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Au dire de Ptolémée (1), Hipparque traitait de la précession des équinoxes en deux de ses ouvrages. L'un de ces ouvrages avait pour titre : Du transport des points solsticiaux et équinoxiaux, Пepi τis μETαπτώσεως τῶν τροπικῶν καὶ ἰσημερινών σημείων. L'autre traitrait De la longueur de l'année, Пepi τоû èviavσíou μeréłoʊç. Celui-ci semble, de sept années environ, antėrieur à celui-là (2).

Hipparque admet que le plan de l'équateur demeure invariablement lié à la Terre qui, elle-même, demeure immobile au centre du Monde. Par le centre du Monde, passe le plan de l'écliptique; ce plan tourne autour d'un axe normal au plan de l'équateur, l'axe du Monde; sa rotation, parfaitement uniforme, et dirigée d'Orient en Occident, est complète en 24 heures sidérales; c'est le mouvement diurne.

Cette rotation diurne entraîne, en même temps, un système de coordonnées invariablement lié à l'écliptique. L'écliptique sert d'origine aux latitudes boréales ou australes qui, les unes et les autres, sont comptées de 0 à 90°. L'origine des longitudes est le demi-plan normal à l'écliptique et passant par le point équinoxial de printemps; les longitudes sont comptées de 0 à 360° d'Occident en Orient, dans le sens de la marche du Soleil ou, comme le disaient les anciens, suivant l'ordre des signes.

Puisque ce système de coordonnées tourne uniformément, autour de l'axe du Monde, d'orient en occident, en 24 heures sidérales, un point qu'anime uniquement le mouvement diurne gardera une longitude et une latitude également invariables pendant

(1) Composition mathématique de Claude Ptolémée, traduite par M. l'abbé Halma, livre VII, chapitre II, tome second, p. 10 et p. 13, Paris, 1816.

(2) Paul Tannery, Recherches sur l'Histoire de l'Astronomie ancienne, ch. VIII, 8 (MÉMoires de la Société des SciencES PHYSIQUES ET NATURELLES DE BORDEAUX, 4o série, t. I, pp. 148-149).

tout le cours du temps; au contraire, s'il est animé d'un mouvement autre que le mouvement diurne, le temps amènera des changements en sa longitude, ou bien en sa latitude, ou bien enfin en ses deux coordonnées; de bonne heure, les astronomes avaient reconnu que ce système de coordonnées était commodément adapté à l'étude du mouvement des astres errants.

La détermination de la longitude et de la latitude d'une même étoile à deux époques différentes permettra donc de savoir si cette étoile est uniquement animée du mouvement diurne ou si quelque autre mouvement se compose, en elle, avec celui-là.

C'est précisément ainsi qu'Hipparque, en la 50° année de la troisième période de Calippe (129 av. J.-C.), découvrit le mouvement très lent qu'il faut combiner avec le mouvement diurne pour obtenir le déplacement véritable des étoiles fixes par rapport à la Terre.

En effet (1), quand Hipparque, dans son traité Du transport des points solsticiaux et équinoxiaux, citant quelques-unes des éclipses de Lune, tant de celles qui ont été bien observées de son temps, que de celles qui l'avaient été avant lui par Timocharis, marque 6 degrés pour la distance où, de son temps, l'épi était du point. équinoxial d'automne, vers les points précédents, et 8 degrés environ pour sa distance du même point, au temps de Timocharis, car voici comme il raisonne : << Si, par exemple, au temps de Timocharis, l'épi pré» cédait le point équinoxial d'abord de 8 degrés, en » suivant la longitude des constellations du zodiaque, que maintenant, il le précède de 6 seulement, etc...» Il conclut de la comparaison de presque toutes les étoiles qu'il a examinées, qu'elles avaient un semblable mouvement, suivant l'ordre des signes.

» et

Hipparque, donc, observa que l'épi de la vierge,

(1) Claude Ptolémée, loc. cit., pp. 10-11.

dont la longitude était 172° à l'époque de Timocharis, avait, de son temps, une longitude de 174. Il n'observa, d'ailleurs, aucune variation dans la latitude de la même étoile (1). Il en conclut qu'entre l'observation de Timocharis et la sienne, l'épi de la vierge avait éprouvé, indépendamment de ses multiples révolutions diurnes autour de l'axe du Monde, une rotation de 2 environ, d'occident en orient, autour de l'axe de l'écliptique. Les mêmes remarques peuvent être faites au sujet des autres étoiles, en sorte qu'en son traité De la longueur de l'année, le grand astronome de Rhodes put formuler, bien qu'avec quelque hésitation (2), la loi suivante: Les étoiles fixes ont un mouvement d'ensemble qui se compose de deux rotations, la rotation. diurne d'abord, puis une rotation uniforme, d'occident en orient, autour d'un axe normal au plan de l'écliptique. Par cette rotation, la distance entre le point équinoxial de printemps et une étoile située sur le zodiaque varie comme si le point équinoxial s'avançait sur le zodiaque dans le sens du mouvement diurne; d'où le nom de mouvement de précession des équino.res donné au mouvement découvert par Hipparque.

