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cicatriser cela le préservait, disait-il, d'être affligé d'autres maux. D'autre part c'est encore une croyance très répandue dans le peuple, et même ailleurs, qu'on ne peut, sous peine d'accidents graves, guérir certaines maladies de la peau, les croûtes de lait des enfants et surtout la transpiration des pieds. Nous n'en sommes plus à admettre ces idées; de ces restes de l'ancienne médecine, les praticiens modernes, suivant en cela l'école de Vienne, ont fait bon marché. Cependant avons-nous eu tout à fait raison? Le D' Pautrier prétend que non et dans un récent travail tend à remettre partiellement en honneur la vieille théorie (1).

Avec certains spécialistes français et non des moindres, Gaucher, Brocq (hôpital St Louis) l'auteur croit à la vérité des idées anciennes et, s'il ne les accepte pas en bloc, tout au moins est-il partisan de la théorie des alternances morbides à la peau et aux viscères.

A l'appui de sa thèse il cite trois exemples personnels. Deux seulement sont à retenir, croyons-nous : dans le premier de l'asthme et de la bronchite alternent avec de l'eczéma, dans l'autre de l'érythrodermie et du prurit sont remplacés chaque fois qu'on les traite par de la congestion pulmonaire et de l'albuminurie. L'auteur tire de ces observations cette conclusion pratique que nous ne pouvons qu'approuver entièrement: I1 commence par s'élever contre le spécialiste pur et demande que plus que jamais celui-ci soit avant tout et toujours médecin. Car presque toujours ce qu'il faut traiter principalement c'est non pas ici la peau, là l'œil, là une oreille ou une articulation malade, mais un état général défectueux. Le spécialiste doit donc, avant tout, être médecin comme ses confrères et posséder en outre sa spécialité, ce qui malheureusement n'est pas toujours le cas. Pour le reste faut-il ajouter foi à cette question des alternances morbides? Nous croyons qu'après une généralisation injustifiée faite par l'ancienne pathologie nous avons eu une réaction, exagérée elle aussi. Et que s'il ne faut pas systématiquement, comme on l'a fait, refuser de faire disparaître toutes les dermatoses ni prétendre les guérir toutes, il est certains cas, rares peut-être, mais réels, où il faut savoir s'abstenir, comme les anciens médecins, bons observateurs et bons cliniciens, l'avaient remarqué. Ces cas se rencontreront principalement, pensons-nous, là où la dermatose n'est que la manifestation d'un état général défectueux. C'est pour reconnaître et traiter convenablement ces cas

(1) BULLETIN MÉDICAL, janvier 1911.

que le spécialiste aura besoin du secours de toutes ses connaissances médicales, de tout son art.

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L'Anaphylaxie. L'anaphylaxie est une maladie du sérum sanguin, connue depuis peu. Elle est produite par une infection quelconque, des injections répétées de toxines dans l'organisme, ou plutôt de n'importe quel corps étranger, et se manifeste par une sensibilisation toute particulière de l'individu pour cette infection, pour ces toxines, ce corps étranger. L'indice opsonique diminue, il y a disparition du pouvoir agglutinant normal; le sérum possède pendant le temps que dure l'anaphylaxie une propriété spéciale favorisant le développement de l'infection, de l'empoisonnement initial (Courmont). Au cours d'une série d'injections d'un sérum quelconque, le malade est pris de symptômes d'empoisonnement: céphalée, nausées, ascensions thermiques, anémie parfois intense, phénomènes qui se reproduiront en s'aggravant à chaque nouvelle injection, même si la quantité injectée est moindre. Au lieu de produire l'accoutumance, comme normalement il devrait se faire, on obtient ici l'inverse: une sensibilisation.

Dès lors beaucoup de phénomènes s'expliquent. On avait déjà constaté qu'il valait mieux, dans le croup, dans le sarcome, par exemple, injecter d'emblée 30 cmc. de sérum que deux fois 10 ou 15; et surtout que d'agir par petites quantités de 0,50 souvent répétées non seulement l'effet était plus prompt, ce qui se conçoit aisément, mais la réaction sérique était moins forte, ce qui faisait que l'injection unique était beaucoup mieux supportée. C'est probablement à des symptômes d'anaphylaxie que ces phénomènes doivent être rapportés. Anaphylaxie vraisemblablement aussi que cette sensibilité présentée par certaines personnes à l'égard de tel ou tel aliment, cette intolérance inexplicable pour un médicament donné, ces cachexies survenant sans cause apparente au cours d'un traitement par les rayons X, ces accidents graves observés dans les cures au Salvarsan où celui-ci est injecté à petites doses. On s'expliquerait ainsi comment, alors qu'une première chloroformisation a été bien supportée, une seconde, entreprise peu de temps après, cause souvent des dérangements pénibles. C'est par l'anaphylaxie encore que s'expliquerait la marche exceptionnellement rapide qu'affectent parfois certaines maladies. Peut-être beaucoup d'autres phénomènes inexpliqués jusqu'ici devront-ils encore lui être rattachés par la suite.

