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homme juste, éclairé, religieux, qui avait été formé à la vertu par Mammea, sa mère, honorait Jésus-Christ comme un de ses dieux, et lui avait fait élever une statue dans une espèce d'oratoire domestique, où tous les matins il rendait des hommages divins aux princes qui avaient été mis entre les dieux et aux âmes qu'il estimait les plus saintes. Il avait fait graver dans son palais cette maxime qu'il avait apprise des chrétiens: Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fit (1). Cependant on compte de son temps quelques martyrs, entre autres les papes saint Calixte (2), saint Urbain (3); mais on peut croire que ces persécutions particulières étaient faites spontanément, par les magistrats qui étaient, de même que les jurisconsultes (4), à raison de leur attachement aux anciennes lois, grands ennemis des chrétiens.

Artaxerxe ayant déclaré la guerre aux Romains, après avoir vaincu Artaban, roi des Parthes, et détruit cette puissance, l'empereur fut obligé de passer en Orient et séjourna à Antioche (5), où sa mère qui le suivait partout fit venir Origène (6) dont elle reçut les principes de la foi. Rappelé à l'Occident par les dévastations des Germains qui avaient passé le Rhin et le Danube, il vint à Mayence, et fut égorgé (7)

mort d'Héliogabale qui fut poignardé avec sa mère, aussi vicieuse que lui.

(1) C'est ce que rapporte Lampride, historien païen, dans une lettre à Constantin, sur le témoignage d'un auteur contemporain.

(2) 14 octobre 222.

(3) 25 mai 230.

(4) Ulpien, l'un des plus grands jurisconsultes, fut rétabli par Alexandre Sévère dans la dignité de préfet du prétoire, dont il avait été privé par Heliogabale, et nommé secrétaire de l'empire, c'est-à-dire secrétaire d'État, d'après l'expression en usage parmi nous.

(5) An 229.

(6) Voyez, dans ce même chapitre, ce que je dis au sujet de ce grand docteur.

(7) Le 14 mars 235.

dans sa tente avec sa mère par les ordres de Maximin (1) les soldats révoltés avaient proclamé empereur,

que

Sous le règne de cet homme féroce, la paix de l'Église fut encore troublée (2). Quelques tremblements de terre et d'autres calamités qui survinrent furent attribués aux chrétiens, suivant la ressource ordinaire des prêtres païens, qui excitaient ainsi les passions du peuple et le zèle fanatique des magistrats.

A Maximin, égorgé après trois ans de règne, succèdent Papien et Balbien qui, au bout d'un an, subissent le même

sort.

Le jeune Gordien, reconnu empereur (3), se fait admirer par sa sagesse, par sa douceur et par ses lois. Sous lui la paix renaît dans l'Église, et elle est maintenue par son successeur Philippe (4), qui, après avoir associé son fils à l'empire, périt avec lui sous le fer de ses soldats (5).

C'est vers la fin de ce règne (6) que se place une des plus célèbres missions dont l'histoire ecclésiastique fasse mention. Le pape saint Fabien, ayant ordonné sept évêques, les

(1) Maximin était né en Thrace; il était d'une très-haute stature et d'une force prodigieuse. De simple cavalier, il s'était élevé jusqu'au commandement des armées et au gouvernement des provinces.

(2) Le pape saint Pontien fut relégué en Sardaigne, où il mourut le 28 septembre 235, ou bien le 19 novembre, qui est le jour de sa fête.

Le pape saint Antère, son successeur, mourut le 3 janvier 236; on élut alors saint Fabien.

(3) An 239.

(4) Dit l'Arabe. Il arriva à l'empire en 244, après avoir fait assassiner Gordien. C'est sous son règne que commencèrent à paraître ces hordes menaçantes qui venaient, des forêts de la Germanie et de la Scythic, fondre sur les provinces de l'empire.

(5) Vers le mois de juillet 249.

(6) Grégoire de Tours place cette mission sous l'empire de Dèce, parce que saint Saturnin fonda le siége de Toulouse sous le consulat de cet empereur; mais il est probable, ainsi que le fait observer Longueval, que ces missionnaires furent envoyés quelques années plus tôt, pendant la paix de l'Église et sous le règne de Philippe, car d'autres actes nous apprennent que saint Saturnin prêcha ailleurs avant d'aller à Toulouse.

envoya dans la Gaule pour y cultiver les anciennes églises et en fonder de nouvelles dans les lieux où la lumière de la foi n'avait pas encore pénétré (1). Ces sept évêques, suivant Grégoire de Tours, étaient Denis, Gatien, Trophime (2), Paul, Saturnin, Austremoine et Martial.

Paul s'arrêta d'abord à Béziers, où il fit faire à la foi de grands et de rapides progrès, et ayant ensuite ordonné Aphrodise évêque de cette ville, il se rendit à Narbonne où il était appelé par une population impatiente de l'entendre, et d'entrer dans la voie de la vérité (3).

Saint Austremoine alla prêcher dans la ville d'Auvergne (4) dont il fut le premier évêque, et où il obtint beaucoup de conversions avec l'aide de saint Sirenat, de saint Marius, de saint Mancet ou Mommet, de saint Nectaire et de saint Antonin,

Saint Martial se rendit à Limoges (5), et ses travaux apos

(1) Voy. LONGUEVAL.