La découverte d'Hipparque entraînait une bien importante conséquence touchant le sens qu'il convient d'attribuer à ces mots : durée d'une année.

Au moment où le Soleil franchit le point équinoxial de printemps, marquons l'étoile qui coincide avec ce point. Lorsque le Soleil, ayant parcouru l'écliptique, repassera au même point équinoxial, il n'y retrouvera plus la même étoile; grâce au mouvement découvert par Hipparque, elle aura avancé d'une petite quantité vers l'orient; le Soleil ne l'atteindra que quelque temps après qu'il aura franchi le point vernal; l'année side

(1) Claude Ptolémée, Op. cit., 1. VII, c. III; traduction de l'abbé Halma, t. II, p. 15.

(2) Claude Ptolémée, loc. cit.

rale, période au bout de laquelle le Soleil revient à la même étoile, est un peu plus longue que l'année tropique, intervalle de temps qui sépare deux passages successifs du Soleil au même point équinoxial."

Quelle est la durée à laquelle il convient réellement d'attribuer le nom d'année ? Est-ce l'année tropique ou l'année sidérale ? En tous cas, quelle est exactement la longueur de chacune de ces deux années? Telles sont les questions nouvelles que la découverte d'Hipparque posait aux astronomes. Ces questions venaient préciser, mais en le compliquant, le grave problème de la détermination de l'exacte durée de l'année. La fixation du calendrier et l'étude de la précession des équinoxes seront désormais, pour les efforts des astronomes, deux objets invariablement liés l'un à l'autre.

Cette conséquence de sa découverte, Hipparque l'avait aperçue tout d'abord. « La première recherche à faire dans la théorie du Soleil, dit Ptolémée (1), c'est celle de la longueur de l'année; nous apprenons par les travaux des anciens leurs différentes opinions et leurs doutes à cet égard, et surtout par ceux d'Hipparque qui, plein d'amour pour la vérité, n'a épargné ni recherches ni travaux pour la trouver. Ce qui le surprend le plus, c'est qu'en comparant les retours du Soleil aux points solsticiaux et équinoxiaux, l'année ne lui paraît pas être tout à fait de 365 jours, et qu'en comparant les retours aux mêmes étoiles fixes, il la trouve plus longue; d'où il conjecture que la sphère des étoiles fixes a elle-même une certaine marche lente qui lui fait parcourir la suite des points du ciel et qui, comme celle des planètes, est en sens contraire du premier mouvement par lequel tout le ciel est entraîné...»

Après avoir signalé la différence qui existe entre l'année sidérale et l'année tropique, Hipparque a choisi

(1) Claude Ptolémée, Op. cit., 1. III, c. II ; trad. de l'abbé Halma, t. 1, pp. 150

cette dernière comme celle qu'il convenait de prendre désormais pour année normale. C'est celle, en effet, qu'il faut prendre comme fondement si l'on veut établir un calendrier qui maintienne fixe la date du commencement de chaque saison. Que cette convention fût posée par lui dans son traité De la longueur de l'année, nous en avons pour témoin formel un passage de son écrit Sur les mois et les jours intercalaires (Пepi ἐμβολίσμων μηνῶν καὶ ἡμερῶν) ; ce passage nous est textuellement rapporté par Ptolémée (1); le voici :

<< Dans le livre que j'ai composé sur la durée de l'année, je montre que l'année solaire, qui est le temps que le Soleil emploie à revenir d'un solstice au même solstice ou d'un équinoxe au même équinoxe, contient trois cent soixante-cinq jours et un quart, moins le trois-centième à peu près de la durée d'un jour et une

nuit. »

Choisir l'année tropique comme année normale, en déterminer la durée, cela ne suffisait pas à Hipparque; il lui fallait encore connaître la différence entre l'année sidérale et l'année tropique ou, en d'autres termes, déterminer la valeur annuelle de la précession; c'est ce qu'il avait fait dans son traité De la longueur de l'année, comme nous l'apprend une citation de ce traité faite par Ptolémée (2): « Car si, par cette cause, les points tropiques et les équinoxes ont marché vers l'occident, d'une quantité qui n'est pas au-dessous de la centième partie d'un degré par an, il faut qu'en 300 ans ils se soient avancés dans ce sens d'une quantité égale à 3 degrés. »

La précession des points équinoxiaux n'est pas inférieure à un degré par siècle; telle est l'affirmation d'Hipparque en son traité De la longueur de l'année;

(1) Claude Ptolémée, loc. cit., p. 164.

(2) Claude Ptolémée, Op. cit., 1. VII, c. II; trad. de l'abbé Halma, t. II, p. 13.

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