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et c'est la chaire où vous enseignez vos voies par la bouche de vos prédicateurs et de vos prophètes. Toute autre assemblée, le dirai-je, après un de vos apôtres ? toute autre assemblée n'est qu'une synagogue de Satan, et toute autre chaire qu'une chaire de pestilence. Heureux si, par une vie conforme aux divins enseignemens et aux règles de cette Eglise où nous avons eu l'avantage d'être élevés et adoptés parmi vos enfans, nous méritons d'être couronnés dans le séjour de votre gloire, et de participer au bonheur de vos élus. Ainsi soit-il.

Esprit de neutralité dans les contestations de l'Eglise.

QU'AI-JE affaire de telle et telle question qui causent tant de mouvemens dans l'Eglise? qu'ai-je affaire de toutes ces contestations, et qu'est-il nécessaire que je me déclare là-dessus? Je n'examine point qui a raison, ni qui ne l'a pas; je ne suis pour personne ni contre personne. Tel est votre langage et celui de bien d'autres comme vous. Mais voyons un peu quel principe vous fait demeurer dans cet état de neutralité. Ou c'est ignorance, ou c'est erreur, ou c'est politique, ou c'est insensibilité, ou c'est lâcheté. Or rien de tout cela n'est bon.

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Ignorance parce que ce sont des matières au-dessus de vous, et que vous n'êtes pas capable d'en juger. Erreur: parce que vous voulez vous persuader que les questions qu'on agite et sur lesquelles il est intervenu un jugement de l'Eglise, n'ont rien d'essentiel, et que chacun sur cela peut croire tout ce qu'il lui plaît, sans que la foi en soit altérée. Politique : parce que vous avez des intérêts particuliers à ménager; parce que vous avez certaines liaisons de dépendance, de société, d'amitié, à quoi vous seriez obligé de renoncer; parce que vous recevez de certaine part certains secours qui vous seroient refusés, et dont il faudroit vous passer ;

parce que cet appui, cette protection vous manqueroit, et que vous en avez besoin: car voilà ce qui n'entre que trop souvent dans la conduite qu'on tient, même en matière de religion. Insensibilité: parce que tout occupé des choses de la vie et des affaires du monde, vous n'êtes guère en peine de ce qui regarde l'Eglise, et que tous les outrages qu'elle peut recevoir, vous touchent peu. Enfin, lâcheté : parce que vous n'avez pas le courage de parler ouvertement, et que, dominé par une crainte humaine qui vous lie la langue et qui vous ferme la bouche, vous ne vous sentez pas assez de force, ni assez de résolution pour résister au mensonge et à ceux qui le soutiennent. Mais encore une fois tout cela est criminel, ou vous êtes criminel en tout cela, et votre conscience devant Dieu en doit être chargée. Si vous m'en demandez les raisons, il est aisé de vous les donner; et il est à propos que vous les pesiez mûrement, et que vous les compreniez, afin de vous détromper sur un point d'une toute autre importance que vous ne l'avez conçu jusques à présent. Reprenons tous les principes, ou plutôt tous les prétextes que je viens de marquer. J'ose dire qu'il n'y en a pas un dont vous ne reconnoissiez d'abord l'illusion et le désordre, si vous faites l'attention convenable.

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I. Est-ce ignorance? Il est vrai, n'étant pas assez éclairé pour approfondir les sujets qui de part et d'autre sont controversés, et ne pouvant connoître par vousmême, entre les divers sentimens, quel est le mieux fondé et le plus conforme à la saine doctrine, vous seriez excusable de ne vous attacher à aucun, et de demeurer dans l'incertitude, si c'étoit par vos propres lumières que vous dussiez vous déterminer. Mais vous avez une autre règle qui vous doit suffire, et qui vous ôte toute excuse, parce qu'elle supplée parfaitement à l'ignorance où vous pouvez être. Règle générale, règle commune aux esprits les plus grossiers comme aux plus

pénétrans et aux plus subtils; règle visible et qui tombe sous les sens; règle qui ne vous peut tromper, et dont vous êtes obligé de reconnoître la supériorité, l'autorité, l'infaillibilité sur tout ce qui a rapport à votre croyance. Cette règle, c'est la décision de l'Eglise. Dèslà que l'Eglise a parlé, dès-là que le souverain pontife et les premiers pasteurs qui la conduisent se sont fait entendre, il ne vous en faut pas davantage pour vous fixer ; et si vous restez volontairement et opiniâtrément dans votre doute, vous êtes dès-lors coupable, parce que vous ne vous soumettez pas à l'Eglise.

Prenez donc bien garde à ce qu'on vous demande, et à ce qui est pour vous d'une obligation indispensable. On ne vous demande pas que vous examiniez en théologien les questions sur lesquelles on dispute; on ne vous demande pas que vous en fassiez une étude expresse, ni que vous en ayez une claire connoissance. Cette étude, cette connoissance ne vous sont point nécessaires mais c'est assez que vous sachiez que l'Eglise a défini telle chose, et que vous devez adhérer d'esprit, de cœur, de vive voix à tout ce qu'elle a défini. Votre science, sur les matières présentes et dans la situation où vous êtes, ne doit point aller plus loin. Croyez, agissez selon cette créance, et vous croirez, vous agirez en catholique.