(2) Grégoire de Tours s'est trompé au sujet de Trophime, car, sous l'empire de Dèce, l'évêque d'Arles s'appelait Marcien, lequel fut le seul entre les évêques gaulois qui prit le parti de l'erreur en embrassant l'hérésie de Novatien; hérésie d'après laquelle, contre le sentiment de tous les évêques catholiques, la paix était refusée aux pénitents. Or, entre saint Trophime et Marcien, il y a eu au moins un autre évêque, qui est saint Régule. C'est ce qui est clair par les anciens catalogues de l'église d'Arles, et par la soixantième lettre de saint Cyprien au pape saint Etienne, écrite avant leur différend au sujet de la rebaptisation. (Hist. litt. de la France.) Voy. au surplus à ce sujet une des notes du chapitre précédent.

(3) Paul fonda aussi l'église d'Avignon, et y établit pour premier évêque saint Rufe; enfin, après avoir gouverné longtemps l'église de Narbonne, il mourut en paix. D'après une autre tradition, saint Paul, premier évêque de Narbonne, aurait été disciple de l'apôtre saint Paul.

(4) Clermont; cette ville fondée par Auguste, et qui portait le nom d'Augustonemetum, fut appelée dans la suite urbs Arverna ou Arvernorum, ville d'Auvergne.

(5) C'était la ville principale des Lemovices, peuple gaulois qui habitait cette contrée à l'arrivée de César. Cette ville, suivant Ptolémée, était d'abord appelée Rastiatum; mais ce nom gaulois fut changé sous les Romains en celui d'Augustoritum; et enfin, plus tard, elle prit celui de Lemovicum ou Lemovix.

toliques y eurent tant de vertu, qu'en peu de temps il parvint à détruire le paganisme et à y faire fleurir la foi (1).

Saint Gatien alla fonder l'église de Tours, où, après beaucoup de persécutions (2) de la part des habitants fort adonnés à l'idolâtrie et très-entêtés dans leurs superstitions, il recueillit par son zèle et par une persévérance de cinquante ans, les fruits de son apostolat.

Saint Denis s'arrêta à Paris où il forma une population chrétienne, tandis que quelques-uns des ouvriers évangé– liques (3), qui s'étaient joints à lui, se répandaient par ses ordres dans les villes voisines, et jusque dans la Belgique, pour y fonder de nouvelles églises.

Saint Saturnin fut le premier apôtre de Toulouse. Cette ville où se trouvait un temple païen, célèbre dans toute la Gaule (4), était par cela même comme le siége de la superstition; mais les efforts du saint évêque finirent par triompher, car il bâtit, non loin du temple des idoles, une église où il assemblait le petit troupeau qu'il avait formé (5).

(1) On lui donna pour compagnons de son apostolat saint Albinien et saint Austriclinien.

(2) Il fut obligé de célébrer les divins mystères dans des lieux souterrains. On voit encore, près de Marmoutiers, une caverne dans un roc escarpé, où l'on croit par tradition que saint Gatien se retirait avec ceux qu'il avait convertis.

(3) On lui donne pour compagnons saint Taurin d'Evreux, saint Rieule de Senlis, saint Sanctin de Meaux et de Verdun, saint Lucien de Beauvais, saint Quentin, apôtre d'Amiens et du Vermandois; les saints Fuscien et Victoric, apôtres de Térouanne; les saints Chryseuil et Piaton, apôtres de Tournay; les saints Crépin et Crépinien, apôtres de Soissons, et quelques autres. Mais comme tous ces ouvriers apostoliques n'ont souffert le martyre que sous Maximien, c'est-à-dire près de quarante ans après l'arrivée de saint Denis dans la Gaule, il paraît que s'ils ont été ses disciples, ils ne sont venus que plusieurs années après lui prendre part aux travaux et aux succès de sa mission. (LONGUEval.)

(4) On voit encore une partie de la façade de ce temple, qui portait le nom de Capitole, dans la dernière cour du moderne monument, auquel on a donné le même nom, et qui est aujourd'hui l'hôtel-de-ville.

(5) Un disciple de ces évêques envoyés de Rome alla prêcher la foi à

Ainsi les provinces des Gaules, au milieu desquelles la prédication ne s'était jusque-là que faiblement répandue, se trouvèrent tout-à-coup éclairées par ces saints missionnaires qui, après avoir baptisé leurs nouveaux disciples, les instruisaient non-seulement dans les choses de la religion, mais encore dans les lettres humaines.

Alors fut pour jamais établie cette grande église gallicane qui devait parvenir à un si haut point de gloire et de prospérité, par le zèle, la science et le mérite de ses pasteurs.

Dèce, étant monté sur le trône (an 250), publia contre les chrétiens un sanglant édit qu'il envoya à tous les gouverneurs des provinces.

La persécution commença avec un effort terrible. Tous les magistrats n'étaient occupés qu'à chercher les chrétiens et à les punir. Aux menaces ils joignaient un appareil épouvantable de toutes sortes de supplices : des épées, des feux, des bêtes cruelles, des fosses, des chaînes de fer ardentes, des chevalets pour étendre les corps et les déchirer avec des ongles de fer. Chacun s'étudiait à trouver quelque nouvelle invention (1). A Alexandrie, ainsi qu'à Carthage, l'épouvante fut telle que plusieurs, pour éviter les tourments, renoncèrent au christianisme.

Une des premières victimes de la persécution fut le pape saint Fabien, qui souffrit glorieusement le martyre (2) après treize ans de pontificat, et comme, à ce moment, le clergé de Rome et la plupart des évêques voisins étaient prisonniers ou dispersés, le saint-siége resta vacant pendant seize mois. Le gouvernement de l'Église fut exercé

Bourges. On croit que c'est saint Ursin, premier évêque de cette ville; Senecien fut le second.

(1) Voy. FLEURY, Hist. eccl., liv. VI.

(2) Le 20 janvier 250.

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