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3o Une indication des principaux ouvrages sur le droit canonique, avec des notes qui font connaître leur mérite et celui de leurs auteurs, afin qu'on puisse y recourir au besoin;

4o Enfin le calendrier romain et les règles du comput ecclésiastique.

§14. Conclusion.

Tel est le livre que j'offre au public.

C'est l'ouvrage d'un catholique, mais d'un catholique gallican: d'un homme qui aime la religion, qui honore le clergé, et qui révère dans le souverain pontife le chef de l'Église universelle et le père commun des fidèles; mais c'est l'œuvre aussi d'un jurisconsulte qui veut que les lois soient gardées et observées par tous les ordres des citoyens; d'un homme public qui tient pour maxime que l'Église est dans l'État, et non l'État dans l'Eglise. Je laisse au pouvoir spirituel tout ce qui tient au dogme et à la foi; mais je revendique pour le pouvoir politique le droit de veiller avec empire sur la discipline ecclésiastique et sur la police des cultes, et de contenir chacun dans le devoir; — enfin je repousse tout ce qui a le caractère d'invasion du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel.

Je sais bien que ces maximes sont combattues par une doctrine contraire; et cette doctrine, je veux la signaler pour montrer comment dans l'esprit de quelques ultramontains la haine des libertés de l'Eglise gallicane s'allie avec la haine des monarchies constitutionnelles. J'en trouve l'expression acérée dans un curieux passage du Journal de Rome, publié sous la censure papale (cahiers 15 et 18 du tome 5, à la date du mois d'août 1825, pag. 47). Ce passage est rapporté par M. l'archevêque de Malines, pag. 459 de son ouvrage intitulé: Du Jésuitisme ancien et moderne.· « Le journal de *** (y » est-il dit), est à notre avis celui des journaux français >> qui, dans les dix dernières années, a fait le plus de mal » en France, et nous pourrons, sans craindre de nous » tromper, ajouter en Europe; non pas que ce journal se >> soit ouvertement érigé en adversaire de la religion et en

>> apologiste de l'anarchie, comme l'ont fait et le font encore >> trop souvent d'autres journaux. Le judicieux journal *** » s'est, au contraire, toujours montré l'ardent défenseur de >> la Monarchie et du Christianisme; mais entendons-le bien, » de la Monarchie suivant la Charte, et du christianisme » suivant les principes de Bossuet, c'est-à-dire, de la Mo»narchie telle que la RÉVOLUTION l'a faite, et du christia» nisme tel que l'HÉRÉSIE voudrait le faire.

>> Une monarchie constitutionnelle n'est rien moins qu'une >> monarchie, comme un christianisme gallican n'est rien » moins que le christianisme! >>

Ces doctrines, je ne crains pas de le dire, si on prétendait sérieusement les accréditer parmi nous, feraient à la religion et au clergé autant de mal qu'elles en ont fait au gouvernement de la branche aînée. Seulement elles doivent être un avertissement pour les peuples dont elles menaceraient la liberté, comme pour les princes dont elles compromettraient le pouvoir!

Pour moi, je ne puis penser qu'après tant de sévères leçons données par l'expérience et par les révolutions, nous soyons destinés à subir le retour des prétentions d'un autre âge; et je terminerai volontiers cet écrit par l'adjuration que le premier Consul adressait au Clergé dans la Proclamation dont il voulut accompagner la promulgation du Concordat : « ... Ministres d'une religion de paix, que >> l'oubli le plus profond couvre vos dissensions, vos mal>> heurs et vos fautes; que cette religion, qui vous unit, >> vous attache tous par les mêmes nœuds, par des nœuds » indissolubles, aux intérêts de la patrie! - Déployez pour » elle tout ce que votre ministère vous donne de force et » d'ascendant sur les esprits; que vos leçons et vos exem>> ples forment les jeunes citoyens à l'amour de nos insti»tutions, au respect et à l'attachement pour les autorités » tutélaires qui ont été créées pour les protéger, qu'ils >> apprennent de vous que le Dieu de la paix est aussi le » Dieu des armées, et qu'il combat avec ceux qui défen» dent l'indépendance et la liberté de la France! »

DE

L'ÉGLISE GALLICANE,

RÉDIGÉES PAR P. PITHOU,

EN 83 ARTICLES.

I.

UNIVERSIDAD CENT

BIBLIOTECA

DER

Libertez de l'Église gallicane.

Le titre même de cet ouvrage est à remarquer. Il renferme l'assertion des Libertés de l'Église gallicane.

J'ai déjà fait observer qu'on ne dit pas Eglise gallicane par esprit de dissidence où de désunion avec l'Eglise romaine, comme si c'était une invention pour diviser l'unité de l'Église universelle.