Ainsi il est inutile de dire: Je ne sais rien, et je ne suis pas d'un état et d'une profession à faire là-dessus de longues et de sérieuses recherches; j'ai d'autres affaires. On veut que je condamne cet ouvrage, et je ne l'ai jamais lu. On veut que je rejette cette doctrine, et je ne l'entends pas. C'est aux savans et aux docteurs à produire leurs pensées, et à s'expliquer : mais cela me passe; et m'appartient-il de m'ingérer en ce qui n'est point de mon ressort? Non, encore une fois, il ne vous appartient pas de vous engager en de curieux examens, ni d'entreprendre de démêler la vérité au travers des

nuages dont on l'enveloppe et dont on tâche de l'obscurcir; il ne vous appartient pas de vous ériger en juge de la doctrine. Mais il vous appartient d'écouter l’Eglise, qui en a jugé, et de souscrire de bonne foi à ce qu'elle a jugé; mais il vous appartient de condamner ce que l'Eglise condamne, et de rejeter ce que l'Eglise rejette, sans en vouloir d'autre raison, sinon que l'Eglise l'a condamné et qu'elle l'a rejeté. Mais il vous appartient d'embrasser ouvertement et hautement ce que l'Eglise vous propose à croire et de vous y attacher. Voilà, dis-je, ce qui vous appartient; et pour vous en défendre, il n'y a point d'ignorance à alléguer. Car il n'est pas besoin d'une grande pénétration pour savoir quels sont les sentimens de l'Eglise, puisqu'elle les publie partout, et qu'elle les annonce dans tout le monde chrétien. Or du moment que vous les savez, et que vous ne pouvez les ignorer; du moment que vous savez encore d'ailleurs que l'Eglise de Jésus-Christ ne peut s'égarer, et ne veut point vous égarer, vous avez toute l'habileté et toute l'érudition qu'il faut pour vous résoudre, et pour bien prendre votre parti, qui est celui d'une ferme adhésion, et d'une humble et parfaite obéissance. Hé! où en serions-nous, s'il en falloit davantage? Il faudroit donc que chacun, sans nulle différence ni de caractère ni de condition, allât s'instruire dans les écoles de théologie, que chacun s'appliquât à la lecture des saints Pères, que chacun quittât son emploi pour vaquer à l'étude de l'Ecriture et des saints canons? Ce seroit multiplier étrangement les docteurs, et, à force de doctrine, renverser toute l'économie et toute la conduite du monde.

II. Est-ce erreur? c'est-à-dire, est-ce que vous êtes dans l'opinion que telles et telles propositions, que les uns attaquent avec tant de zèle, et que les autres défendent avec tant de chaleur, ne sont d'aucune conséquence à l'égard de la foi, et que de quelque manière

que vous en pensiez, votre religion n'en sera pas moins pure, ni votre croyance moins orthodoxe? Je conviens que comme le Sage a dit des choses du monde, qu'il a plu à Dieu de les abandonner aux découvertes et aux subtilités des philosophes, on peut dire aussi de certaines matières que l'Eglise les abandonne à nos vues particulières, et à nos raisonnemens. Les esprits sont partagés en ce qui n'est point défini : l'un enseigne d'une façon, et l'autre d'une autre ; l'un s'appuie sur un principe qu'il croit véritable, et l'autre se fonde sur un principe tout contraire, et suit un systême tout opposé qui lui paroît plus juste et plus raisonnable; on apporte de part et d'autre ses preuves, on propose ses difficultés, on fait valoir ses pensées autant qu'on le peut, et l'on s'y arrête mais la foi en tout cela ne court aucun risque, parce que ce sont des questions problématiques, sur lesquelles l'Eglise a gardé jusqu'à présent le silence et n'a rien prononcé.

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Que sur tous ces articles vous suspendiez votre jugement sans incliner d'un côté plus que de l'autre, j'y consens, et l'Eglise vous le permet. Je sais de plus, qu'on s'efforce de vous persuader qu'il en est de même des points dont il s'agit présentement; car c'est là que tendent ces discours, que vous entendez partout: Qu'on veut tyranniser les esprits et leur ôter une liberté qui leur est acquise de plein droit ; qu'on veut bannir des écoles catholiques les plus grands maîtres, qui sont sans contredit S. Augus tin et S. Thomas; qu'on veut proscrire des opinions répandues de toutes parts, reçues dans les corps les plus célèbres et dans les plus savantes compagnies, établies par l'Ecriture, autorisées la tradition et par la plus vénérable antiquité; que ce sont au reste de ces sentimens qu'on peut embrasser ou contredire sans cesser d'être uni à l'Eglise ; et qu'en un mot, soit qu'on les admette ou qu'on les combatte, le sacré dépôt de la doctrine de Jésus-Christ est toujours à couvert. Voilà

par

« ÖncekiDevam »