Dr Jos. BOINE.

LA MÉTÉOROLOGIE

ET LA PRÉVISION DU TEMPS (1)

Tout le monde parle de la pluie et du beau temps, et il n'est pas rare qu'on en prenne occasion pour médire de la météorologie. On y serait moins porté si l'on avait réfléchi aux multiples éléments qui interviennent dans la prévision du temps, à la part d'imprévu qu'ils renferment et aux conditions très précaires dans lesquelles les météorologistes se trouvent placés pour induire, du temps qu'il a fait ou qu'il fait, le temps qu'il fera. Jugeant d'humeur moins chagrine leurs inévitables mécomptes, on apprendrait à apprécier leurs louables efforts, et, loin de méconnaître les services qu'ils nous rendent, on se plairait à les rappeler.

C'est cette situation que nous voudrions envisager. Nous serons amené à signaler la cause principale des insuccès relatifs de nos météorologistes et le remède qui, selon nous, devrait y être apporté.

La météorologie, comme beaucoup de sciences d'ailleurs, a eu une enfance longue, d'autant plus longue que les phénomènes dont elle s'occupe sont plus complexes, plus enchevêtrés, et presque toujours inaccessibles. Au surplus, elle ne peut compter que sur l'ob

(1) Conférence faite à l'assemblée générale de la Société scientifique, le 25 janvier 1912.

III SÉRIE. T. XXI.

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servation, dans le sens strict du mot le champ de l'expérience lui est quasi fermé, car les forces dont l'homme dispose jusqu'à ce jour sont beaucoup trop réduites pour lui permettre de produire des modifications notables dans les phénomènes atmosphériques. C'est être généreux que d'appeler Science la météorologie des siècles passés où l'on se bornait à constater les faits, à les observer d'aventure le plus souvent, dans de très mauvaises conditions. Quant à saisir, ou à expliquer le mécanisme des phénomènes, on ne s'y arrêtait guère c'était un point secondaire aussi, le vrai but final de la météorologie, la prévision du temps, était-il entièrement négligé, laissé à l'arbitraire ou exploité par des charlatans.

Les Galilée, les Torricelli, les Pascal, les Celsius, et plus près de nous les Lavoisier, les Laplace, les Lamarck, les Arago, les de Humboldt, etc., durent jeter quelques grains de leur génie dans cette terre vierge qu'était la météorologie, pour attirer l'attention sur sa débordante fécondité! Des parrains de cette valeur honorent une science et lui donnent un droit de cité, d'autant plus légitime que les questions qu'elle embrasse sont d'un intérêt mondial.

De nos jours, la météorologie a conquis le suffrage de tous les hommes de science; elle a du reste fait ses preuves, comme nous aurons l'occasion de le voir.

Jetons d'abord un coup d'oeil sur l'état actuel de nos connaissances au point de vue de l'atmosphère dans laquelle nous vivons.

La Terre peut être considérée comme une sphère légèrement renflée à l'équateur, où son rayon est de 6377 km., tandis que le rayon polaire a une vingtaine de kilomètres en moins.

Jadis on entourait ce globe d'une couche d'air de composition uniforme, mais dont la densité allait en

décroissant jusqu'à la limite de l'atmosphère que l'on croyait être à environ 50 km. au maximum (sans décroissance de densité la couche n'atteindrait que 7990 m.). La science moderne a reculé la limite de l'atmosphère et modifié totalement nos idées au sujet de sa composition.

Bien que la densité de l'air aux grandes altitudes soit encore problématique et que sa valeur ne repose que sur des hypothèses, nous pouvons dès maintenant considérer comme à peu près certain qu'il existe d'abord une couche basse de 3000 m. environ, qui est le siège de mouvements irréguliers et complexes, et dans laquelle naissent presque tous les nuages qui donnent la pluie et la neige.

Il existe ensuite une région allant à peu près de 3000 à 10 000 m. dans laquelle les divers phénomènes météorologiques, variations de température, de direction, de pression de vent, etc., semblent se conformer à des lois plus générales ; à mesure qu'on s'élève dans cette zone les nuages se font rares et l'on rencontre plus de stabilité que dans la zone précédente.

Au delà de 10 000 m. est une zone dite d'inversion, parce que la température, au lieu d'y décroître avec la hauteur, s'élève au contraire d'une certaine quantité; l'air y est très sec, et la vitesse du vent très réduite.'

On estime que ces couches contiennent les trois quarts de la masse totale d'oxygène et d'azote qui recouvre la terre, une fraction plus grande encore d'acide carbonique et presque toute la vapeur d'eau.

Au surplus, nous savons aujourd'hui que l'air contient de l'argon, du néon, du krypton, de l'hydrogène et de l'hélium. A mesure que nous nous élevons dans l'atmosphère et que sa stabilité croît, les gaz constituants ont une tendance à se répartir comme si chacun d'eux existait seul; l'on est tenté d'admettre que les couches limites de l'atmosphère seraient à peu près

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