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ET DE LA SOUMISSION QUI LUI EST DUE.

Devoirs indispensables de chaque fidèle envers
l'Eglise.

Nous devons obéir à l'Eglise comme ses sujets, nous devons l'aimer commes ses enfans, et nous devons la soutenir et l'appuyer comme ses membres. En qualité de sujets, nous devons lui obéir comme à notre souveraine; en qualité d'enfans, nous devons l'aimer comme notre mère; et en qualité de membres, nous devons la soutenir et l appuyer comme le corps mystique de JésusChrist où nous sommes aggrégés. Elle est notre souveraine, puisque Jésus-Christ l'a substituée en sa place, et qu'il l'a revêtue de toute sa puissance; e le est notre mère, dit saint Augustin, puisqu'elle nous a engendrés à JésusChrist, qu'elle nous a donné une éducation chrétienne, qu'elle nous a instruits et élevés dans la foi ; et elle est le corps mystique de Jésus-Christ, puisqu'il se l'est associée, et qu'il en a prétendu former une communauté dont il est le chef. Comme souveraine, elle impose des lois, elle fait des décrets, elle prononce des jugemens, et nous gouverne toujours selon les maximes de l'évangile les plus pures et les plus saintes. Comme mère, elle nous porte dans son sein, elle nous fournit tous les secours spirituels, elle pourvoit à tous nos besoins et prend de nous les soins les plus affectueux et les plus constans. Comme corps mystique de Jésus-Christ, elle nous lie à ce chef adorable; elle lui sert de canal pour faire couler sur nous les divines influences de sa grâce, elle nous communique tous les mérites de son sang, et nous con

duit enfin à sa gloire. Que de raisons pour nous attacher à cette Eglise ! mais, hélas! il est bien déplorable qu'il faille si peu de chose pour nous en détacher. Développons encore ceci, et donnons -y quelque éclair

cissement.

I. Comme sujets nous devons obéir à l'Eglise : pourquoi ? parce qu'elle a sur nous un pouvoir souverain; pouvoir évidemment et formellement exprimé dans ces paroles du Sauveur du monde à ses apôtres, qui dèslors représentoient l'Eglise : Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel; et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel (1); c'est-àdire, tout ce que vous jugerez, tout ce que vous déciderez, tout ce que vous ordonnerez ou pour la doctrine ou pour les mœurs, sera confirmé et ratifié dans le ciel ; si bien que tout jugement de l'Eglise, en tant qu'il est prononcé par l'Eglise, devient un jugement du ciel; et que tout ordre de l'Eglise, en tant qu'il est émané de l'Eglise, devient pareillement un ordre du ciel même.

Pouvoir d'une telle étendue, que dans toutes les parties de la terre, il n'y a point de puissance qui ne lui soit subordonnée. Non pas qu'elle entreprenne de passer les bornes que Jésus-Christ, son époux, lui a prescrites, ni qu'elle prétende porter plus loin son empire. Ce divin Sauveur nous a expressément déclaré que son royaume n'étoit pas de ce monde, voulant par là nous faire entendre que ce n'étoit pas un royaume temporel. Ainsi l'Eglise, bien loin de s'élever au-dessus des puissances humaines, ni d'affoiblir leur domination, est au contraire la plus zélée à maintenir leurs droits et l'obéissance qui leur est due. Car voilà sur quoi elle s'est expliquée le plus hautement et le plus ouvertement par deux de ses plus grands oracles, l'un le Docteur des nations, et l'autre le Prince même des apôtres. Que toute

(1) Matth. 16.

personne soit soumise aux puissances supérieures, parce qu'elles sont établies de Dieu. Quiconque ose leur résister, résiste à Dieu même et s'attire une juste condamnation (1): c'est la leçon que nous fait S. Paul. Rendez-vous obéissans à vos maîtres; soit au roi, comme à celui qui est au-dessus de tous; soit aux commandans, comme à ceux que le prince a envoyés et qu'il a revêtus de son autorité (2); c'est ce que saint Pierre nous enseigne. Mais du reste, dès qu'il s'agit de la puissance spirituelle, il faut alors que tout plie, que tout s'humilie, que depuis le monarque qui domine sur le trône, jusqu'au plus vil sujet qui rampe dans la poussière, depuis le grand jusques au plus petit, depuis le savant jusques au plus simple, tous reconnoissent la souveraineté de l'Eglise, et se tiennent à son égard dans une dépendance légitime. Point là-dessus d'exception ni de lieux, ni de rangs, ni de conditions.

