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quel qu'il soit, et quelque abandonné qu'il paroisse. Ce pécheur, dans la suite des temps, sera peut-être un saint, et peut-être dans sa personne la parole de JésusChrist se vérifiera-t-elle : Je vous dis en vérité que les publicains et les femmes de mauvaise vievous précéderont dans le royaume de Dieu (1). De là encore, si nous nous trouvons nous-mêmes engagés dans l'état du péché, réveillons-nous de notre assoupissement, et pour allumer tout notre zèle, sans égard à ce que nous sommes, ayons sans cesse devant les yeux ce que nous pouvons devenir; car est-il rien de plus touchant et de plus consolant pour l'ame la plus criminelle, que cette pensée : Tout pécheur que j'ai été et que je suis, si je le veux, je puis être un saint. Mais est-il rien en même temps qui doive plus nous confondre au jugement de Dieu, si nous nous rendons insensibles à une telle espérance?

(1) Matth. 21.

Jean-Baptiste traçant aux peuples des règles de morale, et condamnant les vices les plus opposés à l'esprit de Jésus-Christ.

Ce n'étoit point assez pour le saint précurseur de précher en général la pénitence; mais afin de mieux instruire les peuples et de leur donner une connoissance plus distincte de ce qu'il y avoit à réformer dans leurs mœurs, il descend au détail des vices les plus opposés à l'esprit de Jésus-Christ, et leur trace des règles de morale toutes contraires à ces désordres. Il condamne donc: 1. L'impureté : Il ne vous est pas permis d'avoir la femme de votre frère (1). 2. L'ambition : Toutes les montagnes et toutes les collines seront abaissées (2). 3. L'attachement aux richesses: Ne demandez rien audelà de ce qui vous est marqué. Contentez-vous de votre solde (3). 4. Les emportemens et les violences: Nefaites point de violence (4). 5. La médisance: Ne parlez mal de personne (5). 6. La dureté envers les pauvres : Que celui qui a deux habits en donne un à celui qui n'en a point, et que celui qui a de quoi manger en use de méme (6),

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DIMANCHE.

Jean-Baptiste condamnant l'impureté.

SERMON SUR L'IMPURETÉ.

Non licet tibi habere uxorem fratris tui.

Il ne vous est pas permis d'avoir la femme de votre frère. Marc. 6.

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que

IL falloit tout le zèle et toute la sainteté de JeanBaptiste, pour parler avec tant d'assurance à un roi possédé de sa passion, et pour s'exposer de la sorte à sa disgrâce. Mais sans être ni aussi zélé ni aussi saint ce divin précurseur, il ne falloit qu'une étincelle de raison pour voir toute l'indignité du commerce où Hérode étoit plongé, et pour en connoître tout le désordre. C'est néanmoins ce que ce prince voluptueux ne voyoit pas lui-même ou ne vouloit pas apercevoir; et tel est le caractère et le déréglement affreux de l'impureté. Il semble, dès qu'on se laisse dominer par ce vice infâme, qu'il nous fasse perdre toute raison, et avec la raison, toute religion. De sorte que l'impudique n'a plus de règle droite et sûre qui le guide, ni raison qui le conduise en qualité d'homme, ni religion qui le conduise en qualité de chrétien. Arrêtons-nous à ces deux pensées. Toute la raison de l'homme renversée par l'impureté : premier point; toute la religion du chrétien profanée par l'impureté second point. Effets pernicieux d'une passion dont nous ne pouvons trop concevoir d'horreur, et contre laquelle nous ne pouvons nous précautionner avec trop de soin.

PREMIER POINT. Toute la raison de l'homme renversée par l'impureté. On n'en doit pas être surpris : car il n'est rien de plus opposé à la raison que les sens; or l'impureté est un péché des sens, et c'est même de

toutes les convoitises des sens la plus animale et la plus grossière. De là donc, ou bien elle éteint en nous toutes les lumières de la raison; ou sans les éteindre, elle nous fait agir contre toutes les vues de notre raison.

1. Elle éteint en nous toutes les lumières de la raison. En effet, à consulter la seule raison, combien y a-t-il de motifs les plus forts et les plus puissans, pour nous détourner d'un vice aussi honteux et aussi dangereux que l'est l'impureté? La pudeur naturelle, les bienséances de l'état, du rang, de l'emploi, de la profession; les suites malheureuses où s'expose surtout une personne du sexe, aux dépens de sa réputation et de tout le bonheur de sa vie; les périls où elle s'engage là-dessus et les risques qu'elle a à courir; le dérangement où vit un homme par rapport à ses devoirs, par rapport à son avancement dans le monde, par rapport à la conduite de ses affaires, et souvent par rapport à sa santé qu'il ruine; l'esclavage et la dépendance où il passe ses jours auprès d'une idole dont il est adorateur; les infidélités qu'il éprouve, les désagrémens qu'il essuie, les inquiétudes qui l'agitent, les dépenses qu'il fait et qui l'incommodent, les exemples d'une infinité de gens qui, par là, se sont perdus, les discours du public, les remontrances et les reproches de ses amis, mille autres considérations plus particulières encore et plus secrètes; tout cela bien examiné et bien pesé, si l'on étoit raisonnable, devroit servir de préservatif contre les amorces de la plus flatteuse passion. Mais dès qu'elle s'est emparée du cœur, plus d'attention à tout cela: on dépose toute pudeur, on ferme les yeux à toute bienséance, on méprise tout danger, on oublie tout intérêt, on supporte toute contrainte, toute gêne, on dévore tout chagrin, on ne plaint nulle dépense, on ne profite de nul exemple, on n'écoute nul avis, nul conseil. L'esprit et le cœur ne sont occupés que d'un objet : tout le reste disparoît; et où est alors la raison?

2. Si l'impureté n'éteint pas dans nous les lumières

de la raison, du moins nous fait-elle agir contre toutes les vues de notre raison. Point de preuve plus sensible que le témoignage de saint Augustin, qui le connoissoit par son expérience propre et qui s'en est si bien expliqué. Je soupirois, dit-il, je voyois ma foiblesse, j'en rougissois; et cependant j'étois toujours attaché, non point par une chaîne de fer, mais par ma volonté dépravée, plus dure que le fer (1). Voilà comment la passion tyrannise un homme qui s'y est une fois livré. Il gémit de sa servitude, et il en sent tout le poids. Il voit tout ce qu'une saine raison demanderoit, et il est le premier à reconnoître ses égaremens; mais de briser ses liens et de se dégager, c'est à quoi il ne peut se résoudre. Il suit le charme qui l'enchante, et quoiqu'il condamne dans lui le vice, il n'en est pas moins vicieux. Samson n'ignoroit pas que Dalila le trahissoit. Que lui disoit sur cela sa raison? Mais sa raison avoit beau parler, il ne laissoit pas de rechercher avec la même assiduité cette perfide, et de se tenir auprès d'elle. Peut-être à la fin de nos jours vient-il un temps où la raison prend le dessus: mais peut-elle désormais réparer les dommages infinis qu'on s'est causé à soi-même ? Plus sage mille fois celui qui les prévient de bonne heure, et qui n'attend pas si tard à y apporter le remède.

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SECOND POINT. Toute la religion du chrétien profanée par l'impureté. Deux sortes de profanations: l'une générale, par rapport à tous les états du christianisme; l'autre particulière et plus criminelle encore, par rapport à certains engagemens et à certains caractères.

1. On peut dire en général, que toute impureté dans un chrétien, est une profanation: pourquoi? parce qu'il souille une chair sanctifiée par le baptême de JésusChrist, honorée d'une alliance toute pure avec Jésus

(1) August.

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