<< Soyons gallicans, mais soyons catholiques, a dit avec » raison M. l'évêque d'Hermopolis. Restons fermes dans » nos maximes françaises, mais ne prétendons pas nous >> en faire un bouclier contre les droits divins du saint» siége ou de l'Église universelle. » J'adopte cette propo -sition, et j'en retiens tout le sens, en renversant seulement ses termes pour mieux expliquer ma propre pensée. Respectons tous les droits légitimes du saint-siége; adhérons invariablement à l'Église universelle et au chef spirituel, qui est le centre de la foi et le lien de l'unité entre les fidèles mais soyons fermes dans nos maximes françaises; mais résistons aux prétentions exagérées, aux empiétements illégitimes, aux usurpations qui mettraient en péril nos justes libertés; soyons catholiques, mais soyons gallicans.

II.

Définition de nos Libertés.

Ce que nos peres ont appellé Libertez de l'Église gallicane, et dont ils ont esté si fort jaloux, ne sont point passe-droicts ou privileges exorbitans, mais plustost franchises naturelles et ingenuitez ou droicts communs; quibus (comme parlent les prélats du grand concile d'Afrique, escrivans sur pareil sujet au pape Célestin) nullâ patrum definitione derogatum est Ecclesiæ gallicana: esquels nos ancestres se sont tres-constamment maintenus, et desquels partant n'est besoin monstrer autre tiltre que la retenue et naturelle jouyssance.

Franchises naturelles. ] Antoine Hotman, célèbre jurisconsulte du XVIe siècle (fort savant, courageux et brave dans ses opinions, très pauvre, dit l'un de ses biographes), a très-bien expliqué, en parlant des libertés de l'Eglise gallicane, « que ces libertés ne sont point concessions des papes, ne sont point droits acquis contre le droit commun. Car pour s'estre la France conservée en liberté plus qu'autre nation qui soit catholique, on ne peut pas dire qu'elle ait esté affranchie; elle est franche et libre dès sa première origine; elle s'est mieux conservée que les autres en son premier estat, sans s'estre abandonnée à la prestation de plusieurs droits qui se recueillent dans les pays qu'on appelle d'obédience. La liberté de l'Église gallicane peut compatir avec la dignité du saint-siége, et ne sont point deux choses contraires l'une à l'autre elles sont toutes deux légitimes; et cette proportion maintient l'Église et en re

tranche l'hérésie. »

Très-constamment maintenus. ] Ce serait donc parler improprement que de qualifier ces libertés anciennes de l'Eglise gallicane du nom de priviléges; parce que les priviléges sont des concessions ordinairement sujettes à être révoquées, n'étant par leur nature que des dérogations ou des exceptions faites au droit commun, auquel on aime toujours à revenir. Au contraire nos libertés sont un droit

naturel et public, que nous avons constamment observé, et invariablement retenu au milieu des altérations et des changements que l'on a fait subir à l'ancien droit ecclésiastique. Ainsi, les libertés de l'Église gallicane sont restées droit commun chez nous, comme le droit moderne est devenu droit commun chez les autres nations, celles-là du moins qui ont eu le malheur et la faiblesse de laisser périr les libertés et franchises naturelles qui, dans l'origine, leur étaient communes avec les autres peuples de la chrétienté.

Voyez le savant ouvrage intitulé Essai historique sur les libertés de l'Église gallicane, et des autres Églises de la catholicité, pendant les deux derniers siècles, imprimé chez les frères Baudoin en 1820; 1 vol. in-8°.

Autre tiltre. ] Voyez la note finale sur l'article suivant et les art. V et VI.

III.

Nos Libertés dérivent de deux maximes
fondamentales.

Les particularitez de ces libertez pourront sembler infinies, et neantmoins, estans bien considérées, se trouveront dependre de deux maximes fort connexes que la France a toujours tenues pour certaines.

La France.] « Il ne faut pas s'imaginer que les ecclésiastiques français composent seuls le corps de l'Église gallicane. Toute la France, c'est-à-dire tous les catholiques français, composent tous ensemble le corps de cette Église.» DUPUY. Aussi les rois de France, pour le règlement des affaires ecclésiastiques de leur royaume, ne consultaient pas seulement les membres du Clergé; mais le Parlement, l'Université, la Sorbonne, et tels autres savants dont il leur plaisait de prendre le conseil.

Cette proposition se trouve fortifiée par le sentiment du célèbre Marca: Longè à proposito aberrant, dit cet antique ARCHEVÊQUE DE TOULOUSE, qui Ecclesiam gallicanam clero coercent; latior est illius significatio, quæ laicos ipsumque Regem comprehendit. (MARCA, cap. I, lib. II: De concordia Sacerdotii et Imperii.)

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