Pouvoir d'une telle prééminence, que nul autre parmi les hommes ne l'égale, ni ne peut atteindre au même degré. De tous les rois, de tous les princes, et de tous les potentats du siècle, aucun n'a le même droit sur les opérations de mon ame, ni dans la même étendue : je veux dire qu'aucun ne peut m'ordonner de croire tout ce qu'il croit, de penser tout ce qu'il pense, de condamner intérieurement tout ce qu'il condamne, d'approuver tout ce qu'il approuve. Au dehors ils peuvent exiger de moi, ou un silence respectueux, ou certaines apparences d'un acquiescement extérieur. Je dois même, dans le fond du cœur et par un esprit d'obéissance, me conformer, autant qu'il est possible, à ce qu'ils jugent et à ce qu'ils ordonnent ; mais du reste, dans la persuasion où je suis qu'étant hommes comme les autres, ils ne sont pas plus exempts d'erreurs que les autres, s'ils se trompent en effet, je puis ne penser point comme

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ils pensent. Il n'appartient qu'à l'Eglise, à cette Eglise souverainement dominante, de nous dire: Croyez ceci, et de nous imposer par là une obligation étroite de le croire; de le croire, dis-je, de cœur, sans qu'il nous soit permis de douter, de raisonner, de former des difficultés, et de disputer sur ce quelle une fois jugé et défini: elle a parlé, c'est assez. A cette seule décision le plus sublime génie etl'esprit le plus borné doivent également se rendre, et il n'est pas plus libre à l'un qu'à l'autre d'entrer dans un examen qui leur est interdit. Quiconque refuseroit à l'Eglise cette soumission, elle est autorisée à le traiter de rebelle, à le retrancher de sa communion, et à le frapper de ses anathênes ; triste état où l'indocilité de tant d'hérétiques les a réduits. Ce sont des brebis errantes et perdues, à moins qu'il ne plaise à Dieu de les ramener par sa grâce. Demandonslui pour eux ce retour si nécessaire; mais surtout demandons-lui pour nous la simplicité de la foi, et une docilité d'esprit qui nous préserve des mêmes égaremens

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II. Comme enfans de l'Eglise, nous devons l'aimer, puisqu'elle est notre mère. Le Prophète disoit : Une mère peut-elle oublier l'enfant qu'elle a mis au monde? (1) et, renversant la proposition sans la contredire, j'ajoute et je dis de même : Un enfant peut-il oublier la mère qui l'a conçu dans son sein, et à qui il est redevable de la vie et de la naissance? Une mère qui abandonneroit son enfant et lui refuseroit ses soins, seroit indigne du nom de mère; et un enfant qui renonceroit sa mère ou la regarderoit avec indifférence, démentiroit tous les sentimens naturels et toute l'humanité. Or que l'Eglise soit mère, et notre mère; qu'elle ait pour nous toute l'attention, toute la tendresse de mère, c'est, selon l'esprit et non selon la chair, l'aimable qualité et l'illustre prérogative qui ne lui peut être contestée, pour peu que nous (7) Isai. 49,

considérions toute sa conduite envers chacun des fidèles. Dès notre naissance elle nous a régénérés en JésusChrist par le baptême. Elle nous a marqués du sceau de Dieu et du caractère de la foi. Elle nous a recueillis dans ses bras, et elle s'est chargée de nous donner la nourriture spirituelle. Y a-t-il moyen qu'elle n'emploie dans tout le cours de nos années pour nous former, pour nous instruire et pour nous éclairer, pour nous diriger dans les voies de Dieu et nous y avancer, ou pour y appeler ceux qui ont eu le malheur d'en sortir ? Que de ministres elle députe pour cela, que de secours elle nous fournit, que de prières elle adresse à Dieu, que d'offrandes et de sacrifices elle présente, toujours attentive à nos besoins et toujours sensible à nos véritables intérêts, qui sont les intérêts du salut. C'est ainsi qu'elle nous conduit dans les divers âges de notre vie, et qu'elle ne cesse point de veiller sur nous, ni d'agir pour nous.

Elle fait plus, et c'est surtout à la mort, à ce passage si dangereux, qu'elle redouble sa vigilance, et qu'elle déploie dans toute son étendue son affection maternelle. Elle ouvre en notre faveur tous ses trésors; elle donne aux prêtres qui nous assistent, tous ses pouvoirs; elle ne se réserve rien, et elle leur confère toute sa juridiction pour pardonner et pour absoudre. Il n'y a qu'à l'entendre parler elle-même. En quels termes s'exprimet-elle dans cette recommandation qu'elle fait à Dieu de l'ame d'un mourant! Est-il rien de plus vif, est-il rien de plus tendre et de plus touchant? encore n'en demeure-t-elle pas là : ses enfans lui sont toujours chers jusques à la mort et après la mort. Ils disparoissent à ses yeux, mais leur mémoire ne s'efface point de son souvenir. Elle veut que leurs corps reposent dans une terrc sainte, et que leurs ossemens soient conservés avec la décence convenable. Cependant elle s'intéresse encore

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