'huile d'olive et différentes solutions salines. Il conclut que la plupart des liquides, tous peut-être, peuvent s'arrondir, par ce procédé, en bulles creuses. Il explique leur formation et celle des lames de Savart et, passant aux détails, il rattache à ses principes l'interprétation de la structure compliquée de celles-ci et des phénomènes variés dont elles sont le siège.

Soucieux d'applications pratiques, il porte son attention sur les transformations successives qui constituent le cycle de la circulation de l'eau dans la nature : elle s'évapore à la surface des mers, s'élève dans l'atmosphère sous forme de vapeur, y produit les brouillards et les nuages, se condense et retombe sur la terre sous forme de pluie ou de neige, donnant ainsi naissance aux glaciers, aux torrents, aux cascades, aux rivières et aux fleuves qui circulent à travers les terres et rentrent au sein de l'Océan. Toutes les particularités principales qu'offre un cours d'eau, de sa source à son embouchure, les crises qu'il traverse en temps de crue, les effets désastreux des inondations, etc., sont étudiées de façon spéciale et reçoivent, des principes de notre auteur, d'intéressantes et utiles interprétations (32, 38, 44, 71). Bornons-nous à ce seul exemple.

A l'embouchure de certains fleuves, les grandes marées donnent naissance à un phénomène connu sous le nom de barre de flot ou de mascaret. La Seine, en

aval et en amont de Quilleboeuf, offre ce spectacle grandiose. D'immenses nappes d'eau, soulevées par la marée, s'engouffrent entre les rives du fleuve; du même coup, l'accumulation des couches supérieures sur celles qui les précèdent et qui sont animées de vitesse moindre, entraîne une perte énorme de surface libre. Elle réclame une compensation qui se manifeste par un gain prodigieux d'énergie de mouvement dans la direction de la mer vers la terre. Si les rives du fleuve viennent à se resserrer davantage, si elles se resserrent surtout plus brusquement, les conditions favorables à cette transformation d'énergie s'en trouveront d'autant mieux réalisées, et le flot montant se transformera en véritables cataractes. Un vent modéré soufflant vers la terre, facilitera la formation de la barre, en permettant aux couches libres de se déverser les unes sur les autres; au contraire, un vent très violent tendra à rendre le mascaret moins dangereux en détachant de la crête des flots de longues nappes liquides, qui ne peuvent se former qu'aux dépens de la force vive de la masse en mouvement et s'éparpillent bientôt en pluie.

Les phénomènes dont la surface de la mer est le théâtre n'échappent pas à l'attention de notre auteur. Il montre que des vagues doivent se former dans le voisinage des côtes, à marée montante, et acquérir d'autant plus de développement et de vitesse qu'elles se rapprochent davantage de la terre ferme. Le ralentissement des masses inférieures, par leur frottement contre le fond, et le déversement des masses supérieures sur les surfaces libres qui les précèdent donnent lieu, en effet, à des transformations d'énergie analogues à celles que nous venons de rappeler.

A côté du mal, voici le remède (42, 56, 57). Toujours en recourant aux mêmes principes notre collègue

nous donne la première explication satisfaisante d'un fait que les anciens connaissaient déjà, mais resté mystérieux l'action calmante que l'huile exerce sur les vagues. Aristote, Pline, Plutarque en font mention et la tradition en a été conservée par les marins. Ceux qui ont cru à leur témoignage ont fait appel aux hypothèses explicatives les plus bizarres, et longtemps les physiciens, impuissants à trouver mieux mais plus circonspects, n'ont voulu y voir qu'une fable à reléguer parmi les nombreuses superstitions attribuées aux pêcheurs. Le fait, cependant, est incontestable et nous connaissons aujourd'hui le mot de l'énigme.

Toute cause capable d'empêcher le glissement des couches superficielles des eaux de la mer les unes sur les autres, constitue un obstacle à l'accroissement de la force vive des masses liquides; telle est, par exemple, l'intervention de corps flottants, telle est aussi l'action de l'huile recouvrant, sur une étendue. suffisante, la surface de la mer.

Sa tension superficielle et, par suite, son énergie potentielle de surface, est plus faible que celle de l'eau ; d'autre part, sa légèreté spécifique l'oblige à remonter toujours à la surface en rendant ainsi impossible le glissement d'une couche d'eau sur la voisine. Or, dès que ce glissement est entravé, la formation des crêtes en brisants qui en est la conséquence devient impossible.

Mais là ne se borne pas l'action de l'huile elle peut aussi transformer les vagues à crêtes en ondulations régulières formant la houle. En effet, si une vague élevée se rapproche d'une portion de la mer couverte d'huile, celle-ci s'étale subitement sur la surface concave de la lame dont elle atteint rapidement le sommet; dès ce moment, le glissement des couches superficielles autour de la volute qui couronne la vague

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